Carole Delga n’a pas abandonné son idée de rassembler tous les socialistes anti Nupes

La gauche hors-Nupes tente de se reconstruire autour de Carole Delga

La présidente socialiste de la région Occitanie, entrée en dissidence de la Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale (Nupes) pendant les élections législatives, a réuni autour d’elle 1 700 personnes à Bram, dans l’Aude, pour « repenser » la gauche. 

Par Philippe Gagnebet(Bram (Aude), envoyé spécial)

Publié aujourd’hui à 19h34  

Temps de Lecture 2 min. 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/09/25/la-gauche-hors-nupes-tente-de-se-reconstruire-autour-de-carole-delga_6143134_823448.html

Carole Delga lors des « Rencontres de la gauche » à Bram (Aude) , le 25 septembre 2022.
Carole Delga lors des « Rencontres de la gauche » à Bram (Aude) , le 25 septembre 2022.  CLAUDE BOYER / L’INDEPENDANT/MAXPPP

Un dimanche à la campagne, sur un air de campagne. A Bram, petit village de 3 500 âmes planté au cœur de l’Occitanie, ils étaient plus de 1 700 à avoir répondu à l’invitation de Carole Delga, présidente de région en rupture avec la Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale (Nupes) et désireuse de construire une nouvelle gauche. Toute la semaine, dans la presse, elle avait martelé son désir de construire ce « projet entre le libéralisme de Macron et le bolivarisme de Mélenchon ». Dans le bucolique décor du parc des Essarts, entre les différents ateliers thématiques, les interventions et discours, ou la dégustation du fameux cassoulet, militants, élus ou simples curieux ont répondu en nombre à l’appel.

Lire aussi :  Législatives 2022 : Carole Delga, la frondeuse socialiste face à la Nupes

« C’est le début d’une nouvelle aventure », a déclaré l’ancienne secrétaire d’Etat et députée, toujours autant attachée à son village natal de Haute-Garonne et « aux valeurs qui me porteront toujours ». Des valeurs qui l’avaient amenée à ne pas soutenir la démarche d’alliance lors de la création de la Nupes, pourtant voulue par la direction du Parti socialiste (PS). « Ici, tout le monde est bienvenu, je sais que la gauche a toujours connu ses tendances et adversités, nous voulons créer un nouvel espace de dialogue », soulignait Mme Delga avant son discours. De fait, au sein des cinq ateliers consacrés au climat, l’éducation, la citoyenneté, le travail ou L’Europe, on pouvait croiser José Bové, le biologiste Gilles Bœuf ou encore Jo Spiegel, ancien élu et spécialiste de la démocratie participative.

Pas candidate au congrès du PS

Autour des tables dressées au pied de la grande scène, des élus, militants, socialistes ou pas. Comme Jean-Charles Balardy, premier secrétaire fédéral dans le Tarn, pour qui « l’alliance de la Nupes nous a perturbés, on a perdu des élus, il faut donc composer mais construire autre chose ». Même réflexion pour Christian Assaf, le président du groupe socialiste au conseil régional, pour qui « Carole Delga fait un excellent travail au niveau régional, il nous faut maintenant raisonner au niveau national ».

Lire aussi :  Alliance PS-LFI pour les législatives : la socialiste Carole Delga s’oppose à cet accord et mène la fronde en Occitanie

Si elle rejette l’idée d’être au ban du PS et déjà en campagne pour de futures échéances – « je n’ai pas d’ambition nationale mais des ambitions pour mon pays »,dit-elle –, Mme Delga pose les jalons d’une démarche qui va se poursuivre dans les prochains mois. Elle assure aussi qu’elle ne sera pas candidate lors du prochain conseil national du parti, début 2023. Alors, ces « Rencontres de la gauche », simples ateliers de réflexions ou strapontin pour le renouvellement du PS, ou même la création d’un nouveau parti ou mouvement ? La socialiste a en tout cas adouci son discours. Pas d’attaque frontale contre La France insoumise (LFI), à peine une allusion à l’affaire Quatennens, du nom de ce député du Nord défendu par Jean-Luc Mélenchon après avoir reconnu des violences conjugales, qui a secoué la semaine passée le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Quand elles subissent des violences, les premières paroles doivent être adressées aux femmes », s’est-elle contentée de relever.

Les priorités du mouvement derrière Carole Delga seront l’éducation, le travail et ses évolutions, une nouvelle ère de décentralisation ou encore agir pour tous ceux qui « habitent outre-périphérique comme on habiterait outre-mer ». Surtout, la gauche devra se réveiller face à la montée inexorable de l’extrême droite. L’après-midi, un long atelier a été consacré à ces questions autour du chercheur Nicolas Lebourg, du journaliste Renaud Dély ou de Dominique Sopo, président de SOS-Racisme. Avec des débuts de réponses et des ripostes à inventer. Prochaine étape de ces rencontres, le 22 octobre en Bretagne.

Philippe Gagnebet(Bram (Aude), envoyé spécial)

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

Laisser un commentaire