Un lien entre des troubles du comportement chez l’enfant et son exposition pendant le troisième trimestre de grossesse à deux composés chimiques : le méthylparabène et le bisphénol S ».

« Deux perturbateurs endocriniens durant la grossesse à l’origine de troubles du comportement ? »

 Date de publication : 10 décembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=7e4fec9c529ff1b808628c333d41b128&id_newsletter=22994&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22994&from=newsletter

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Jila Varoquier fait savoir dans Le Parisien qu’« une recherche menée par l’Inserm et le CNRS suggère que l’exposition fœtale au méthylparabène et au bisphénol S durant le dernier trimestre pourrait augmenter les risques d’anxiété, d’agressivité et de déficit attentionnel chez les enfants ».

La journaliste explique ainsi qu’« une étude publiée ce mercredi dans la revue Lancet Planetary Health et réalisée en collaboration entre l’Inserm, le CNRS, l’Université Grenoble Alpes (UGA), le centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (CHU), et le Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal), suggère un lien entre des troubles du comportement chez l’enfant et son exposition pendant le troisième trimestre de grossesse à deux composés chimiques : le méthylparabène et le bisphénol S ».


Jila Varoquier rappelle que « le méthylparabène est un conservateur. Il est utilisé entre autres dans certains produits cosmétiques comme les crèmes ou les produits d’hygiène ou dans l’alimentation, notamment dans la gelée de certains pâtés, dans des biscuits apéritifs, confiseries ou encore la farine.

Le Bisphénol S est un composé chimique présent dans les tickets de caisse, certains plastiques, des emballages ou des matériaux électroniques ».


La journaliste observe que « l’étude visait à comprendre les effets de l’exposition prolongée du fœtus à ces deux produits «parce que c’est une période de sensibilité particulière, beaucoup de choses se structurent dans le corps du bébé à naître» », selo

n Claire Philippat, chercheuse à l’Inserm en épidémiologie.
« Plus de 1000 femmes enceintes ont été « recrutées » par deux équipes de recherche en France, à Grenoble, et en Espagne, à Barcelone », note Jila Varoquier. Claire Philippat ajoute : « Nous avons ensuite recueilli 42 échantillons d’urine pendant leur grossesse afin d’estimer les expositions à ces substances de façon fine ».


La journaliste indique qu’« au fil du temps, les parents ont répondu à des questionnaires, évaluant chez leur enfant l’anxiété, l’agressivité, les problèmes relationnels ou encore le déficit d’attention. Aujourd’hui, les jeunes sont âgés de 9 ans. Ils sont toujours suivis ».


Jila Varoquier retient que « les petits des mamans les plus exposées à «ces deux phénols synthétiques […] présentent davantage de risques de troubles du comportement», affirme l’étude. L’institut suggère de réaliser de nouvelles recherches pour confirmer ces résultats et mieux comprendre leurs mécanismes ».


Anaïs Moran relate aussi dans Libération cette étude. La journaliste retient notamment : « S’agissant du bisphénol S, les scientifiques de l’Inserm ont noté une corrélation entre l’exposition maternelle durant le troisième trimestre de grossesse et «l’augmentation des scores de comportements internalisés et externalisés» chez les petits garçons. Parmi les comportements «internalisés» figurent l’anxiété et le déficit d’attention. Du côté de ceux dits «externalisés» apparaissent l’agressivité et les difficultés relationnelles ».


« En ce qui concerne l’exposition maternelle au méthylparabène, les chercheurs ont constaté qu’elle était associée à des scores plus élevés de «comportements internalisés» et de «comportements externalisés» chez les enfants des deux sexes. Aucun effet cocktail, issu du mélange des différents composés, n’a en revanche été observé », ajoute Anaïs Moran.


La chercheuse Claire Philippat remarque : « Nous savons que le développement cérébral est très sensible aux signaux hormonaux même si le pourquoi du comment reste un mystère. Plus globalement, les mécanismes qui expliqueraient le lien entre l’exposition pendant la grossesse à ces deux composés et les troubles du comportement chez l’enfant ne sont pas connus. Il se peut qu’une dérégulation du cortisol [hormone qui aide à gérer le stress, ndlr] joue un rôle, comme il est possible que la perturbation de l’axe thyroïdien ou œstrogénique, soit impliquée ».


Anaïs Moran conclut : « Claire Philippat précise qu’une étude encore plus vaste, portant sur une cohorte nationale de 100.000 femmes enceintes, est en train de se mettre en place afin de poursuivre les recherches sur ce sujet ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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