Premières annonces pour les urgences de Brigitte Bourguignon

Cumul emploi-retraite, heures sup’ doublées, étudiantes infirmières : les premières annonces de Bourguignon pour sauver les urgences

Par Marion Jort le 08-06-2022

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Invitée du congrès Urgences 2022, la ministre de la Santé a annoncé une première série de mesures ayant vocation à répondre à la crise que traversent les services d’urgences hospitaliers, parmi lesquelles le doublement de la rémunération des heures supplémentaires cet été ou le recours aux médecins retraités. 

“Au Congrès Urgences, j’ai voulu rencontrer les urgentistes, non pas pour minimiser les difficultés de notre système de santé, mais pour leur dire, en responsabilité, que nous bâtirons, avec la ville et l’hôpital, des solutions nouvelles, rapides et efficaces pour les dépasser”, a promis la ministre de la Santé en ouverture du congrès Urgences 2022, qui se tient à Paris du 8 au 10 juin. “L’été sera difficile », a-t-elle reconnu et il faudra « trouver des solutions pour que les Français ne soient pas privés de soins ».  

Alors qu’Emmanuel Macron a lancé une mission flash pour “diagnostiquer” la crise aux urgences et proposer des pistes pour y répondre, Brigitte Bourguignon a déjà annoncé la mise en place de trois mesures prioritaires : le doublement de la rémunération des heures supplémentaires et du temps de travail additionnel des médecins pour l’ensemble de la période estivale ; la facilitation du cumul emploi-retraite ou encore la possibilité d’exercer, dès la fin de leur formation en juin ou juillet, pour les étudiants infirmières et aides-soignants sans attendre la remise de diplôme officielle. 

Crise des urgences : « Il faut que les médecins libéraux lèvent la tête du guidon et s’engagent sur les territoires »

Par ailleurs, les agences régionales de santé ont été sommées de « remobiliser les dispositifs territoriaux de gestion de crise » pour coordonner hôpitaux publics, cliniques privées et professionnels libéraux. “Ces rencontres font l’objet d’un format différent suivant les régions et les territoires, mais partout, l’objectif est de créer du lien, de la transparence, de la mobilisation solidaire pour répondre aux besoins de soins non programmés de la population”, a indiqué Brigitte Bourguignon. “Ces mesures seront bientôt complétées par les propositions de la mission de François Braun” dont les conclusions sont attendues d’ici le 1er juillet, a aussi précisé la ministre. 

“Nous devrons ensuite aller plus loin, pour transformer partout en France notre système de santé, dans un esprit de responsabilité et de solidarité. C’est ce qu’attendent nos concitoyens”, s’est-elle également engagée, en promettant des discussions “sans tabou”. “Je n’accepterai ni l’instrumentalisation politique, ni que l’on fasse croire aux Français que partout, le système s’effondre. Ce serait méconnaître les efforts de tous sur le terrain”, a toutefois martelé la ministre. “Je n’accepterai pas non plus l’instrumentalisation politique de ce sujet. Ce sujet est trop grave pour que certains jouent aux oiseaux de mauvais augure, à prédire le chaos, à attiser les tensions, et tout faire pour créer de l’angoisse et des effets en cascade dans nos équipes soignantes. Les Français méritent mieux.” 

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A l’heure actuelle, 120 services d’urgences ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent, selon un décompte diffusé fin mai par l’association Samu-Urgences de France.

ublié le 09/06/2022

Brigitte Bourguignon court-circuite la mission flash et propose mesures d’urgence pour les urgences

Paris, le jeudi 9 juin 2022

https://hubtr.newsletter.jim.fr/clic132/6616/1244477/4?k=8bab0b2f8ddfefe33f1995b118148433

– Invitée à s’exprimer au congrès Urgences 2022 à Paris, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon a annoncé une première série de mesures visant à répondre à la crise des urgences hospitalières…sans attendre les conclusions de la mission flash confiée au Dr François Braun par le Président de la République (élections législatives oblige !).

« Au Congrès Urgences, j’ai voulu rencontrer les urgentistes, non pas pour minimiser les difficultés de notre système de santé, mais pour leur dire, en responsabilité, que nous bâtirons, avec la ville et l’hôpital, des solutions nouvelles, rapides et efficaces pour les dépasser » a ouvert la ministre.

Doublement de la rémunération des heures supplémentaires

Elle a ensuite détaillé 4 mesures :

un doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins ;

la possibilité pour les élèves infirmiers achevant leur formation d’ici le début de l’été de commencer à exercer sans attendre la remise de leur diplôme à la rentrée ;

– la mise en place de « facilités de cumul avec les pensions » pour les soignants retraités volontaires pour reprendre une activité durant la période estivale ;

– enfin, le gouvernement a demandé aux agences régionales de santé (ARS) de « remobiliser les dispositifs territoriaux de gestion de crise » pour renforcer la coordination entre les différents acteurs locaux de santé (hôpitaux, cliniques, etc.).

Ces premières mesures doivent être complétées par les propositions de la mission Braun dont les résultats sont attendus le 1er juillet.

Remettre à plat le système de santé

Au-delà de ces mesures et de la mission flash, Brigitte Bourguignon a averti « nous devrons ensuite aller plus loin, pour transformer partout en France notre système de santé, dans un esprit de responsabilité et de solidarité. C’est ce qu’attendent nos concitoyens »« Je n’accepterai ni l’instrumentalisation politique, ni que l’on fasse croire aux Français que partout, le système s’effondre. Ce serait méconnaître les efforts de tous sur le terrain », a encore prévenu la ministre.

Mission flash : vers un plan de 150 propositions ?

Concernant la mission flash le Dr François Braun était auditionné le même jour au Sénat.

Une intervention accueillie avec un certain scepticisme dans les couloirs du Palais du Luxembourg, où les rapports sur la situation de l’hôpital s’empilent depuis des lustres. « Je suis assez étonnée qu’il y ait une énième mission-flash. Cette mission-flash est parfaitement inutile ! », a notamment taclé la communiste Laurence Cohen.

« Derrière le délai d’un mois annoncé pour cette mission, il y avait certainement une volonté d’enjamber les législatives avant de devoir trancher. Désormais, on a l’impression d’avoir un président de la République nouvellement élu, qui découvre l’urgence d’une situation bien connue depuis longtemps » observe Catherine Deroche, sénatrice LR.

« Le traitement est dans sa globalité connu, puisque toutes les solutions ont été mises sur la table », a reconnu François Braun devant les sénateurs,  « l’objectif est de maintenant rédiger l’ordonnance et de s’assurer que les médicaments sont bien donnés ».

Son groupe de travail a déjà listé 150 pistes, élaborées aussi bien par les professionnels, les syndicats ou les parlementaires. Il ne reste plus qu’à les « prioriser » et voir lesquelles semblent « réalistes » pour une mise en œuvre à court terme.

« Dès qu’une idée fait consensus, elle est tout de suite transmise au ministère de la Santé, pour regarder si d’un point de vue réglementaire c’est possible, pour que ce soit réellement applicable au 1er juillet », explique François Braun.

Les premiers remèdes du Dr Braun

Parmi les pistes qui sont presque actées, François Braun avance l’idée de réguler l’accès aux urgences, grâce à un recrutement massif d’assistants de régulation médicale. Or, une certification sera bientôt exigée et pourrait empêcher l’arrivée des renforts dans les équipes. « Si on ne repousse pas cette date [de certification], on ne pourra pas recruter »annonce-t-il aussi.

Pour éviter le naufrage de cet été, le Dr Braun propose de suspendre, de juillet à septembre, les tâches administratives des médecins…Sans donner néanmoins de solutions de rechange.

Il suggère aussi une revalorisation des actes de médecine générale pour les prises en charge au titre de la régulation du Samu et une meilleure reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit.

Interrogé à plusieurs reprises sur le volet budgétaire le médecin a botté en touche. « Ce n’est pas mon cadre », prévient-il. « La décision ne sera pas prise par moi ».

Des mesures bien accueillies…mais jugées insuffisantes

Sur les annonces de Brigitte Bourguignon, les syndicalistes restent mitigées, bien que le doublement de la rémunération des heures supplémentaires et du travail additionnel et l’appel aux retraités semblent déjà faire consensus.

Mais globalement ces mesures sont jugées insuffisantes. Par exemple, Thierry Amouroux, président du SNPI explique sur France Info : « on est dans une situation où l’hôpital s’effondre, pas simplement les urgences mais dans tous les services avec 15% des lits qui sont fermés dans les hôpitaux de Paris par exemple. Ces mesures ne répondent absolument pas à ça. Il faut se donner les moyens, changer le logiciel : revaloriser les salaires certes, mais aussi revoir les ratios de patients par infirmière pour redonner envie à ceux qui ont arrêté d’exercer de revenir à l’hôpital. Les moyens annoncés ne suffisent pas ».

« Le bateau coule et Mme Bourguignon nous fournit un verre pour écoper » conclut-il.

F.H.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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