Un patient de 81 ans décède aux urgences de Strasbourg après avoir passé « une vingtaine d’heures » sur un brancard

Le syndicat FO a écrit au ministre de la Santé, François Braun, pour dénoncer « le fonctionnement délétère » des urgences des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS).
Un patient de 81 ans a été retrouvé mort sur un brancard « une vingtaine d’heures » après avoir été pris en charge aux urgences des HUS, lors du changement d’équipe, a indiqué à l’AFP Christian Prudhomme, secrétaire général de FO au sein de l’établissement. On ignore pour l’heure les raisons de son admission.
« Le décès a été déclaré à l’Agence régionale de santé sur le portail national des événements indésirables graves », indique dans un communiqué la direction des HUS, qui présente « ses sincères condoléances à la famille du défunt », au nom de l’ensemble de la communauté hospitalière. « Tout décès au sein de notre institution reste une situation difficile à vivre pour l’ensemble de la communauté hospitalière », insiste la direction.
Balance ton brancard : quand les urgentistes dénoncent le manque de lits
Suite à ce décès, FO a écrit au ministre de la Santé, François Braun, pour dénoncer le « fonctionnement délétère du service ». « Ce (nouveau) décès intervient 36 heures après le dépôt d’un droit d’alerte fait par nos représentants Force ouvrière dénonçant une énième situation de blocage et surcharge des urgences » du Nouvel hôpital civil (NHC) de Strasbourg, souligne la missive, consultée par l’AFP. Le syndicat fait ainsi état, « le 30 août à 23h », de la présence de « 50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules en attente dans le sas de dépôt des urgences », une situation qui ne présentera « aucune amélioration » le lendemain « avec 40 patients, dont 26 présents plus de 12 heures sur brancards ». « Nous sommes en droit de nous questionner sur la multiplicité des évènements graves » dans ce service « et sur l’incapacité à apporter des réponses et solutions », écrit encore le syndicat, selon lequel « 300 lits » ont été fermés et « 250 postes d’infirmiers » sont vacants.
En mars dernier, un patient était déjà décédé aux urgences des HUS. Victime d’une hémorragie digestive, il avait attendu une douzaine d’heures avant d’être pris en charge.
[avec AFP]
Voir aussi:
https://environnementsantepolitique.fr/2022/09/18/interessante-interview-du-ministre-de-la-sante/