Le vrai combat pour l’égalité doit au contraire considérer que, si chacun des deux sexes est capable du meilleur, il est aussi capable du pire.

Même une femme se prétendant féministe peut être aussi ambitieuse et menteuse qu’un homme »

Par Louise El Yafi , élève avocate et essayiste Publié le 21/10/2022 à 6:30

L’actualité de ces dernières semaines l’a prouvé : une femme – et même une femme se prétendant féministe – peut être tout aussi hypocrite, ambitieuse, menteuse, vicieuse, sexiste et violente qu’un homme. Le vrai combat pour l’égalité doit au contraire considérer que, si chacun des deux sexes est capable du meilleur, il est aussi capable du pire. C’est aussi cela, l’égalité des sexes, argumente l’essayiste Louise El Yafi.

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Souvenez-vous des Habits neufs de l’empereur, ce conte d’Andersen dans lequel un souverain est berné par deux escrocs. Eux prétendent lui confectionner une étoffe que seuls les idiots ne voient pas, lui pense en profiter pour repérer les citoyens intelligents. Mais l’empereur ne voit pas l’étoffe, car elle n’existe pas, et, de peur de paraître sot, se balade nu dans la ville. Ses ministres et son peuple ne la voient pas plus que lui, mais prétendent le contraire, de peur de paraître idiots, eux aussi. La morale ? Méfiez-vous de ceux qui s’autoproclament à coups d’étiquettes et de jolis costumes.

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C’est à l’image de cet arrogant empereur que des militantes se pavanent dans l’espace public et médiatique avec le costume de « féministes », qui leur confère un sentiment de supériorité face au quidam idiot, non éveillé. C’est avec cet habit invisible, mais confortable pour la conscience, qu’une Sandrine Rousseau lève ou abaisse le pouce selon ses froids intérêts politiques du moment. Damien Abad ? Coupable. Le hidjab ? Bien. Julien Bayou ? Exécuté. Tout cela acclamé par une cour bienheureuse de ne pas être excommuniée à son tour.

Arme rhétorique

Là réside le coup de maître : s’emparer du trône au royaume du féminisme sans partager le pouvoir, tout en disqualifiant moralement ceux qui oseraient quémander ne serait-ce qu’un peu plus de pluralisme. Pour celle qui le porte, le vêtement « féminisme » excuse tout méfait et absout tout vice. Je suis féministe donc je peux violenter. Je suis féministe donc je peux écraser. Je suis féministe donc je peux harceler ou calomnier. Mais comme dans le conte, où le petit garçon, à la fin, crie à la foule que l’empereur est nu, le masque des fallacieux finit souvent par tomber. L’actualité de ces dernières semaines l’a prouvé : une femme – et même une femme se prétendant féministe – peut être tout aussi hypocrite, ambitieuse, menteuse, vicieuse, sexiste et violente qu’un homme.

Les femmes ne sont pas toutes des anges. C’est la dérangeante réalité qui se tapit sous l’accoutrement de ces prétendues révoltées : on peut se parer des plus belles valeurs et n’être qu’une arriviste politique comme les autres. Les militantes qu’on appelle « néoféministes » se promènent dans leur royaume imaginaire et jouissent d’une rente politique et médiatique en voguant parmi toutes ces serves victimes du patriarcat. Mais elles ne s’intéressent aux femmes des quartiers, à leur identité orientale, musulmane ou ouvrière que si cela vient alourdir d’une jolie médaille leur vertueux manteau progressiste.

https://www.marianne.net/agora/humeurs/meme-une-femme-se-pretendant-feministe-peut-etre-aussi-ambitieuse-et-menteuse-quun-homme 2/9Les militantes qu’on appelle « néoféministes » se promènent dans leur royaume imaginaire et jouissent d’une rente politique et médiatique en voguant parmi toutes ces serves victimes du patriarcat. Mais elles ne s’intéressent aux femmes des quartiers, à leur identité orientale, musulmane ou ouvrière que si cela vient alourdir d’une jolie médaille leur vertueux manteau progressiste.

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Et que dire de cette nouvelle arme rhétorique : c’est parce qu’elles sont femmes qu’elles se feraient critiquer. Leurs torts méritent d’être dénoncés, non pas parce qu’elles sont des femmes, mais précisément parce qu’elles sont des femmes qui osent se prétendre féministes, quand elles ne font qu’armer idéologiquement le pire sexisme et défendre de vils intérêts personnels. Le vrai combat pour l’égalité doit au contraire considérer que, si chacun des deux sexes est capable du meilleur, il est aussi capable du pire. Que l’empereur nu peut aussi être une impératrice. C’est aussi cela, l’égalité des sexes. page3image47639104

Par Louise El Yafi

Voir aussi:

https://environnementsantepolitique.fr/2022/10/15/les-critiques-de-metoo/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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