20 recommandations de MG France pour l’accès aux soins et l’amélioration de la santé de nos concitoyens

MG France formule 20 recommandations pour renforcer l’accès aux soins et améliorer la santé de toute la population (Communiqué)

Imprimer la listeRecherche20/01/2022

Émis par : MG France

https://toute-la.veille-acteurs-sante.fr/186653/election-presidentielle-crise-sanitaire-les-voeux-de-mg-france-pour-2022-en-ligne/

MG France a présenté, jeudi 20 janvier, ses voeux pour 2022. Elle a, à cette occasion, présenté ses recommandations pour renforcer l’accès aux soins et améliorer la santé de toute la population, alors que la campagne électorale pour l’élection présidentielle d’avril s’accélère.

https://www.mgfrance.org/images/actualites/20-recommandations-MGFrance-En_savoir_plus.pdf

Accès aux soins et défense des médecins généralistes sont en en effet liés pour MG France. Sans accès aux soins, pas de médecine générale, sans généralistes, système de santé défaillant et perte de chances pour les patients. 

S’appuyant sur l’expérience passée – les 10 propositions de MG France durant la campagne 2012 ont toutes été réalisées ! – MG France a voulu écarter les idées fausses et les propositions convenues pour présenter un programme qui se décline en 5 points complémentaires et indissociables :

  • Un médecin traitant pour chaque Français
  • Un partenariat entre élus locaux et médecins généralistes pour l’accès aux soins
  • Le bon soin au bon endroit, par le bon professionnel
  • Le médecin généraliste, acteur en santé publique, pour la prévention et la santé environnementale
  • Formations médicale initiale et continue : les clés pour réussir la mutation

Consulter les propositions de MG France pour l’élection présidentielle 2022

https://toute-la.veille-acteurs-sante.fr/files/2022/01/mgfrance-programme-presidentielle-2022.pdf

MG France appuie ses recommandations sur un solide dossier documentaire, basé sur les références bibliographiques les plus récentes. Elles sont à votre disposition sur le site du syndicat.

Contact presse : service-presse@mg-france.frPJ

Le dossier :

https://www.mgfrance.org/images/actualites/20-recommandations-MGFrance-En_savoir_plus.pdf

Les recommandations

1 Un médecin traitant pour chaque Français

1- Une priorité : soutenir les médecins généralistes dont l’exercice est mis en difficultés par le départ de leurs collègues plutôt qu’imposer d’inefficaces contraintes aux jeunes médecins.
Consolider les ressources existantes est en effet fondamental. Les jeunes médecins ne s’installent pas dans un lieu sans ressources et sans équipements. En renforçant les médecins en exercice, l’installation retrouve de l’attractivité dans ces territoires. Dans le cas contraire, on peut craindre que ces médecins ne quittent le territoire par un effet-domino lourd de conséquences.
2- Salarier les médecins n’est jamais l’unique solution : des salariés pour le médecin plutôt que des médecins salariés !
Les centres de santé territoriaux ou privés ne sont pas la seule solution aux déserts médicaux. Consolider l’offre de soins locale c’est donner aux médecins libéraux un environnement attractif avec des collaborateurs (assistants, secrétaires, infirmières) pour améliorer la qualité de vie au travail du médecin traitant. Un exercice professionnel libéral mieux soutenu permet de gagner du temps médical disponible.
3- Supprimer le ticket modérateur en soins primaires faciliterait l’accès aux soins de tous ceux qui en ont besoin.
Trop de patients aux faibles revenus renoncent à des soins en raison d’un reste à charge trop élevé. La qualité d’un système de santé se mesure à l’accessibilité financière de tous aux soins de premier recours (OMS). Un médecin traitant pour chaque Français, c’est aussi l’absence de freins financiers pour consulter. Les médecins généralistes luttent contre les inégalités sociales de santé.
4- Soins non programmés : encourager et privilégier les organisations développées par les médecins du territoire, qui préfigurent les CPTS, et mieux rémunérer ceux qui participent.
Alors que peine à se mettre en place le Service d’Accès aux Soins (SAS), s’appuyer sur les initiatives locales des médecins généralistes et des autres professionnels de santé est la réponse la plus pertinente aux demandes de soins de la population.
Les médecins généralistes doivent rester les pilotes de ces dispositifs qui les concernent en premier lieu. Il est impératif d’aménager leurs horaires le soir et le samedi en les inscrivant dans le cadre de la permanence des soins pour les adapter à l’attente de la population qui porte cette demande légitime.

2 Un partenariat entre élus locaux et généralistes

6- Co-construire l’accès aux soins sur les territoires dans un espace de concertation entre professionnels de santé et élus locaux.
Cet espace a un nom, c’est la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé ou CPTS
. Elles sont appelées à devenir un lieu de dialogue et d’organisation des soins entre professionnels du territoire et élus locaux. Et sans attendre, ouvrir ce dialogue entre partenaires sur le terrain.
7- Mettre un terme à la surenchère entre collectivités territoriales.
La surenchère ne crée aucune ressource médicale nouvelle. Il convient au contraire de répartir au mieux l’offre de soins existante et à venir.
8- Réfléchir avec les élus locaux, à l’échelle du bassin de vie, à la répartition des professionnels et à l’implantation des cabinets et maisons de santé.
Il s’agit d’établir en partenariat une cartographie des moyens disponibles et à venir, en s’appuyant sur les projections démographiques et les besoins de la population du territoire considéré.
9- Aménager pour les médecins généralistes des locaux adaptés à un exercice collaboratif
Le cabinet médical du futur regroupera le plus souvent médecins traitants, assistants médicaux, infirmières de pratique avancée et Infirmières de santé publique, internes en médecine générale et stagiaires infirmières.
Disposer d’une équipe de collaborateurs, c’est bien. Avec des locaux adaptés et équipés, c’est mieux. Les collectivités territoriales ont une carte à jouer pour renforcer l’attractivité des cabinets médicaux de leurs territoires

3 Le bon soin au bon endroit

10- Promouvoir la médecine générale dans un système de santé organisé et basé sur un premier niveau de recours.
La médecine générale résout plus de 80% des problèmes de santé de première ligne. Le bon soin le plus pertinent, c’est en premier lieu l’accès aux soins primaires. La médecine générale garantit l’accès aux soins et la soutenabilité financière du système de santé, car le rapport efficacité/coût de la 1ère ligne est bien supérieur aux 2ème et 3ème lignes (OMS).
11- Investir 1% du PIB dans les soins primaires comme le préconise l’OMS.
Le système de santé français a oublié d’investir sur les soins de premier recours, se différenciant ainsi de ses voisins qui n’ont pas fait cette erreur. Notre sous-investissement sur les soins de ville se répercute sur l’hôpital dont la situation se dégrade quand la médecine de première ligne se défait.
12- Préférer la voie conventionnelle à la loi pour organiser les soins de ville.
La convention médicale ainsi que les autres conventions entre l’Assurance maladie et les professions de santé garantissent aux patients des tarifs régulés et des parcours de soins efficaces et coordonnés.
Les professionnels de santé peuvent et doivent organiser eux-mêmes le parcours de soins des patients. Ils sont parfaitement capables de définir en concertation des guides de pratique coordonnée.

4 Le généraliste acteur en santé publique pour le prevention et la santé environnementale

13- Reconnaitre que le médecin généraliste est aussi un médecin de santé publique.
Il est temps de reconnaître au médecin généraliste ce rôle dont l’importance est devenue évidente dans la crise sanitaire. Un rôle méconnu mais très présent du médecin généraliste illustré par les exemples présentés ci-dessous. La prochaine convention médicale devra encourager ces pratiques en les valorisant.
14- Valoriser les actions du médecin généraliste, médecin de famille, présent tout au long de la vie pour sensibiliser et informer sur les déterminants de la santé (facteurs de risque, environnement, etc.)
Le médecin généraliste traitant, médecin de la synthèse et de la durée, est un témoin privilégié des conditions de vie de ses patients, dans leur environnement familial, social et professionnel. Cette situation lui permet de prévenir et d’intervenir précocement le cas échéant dans une relation de proximité et de confiance. Une consultation de prévention devrait être proposée par l’assurance maladie aux enfants comme aux âges clés de la vie de l’adulte.
15- Développer et valoriser les missions de santé publique du médecin traitant, pour son patient pendant sa consultation, pour sa patientèle dont il assure le suivi, pour la population du territoire dans lequel il exerce.
Le rôle du médecin traitant ne s’arrête plus à la fin de la consultation. Il se prolonge dans les actions entreprises pour la totalité de la patientèle sur laquelle il veille. Et de plus en plus il s’exerce, en partenariat avec les autres acteurs de son territoire, au service de la population au milieu de laquelle il exerce. La CPTS est le lieu où se réalisent des actions de santé publique pour la population, notamment des plans blancs pour les soins primaires dans lesquels les généralistes ont une place importante.
Dans son rapport de novembre 2021 « La politique de prévention en santé »1, la Cour des Comptes fait un constat négatif des politiques de prévention menées en France et recommande un recours plus important au médecin généraliste.

5 Formation initiale et continue, les clefs pour réussir la mutation

16- Augmenter la proportion de médecins généralistes de 40% aujourd’hui à 50% des médecins formés.
Le fonctionnement cohérent du système de santé réclame cette proportion de médecins généralistes. Sans attendre, il faut valoriser la médecine générale dans la formation initiale dès le 2ème cycle des études médicales.
17- Cesser d’augmenter le nombre de médecins en formation !
L’explosion actuelle du nombre d’étudiants est synonyme de pléthore dans 20 ans si on n’y prend pas garde. Elle risque d’avoir les mêmes conséquences désastreuses en termes de désorganisation, de baisse de qualité et d’envolée des coûts que celles que nous avons connues dans les années 80.

18- Organiser une 4ème année de troisième cycle professionnalisante en ambulatoire.
Cette 4ème année permet l’exercice en autonomie de 3 400 internes tous les ans.

A la fin de la formation, l’étudiant doit être prêt à exercer ce qui n’est pas le cas avec 3 ans de DES. C’est le Diplôme d’Etudes Spécialisées le plus court alors qu’il doit former à l’exercice le plus différent du contexte hospitalier des 2 premiers cycles et à un champ d’exercice très large avec des compétences spécifiques.
19- Doubler le nombre de postes d’enseignants en médecine générale. Et former un grand nombre de maitres de stage.
Il y a actuellement 13 000 étudiants en 3ème cycle, avec un ratio de 63 étudiants pour un enseignant universitaire équivalent temps plein (ETP) alors qu’il faudrait un maximum de 20/1. Il est tout aussi nécessaire de recruter et former des maitres de stages compte tenu de la réforme du 2ème cycle et de l’augmentation du nombre d’étudiants.
20- Développer la formation continue pour répondre à la nécessité de faire évoluer notre métier et de l’adapter au travail collaboratif.
La formation continue prépare à l’évolution de l’exercice médical qui devient managérial, collaboratif et adapté aux enjeux sanitaires et environnementaux.
Cette formation doit être sanctuarisée pour donner aux médecins généralistes le nombre de jours de formation dont ils ont besoin pour offrir les meilleurs soins à la population.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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