Abattage des bovins : nos larmes de crocodile
17 décembre 2025 | https://info.mediapart.fr/optiext/optiextension.dll?ID=DD649LagE-KaYIJ8SSExdfOHeTe6wgv-TYpkZlWri2GcLd7rBzRaxa1QZhqVav8z75glLyzwnGTFEYJCOD4
Par Lucie Delaporte
Les images des tas de corps sans vie de vaches abattues pour prévenir la propagation de la dermatose bovine nous émeuvent. Quatre millions de bovins finissent pourtant, chaque année, à l’abattoir dans l’indifférence générale et dans des conditions guère plus enviables.
À l’approche de Charleville-Mézières (Ardennes), la vache s’était élancée, avait sauté de la bétaillère, bientôt rattrapée par son veau. Une échappée belle de courte durée puisque le veau a été rapidement capturé et que la vache échappée avait fini sa fugue criblée de soixante-dix balles par les policiers dépêchés sur place.
Son sort avait à l’époque ému les médias, l’animal d’élevage – habituellement invisibilisé, dépersonnalisé – devenait soudain un être qui, comme nous autres animaux humains, n’a pas de joie particulière à vivre captif, pas plus qu’à finir en steak haché. L’épisode qui s’est déroulé au printemps 2014 a été magnifiquement raconté par Joseph Andras dans Ainsi nous leur faisons la guerre (Actes Sud, 2021).
Les images de l’abattage massif de bovins, décrété pour éradiquer la dermatose bovine, provoquent aujourd’hui le même effroi. Voir s’entasser dans des cours de ferme les corps sans vie de vaches prématurément euthanasiées révolte là aussi nos sensibilités. Depuis plusieurs semaines, les micros se sont tendus pour recueillir la souffrance des éleveurs devant la mise à mort imposée de leurs troupeaux.

Des mveaux dans un enclos lors du 60e Salon international de l’agriculture de 2024. © Photom Jeanne Accorsini / Sipa
Comme à son habitude, le ministère de l’agriculture a fredonné son couplet gestionnaire sur la « perte du compte d’exploitation », les « indemnisations à l’euro près »… La litanie bien connue des formules pour chosifier le vivant a repris son cours : « kilos à l’export », « viande », « production laitière ».
La « zootechnie » – cette science visant à augmenter le « rendement » des animaux non humains – a imposé son langage. Nous vivons dans cette culture agronome qui n’a cessé de considérer les animaux comme des numéros et tenu pour légitime, voire « sociale », son obsession depuis l’après-guerre d’inonder les étals de supermarchés de viande à bas coût.
Les textes de la viande
La France, qui possède le premier cheptel de vaches allaitantes en Europe, n’est pas peu fière de son savoir-faire sur le sujet. Nous savons parfaitement tirer le meilleur parti du « matériel » animal. Alors qu’une vache peut espérer vivre une vingtaine d’années, son espérance de vie dans l’élevage intensif est ramenée à 5 ou 6 ans, contre 10 ou 12 ans dans l’élevage bio extensif. Mais sur ces quelques années de vie, cet animal issu de la sélection génétique pour devenir ce pesant réservoir à viande et de lait nous aura tout donné.
Nos sociétés occidentales modernes baignent en effet, comme le souligne la chercheuse Carol J. Adams, sans en avoir le plus souvent conscience, dans les « textes de la viande ». Un système de référents culturels qui, de la publicité à la littérature, en passant par les expressions les plus banales de nos conversations, nous assurent à quel point il est vital, pour un certain ordre politique tout au moins, de consommer de la viande, tout en faisant disparaître, comme par magie, son origine. L’animal démembré doit savoir se faire oublier pour permettre sa consommation. Dans les « textes de la viande », l’animal reste toujours le « référent absent », note cette pionnière écoféministe.
Les pudeurs de la civilisation de l’abattoir
Si la FNSEA a d’ailleurs refusé une vaccination généralisée pour lutter contre la dermatose bovine, ce n’est pas pour sauver des bêtes d’une mort – un peu – anticipée, mais parce qu’elle « interdit les exportations selon les règles européennes ». Son président, Arnaud Rousseau, a d’ailleurs redit ces jours-ci son unique préoccupation : prendre des mesures rapides « pour que le marché ne s’effondre pas ».
Pas un mot ou presque sur ce que la dermatose fait aux bêtes – qui les fait pourtant terriblement souffrir – et sur le fait que l’explosion des épizooties est la conséquence d’un modèle agricole intensif défendu comme un joyau national.
La novlangue du « bien-être animal » doit mettre à l’aise tout le monde à l’heure du repas.
L’empathie légitime pour la souffrance des éleveurs qui vivent au quotidien avec leurs bêtes et entretiennent souvent de vrais liens avec elles, comme le rappelle la sociologue Jocelyne Porcher dans une tribune publiée dans Le Monde, doit-elle faire silence sur la condition animale ?
S’intéresser au sort habituel de ces bêtes, c’est constater que la mort par seringue n’aura été avancée pour beaucoup que de quelques mois. Qui rappelle que, chaque jour en France, 11 000 bovins partent à l’abattoir dans la plus grande indifférence ? Que chaque année, 4 millions de vaches, veaux, et bœufs sont massacrés pour l’alimentation humaine mais aussi, entre autres, 687 millions de poulets, 5 millions de moutons, brebis, agneaux.
La civilisation de l’abattoir a ses pudeurs. La novlangue du « bien-être animal » doit mettre à l’aise tout le monde à l’heure du repas. Derrière le terme d’« étourdissement », propre aux abattoirs et présenté comme une technique pour éviter la douleur, se cache une réalité autrement crue, décrite sans faux-semblant sur le site du lobby carné, « La viande, des métiers, une passion » : « Le pistolet à tige perforante (ou matador) est principalement utilisé pour l’étourdissement des bovins, mais également pour celui des moutons, chèvres, porcs, chevaux… Posé sur le front de l’animal, l’outil permet de perforer le crâne jusqu’au cerveau, ce qui génère une onde de choc et la destruction des tissus. Le cortex cérébral et les structures profondes du cerveau cessent de fonctionner, ce qui entraîne la perte de conscience et de sensibilité immédiate de l’animal. »
À lire aussiColère agricole : comment la gauche dispute le terrain à l’extrême droite *
On pourrait difficilement imaginer traitement plus humain…
Quand l’association L214 diffuse des vidéos sur les conditions atroces de certains élevages, les autorités prennent les choses au sérieux et créent, en lien avec la FNSEA, la cellule Demeter, pilotée par la gendarmerie pour traquer… les militants de la cause animale.
On ne déchire pas impunément le rideau de déni sur l’origine de nos biftecks. Pas question de laisser quelques illuminés, « bobos des villes » sans aucun doute, s’en prendre à un pilier de l’économie française.
La classe politique est muette. Les rares personnalités politiques qui se sont aventurées sur le terrain de la viande l’ont, à l’instar de Sandrine Rousseau, chèrement payé. Il est permis de verser des larmes de crocodile sur les charniers de la dermatose bovine, pas d’interroger le quotidien de la mort industrialisée des animaux.
* Colère agricole : comment la gauche dispute le terrain à l’extrême droite
Par Sarah Benhaïda et Mathieu Dejean
La gauche, qui soutient la mobilisation agricole, doit composer sur le terrain avec des éléments d’extrême droite. Cette convergence de circonstance est aussi pensée comme un moyen de contester systématiquement l’idée d’une hégémonie politique du RN sur cette question.
Pas le temps de lire cet article ?
Des drapeaux de la Coordination rurale (CR) et de la Confédération paysanne à quelques mètres de distance, des communiqués et des appels à bloquer signés en commun par les deux syndicats dans plusieurs départements… La mobilisation agricole contre la stratégie ministérielle d’abattage des troupeaux en cas de découverte de cas de dermatose bovine – autrement appelée « DNC » – donne lieu à une convergence insolite entre deux mondes que tout oppose a priori.
La CR, qui est arrivée en tête dans quatorze chambres d’agriculture lors des élections professionnelles de février, a fait campagne sur une haine viscérale de l’écologie et s’en prend régulièrement aux permanences parlementaires de député·es écologistes et aux locaux d’associations environnementales. La « Conf’ » prône au contraire un modèle d’agriculture écologique et s’est mobilisée dernièrement contre les mégabassines ou la loi Duplomb.
Pourtant, depuis le mois de juin et le début de l’épidémie de dermatose bovine, les deux organisations sont sur la même ligne et demandent une vaccination préventive massive du cheptel français, plutôt que l’abattage systématique de l’intégralité des troupeaux d’une ferme. Au point de se retrouver en première ligne face aux forces de l’ordre, mobilisées de manière disproportionnée dans plusieurs fermes, notamment en Ariège, pour empêcher l’arrivée des vétérinaires.

Deux agriculteurs membres de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale lors d’un rassemblement à Pau, le 15 décembre 2025. © Photo Quentin Top / Hans Lucas via AFP
Pour Hugo Blossier, éleveur caprin à La-Roche-Posay (Vienne) et militant au Parti communiste français (PCF), la nécessité d’agir prime sur les divergences idéologiques : « C’est dans ce genre de moments que les choses bougent, il ne faut pas les louper, en dépit des appartenances syndicales, dit-il. Après le mouvement d’opposition à la stratégie sanitaire viendra le moment des contradictions, mais en attendant, il faut en être. »
Dans son département, c’est un tenant de la ligne la plus raide de la CR, Philippe Tabarin, membre de la direction du syndicat et fermement opposé aux militant·es antibassines, qui préside la chambre d’agriculture depuis deux mandats déjà. La convergence est donc loin d’être évidente. La Confédération paysanne s’est d’ailleurs concertée pour bloquer une sortie d’autoroute différente de la CR mardi 16 décembre. Mais il faut en passer par là, selon Hugo Blossier, pour ne pas laisser le champ libre à un seul camp.
Changer les représentations dominantes
Car derrière cette mobilisation, comme en début d’année 2024, c’est à nouveau la représentation du monde agricole et ses liens avec le champ politique qui sont en jeu. Alors que les médias de droite ont pris l’habitude de surjouer l’opposition factice entre écologistes, agriculteurs et agricultrices, et que les représentant·es du Rassemblement national (RN) s’autoproclament régulièrement comme un débouché naturel pour « la ruralité »,
« Il n’y a pas de basculement à l’extrême droite du monde agricole, en tout cas pas plus que dans le reste de la société, affirme ainsi Hugo Blossier. Mais il y a des éléments actifs dans les mobilisations, très visibilisés dans les médias, qui sont d’extrême droite. C’est pourquoi il faut absolument y aller, même si on n’y sera pas forcément bien accueillis. Plus on sera nombreux, plus les journalistes verront notre diversité politique, et plus on libérera la parole de ceux qui n’osent pas encore la prendre. »
Cette stratégie politique a semblé subrepticement porter ses fruits samedi 13 décembre. Dans un échange médiatique qui a beaucoup circulé dans l’écosystème de La France insoumise (LFI), un journaliste de BFMTV se fait corriger par un agriculteur auquel il demandait s’il ne soutenait pas l’extrême droite : « Je ne sais pas si vous avez suivi, mais celle qui nous a très bien défendus cette semaine, c’est Manon Meunier, qui a posé les vrais problèmes à la ministre », se voit-il répondre. Stupeur sur le plateau.
La députée LFI de Haute-Vienne semble avoir gagné la reconnaissance d’une partie du monde agricole en se rendant dans les fermes concernées par des abattages et en interpellant à plusieurs reprises, avec ses collègues, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, dès juillet. À l’Assemblée nationale le 9 décembre, elle l’interrogeait encore sur les abattages, annonçant sa présence le lendemain à la ferme de la famille Lhomme dans le Doubs, à l’appel de la CR et de la Conf’. « Et vous, madame la ministre, où serez-vous ? », lui a-t-elle lancé.
La situation peut rappeler les Comités de défense paysanne d’Henri Dorgères, bras armé d’un “fascisme rural” à la française.
Gaspard d’Allens et Léna Humbert, dans le livre « Greenbacklash »
« Je suis assez proche du monde de l’élevage et du monde agricole, et je vois la douleur que ça représente, quand un éleveur apprend que son troupeau va être abattu », explique Manon Meunier à Mediapart. De manière générale, si LFI a perdu plusieurs député·es sortant·es en 2024 dans des zones rurales, la gauche est montée en compétence depuis 2022 sur les sujets agricoles, du fait de l’émergence de représentant·es directement concerné·es.
Les député·es insoumis·es Loïc Prud’homme, Aurélie Trouvé et Mathilde Hignet sont respectivement technicien à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), ingénieure agronome et ouvrière agricole. Le député écologiste Benoît Biteau est paysan, et sa collègue Marie Pochon est fille et petite-fille de vignerons. Qui plus est, des élu·es de territoires ruraux de gauche pèsent pour faire entendre leur voix, loin des clichés journalistiques.
À contre-courant
« Depuis trois ans que je suis élue, je travaille sur les thématiques agricoles et de ruralité. Trois ans que je me rends compte à quel point il est difficile de faire entendre les problématiques des territoires ruraux à l’Assemblée nationale, et c’est vrai pour tout le spectre politique, témoigne Manon Meunier. Quand la DNC a explosé cet été, avant que les mobilisations deviennent ce qu’elles sont devenues, il était très difficile de faire transparaître le sujet jusqu’à Paris. »

Des agriculteurs bloquant l’autoroute A63 à l’échangeur de Cestas, en Gironde pour protester contre le protocole d’abattage obligatoire imposé par le gouvernement aux troupeaux de bovins atteints de dermatose nodulaire contagieuse, le 15 décembre 2025. © Photo Philippe Lopez / AFP
La tâche est doublement difficile pour la gauche, qui doit en plus faire face à la stratégie rhétorique de l’« écologie punitive » et à la disqualification globale que subit la posture écologiste de la part du gouvernement et dans certains médias, afin d’empêcher tout débat sur le modèle agricole. Dans le livre collectif Greenbacklash. Qui veut la peau de l’écologie ?(Seuil, 2025), le journaliste Gaspard d’Allens et la chercheuse Léna Humbert expliquent ainsi que l’antiécologisme agit « comme un catalyseur et un puissant unificateur d’un monde agricole pourtant de plus en plus hiérarchisé et inégalitaire ».
« Sur le terrain, la situation peut rappeler les Comités de défense paysanne surnommés les Chemises vertes d’Henri Dorgères, bras armé d’un “fascisme rural” à la française qui, déjà, dans l’entre-deux-guerres, ciblait les fonctionnaires et l’État, appelait à fermer les frontières et réprimait les grèves des travailleurs agricoles », écrivent-ils.
Le député écologiste Benoît Biteau peut témoigner de cette ambiance explosive. Le 11 décembre, alors qu’il était en discussion avec le préfet de l’Ariège pour modérer l’expulsion violente des agriculteurs qui tentaient d’empêcher l’abattage d’un élevage à Bordes-sur-Arize, la CR s’en prenait au même moment à plusieurs boucs émissaires de la colère agricole.
C’est un débat avec mes collègues qui ont affaire à des membres de la CR beaucoup plus radicaux, mais je pense qu’il est utile de leur parler.
Lisa Belluco, députée écologiste de la Vienne
« La CR a dégradé le siège de l’Office français de la biodiversité du département, le siège national de la Ligue pour la protection des oiseaux à Rochefort-sur-Mer, le siège de Nature environnement 17 et ma permanence parlementaire, raconte l’élu. Il y a d’autres députés dans le département, un socialiste, un MoDem, un RN, mais c’est la permanence de l’écologiste qui s’est fait dégommer. On est sur une position antiécolo dogmatique. Ils font de l’écolophobie. »
Pourtant, dès le lendemain, Benoît Biteau, qui élève lui-même des bovins, parlait avec le syndicat, dont plusieurs dirigeant·es se disent d’extrême droite. « Je discute avec les gens de la CR qui veulent parler de dermatose. Ils ont des positions qui sont défendables sur la façon d’appréhender ce problème, assume-t-il. La CR et la Confédération paysanne sont opposées à la stratégie gouvernementale dictée par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles – ndlr], qui exige non pas des mesures sanitaires mais des mesures commerciales. »À lire aussiÉpidémie de dermatose bovine : l’écœurement d’éleveurs face au « sacrifice nécessaire » de leurs bêtesDermatose nodulaire : le gouvernement maintient la politique d’abattage
Lisa Belluco, députée écologiste de la Vienne, a vu elle aussi sa permanence parlementaire vandalisée par la CR ces derniers jours. Elle affirme pourtant avoir été la seule députée de son département à se rendre sur les blocages tenus par la CR en 2024. « Je suis restée très longtemps avec eux, je leur ai dit qu’on n’avait pas les mêmes idées politiques, mais ils s’en sont offusqués, refusant l’assignation à l’extrême droite. C’est un débat avec mes collègues qui ont affaire à des membres de la CR beaucoup plus radicaux, mais je pense qu’il est utile de leur parler », affirme-t-elle, ajoutant que « beaucoup sont des déçus de la FNSEA, qui ne se sentent pas représentés ».
C’est aussi un des aspects que la gauche met en avant pour justifier sa stratégie. Sur la question des abattages, la FNSEA fait bloc autour de la ministre de l’agriculture. Le RN, qui a des intérêts mutuels avec la FNSEA – il joue sur plusieurs tableaux, selon les opportunités et les départements –, est donc « bloqué », estime Manon Meunier. « Le RN ne se positionne pas clairement contre l’abattage total parce qu’il n’ose pas se détacher de la ligne de la FNSEA. Nous, nous proposons un plan sanitaire alternatif à MmeGenevard, avec élargissement de la vaccination, abattage partiel, suivi vétérinaire renforcé des troupeaux », conclut la députée.
Voir aussi:
Dermatose nodulaire: une autre gestion est possible.
Dermatose nodulaire contagieuse : « L’abattage total du troupeau a une justification économique », décrypte Stéphane Galais, de la Confédération paysanne
Alors que le gouvernement refuse de renoncer à l’abattage total des animaux quand un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le troupeau, la Confédération paysanne dénonce une instrumentalisation de l’outil vétérinaire à des fins économiques et propose des alternatives.
Publié le 14 décembre 2025 https://www.humanite.fr/social-et-economie/confederation-paysanne/dermatose-nodulaire-contagieuse-labattage-total-du-troupeau-a-une-justification-economique-decrypte-stephane-galais-de-la-confederation-paysanne

De jeunes veaux dans une cage d’élevage. « La dermatose nodulaire contagieuse n’est pas une maladie systématiquement mortelle, il y a une estimation entre 1 et 5 % de mortalité, ça peut être plus important dans des troupeaux très infectés, jusqu’à 10 % », explique Stéphane Galais.
© Stephane AUDRAS/REA
Transmise par les taons qui piquent les bovins, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se caractérise par des nodules sur la peau des animaux infectés, ainsi parfois que de la fièvre ou des lésions dans la bouche, associés à une baisse de la production laitière.
Dans les cas les plus graves, le virus peut entraîner la mort de l’animal avec des taux de mortalité atteignant jusqu’à 10 % des troupeaux. Bien qu’elle ne soit pas transmissible à l’homme, elle figure actuellement dans la catégorie A des maladies animales répertoriées au niveau européen, à l’instar de la fièvre aphteuse, la peste porcine, ou la grippe aviaire.
Face à ce fléau dont les premiers cas ont été détectés en France en juin dernier, le ministère de l’agriculture impose, sur recommandation de la FNSEA, l’abatage…