L’état catastrophique de la psychiatrie en Albigeois (comme d’ailleurs dans toute la France) est nié par le nouveau Directeur du « Bon Sauveur » qui va jusqu’à déclarer une énormité « : on va augmenter le nombre de lits » !

Albi : inquiétudes grandissantes face au manque de moyens en psychiatrie – Revue de presse sur la psychiatrie et la pédo-psychiatrie

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  • La suppression de lits en hospitalisation sous contraintes suscite des inquiétudes.La suppression de lits en hospitalisation sous contraintes suscite des inquiétudes. DDM – EMILIE CAYRE

Santé,  Albi,  Tarn

Publié le 21/09/2022 à 07:01

https://www.ladepeche.fr/2022/09/21/albi-inquietudes-grandissantes-face-au-manque-de-moyens-en-psychiatrie-10556113.php

l’essentiel

Fermeture de lits en hospitalisation, délais de plusieurs mois pour une simple consultation : le secteur de la psychiatrie souffre d’un manque de moyens de plus en plus criant. À Albi, ces problèmes de prise en charge inquiètent les syndicats mais aussi les acteurs judiciaires.

De la simple consultation à l’hospitalisation, près de 11 000 personnes sont suivies pour des troubles psychiatriques par la Fondation du Bon Sauveur d’Alby. Cette institution privée reconnue d’utilité publique couvre tout le nord du Tarn avec des antennes jusqu’à Rabastens et Lacaune, soit un bassin de population d’environ 220 000 personnes.  

En juin dernier, l’unité Saint-Jean, un de ses deux services d’hospitalisation sous contraintes, basés à Albi, a fermé ses portes. Le deuxième, l’unité Saint-Bernard, a déménagé dans le nouveau bâtiment de la Fondation inauguré au printemps dernier, mais avec moins de lits. 

« On était à 45 lits entre les deux services, aujourd’hui on n’en a plus que 15 », explique Anne Millan, syndicaliste à la CGT. « La politique de la santé, surtout en psychiatrie, c’est de diminuer les lits au maximum pour privilégier les alternatives comme l’hospitalisation à domicile ou l’ambulatoire ».

Un virage imposé au niveau national et assumé par le directeur de la Fondation, Laurent Krajka. « L’objectif c’est que les gens puissent rester chez eux. D’ailleurs malgré la fermeture de lits, notre file active (nombre de patients suivis) est stable depuis 2007 ».

Mais la prise en charge des patients pose question. « À partir du moment où on n’a plus de place, quand on a besoin d’un lit, on fait le tour des patients et on fait sortir ceux qui vont le moins mal », explique Michèle Rodriguez, infirmière en psychiatrie depuis une trentaine d’années et syndicaliste Sud. « Au final, l’offre de soins a diminué, même si le Bon Sauveur est moins impacté que d’autres établissements. C’est bien de développer l’ambulatoire mais il y a deux ou trois mois d’attente pour avoir un rendez-vous en consultation dans un centre médico-psychologique (CMP). C’est catastrophique ».

« La justice se substitue à la psychiatrie »

Les syndicalistes ne sont pas les seuls à s’inquiéter de cette évolution. Au tribunal judiciaire d’Albi, plusieurs affaires impliquant des personnes atteintes de troubles psychiatriques ont été jugées ces derniers mois. Comme cet homme de 46 ans dont la demande d’hospitalisation au Bon Sauveur a été refusée début juillet et qui, par la suite, a été poursuivi pour menaces de mort envers plusieurs organismes sociaux. « Sa place n’est pas en prison, une réelle prise en charge s’impose », avait expliqué le procureur dans ses réquisitions.

« On est confronté de plus en plus à des personnes souffrant de problèmes psychiatriques », confirme Virginie Rose, agent du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) à Albi et syndicaliste CGT. « Avec les fermetures de lits, des gens sont mis dehors alors qu’ils souffrent de pathologies lourdes. La justice se substitue à la psychiatrie et on n’arrive plus à gérer ». 

Selon elle, les demandes d’hospitalisation formulées par les agents du SPIP sont régulièrement refusées par le Bon Sauveur. « Ou les patients sont renvoyés chez eux quelques heures plus tard. Tant que la personne n’est pas en crise, il n’y a pas d’hospitalisation, alors que la dangerosité est bien présente. Il faut attendre qu’elle commette un crime ou un délit pour qu’on la prenne en charge ».

Psychiatrie à Albi : « On a fermé l’unité Saint-Jean mais on a augmenté le nombre de lits par ailleurs »

  • Laurent Krajka, directeur de la Fondation du Bon SauveurLaurent Krajka, directeur de la Fondation du Bon Sauveur DDM – EMILIE CAYRE

Santé,  Albi,  Tarn

Publié le 21/09/2022 à 09:55 , mis à jour à 10:01

https://www.ladepeche.fr/2022/09/21/psychiatrie-a-albi-on-a-ferme-lunite-saint-jean-mais-on-a-augmente-le-nombre-de-lits-par-ailleurs-10557836.php

l’essentiel 

Laurent Krajka, directeur de la Fondation du Bon Sauveur d’Alby, fait le point sur l’organisation de l’établissement et se veut rassurant alors que le manque de moyens en psychiatrie suscite des inquiétudes.

La fermeture en juin dernier de l’unité Saint-Jean, un des deux services d’hospitalisation sous contraintes de la Fondation du Bon Sauveur à Albi, suscite l’inquiétude des syndicats et d’acteurs judiciaires.

Laurent Krajka, directeur de l’établissement, explique la situation. « Les établissements hospitaliers ferment régulièrement des lits pendant la période estivale. Nous, on a voulu assurer la prise de congés de nos professionnels paramédicaux. Notre priorité était d’assurer les urgences psychiatriques, qui sont restées ouvertes. Et même si le service Saint-Jean a été fermé, on a augmenté le nombre de lits par ailleurs ».

A lire aussi : Albi : inquiétudes grandissantes face au manque de moyens en psychiatrie

Pas en service fermé mais dans les unités mixtes du nouveau bâtiment Henriette Tarroux, inauguré au printemps dernier après un investissement de plus de 16 millions d’euros. « Cet été, le service fermé a pris les cas les plus compliqués et renvoyait après vers les hospitalisations de secteur. On avait des craintes au départ mais ça s’est plutôt bien passé. Il ne faut pas raisonner en termes de service ouvert ou fermé, c’est un choix de modèle de prise en charge ».

Un écosystème à renforcer 

Dans ce cadre, de nouveaux lits doivent être ouverts à partir de l’année prochaine, lorsque les urgences psychiatriques seront assurées à partir de l’hôpital général. À ce moment-là, une unité post-crise (UPC) au sein de l’établissement pourra accueillir les patients sur une très courte durée (6 jours) avant d’être hospitalisés en secteur, en ambulatoire dans les hôpitaux de jour ou en consultation dans un centre médico-psychologique en fonction de leur état.

Selon Laurent Krajka, les partenaires sociaux et médico-sociaux, autres maillons de la chaîne de la santé mentale, doivent aussi jouer leur rôle. « Aujourd’hui on prend des personnes qu’on ne devrait pas forcément avoir », estime-t-il. En hospitalisation comme en consultation dans les CMP, où « on est aussi impacté par la baisse du nombre de médecins généralistes ».

Commentaires Dr Jean Scheffer:

L’offre publique de soins sur l’Albigeois n’en finit pas d’être amputée. Après: –au Centre hospitalier Général: les disparitions de l’urologie, de la chirurgie vasculaire, du service d’endocrinologie, du service de soins de suite et de réadaptation , fermeture de 16 lits de long séjour (USLD), fusion de la neurologie et de la cardiologie avec suppression de lits… –à la clinique Sainte-Barbe de Carmaux (non lucrative): fermetures de la maternité, de la chirurgie, des urgences… –à l’hôpital psychiatrique (Fondation Pierre Janet à but non lucratif): fermetures du laboratoire du sommeil, de la prise en charge des laryngectomisés, de l’hôpital de jour de Réalmont, de la consultation d’acupuncture, forte diminution de lits dans les services ouverts et fermés, en addictologie, dont plus de 30 lits avec l’ouverture du nouvel hôpital…

On manque de médecins et de personnels paramédicaux comme au centre Hospitalier Général, avec même fermeture l’été 2021 de la consultation du secteur (CMP) Albi centre ville !

Ces suppressions de lits n’ont pas été effectuées avec cette ampleur au niveau des deux cliniques lucratives de la ville, avec même l’ ouverture de nouveaux services (gériatrie, médecine sportive, soins de suite et de réadaptation, laboratoire du sommeil, centre de plaies et de cicatrisations…).

Comme tous les établissements publics les investissements ont été accordés moyennant la fermeture de lits et des suppressions de postes imposés par l’ARS et le ministère (avec l’aide de cabinets de consultants), dans un but d’économies et non pas de réponse aux besoins de santé.

Les Directeurs du Bon sauveur depuis la retraite de Christian Brunet (dont Mr Hangard, adjoint actuel à la santé de Mme la Maire d’Albi) ont accepté ces amputations successives de l’offre de soins pour en arriver à la situation catastrophique actuelle. Nous ne pouvons que constater avec tristesse l’attitude de déni du directeur Mr Laurent Krajka. Ce dernier sans sourciller déclare dans la presse que les patients psychiatriques porteurs de maladies chroniques n’ont plus rien à faire dans les lits du Bon Sauveur !

Revue de presse sur le Bon Sauveur:

Albi : visite dans le nouveau bâtiment du Bon-Sauveur, Henriette Tarroux

Des locaux neufs mais une chute drastique du nombre de lits (Dr Jean SCHEFFER)

ABONNÉS Laurent Krajka futur directeur du Bon-Sauveur présente une chambre. Toutes ont été mises aux normes et disposent de sanitaires individuels.Laurent Krajka futur directeur du Bon-Sauveur présente une chambre. Toutes ont été mises aux normes et disposent de sanitaires individuels. DDM – DDM EMILIE CAYRELe poste infirmier est avancé pour avoir une visibilité sur tout le couloir.Le poste infirmier est avancé pour avoir une visibilité sur tout le couloir. DDM – DDM EMILIE CAYRELes cours sont spacieuses pour éviter l'effet d'enfermement.Les cours sont spacieuses pour éviter l’effet d’enfermement. DDM – DDM EMILIE CAYRE

Santé,  Albi,  Tarn

Publié le 25/02/2022 à 17:01

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l’essentiel

Début mars, plusieurs services du Bon-Sauveur déménageront dans le nouveau bâtiment Henriette Tarroux. Visite de ce bâtiment qui doit représenter « la psychiatrie du futur ».

La première pierre avait été posée en septembre 2020, en présence de nombreux élus. Un an et demi après, le bâtiment Henriette Tarroux va bientôt être investi pas les équipes du Bon-Sauveur. Les unités 1, 2 et 3 qui correspondent aux zones géographiques de Gaillac, Carmaux et Albi, ainsi que l’UPC (unité de psychiatrie de crise) accueilleront des patients.

L’ambition de ce bâtiment : accueillir la psychiatrie de demain. Et cela passe par des « locaux plus adaptés », explique d’emblée Laurent Krajka, secrétaire général et futur directeur de la fondation, en faisant visiter le bâtiment flambant neuf.

Plusieurs aménagements ont été prévus pour favoriser le bien-être des patients. L’accent a été mis sur « l’ouverture » : un salon des familles a été créé pour les visites, les cours sont spacieuses. Toutes les chambres sont aux normes et équipées de sanitaires individuels ce qui n’était pas forcément le cas dans les anciens locaux. 

Plus de sécurité pour le personnel et le patient

L’étage du bâtiment accueillera entre autres un espace de kinésithérapie et une salle pour des activités thérapeutiques. Une salle d’audience a été aussi été créée, où le juge des libertés et de la détention (JLD) se déplacera, pour éviter au patient de se rendre au tribunal.

La sécurité est aussi primordiale. Celle des patients, passe par des dispositifs pour éviter de se mettre en danger. Dans chaque service, un espace d’apaisement a été prévu « pour éviter la crise du patient et son placement en chambre d’isolement », explique le secrétaire général.

La sécurité des personnels est aussi prise en compte. « L’insécurité peut générer du stress. Là on améliore les conditions de travail », avance le futur directeur. À titre d’exemple, le poste d’infirmier est avancé dans le couloir pour avoir une vue directe sur toutes les chambres.

Favoriser « l’aller-vers », éviter les hospitalisations « chroniques »

Ces aménagements et modernisations devraient réjouir le personnel du Bon-Sauveur. Pourtant les syndicats n’ont pas hésité à interpeller la direction : les médecins à l’origine des projets de soin pour Henriette Tarroux ont depuis quitté le Bon-Sauveur. Les personnels se retrouvent sans capitaine de navire« Le travail est en cours avec le corps médical », répond Laurent Krajka. 

Autre problème : ce déménagement va entraîner une baisse du nombre de lits. Mais pour Laurent Krajka, c’est dans l’ordre des choses. « L’ARS établit un ratio de 110 lits de psychiatrie pour 100 000 habitants, nous sommes au-delà », explique-t-il. Et d’ajouter : « il faut éviter la chronicisation des patients », c’est-à-dire leur retour fréquent à l’hôpital.

Selon lui, « il y a des patients qu’on ne devrait pas avoir » : des personnes âgées atteintes de démence, des adolescents de longs mois longtemps « alors qu’il leur faut un lieu de vie« . Ces hospitalisations sont « inadéquates » pour Laurent Krajka.

La psychiatrie prône aujourd’hui « l’aller-vers » : c’est-à-dire des prises en charge à domicile ou en partenariat avec d’autres structures. « L’hôpital à caractère social, on ne peut pas le faire. Ça, c’est dur à faire comprendre » conclut Laurent Krajka.

Albi. Pas d’avancées sur le Ségur malgré les annonces de Castex en particulier pour les salariés oubliés du Bon SauveurLes salariés du Bon-Sauveur se sont mobilisés pendant des mois pour obtenir le versement du Ségur à tous les employés. DDM, MPV

Les salariés du Bon-Sauveur se sont mobilisés pendant des mois pour obtenir le versement du Ségur à tous les employés. DDM, MPV

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Publié le 19/02/2022 à 05:12

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l’essentiel

Hier, le Premier ministre a annoncé l’élargissement du versement de la prime Ségur aux travailleurs sociaux. Pas de quoi réjouir le Bon-Sauveur.

Jean Castex a fait des déclarations attendues hier concernant le Ségur de la santé, en marge de la Conférence des métiers de l’accompagnement du social et du médico-social. Le Premier ministre a en effet annoncé l’élargissement du versement de 183 euros net par mois pour les travailleurs sociaux employés par des structures associatives non lucratives, considérés comme « non-soignants », tels que les psychologues, éducateurs spécialisés, assistantes sociales, moniteurs d’ateliers, techniciens d’intervention sociale…

Pas de quoi réjouir la fondation du Bon-Sauveur. D’abord parce que ce dernier est un établissement privé à but non lucratif et non pas d’une association. Ensuite parce que cette mesure n’aurait de toute façon pas touché tous les salariés.

« On craint qu’il y ait encore des oubliés »

En amont des déclarations du Premier ministre, le secrétaire général du Bon-Sauveur, Laurent Krajka, n’était pas dupe des effets d’annonce du gouvernement : « On craint qu’il y ait encore des oubliés. Si la prime est accordée aux travailleurs sociaux et moniteurs éducateurs, quid des professeurs, du personnel administratif et logistique ? »

Mercredi dernier, à l’issue d’une médiation avec les syndicats la direction de l’établissement de santé a annoncé l’étendue du versement les 183 euros du Ségur aux 117 salariés qui en étaient encore privés, sur ses deniers personnels. « La direction s’est engagée à rencontrer le ministère de la Santé afin de lui demander de prolonger cette mesure via des financements pérennes », précise la direction dans un communiqué. Pour l’instant, le gouvernement fait la sourde oreille…

Par ailleurs, la médiation a aussi conclu à « la nécessité d’améliorer les conditions de travail ». « Les efforts dans ce domaine porteront notamment sur la qualité de vie au travail, la santé et la sécurité des personnels ainsi que la charge de travail et le recrutement des effectifs suffisants dans les services, précise un communiqué de la direction. Les deux parties s’accordent à reconnaître comme prioritaire le renforcement de l’attractivité des métiers des personnels soignant et éducatif. »

An.P.

Albi : au Bon-Sauveur, la médiation entre direction et syndicats aboutit à un accordLa médiation, supervisée par la préfecture, a duré deux jours.

La médiation, supervisée par la préfecture, a duré deux jours. DDM – MARIE PIERRE VOLLE

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Publié le 16/02/2022 à 17:24

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l’essentiel

Après deux jours d’une médiation diligentée par la préfecture, syndicats et direction du Bon-Sauveur se sont entendus pour répondre en partie à la crise sociale qui secoue l’établissement.

« La médiation a porté ses fruits », annonce avec soulagement Jonathan Miranda, délégué syndical Unsa au Bon-Sauveur, l’établissement de santé albigeois traversé par une crise sociale sans précédent depuis plusieurs mois.

A lire aussi : Albi : au Bon-Sauveur, un face-à-face tendu entre personnel et direction

Faute d’avoir pu trouver un accord la semaine dernière, et après avoir passé la nuit dans l’auditorium de la fondation, syndicats et direction se sont mis autour d’une table dans le cadre d’une médiation supervisée par la préfecture1.

A lire aussi : Albi : le futur directeur du Bon-Sauveur veut « garder l’esprit de dialogue »

Celle-ci a abouti à un accord dont l’avancée principale est le versement de la prime Ségur aux 117 salariés qui en étaient encore exempts, pour une durée de 6 mois, de janvier à juin 2022. Un premier pas pour les représentants du personnel qui demandaient initialement son versement durant une année. Dans la foulée, la médiation a acté que syndicats et direction prendraient rendez-vous au ministère de la Santé pour prolonger cette mesure via des financements pérennes.

Le Ségur et une prime exceptionnelle accordés

Autre décision importante : la direction a consenti à verser une prime exceptionnelle « pour améliorer la rémunération et l’exercice professionnel », précise l’intersyndicale dans un communiqué. Celle-ci sera financée grâce aux sommes économisées sur les postes restés vacants en 2021. Pour l’instant, environ 440 000 euros ont été comptabilisés mais cette somme pourrait évoluer d’ici la clôture des comptes au printemps prochain.

Les représentants du personnel doivent désormais discuter avec la direction des modalités de versement de cette prime. « La moitié du chemin a été faite, maintenant il faut transformer l’essai », indique Jonathan Miranda. Une assemblée générale se tient aujourd’hui à 14h30 pour informer les employés du Bon-Sauveur des conclusions de la médiation. 

1. via la DDETSPP, la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations

Albi : le futur directeur du Bon-Sauveur veut « garder l’esprit de dialogue »Laurent Krajka, futur directeur du Bon-Sauveur, a échangé avec les salariés qui ont occupé le CSE, mardi dernier à Albi.

Laurent Krajka, futur directeur du Bon-Sauveur, a échangé avec les salariés qui ont occupé le CSE, mardi dernier à Albi. DDM – MARIE PIERRE VOLLE

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Publié le 11/02/2022 à 17:45https://www.ladepeche.fr/2022/02/11/albi-le-futur-directeur-du-bon-sauveur-veut-garder-lesprit-de-dialogue-10103954.php

l’essentiel

Sa nomination en tant que nouveau directeur de la fondation du Bon-Sauveur est imminente et se fait dans un contexte social explosif. Laurent Krajka en est conscient et se dit résolu à « trouver un terrain d’entente » avec les syndicats et les salariés.

Secrétaire général de la fondation Bon-Sauveur d’Albi depuis 2009, Laurent Krajka va bientôt prendre la place de Gilbert Hangard. Être le directeur de la première structure pourvoyeuse d’emplois de la ville n’est pas chose aisée. Depuis le début de la crise sanitaire, syndicats et employés montent au créneau pour demander de meilleures conditions de travail et une plus grande reconnaissance. Mardi soir, Laurent Krajka a passé la nuit dans l’auditorium de la fondation pour tenter de trouver un terrain d’entente avec eux.

A lire aussi : Albi : au Bon-Sauveur, un face-à-face tendu entre personnel et direction

Vous êtes nommé directeur dans un contexte particulier. Vous vous attendiez à passer la nuit au Bon-Sauveur ?

L’équipe de direction est en place depuis quelque temps. Les sujets on les connaît. On peut avoir des points de dissensions mais il faut trouver des solutions. C’est pour ça que je suis resté discuter toute la nuit. On peut ne pas être d’accord, mails il faut trouver un terrain d’entente.

Les syndicats vous demandent en premier lieu de verser la prime Ségur aux 112 salariés qui ne la touchent pas. Pourquoi refusez-vous de le faire ?

Parce que c’est à l’Etat et à lui seul de payer. C’est lui qui a créé une scission entre professionnels. Ce n’est pas normal qu’un éducateur du Cesda1 ou qu’un agent de la MAS2 ne la touche pas. On a interpellé nos fédérations d’employeurs là-dessus. Il faut amplifier notre communication.

Mais les syndicats avancent qu’avec la quantité de postes vacants, l’argent économisé sur les salaires pourrait financer le versement de ce Ségur.

Non, cela mettrait nos finances en péril. La majorité des postes vacants se concentre sur le centre hospitalier Pierre Jamet. Or notre comptabilité fonctionne établissement par établissement. Et c’est au Cesda et à la MAS que travaillent les salariés exempts du Ségur. On n’a pas la trésorerie suffisante dans ces services pour financer la prime. 

Vous avez dit vouloir donner une prime exceptionnelle. Quel sera son montant ?

C’est clair qu’il faut faire un geste pour « les oubliés du Ségur ». Mais les sommes demandées par les syndicats sont supérieures à ce qu’on pourra verser. Je ne peux pas m’avancer sur un chiffre. Il faudra en discuter et voir comment elle peut être répartie entre les salariés en fonction des situations et des conditions de travail.

La nuit de discussions avec les salariés et les syndicats n’a pas abouti à un accord. Dans la foulée, une action de médiation est instaurée par la préfecture. Le dialogue est-il rompu ?

Non, le dialogue se poursuit. Mercredi matin, en quittant l’auditorium j’ai interpellé la préfecture pour lancer cette médiation. L’ARS3 sera aussi présente à ma demande. Les syndicats ont donné leur accord, j’ai confirmé le mien par mail mercredi soir. Il faut prendre le temps de l’échange. Cela peut prendre plusieurs heures, plusieurs jours. Mais je veux vraiment garder l’esprit de dialogue.

A lire aussi : Albi : après avoir passé la nuit dans le Bon-Sauveur, syndicats et salariés bloquent la circulation en ville

Vous avez proposé aux salariés de travailler sur les conditions de travail ? Que faites-vous concrètement ?

On a fait un audit et on souhaite lancer des groupes de travail avec les salariés, les représentants du personnel et l’administration pour discuter de ce qui peut être amélioré. Par exemple, aujourd’hui, il y a deux campagnes de recrutement par an au Bon-Sauveur. Si on la rate, il faut attendre 6 mois pour repostuler. Il faut arrêter ce système-là.
Parmi les améliorations en cours, depuis janvier, on est en phase de test pour verser des indemnités de retour sur repos. Maintenant, il faut constituer une liste de volontaires pour automatiser ce système. On réfléchit pour faciliter le parcours de nos aides-soignants qui voudraient passer les concours d’infirmiers.
La réflexion passe aussi par une de meilleures conditions d’accueil et des soins plus adaptés. On l’a vu avec la rénovation des bâtiments des CMP4 et les salariés le verront avec le nouveau bâtiment Henriette Tarroux. Un poste infirmier avec une vue sur tous les couloirs, l’air de rien ça améliore les conditions de sécurité.

Quelle est la prochaine étape ?

La médiation doit commencer lundi 14 février avec les syndicats. Aujourd’hui est une période de transition. On souhaite construire un nouveau pacte social et rediscuter de tout.

1. Centre Education Spécialisée pour Déficients Auditifs 2. maison d’accueil spécialisée 3. agence régionale de santé 4. centre médico-psychologique

Anouk Passe

Albi : après avoir passé la nuit dans le Bon-Sauveur, syndicats et salariés bloquent la circulation en villeDès 8h30, mercredi matin, plusieurs dizaines de salariés du Bon-Sauveur ont bloqué la circulation sur l'allée du Lude.

Dès 8h30, mercredi matin, plusieurs dizaines de salariés du Bon-Sauveur ont bloqué la circulation sur l’allée du Lude. DDM – An.P.

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Publié le 09/02/2022 à 11:21 , mis à jour à 17:02

https://www.ladepeche.fr/2022/02/09/albi-apres-avoir-passe-la-nuit-dans-le-bon-sauveur-syndicats-et-salaries-bloquent-la-circulation-en-ville-10098741.php

l’essentielPlusieurs dizaines de salariés du Bon-Sauveur se sont mobilisées devant l’établissement, sur l’allée du Lude pour faire entendre leurs revendications, bloquant ainsi la circulation. Ils entament leur deuxième jour de grève.

Impossible de circuler sur l’allée du Lude mercredi matin. Et pour cause, à l’entrée du Bon-Sauveur, plusieurs dizaines de salariés ont bloqué la route pour se faire entendre, de la direction mais aussi des Albigeois. À l’aide de pétards, de casseroles et de musique, les salariés ont donné de la voix, tout en prenant le petit-déjeuner.

A lire aussi : Bon-Sauveur à Albi : faute d’accord, direction, syndicats et salariés prêts à passer la nuit ensemble

« La nuit a été longue », avoue Michelle Rodriguez, déléguée syndicale SUD, devant l’entrée du Bon-Sauveur. Le mouvement de grève a démarré la veille au matin. Les salariés ont décidé d’occuper l’auditorium du Bon-Sauveur où se tenait un comité social et économique (CSE), pour pouvoir échanger avec la direction et exprimer leur désarroi. Ces derniers ont refusé de partir tant que la direction n’acceptait pas de verser la prime Ségur aux 112 personnes qui en sont privées. 

De son côté, la direction a refusé aussi de quitter l’auditorium, avançant ses propres propositions : le versement d’une prime exceptionnelle et la mise en place de groupes de travail sur les conditions de travail des salariés. 

Demande de rencontre ce mercredi

Les deux camps ont donc passé la nuit dans les locaux de la fondation. Au petit matin, Laurent Krajka, futur directeur de l’établissement, a quitté l’auditorium en proposant une rencontre avec les syndicats le lundi 14 février. Une suggestion qui n’était pas au goût du personnel : « on veut forcer la direction a nous recevoir aujourd’hui et pas le 14 », explique Anne Millan Dondelli, déléguée syndicale CGT.

Les syndicats regrettent aussi que les membres du conseil d’administration (CA) ne soient pas venus les rencontrer mardi, malgré leur proposition. « On s’est sentis méprisés, lâche Jean-Dominique, un infirmier gréviste. Ce sont eux qui ont le pouvoir décisionnaire ». « Je suis mandaté par le CA, a opposé Laurent Krajka, le dialogue c’est notre rôle à nous. »

Bloquer la circulation est donc un moyen d’alerter la préfecture pour accélérer les discussions entre les deux parties. « On veut aussi que la ville se saisisse de notre mouvement », espère Ségolène, une infirmière. 

Proposition de médiation

Dans l’après-midi, les syndicats ont été reçus par les services de l’Etat à la DDESTPP (direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations). « Ils nous ont proposé une médiation pour sortir de l’impasse, explique Anne-Millan Dondelli, ce que nous avons accepté. »

Si la direction donne elle aussi son accord, la DDESTPP s’engage à trouver un médiateur et organiser une réunion entre les deux parties « le plus vite possible ».

« Après la réunion, on fera une AG pour décider des suites de la mobilisation », précise la déléguée CGT. Mais en attendant celle-ci, la grève a été levée et la circulation débloquée aux environs de 16h30.

Bon-Sauveur à Albi : faute d’accord, direction, syndicats et salariés prêts à passer la nuit ensembleHier soir, plusieurs dizaines de salariés et les représentants du personnel faisaient face aux membres de la direction, dont Laurent Krajka (debout à gauche), futur directeur.

Hier soir, plusieurs dizaines de salariés et les représentants du personnel faisaient face aux membres de la direction, dont Laurent Krajka (debout à gauche), futur directeur. DDM – MARIE PIERRE VOLLE

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Publié le 08/02/2022 à 23:08

https://www.ladepeche.fr/2022/02/08/bon-sauveur-a-albi-faute-daccord-direction-syndicats-et-salaries-prets-a-passer-la-nuit-ensemble-10097648.php

l’essentielMardi soir, les discussions n’avaient pas progressé au Bon-Sauveur entre la direction et les salariés. Ces derniers, accompagnés par les syndicats, demandent le versement de la prime du Ségur pour tous les employés de la structure. La direction propose une prime exceptionnelle et des groupes de travail. Aucun des deux camps n’a fait un pas vers l’autre.

Mardi soir, après toute une journée de grève au Bon-Sauveur d’Albi, aucun des deux camps n’a fait un pas vers l’autre.

D’un côté, les syndicats et les salariés demandent le versement de la prime Ségur de 183 euros à tous les employés. Actuellement, 112 personnes ne la touchent pas sur les 1200 salariés de l’institution. Les représentants du personnel pointaient aussi du doigt de nombreux problème : salaires non revalorisés, condition de travail dégradé, absentéisme, dégradation de la prise en charge des patients.

La grève reconduite mercredi

De l’autre, la direction refuse d’octroyer cette prime Ségur car celle-ci « mettrait en péril les finances de la fondation », selon Laurent Krajka, secrétaire général et futur directeur du Bon-Sauveur. En échange, ce dernier a fait deux propositions aux grévistes : d’une part, verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) aux salariés après la clôture des comptes en mars, et d’autre part, « travailler avec les syndicats sur les conditions de travail ».

Pour ne pas céder à l’autre camp, syndicats et direction étaient donc prêts à passer la nuit dans l’auditorium du Bon-Sauveur où avait démarré mardi matin un comité social et économique (CSE). Plusieurs dizaines de salariés étaient également présents à 22 heures, réunis dans une ambiance bon enfant.

En attendant un dénouement, la grève a été reconduite mercredi.

Albi : au Bon-Sauveur, un face-à-face tendu entre personnel et direction

Les échanges entre salariés et direction étaient tendus. Le ras-le-bol du personnel est palpable.
  • Les échanges entre salariés et direction étaient tendus. Le ras-le-bol du personnel est palpable. DDM – MPV

Social, Albi, Tarn

Publié le 08/02/2022 à 12:02

https://www.ladepeche.fr/2022/02/08/albi-au-bon-sauveur-un-face-a-face-tendu-entre-personnel-et-direction-10096527.php?fbclid=IwAR07zstIK3GxWs51c93E-M8qe8378BEh5S4neHbYp8uJPb5kosYqlVhCu08

Plusieurs centaines de personnes ont investi le comité social et économique du Bon-Sauveur mardi matin à Albi pour se faire entendre. Depuis plusieurs mois, les salariés et les syndicats demandent le versement du Ségur pour tous et une revalorisation des salaires et alertent sur la dégradation de leurs conditions de travail.

8h45 au Bon-Sauveur, derrière le bâtiment de l’administration, plusieurs centaines de salariés sont rassemblés en marge du comité social et économique (CSE). Sur la pelouse, des croix en bois ont été plantées, revêtues de blouse blanches sur lesquelles sont écrits des slogans : « RIP le dialogue social », « RIP la pédopsychiatrie », « 30 ans de salaires gelés ». Des pétards et des fumigènes sont allumés régulièrement tandis que certains font entendre un concert de casseroles et de tambourins.null

« On est là pour se faire entendre », glisse une gréviste. Leur objectif est d’investir le CSE pour faire pression sur la direction. « On restera tant qu’ils ne s’engageront pas », prévient Anne Millan Dondelli, déléguée syndicale CGT. L’intersyndicale CGT, FO, Unsa et SUD demande depuis plusieurs mois le versement du Ségur pour tous. Actuellement 112 personnes en sons exclues sur les quelque 1200 salariés de l’institution.

Albi : les syndicats du Bon Sauveur appellent à une nouvelle journée de grèveEn décembre dernier, la mobilisation du personnel avait été historique pour le Bon-Sauveur.En décembre dernier, la mobilisation du personnel avait été historique pour le Bon-Sauveur. DDM – DDM- MARIE PIERRE VOLLE

Social,  Albi,  Tarn

Publié le 31/01/2022 à 17:53

https://www.ladepeche.fr/2022/01/31/albi-les-syndicats-du-bon-sauveur-appellent-a-une-nouvelle-journee-de-greve-10079908.php

l’essentiel

L’intersyndicale SUD, CGT, FO et Unsa appellent les salariés du Bon-Sauveur à se mobiliser mardi prochain « face au mépris » du conseil d’administration qui a refusé de les recevoir.

Ils ne veulent rien lâcher. Les syndicats du Bon-Sauveur, le plus gros employeur d’Albi, ont décidé d’organiser une nouvelle mobilisation mardi 8 février et appellent le personnel à faire grève ce jour-là. Cette mobilisation « avec des actions fortes », comme le précise un délégué syndical, fait suite au refus du conseil d’administration (CA) de la fondation de recevoir les représentants du personnel. Un « non »  vécu comme « un mépris » par l’intersyndicale.

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« Le CA fait valoir que ce n’est pas à eux de prendre des décisions mais à la direction. Or on est en pleine transition », objecte Jonathan Miranda, délégué syndical de l’Unsa. Gilbert Hangard, l’actuel directeur et par ailleurs adjoint à la santé à la mairie d’Albi, va faire valoir ses droits à la retraite dans le courant du premier semestre. Laurent Krajka, actuel secrétaire général, a été élu par le CA pour lui succéder. « On a voulu discuter avec ceux qui l’ont choisi comme futur directeur », poursuit Jonathan Miranda.

Une direction en transition et 60 postes vacants

Par ailleurs, la directrice des ressources humaines, Muriel Benard, a démissionné de ses fonctions début janvier, laissant les représentants du personnel un peu plus dans le désarroi. « On a actuellement 60 postes vacants », souligne le délégué Unsa. 

Il s’agit du dixième appel à la mobilisation des représentants du personnel. Ces derniers déplorent des conditions de travail dégradées, demandent l’octroi du Ségur pour tous les salariés, veulent obtenir des recrutements « pour avoir des effectifs suffisants » et exigent « des projets de soins et de service » pour « permettre aux salariés de retrouver du sens au travail ».

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« Entre janvier 2020, avant le Covid, et avril 2022, on va perdre environ 35 lits« , souffle Jonathan Miranda. Ces pertes sont dues à la fermeture prochaine de certains services, à la restructuration d’autres et au manque d’effectifs lié à la difficulté de recruter. 

La baisse du nombre de lits est décidée par le Bon-Sauveur qui suit les recommandations de l’Agence régionale de santé (ARS). Selon cet organisme l’établissement psychiatrique a trop de lits, rapporté à la population du territoire. « Mais si on baisse le nombre de lits, il faut renforcer le travail en amont et l’extrahospitalier, explique le délégué syndical Unsa. Par exemple en recrutant des infirmiers pour faire de la prévention ou des consultations à domicile, ou en ouvrant un hôtel thérapeutique voire en passant à des hospitalisations à domicile. »

Le travail semble encore long pour se faire entendre.

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  • La construction est terminée et l’emménagement est imminent.La construction est terminée et l’emménagement est imminent.  Fondation Bon Sauveur

Santé,  Albi,  Tarn

Publié le 13/01/2022 à 19:57

l’essentiel

Le futur bâtiment Henriette-Tarroux sera inauguré début mars. Ce projet qui doit accueillir « la psychiatrie du futur », sera d’abord un simple transfert de services. Et les 85 lits promis ne seront pas tous ouverts immédiatement.

En décembre dernier, un important mouvement de grève au Bon-Sauveur, le plus important employeur de la ville, avait été très suivi par le personnel. Parmi les critiques faites à la direction de la Fondation, le nouveau bâtiment Henriette-Tarroux est pointé du doigt. Après 18 mois de travaux, celui-ci doit être inauguré début mars. Lors de la pose de la première pierre, en novembre 2020, il avait été présenté comme allant héberger « la psychiatrie du futur ».

« On nous avait vendu un futur hôpital de 85 lits avec des projets médicaux. Mais des projets médicaux on n’en a pas », tance Anne Millan, déléguée syndicale CGT.
L’idée de construire un nouveau bâtiment est née il y a cinq ans d’un besoin de « se moderniser » et de « rénover des locaux devenus obsolètes », indique Laurent Krajka, secrétaire général de la fondation. Plutôt que de restaurer des locaux, le Bon-Sauveur décide de construire au 45 boulevard du Lude, soit juste en face de l’entrée principale de l’établissement.

Les médecins à l’origine des projets de soins sont partis

À l’époque, des médecins définissent des projets de soins pour ce futur espace. Or depuis, plusieurs d’entre eux ont quitté le Bon-Sauveur. Les syndicats évoquent donc « un simple déménagement de services ». On est loin de l’idée d’un projet innovant.

Mais la direction se défend : « Henriette-Tarroux va aller vers le progrès de la psychiatrie, indique Laurent Krajka. Il permettra l’amélioration des conditions d’exercice des professionnels et d’accueil des patients ».

La structure doit héberger quatre services de soin : trois services d’admission sectorisés couvrant l’Albigeois, le Gaillacois et le Carmausin ainsi qu’une unité psychiatrique de crise, soit au total 85 lits. La psychiatrie se veut « plus humaine, plus ouverte ». Les services, actuellement dispatchés dans le Bon-Sauveur, seront regroupés sur un même bâtiment, construit en étoile et il n’y aura pas de mur d’enceinte.

Par ailleurs, si les médecins sont partis, la raison était simple, selon la direction « notre organisation n’était pas très lisible, notre parcours patient arrivait en fin de cycle », justifie le secrétaire général. Aujourd’hui, la situation a évolué. Et le nouveau bâtiment est la promesse de « changement des pratiques ».

Manque cruel de personnels

Mais les 85 lits annoncés ne seront pas tous ouverts d’emblée. L’unité psychiatrique de crise (UPC) ne doit pas ouvrir avant octobre, date à laquelle les urgences psychiatriques seront normalement transférées au centre hospitalier d’Albi. Or, le projet prend du retard. « Il va falloir décorreler l’ouverture de l’UPC de l’hôpital », annonce Laurent Krajka.

Parallèlement, le Covid ne facilite pas les choses. Actuellement, l’établissement privé à but non lucratif souffre d’un fort taux d’absentéisme en raison du variant Omicron. « On verra son évolution au moment de l’inauguration », précise-le secrétaire général. « Il y aura une ouverture progressive à compter du mois de mars, en fonction des ressources humaines, car nous traversons une crise sanitaire et hospitalière », renchérit Ghislain Frayssinet, le directeur des soins.

Au-delà de l’absentéisme, la Fondation peine à recruter, comme bon nombre d’établissements hospitaliers en France. Selon les représentants syndicaux, actuellement 30 postes paramédicaux sont vacants ainsi que 5 postes de médecins.

Le déménagement des services à Henriette-Tarroux démarrera début mars. Le projet de soins sera défini ultérieurement. « On fera un bilan dans le cadre du projet d’établissement pour faire évoluer nos pratiques », annonce Laurent Krajka. Ce dernier l’assure, la crise sanitaire va apporter beaucoup de changements. Et Henriette-Tarroux pourrait alors devenir le lieu de pratiques innovantes ou émergentes comme la télémédecine.

Albi. Un nouvel hôpital psychiatrique de 85 lits ouvrira au Lude en 2022

  • Gilbert Hangard a annoncé hier lors de la cérémonie des vœux du Bon sauveur un total de 15,4 M€ d'investissement dans les 5 ans à venir.Gilbert Hangard a annoncé hier lors de la cérémonie des vœux du Bon sauveur un total de 15,4 M€ d’investissement dans les 5 ans à venir. Photo DDM, Marie-Pierre Volle

Santé,  Albi

Publié le 12/01/2018 à 07:40

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Gilbert Hangard, directeur du Bon sauveur a annoncé hier la construction d’un nouvel hôpital psychiatriquequi ouvrira en 2022. Un investissement de 10 millions d’euros.

Face à l’entrée principale du Bon sauveur, de l’autre côté du parking du Lude, à l’arrière du gymnase. C’est là qu’en 2022 le nouvel hôpital psychiatrique d’Albi ouvrira ses portes. Il comprendra un service d’accueil et trois unités d’hospitalisations de 85 lits, ce qui portera la capacité totale d’accueil au Bon sauveur à 176 lits. L’investissement sur ce projet est de 10 millions d’euros. «Nous n’avions pas réalisé de gros investissements depuis 2009, explique Gilbert Hangard, directeur du Bon sauveur. Le financement sera assuré par des fonds propres et l’emprunt, mais nous espérons bien sûr une bonne participation de l’Agence régionale de santé (ARS). Au-delà de ce nouvel équipement, c’est le modèle de psychiatrie qui change, ajoute-t-il, avec une meilleure prise en compte du parcours du patient qui sera accueilli et hospitalisé, si nécessaire, dans un même lieu et non comme c’est actuellement le cas dans des pavillons dispersés.»

Les autistes aussi

L’année 2018 sera consacrée aux diverses études et les trois premiers mois aux visites d’hôpitaux déjà en service à Lyon, Melun, Saint-Égrève ou La Roche-sur-Yon.

Les premiers coups de pioche sont prévus en 2019 pour une ouverture en 2022. Il ne s’agit pas d’un hôpital supplémentaire puisque les patients seront transférés de l’ancien établissement vers le nouveau. L’espace laissé vacant dans les anciens bâtiments ne devrait pas le rester longtemps. «Nous réfléchissons à cette question avec la ville qui est intéressée pour récupérer ces locaux vides», précise le directeur.

Gilbert Hangard a également annoncé hier un autre investissement pour l’accueil des personnes autistes. «Il s’agit ici de construire une quatrième aile à la Maison d’accueil spécialisée (MAS) qui permettra d’accueillir 12 lits supplémentaires, soit 36 lits au total.»

Coût de l’opération : 2,1 millions d’euros. Ouverture prévue dans le courant de l’année.


Unité de soins intensifs : 3,3M€

Le Bon sauveur va également ouvrir une Unité de soins intensifs psychiatriques (USIP). Elle sera opérationnelle en 2022. Les bâtiments seront construits sur un terrain situé à proximité de l’Unité pour malades difficiles (UMD) Louis Crocq, chemin du séminaire du Roc. Ce nouvel établissement qui pourra héberger 15 patients aura la compétence pour tout le département. «La proximité des deux établissements, souligne Gilbert Hangard, facilitera la mutualisation de certains équipements comme la salle de sports par exemple.» Coût de l’opération : 3,3M€.


Le chiffre : 1260

salariés > Bon sauveur. C’est le nombre de personnes qui travaillent à l’hôpital psychiatrique.


Voir aussi:

Psychiatrie

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Pédopsychiatrie

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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