Perturbateurs endocriniens, phtalates… prématurité et infertilité masculine

« Phtalates et bébés prématurés sont liés »

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Date de publication : 7 novembre 2022

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« À quand une grande campagne « enceinte, on évite le plastique ! » sur le modèle de celle clamant « les antibiotiques, ce n’est pas automatique ! » ? C’est ce dont rêve le Réseau environnement santé (RES) [une association à l’origine de l’élimination du bisphénol A dans les biberons en France, puis dans le reste de l’Europe] », indique Aline Gérard dans Le Parisien.
« Ces perturbateurs endocriniens [que l’on retrouve un peu partout, qu’il s’agisse des plastiques, des cosmétiques ou de l’alimentation ultra-transformée] [sont] accusés de contribuer à la hausse du nombre d’enfants qui naissent prématurément en France (+ 1% par an depuis 1995) », poursuit la journaliste.
« Avec chaque année 60.000 enfants qui naissent avant huit mois et demi de grossesse, il y a urgence, ne serait-ce que pour soulager les services de pédiatrie. Nous réclamons le lancement d’une mission flash de quelques mois, comme ce qui a été fait lors de la crise des urgences », explique le président de RES, André Cicolella.
« À en croire ce chimiste et toxicologue, on aurait tout à y gagner comme le montrent des travaux parus dans la revue spécialisée « JAMA Pediatrics ». Selon leurs auteurs, plus les femmes enceintes sont exposées à des phtalates, plus elles ont de risques d’accoucher avant terme », rapporte Aline Gérard.
« Très attendue, cette vaste étude, cosignée par 56 chercheurs issus de 36 universités américaines et agences fédérales, a été réalisée sur la base de l’analyse des urines de 6 045 femmes enceintes sur plusieurs décennies. C’est la première à établir un lien statistique solide entre naissances prématurées et phtalates », fait savoir l’article. 
« Elle ouvre aussi la voie à des solutions : diminuer l’exposition auxphtalates ne serait-ce que de 50% permettrait de baisser de 1,1% les naissances avant terme, selon ses auteurs », résume-t-il. « Transposée à la France, cela permettrait d’éviter 7200 naissances d’enfants prématurés, ce qui serait un gain de santé évident pour tout le monde », insiste André Cicolella.
« La question de l’exposition massive aux phtalates, constatée au travers de différentes études chez les 18-29 ans et les femmes enceintes, doit être prise à bras-le-corps «comme pour le bisphénol A» », estime-t-il.

Bébés prématurés : le rôle des perturbateurs endocriniens clairement établi 

Pour la première fois, une étude montre que plus les femmes enceintes sont exposées à des phtalates, ces molécules chimiques couramment utilisées comme plastifiant, plus elles ont de risque d’accoucher avant terme.

Les phtalates, perturbateurs endocriniens, sont accusés de contribuer à la hausse du nombre d’enfants qui naissent prématurément en France. LP/Olivier Corsan
Les phtalates, perturbateurs endocriniens, sont accusés de contribuer à la hausse du nombre d’enfants qui naissent prématurément en France. LP/Olivier Corsan

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Par Aline Gérard 

Le 7 novembre 2022 à 06h56 https://www.leparisien.fr/societe/sante/bebes-prematures-le-role-des-perturbateurs-endocriniens-clairement-etabli-07-11-2022-Q444D6GVPRDI3PLBQS7Z4VHETI.php

À quand une grande campagne « Enceinte, on évite le plastique ! » sur le modèle de celle clamant « Les antibiotiques, ce n’est pas automatique ! » ? C’est ce dont rêve le Réseau environnement santé (RES) . À l’origine de l’élimination du bisphénol A dans les biberons en France, puis dans le reste de l’Europe, cette association souhaite que le ministère de la Santé se penche rapidement sur la question des phtalates, ces perturbateurs endocriniens accusés de contribuer à la hausse du nombre d’enfants qui naissent prématurément en France (+ 1 % par an depuis 1995) …(Suite abonnés)

« Alerte sur l’infertilité masculine »

Date de publication : 7 novembre 2022 JDD

https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=e67079ae178c3ddbbcae0982f171e09a&id_newsletter=17404&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=17404&from=newsletter

« Il y a «péril sur l’espèce humaine» ; la chute drastique de la fertilité, qui frappe toute la planète, pourrait conduire à sa disparition d’ici deux siècles », révèle Juliette Demey dans le JDD.
« Comme l’ensemble de la biodiversité et des animaux, nous sommes menacés», tranche Samir Hamamah, chef du service biologie de la reproduction du CHU de Montpellier (Hérault). « Ce professeur est le coauteur, avec Salomé Berlioux, d’un rapport sur l’infertilité remis en février à l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran », précise la journaliste.
« Environ 3,3 millions de Français rencontrent en effet des difficultés pour avoir un enfant ; un couple sur six a besoin d’une aide médicale après un an d’essais infructueux. Alors que le nombre d’infertiles croît de 0,3% par an chez l’homme et de 0,4% chez la femme, ce rapport braquait le projecteur sur un sujet encore tabou : la part masculine dans l’origine de l’infertilité du couple » détaille-t-elle.
« Une telle cause est « identifiée dans 70% des cas », isolée ou associée à une cause féminine. Selon une vaste analyse publiée en 2017, la concentration spermatique chez les hommes des pays industrialisés a baissé de 50% entre 1973 et 2011 », souligne-t-elle.
« Ces troubles peuvent être liés à l’âge (les hommes aussi ont une horloge biologique), à une cause médicale (cancer, lésion des voies génitales) ou à des troubles mécaniques et des anomalies de production des spermatozoïdes (innés ou après une maladie) », indique le rapport. « Mais nos modes de vie et notre environnement (sédentarité, obésité, tabac, cannabis, pollution) affectent aussi la qualité et la quantité des gamètes. Parmi ces causes, les perturbateurs endocriniens ont un poids croissant », souligne l’article. « Ce que la mère a porté et respiré six mois avant sa grossesse a un impact sur la qualité et la quantité de spermatozoïdes de son fils à la naissance », explique Samir Samamah.
« Malgré ces chiffres effrayants, lorsqu’elle frappe les hommes, l’infertilité demeure mal connue », observe le JDD. « On dispose pourtant des leviers individuels pour faire remonter très vite la qualité du sperme, comme l’arrêt du tabac ou du cannabis Mais, comme face au dérèglement climatique, on se refuse à voir», avance Estelle Dautry, coautrice avec Pauline Pélissier et Victor Point de Génération infertile ? De la détresse au business, enquête sur un tabou (éditions Autrement).
« La charge reproductive, comme la contraception, repose largement sur la femme. Au coeur du traitement, il n’est pas rare qu’elle subisse des mois d’examens avant que son partenaire ne réalise un spermogramme, examen « ni invasif, ni douloureux, rapide et peu coûteux » », insiste l’auteure. « Il faut que les hommes consultent et brisent l’omerta », résume-t-il.  « Après un parcours de plusieurs années d’aide médicale à la procréation (AMP), certains hommes n’ont jamais été examinés par un urologue, un andrologue ou un endocrinologue », déplore le Pr Hamamah.
Ces réticences s’expliquent par « une confusion entre infertilité et impuissance, mettant inconsciemment en cause la virilité », juge le médecin, qui préconise de « démocratiser l’andrologie afin de mieux dépister ».
« Le rapport propose six axes d’amélioration. Comme la création d’un « Institut de la fertilité », l’instauration de consultations ciblées pour les jeunes hommes (et femmes) entre 17 et 20 ans et, à tout âge, d’une consultation longue « préconceptionnelle » avec examen clinique », rapporte l’article.
« Pour renforcer la prévention, les experts préconisent d’informer tous azimuts, avec un numéro vert, un site dédié, ou une heure trente de cours au collège sur la physiologie de la reproduction, le déclin avec l’âge, les limites de l’AMP et les facteurs de risque. Et jusque sur les produits de consommation et cosmétiques contenant des perturbateurs endocriniens, en y apposant un logo spécifique », poursuit-il.
« Chaque jour, nous sommes exposés à une centaine de ces substances. Cet étiquetage doit se faire au niveau européen

« Alerte sur l’infertilité masculine »

Date de publication : 7 novembre 2022« Il y a «péril sur l’espèce humaine» ; la chute drastique de la fertilité, qui frappe toute la planète, pourrait conduire à sa disparition d’ici deux siècles », révèle Juliette Demey dans le JDD.
« Comme l’ensemble de la biodiversité et des animaux, nous sommes menacés», tranche Samir Hamamah, chef du service biologie de la reproduction du CHU de Montpellier (Hérault). « Ce professeur est le coauteur, avec Salomé Berlioux, d’un rapport sur l’infertilité remis en février à l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran », précise la journaliste.
« Environ 3,3 millions de Français rencontrent en effet des difficultés pour avoir un enfant ; un couple sur six a besoin d’une aide médicale après un an d’essais infructueux. Alors que le nombre d’infertiles croît de 0,3% par an chez l’homme et de 0,4% chez la femme, ce rapport braquait le projecteur sur un sujet encore tabou : la part masculine dans l’origine de l’infertilité du couple » détaille-t-elle.
« Une telle cause est « identifiée dans 70% des cas », isolée ou associée à une cause féminine. Selon une vaste analyse publiée en 2017, la concentration spermatique chez les hommes des pays industrialisés a baissé de 50% entre 1973 et 2011 », souligne-t-elle.
« Ces troubles peuvent être liés à l’âge (les hommes aussi ont une horloge biologique), à une cause médicale (cancer, lésion des voies génitales) ou à des troubles mécaniques et des anomalies de production des spermatozoïdes (innés ou après une maladie) », indique le rapport. « Mais nos modes de vie et notre environnement (sédentarité, obésité, tabac, cannabis, pollution) affectent aussi la qualité et la quantité des gamètes. Parmi ces causes, les perturbateurs endocriniens ont un poids croissant », souligne l’article. « Ce que la mère a porté et respiré six mois avant sa grossesse a un impact sur la qualité et la quantité de spermatozoïdes de son fils à la naissance », explique Samir Samamah.
« Malgré ces chiffres effrayants, lorsqu’elle frappe les hommes, l’infertilité demeure mal connue », observe le JDD. « On dispose pourtant des leviers individuels pour faire remonter très vite la qualité du sperme, comme l’arrêt du tabac ou du cannabis Mais, comme face au dérèglement climatique, on se refuse à voir», avance Estelle Dautry, coautrice avec Pauline Pélissier et Victor Point de Génération infertile ? De la détresse au business, enquête sur un tabou (éditions Autrement).
« La charge reproductive, comme la contraception, repose largement sur la femme. Au coeur du traitement, il n’est pas rare qu’elle subisse des mois d’examens avant que son partenaire ne réalise un spermogramme, examen « ni invasif, ni douloureux, rapide et peu coûteux » », insiste l’auteure. « Il faut que les hommes consultent et brisent l’omerta », résume-t-il.  « Après un parcours de plusieurs années d’aide médicale à la procréation (AMP), certains hommes n’ont jamais été examinés par un urologue, un andrologue ou un endocrinologue », déplore le Pr Hamamah.
Ces réticences s’expliquent par « une confusion entre infertilité et impuissance, mettant inconsciemment en cause la virilité », juge le médecin, qui préconise de « démocratiser l’andrologie afin de mieux dépister ».
« Le rapport propose six axes d’amélioration. Comme la création d’un « Institut de la fertilité », l’instauration de consultations ciblées pour les jeunes hommes (et femmes) entre 17 et 20 ans et, à tout âge, d’une consultation longue « préconceptionnelle » avec examen clinique », rapporte l’article.
« Pour renforcer la prévention, les experts préconisent d’informer tous azimuts, avec un numéro vert, un site dédié, ou une heure trente de cours au collège sur la physiologie de la reproduction, le déclin avec l’âge, les limites de l’AMP et les facteurs de risque. Et jusque sur les produits de consommation et cosmétiques contenant des perturbateurs endocriniens, en y apposant un logo spécifique », poursuit-il.
« Chaque jour, nous sommes exposés à une centaine de ces substances. Cet étiquetage doit se faire au niveau européen, mais la France peut lancer cette démarche », conclut Samir Hamamah.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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