Pour le Dr Braun, il y a une palette de solutions, mais le 11 avril, l’accueil des urgences de La-Roche-sur-Yon a été fermé trois heures en fin de journée.


Désengorger tous les services d’urgences d’ici fin 2024 : « Oui c’est possible », assure Braun    

Par Louise Claereboudt  le 19-04-2023 

https://www.egora.fr/actus-pro/hopitaux-cliniques/80031-desengorger-tous-les-services-d-urgences-d-ici-fin-2024-oui-c-est#xtor=EPR-3-1%5BNews_En_Bref%5D-20230419-%5B_1%5D

« Je n’ai pas de baguette magique », mais « il y a un panel de solutions à mettre en place », a déclaré le ministre de la Santé au micro de RMC ce mardi 18 avril. 

L’annonce a provoqué de vives réactions au sein du corps médical. Lors de son allocution télévisée, ce lundi soir, le chef de l’Etat a formulé le vœu de désengorger tous les services d’urgences d’ici fin 2024, sans donner plus de détails. Une promesse qui sonne comme une illusion pour bon nombre de praticiens, notamment hospitaliers, qui font face à de grosses difficultés compte tenu de la pénurie de personnel et de l’afflux – toujours massif – de patients. 

Interrogé ce mardi matin dans Apolline Matin sur RMC, le ministre de la Santé a soutenu cette annonce présidentielle. Désengorger tous les services d’urgence d’ici la fin de l’année prochaine, « oui c’est possible », a répondu François Braun. « En tout cas c’est indispensable, c’est nécessaire. On ne peut pas se contenter de dire ça ne va pas, ça ne va pas, et ne rien faire. Ce n’est pas la volonté du Président, ce n’est pas ma volonté non plus. Donc oui c’est possible », a-t-il poursuivi. 

François Braun

@FrcsBraun

Je mettrai tout en œuvre pour désengorger nos services d’urgences d’ici fin 2024 et tenir l’objectif fixé par @EmmanuelMacron grâce à la régulation de l’accès aux urgences par le 15 et le déploiement de lits d’hospitalisation en aval des urgences. Cela a déjà fait ses preuves.

https://twitter.com/i/status/1648571150434271234

Chargé de déployer une « boîte à outils » en vue de soulager l’hôpital l’été dernier, François Braun a dit « connaître le problème des urgences : entre trop de patients qui viennent aux urgences alors qu’il pourrait y avoir d’autres solutions et des patients qu’on n’arrive pas à mettre dans un lit d’hospitalisation. C’est à ce niveau-là qu’il faut agir. » 

Face au scepticisme de ses pairs, l’ex-patron du Samu-Urgences de France a rappelé qu’il n’avait pas de « baguette magique » mais a assuré qu’il existait « un panel de solutions ». « Ce ne sera pas les mêmes solutions partout », a-t-il ajouté, citant notamment la régulation à l’entrée des urgences, qui « fonctionne« , ou encore la mise en place de lits d’hospitalisation « en aval des urgences » afin que « les patients ne restent pas des heures et des heures sur des brancards ».   

Le ministre de la Santé a également lancé un appel aux Français, afin qu’ils prennent l’habitude de ne pas se rendre systématiquement aux urgences. « Dans le doute on appelle le 15 », a-t-il tenu à rappeler, soulignant que « le Samu est en train de devenir progressivement ce service d’accès aux soins que nous généralisons sur tout le territoire ». 

« Nous n’avons pas le nombre de médecins suffisant » 

Interpellé également sur les fermetures de services depuis l’application de loi Rist à l’hôpital, qui plafonne les rémunérations des médecins intérimaires, François Braun a assuré que ces services « étaient déjà en difficulté » avant le 3 avril. Ils « avaient déjà des périodes de fermeture », a-t-il ajouté, laissant entendre que la loi Rist n’a pas fait sombrer ces services, contrairement à ce qu’assure le Syndicat des médecins remplaçants des hôpitaux.  

Il y a deux semaines, le ministre avait pourtant assuré qu’il n’y aurait pas de fermetures sèches dans les hôpitaux en avril. « On a mis en place des solutions partout », a assuré le locataire de l’avenue de Ségur. « Ça passe entre autres par la régulation médicale qui, effectivement, peut vous demander de faire 10 kilomètres de plus pour aller voir un médecin ou pas. » Pour François Braun, l’important est de préserver la prise en charge « des urgences vitales ». 

Souhaitant « continuer d’avoir un langage de vérité », François Braun a concédé que « nous n’avons pas le nombre de médecins suffisant » et « nous n’en aurons pas plus demain »« Il va falloir attendre une dizaine d’années », a-t-il prévenu. « Faire croire que nous aurons plus de médecins demain ce n’est pas vrai, faire croire qu’on pourra les mettre partout, ce n’est pas vrai non plus. » 

Le ministre a déploré ce « gâchis » que sont les départs de soignants « dévoués » de l’hôpital du fait de la dégradation des conditions de travail. « Il faut réorganiser notre système », a-t-il affirmé. Répondant à l’inquiétude d’une PH au standard, François Braun a souligné « l’urgence de reconnaître la pénibilité du médecin hospitalier », « la pénibilité du travail de nuit », et « de soutenir cette colonne vertébrale que représentent les praticiens hospitaliers » afin de stopper « l’hémorragie ». 

[avec RMC

Débordé, le service des urgences de La Roche-sur-Yon contraint de fermer son accueil pendant 3 heures    

Par M.J. le 17-04-2023 

https://www.egora.fr/actus-pro/hopitaux-cliniques/79979-deborde-le-service-des-urgences-de-la-roche-sur-yon-contraint-de#xtor=EPR-3-1%5BNews_En_Bref%5D-20230419-%5B_1%5D

Le 11 avril, l’accueil des urgences de La-Roche-sur-Yon a été fermé trois heures en fin de journée. Le service n’était plus en capacité de gérer le fort afflux de patients.  

C’est une décision rare, qui n’a pas vocation à être reproduite, assure l’hôpital de La-Roche-sur-Yon (Vendée). Mardi 11 avril, les équipes du service des urgences ont pris la décision de fermer exceptionnellement l’accueil pendant trois heures et d’orienter les patients vers la régulation du 15. A partir de 18h, tous les nouveaux patients qui arrivaient se voyaient donc expliquer la procédure de régulation téléphonique, par ailleurs déjà en place les nuits de 23h à 8h30 dans l’établissement.  

Selon le co-responsable du service Samu Smur de l’hôpital, cette décision a été prise « collectivement », alors que « la tension dans le service n’était plus gérable ». « On a été confrontés à un afflux massif de patients dans l’après-midi avec des entrées importantes qui ont mis les urgences en difficulté », détaille-t-il auprès de Ouest France. Les urgences ont toutefois été fermées en accord avec le 15 : « On s’est aligné avec le 15 pour savoir s’ils pouvaient gérer cet afflux par la régulation, chose qui a donc été faite ».  

Que risque un médecin s’il ne se déplace pas pour une urgence ?

Plusieurs éléments expliquent cet afflux exceptionnel, à commencer par le grand week-end du 8,9 et 10 avril. « De plus, on connaît la situation extrêmement tendue vis-à-vis du manque de médecins généralistes : les gens viennent parfois aux urgences pour chercher des réponses qu’ils devraient avoir chez leur médecin, ce qui bouche nos services », analyse le médecin. 

[avec Ouest France]  

Voir aussi:

https://environnementsantepolitique.fr/2023/04/18/resoudre-les-problemes-des-urgences-en-20-mois-sans-changer-de-politique-cest-impossible-dr-pelloux/

Le contournement de la loi RIST s’organise avec des recrutements en CDD fortement rétribués, mais des fermetures d’urgences la nuit sont annoncées https://environnementsantepolitique.fr/2023/04/17/43360/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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