Brigitte Macron et les « sales connes » : l’antiféminisme à l’Élysée
Une vidéo montre l’épouse du président de la République qualifier les militantes féministes qui ont interrompu le spectacle du comédien Ary Abittan de « sales connes ». Devant la polémique, l’Élysée a fini par assumer. Le mépris pour la lutte contre les violences sexuelles est total.
Lénaïg Bredoux, Antton Rouget et Marine Turchi
9 décembre 2025 à 19h00 https://www.mediapart.fr/journal/france/091225/brigitte-macron-et-les-sales-connes-l-antifeminisme-l-elysee
9 décembre 2025 à 19h00
De « sales connes ». La formule a immédiatement fait le tour de la toile. Et l’indignation suscitée est à la mesure du crachat exprimé.
Une vidéo, tournée dimanche 7 décembre dans les coulisses du théâtre des Folies Bergère, à Paris, montre Brigitte Macron apporter un soutien clair au comédien Ary Abittan, ciblé samedi par des militantes féministes. L’épouse du chef de l’État, venue voir la représentation parisienne avec sa fille Tiphaine Auzière, veut le rassurer avant son entrée sur scène.
« Ça va, t’es comment ? », demande Brigitte Macron à l’humoriste. « J’ai peur », lui répond-il. « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors », poursuit la première dame, en ajoutant : « Surtout des bandits masqués. »
La veille, quatre militantes du collectif #NousToutes, portant des masques à l’effigie de l’artiste, avec la mention « violeur », avaient perturbé le spectacle, scandant « Abittan violeur ! ».Le slogan faisait référence à la procédure qui a visé l’acteur en 2021, accusé de viol par une femme de 21 ans.
La jeune femme l’accuse notamment de lui avoir imposé une sodomie lors d’une soirée chez lui à Paris, alors que les deux se fréquentaient depuis plusieurs semaines. Plusieurs hématomes et plaies avaient été constatées dès le lendemain par les unités médico-judiciaires (UMJ), selon nos informations.
D’abord mis en examen pour viol, Ary Abittan qui conteste les accusations avait finalement été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté en 2023. L’instruction avait abouti à un non-lieu en 2024, confirmé en appel en janvier 2025. De retour sur scène depuis le printemps, l’acteur voit ses spectacles perturbés par des rassemblements féministes.
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Captures d’écran de la vidéo de « Public ».
Officiellement, l’Élysée et Brigitte Macron assument totalement les propos tenus. Interrogé par l’AFP, l’entourage de l’épouse d’Emmanuel Macron a justifié « une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan samedi soir pour empêcher que l’artiste se produise sur scène ».
« La seule intention de Mme Macron était de rassurer un artiste qui, dans sa loge, avant de monter sur scène, vient de lui dire “j’ai peur” car son spectacle a été perturbé la veille. En aucun cas elle ne s’attaque à une cause. Elle réprouve en revanche les méthodes radicales déployées pour empêcher un artiste de se produire sur scène, comme ce fut le cas samedi soir », a également indiqué à Mediapart l’entourage de Brigitte Macron.
Pourtant, la vidéo a rapidement été supprimée sur le site de Public. Autocensure du magazine people ou censure à la demande de l’Élysée ou du cabinet de Brigitte Macron ? Contactés par Mediapart, le directeur de publication et le rédacteur en chef de Public n’ont pas donné suite. Sollicité,l’Élysée n’a pas fait de commentaire.
L’entourage de Brigitte Macron assure à Mediapart qu’« aucune demande de suppression de vidéo n’a été faite par la présidence de la République, directement ou indirectement, auprès du média qui l’a publiée ».
Selon nos informations, c’est l’agence Bestimage de Mimi Marchand, une amie de Brigitte Macron, qui est à l’origine de la diffusion des images. La « reine de la presse people », qui a ces dernières années à la fois œuvré pour la communication du couple présidentiel et assuré celle d’Ary Abittan, a obtenu l’exclusivité des coulisses du spectacle de l’humoriste.
Mais la vidéo de l’épouse d’Emmanuel Macron a fuité par erreur : l’agence a envoyé à Public un lot d’images, dans lequel se trouvaient celles de Brigitte Macron, sans prêter attention aux propos tenus. Mimi Marchand a-t-elle ensuite demandé à Public de supprimer les images ? Contactée par Mediapart, la patronne de Bestimage a simplement répondu qu’elle n’était « pas au courant » car elle « ne travaill[ait] pas jusqu’à la fin de semaine ».
La grande cause du quinquennat piétinée
Au-delà de ce couac rocambolesque, cette séquence raconte combien l’Élysée ne cesse de piétiner le combat contre les inégalités femmes-hommes et les violences sexuelles, pourtant érigé en grande cause des deux quinquennats macronistes.
Pour le collectif #NousToutes, les propos de l’épouse du chef de l’État sont « un crachat de plus sur les victimes et les associations féministes ». « Les mots utilisés en disent long sur sa vision des choses, le message politique est extrêmement choquant », a réagi auprès de l’AFP une militante de #NousToutes Paris Nord ayant participé à l’action.
Depuis le mouvement #MeToo, Emmanuel Macron lui-même use de la même sémantique pour dénoncer les dérives de la libération de la parole : la « société de la délation » (2017) ; la « République du soupçon » (2018) ; la « société de l’inquisition » (2021).
Face à la mise en cause de trois de ses ministres dans des affaires de viol (Nicolas Hulot, Gérald Darmanin, Damien Abad – les deux premiers dossiers ont été classés), le président de la République a toujours adopté la même ligne : maintenir les ministres en place (Gérald Darmanin avait même été promu ministre de l’intérieur deux ans après), renvoyer les interpellations des mouvements féministes à des paroles minoritaires d’un supposé « tribunal médiatique » ou d’un « jugement de rue », et fixer pour seule boussole la justice pénale.
Mais tout en renvoyant vers la justice, le chef de l’État n’a, à chaque fois, pas pu s’empêcher de soutenir publiquement ses ministres. Il a décrit Gérald Darmanin comme « un responsable politique qui est intelligent, engagé, qui a aussi été blessé par ces attaques », et a expliqué avoir eu avec lui une discussion « d’homme à homme », « sur la réalité de ces faits et leur suite ».
Il a dépeint Nicolas Hulot comme « un homme manifestement blessé », qui « a nié avec beaucoup de force » les accusations dans leur échange, en disant « que tout cela n’existait pas ». Enfin, Emmanuel Macron a réaffirmé sa confiance en Damien Abad lors de la révélation de l’affaire par Mediapart, souhaitant « qu’il puisse mener à bien son travail » de ministre malgré l’enquête ouverte pour tentative de viol.
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En 2023, Emmanuel Macron est à nouveau sorti de sa neutralité au moment de l’affaire Depardieu. Malgré quatorze témoignages accusant l’acteur de violences sexuelles et des images accablantes le montrant tenir des propos sexuels obscènes, le chef de l’État a estimé que Gérard Depardieu rendait « fière la France », et a dénoncé une « chasse à l’homme » et un « ordre moral ». Quant aux témoignages des plaignantes, ils sont balayés d’une phrase : « Peut-être qu’il y a des victimes, et je les respecte ô combien et je veux qu’elles puissent défendre leurs droits, mais il y a aussi une présomption d’innocence qui existe. »
La réalité du traitement judiciaire des violences sexuelles balayée
Les propos de Brigitte Macron s’inscrivent dans cette lignée. Leur vulgarité ajoute à la violence de la scène, signe d’un palais présidentiel en roue libre, marqué par un mépris pour le mouvement féministe, sa radicalité et sa jeunesse. Ils disent aussi l’entre-soi dans lequel évolue le couple élyséen de longue date.
Cette déconnexion s’est manifestée à plusieurs occasions dans la bouche d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie puis président de la République : les employées de l’abattoir Gad sont « pour beaucoup illettrées » (2014) ; « La meilleure façon de se payer un costume, c’est de travailler » (2016) ; « Une gare, c’est un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien » (2017) ; « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » (2017) ; « Je traverse la rue, je vous en trouve [du travail] », adressé à un chômeur (2018) ; « Jojo avec un gilet jaune » (2019).
En apportant un soutien sans nuance à Ary Abittan, Brigitte Macron oublie aussi qu’une décision judiciaire n’empêche pas la parole. La vérité judiciaire ne doit pas faire obstacle au droit des citoyen·nes – en l’occurence ici de militantes féministes – d’exprimer leur point de vue sur une affaire d’intérêt public.
C’est ce qu’a exprimé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, questionnée sur France Info mardi 9 décembre : « Il y a une décision de justice. Après, qu’il y ait des manifestantes qui souhaitent exprimer leur désaccord, dont acte. Mais que la femme du président de la République se permette ce type de propos, je trouve que c’est absolument déplacé et grossier », a-t-elle déclaré, rappelant le « rôle vis-à-vis de la nation » que joue Brigitte Macron.
L’épouse du chef de l’État ne prend pas non plus en compte la réalité du traitement judiciaire des dossiers de violences sexuelles. En France, l’écrasante majorité des plaintes sont classées sans suite : entre 73 % (selon les chiffres officiels du ministère de la justice publiés en 2018) et 86 % (selon une étude de l’Institut des politiques publiques menée sur la période 2012-2021).Deux tiers de ces classements sont motivés par le fait que l’infraction serait « insuffisamment caractérisée » – c’est-à-dire souvent faute de preuves.
Ce taux élevé n’est pas propre aux violences sexuelles – il s’élève à 85 % pour les autres infractions d’atteinte à la personne. Mais, à la différence des autres atteintes, l’auteur est, lui, identifié dans neuf cas sur dix.
Lénaïg Bredoux, Antton Rouget et Marine Turchi
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Brigitte Macron qualifie de « sales connes » des militantes de #NousToutes ayant interrompu un spectacle d’Ary Abittan
Quatre militantes ont interrompu le spectacle de l’humoriste Ary Abittan, samedi aux Folies Bergère, scandant « Abittan violeur ». Brigitte Macron est allée voir sa représentation parisienne dimanche, accompagnée de sa fille Tiphaine Auzière.
Le Monde avec AFP
Publié le 08 décembre 2025 à 20h06, modifié hier à 02h37 https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/12/08/brigitte-macron-qualifie-de-sales-connes-des-militantes-de-noustoutes-ayant-interrompu-un-spectacle-d-ary-abittan_6656534_3224.html
Temps de Lecture 2 min
Brigitte Macron a qualifié de « sales connes » des militantes féministes qui ont interrompu samedi un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, selon une vidéo publiée lundi 8 décembre. Samedi soir, quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l’effigie de l’acteur avec la mention « violeur », ont interrompu son spectacle dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant « Abittan violeur », a rapporté cette organisation dans un communiqué.
A la fin de 2021, l’humoriste a été accusé de viol par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier, mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes qui protestent régulièrement aux abords des salles où il se produit.
Le lendemain de cette interruption, dimanche, Brigitte Macron est allée voir sa représentation parisienne, accompagnée de sa fille Tiphaine Auzière. Sur une vidéo publiée lundi par le site de l’hebdomadaire Public, on voit la première dame apporter son soutien à Ary Abittan en coulisses avant le spectacle. « J’ai peur », lui dit-il. « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors », lui répond Brigitte Macron, en riant. « Surtout des bandits masqués », ajoute-t-elle.
Soutien de Judith Godrèche au collectif
Le collectif #NousToutes a relayé cette vidéo sur son compte Instagram ainsi que des messages de soutien à son action de samedi soir. Le collectif a également repris sur fond noir le mot-dièse #SalesConnes. « Nous sommes profondément choquées et scandalisées. Les mots utilisés en disent long sur sa vision des choses, le message politique est extrêmement choquant », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) une militante de #NousToutes Paris Nord ayant participé à l’action et se présentant sous le pseudonyme de Gwen. « C’est un crachat de plus sur les victimes et les associations féministes », a-t-elle ajouté.
Interrogé par l’AFP, l’entourage de l’épouse d’Emmanuel Macron a assuré qu’il ne fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan samedi soir pour empêcher que l’artiste se produise sur scène ». « Brigitte Macron n’approuve pas cette méthode radicale », a-t-on ajouté de même source.
Dans une story publiée sur Instagram, Judith Godrèche a apporté son soutien au collectif avec ce message sur fond noir : « Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous·tes les autres », a écrit la comédienne.
« Ces propos sont gravissimes », « une première dame ne devrait pas dire ça », a dénoncé sur BFM-TV la patronne des écologistes, Marine Tondelier. Au vu du non-lieu, Ary Abittan « peut remonter sur scène » et « les féministes ont le droit de donner leur avis là-dessus aussi », a-t-elle estimé.
« On a commencé par les droits des femmes “grande cause du quinquennat”, ça termine en les insultant, a fustigé sur le réseau social X l’eurodéputée de La France insoumise (LFI) Manon Aubry. Il est temps que le couple Macron s’en aille. » « Brigitte Macron insulte les féministes mobilisées contre la programmation par les Folies Bergère de Bolloré d’Ary Abittan accusé de viol », s’est indignée, de son côté, la députée LFI Sarah Legrain. « Un non-lieu n’efface pas la parole et les ITT [incapacité temporaire de travail] d’une femme », a-t-elle ajouté.
Le Monde avec AFP
« Sales connes »: les propos de Brigitte Macron ne passent pas
Paris (France) (AFP) – « Moi aussi je suis une sale conne »: la polémique née des proposs insultants de Brigitte Macron envers des militantes féministes ne retombe pas, avec le soutien apporté par de nombreuses actrices aux victimes de violences sexuelles, sur les réseaux.
Publié le : 10/12/2025 – 12:35Modifié le : 10/12/2025 – 12:33 https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20251210-sales-connes-les-propos-de-brigitte-macron-ne-passent-pas
4 min Temps de lecture
Brigitte Macron, le 13 novembre 2025 à Paris © Ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives
À gauche comme dans les rangs féministes, l’indignation reste forte près de 48 heures après la diffusion d’une vidéo où la Première dame qualifie de « sales connes » des militantes de #Noustoutes ayant interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan – échange capté dans les coulisses des Folies Bergère dimanche soir. Sur les réseaux sociaux, la polémique a également été inflammable depuis lundi. De nombreuses actrices ont utilisé le hashtag #jesuisunesaleconne en signe de solidarité avec les associations féministes et les victimes de violences sexuelles.
« Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres », a écrit Judith Godrèche. « Je suis une sale conne et fière de l’être », a abondé Marion Cotillard. « On comprend mieux le manque de budget pour les associations », a ironisé Alexandra Lamy.
« Sale conne et fière de l’être. Soutien à toutes les victimes et toutes les militantes grâce auxquelles ce monde est à peine plus supportable qu’ailleurs », a commenté, toujours sur Instagram, Camélia Jordana.
Un soutien – et une expression commune, « sale conne » – également affiché par les chanteuses Clara Luciani et Angèle, l’écrivaine Camille Kouchner ou encore la réalisatrice Andrea Bescond.
– Laisser « Brigitte Macron tranquille »
L’action du collectif #Noustoutes samedi soir aux Folies Bergères à Paris visait Ary Abittan qui a été accusé de viol fin 2021 par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines.
Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier. Mais son retour sur scène est depuis contesté par des féministes protestant régulièrement aux abords des salles où il se produit. « Ce qui est gravissime », c’est que ces femmes aient tenté d’interrompre la représentation « de quelqu’un qui avait bénéficié d’un non-lieu », a réagi mercredi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur France 2. Brigitte Macron a parlé « avec spontanéité », dans « un cadre privé et sur un sujet, encore une fois, sur lequel on ne peut lui faire aucun reproche », a-t-elle ajouté. « Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille », a-t-elle demandé, alors que la presse internationale a également relayé les propos de la Première dame, du Guardian au New-York Times en passant par El Pais
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est montrée plus nuancée, jugeant à la fois « dangereux » de remettre en cause la présomption d’innocence de l’humoriste et « crucial » le combat des féministes.
Elle a également jugé « assez indigne » le vocabulaire employé par Brigitte Macron. « On ne traite pas les gens de noms d’oiseaux, surtout quand c’est des activistes qui ont une juste cause à porter », a-t-elle dit.
« Excuses publiques »
Face à la polémique, née d’une vidéo diffusée à la presse people à la suite d’une bourde de l’agence Bestimage, dont la patronne est proche de la Première dame, l’entourage de Brigitte Macron a assuré qu’il ne fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan ».
Mais pour « Grève féministe », ces propos « ne sont pas anodins, ils légitiment la haine envers les féministes, déjà cibles de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’agressions et minimisent la gravité des violences sexuelles, en réduisant la dénonciation des crimes à un simple +trouble à l’ordre public+ ».
Dans un communiqué, ce collectif d’une soixantaine d’associations, syndicats et fédérations, demande à Brigitte Macron des « excuses publiques » et une « condamnation claire » des violences sexistes et sexuelles.
En décembre 2023, Emmanuel Macron avait suscité l’indignation des associations féministes en apportant son soutien à Gérard Depardieu, alors mis en examen pour viols et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute. Il a depuis été condamné pour des agressions sexuelles.
Les associations féministes avaient qualifié les déclarations du président de « crachat » au visage des victimes.
Mais que s’est-il donc passé dans la tête de Brigitte Macron ?
Publié le 10 décembre 2025 à 14h03 , mis à jour le 10 décembre 2025 à 14h38 https://www.nouvelobs.com/politique/20251210.OBS110537/mais-que-s-est-il-donc-passe-dans-la-tete-de-brigitte-macron.html
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En venant soutenir Ary Abittan, de retour sur scène après avoir bénéficié d’un non-lieu à la suite d’une accusation de viol, Brigitte Macron prenait déjà une position forte. En traitant de « sales connes » les militantes du collectif NousToutes venues manifester, elle relègue la lutte contre les violences sexistes et sexuelles bien loin d’une « grande cause nationale ».
Mais que s’est-il passé dans la tête de Brigitte Macron ? Quel ressort étrange a poussé la femme du président de la République à venir s’afficher ce dimanche soir 7 décembre, au spectacle d’un humoriste ayant été accusé de viol ? Ary Abittan pour cette affaire glauque, a bénéficié d’un non-lieu. Lequel signifie simplement que la justice a manqué d’« indices graves ou concordants » pour le condamner. Lequel autorise par conséquent l’humoriste à remonter sur scène, mais amène aussi tout amateur de spectacle à se poser en conscience cette question : y aller, ou pas ? Brigitte Macron a décidé d’y aller, comme sa fille Tiphaine, l’animateur Bernard Montiel et la réalisatrice Yamina Benguigui, qui l’accompagnaient ce soir-là. Et comme les autres spectateurs lambda venus rire aux Folies Bergère.
Sauf que la première dame n’est pas une spectatrice lambda. La marraine de l’opération pièces jaunes le sait, le vit, depuis son arrivée à l’Elysée il y a huit ans : le moindre de ses gestes et de ses propos publics est scruté, avec un écho national, une portée symbolique forte. Il se trouve que la …
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BILLET DE BLOG 10 DÉCEMBRE 2025
Militante féministe, journaliste et juriste
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« Sales connes » : pourquoi les propos de Brigitte Macron violent les droits fondamentaux
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Les propos de Brigitte Macron contre des militantes féministes ne sont pas une simple polémique. Ils violent les droits et libertés fondamentaux et trahissent les engagements solennels de l’État français. Démonstration.
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A mille lieues de la simple « inélégance », comme le minimisent ses soutiens. Lorsque Brigitte Macron, Première dame de France, qualifie des militantes féministes de « sales connes » et menace de les « foutre dehors » pour défendre un homme accusé de viol (bien que bénéficiant d’un non-lieu), elle ne commet pas seulement une faute personnelle : elle engage l’autorité symbolique de l’État et contredit frontalement les engagements présidentiels.
Premier rappel : Ary Abittan avait été mis en examen pour viol en 2021, avant que la justice ne prononce un non-lieu en sa faveur en avril 2024, décision confirmée en appel en janvier 2025. Les éléments de l’enquête sur l’état de la plaignante relatés dans la presse étaient d’une violence inouïe, il convient vraiment de les consulter pour se faire une idée de l’affaire, je ne m’étendrai pas dessus. Deuxième rappel, et pas des moindres : Emmanuel Macron a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes la « Grande cause du quinquennat » en 2017, engagement renouvelé en 2022.
« Sales connes », ces propos de Brigitte Macron sont d’une gravité extrême. Ils portent une atteinte claire aux droits et libertés fondamentaux et créent une contradiction institutionnelle majeure avec les engagements de l’État.

UNE ATTEINTE AUX LIBERTÉS FONDAMENTALES DANS UN CONTEXTE INSTITUTIONNEL AGGRAVANT
Une violation de la protection renforcée du discours féministe sur les violences sexuelles
La liberté d’expression politique des militantes est mise en cause, alors même que les discours féministes sur les violences sexuelles jouissent d’une protection renforcée au regard de textes dont la France est signataire.
La liberté d’expression est un fondement de notre démocratie. Elle est un principe reconnu Constitutionnellement, figurant au sein même de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789, et conventionnellement par la Convention européenne des droits de l’Homme. A ce titre, la jurisprudence supranationale reconnait que la liberté d’expression vaut non seulement pour les informations ou idées accueillies favorablement, mais aussi pour celles « qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population » (CEDH, Handyside c/ Royaume-Uni, 1976).
Les violences sexuelles constituent précisément le sujet que l’État français, au travers du Président de la République, a érigé en « Grande cause nationale ». La Convention d’Istanbul, ratifiée par la France il y a maintenant 11 ans, exige l’élaboration de politiques de prévention destinées à mettre fin à la violence à l’égard des femmes. A ce double titre, le discours militant sur ce thème bénéficie donc d’une légitimité renforcée puisque l’État lui-même a reconnu l’importance de ce débat d’intérêt général. Les militantes de NousToutes ne faisaient rien d’autre que d’exercer leur liberté d’expression sur un sujet que l’État considère comme prioritaire.
A ceux qui objectent que les militantes ont perturbé le spectacle, criant « Ary Abittan violeur », il convient de répondre que cela relève éventuellement du droit pénal, mais ne justifie en rien l’insulte par une personnalité publique. Car oui, là encore, la jurisprudence européenne consacre une protection accrue des discours portant sur des questions d’intérêt général (CEDH, Steel et Morris c/ Royaume-Uni, 2005).
Un effet dissuasif d’une gravité exceptionnelle, le cocktail Première dame + insultes
Qu’est-ce que la théorie de l’effet dissuasif (chilling effect) ? La Cour européenne des droits de l’Homme, fait une distinction entre le simples citoyens et les personnalités véhiculant une image publique. Et cela, selon la CEDH, pour ne pas créer une situation de déséquilibre lorsqu’elles se prononcent publiquement au sujet de citoyens ordinaires qui, eux, ont un accès plus limité aux médias.
C’est ainsi que les juges de Strasbourg veillent à ce que ces personnalités publiques ne créent pas un climat d’intimidation susceptible de dissuader l’exercice des libertés fondamentales.
Brigitte Macron n’est pas une inconnue. L’insulte « sales connes » et la menace d’expulsion (« on va les foutre dehors ») ne proviennent pas d’une citoyenne ordinaire mais de la Première dame de France. Bien que la fonction de Première dame n’ait pas de statut juridique défini en droit français, elle incarne symboliquement l’État (présence lors de cérémonies officielles, voyages diplomatiques, patronage d’associations, équipe dédiée à l’Elysée…)
Nous sommes donc ici en présence d’un effet inversé : au lieu de la retenue attendue, la Première dame disqualifie publiquement un discours militant que l’État prétend par ailleurs encourager. Conséquence directe, et pas des moindre : le message crée un climat d’intimidation institutionnelle ; si la Première dame insulte les féministes, quel message reçoivent les victimes de violences et les militantes qui les soutiennent ?
Même si la Première dame n’est pas représentante de l’autorité publique, elle doit a minima, à l’instar des personnes investies de responsabilités publiques, faire preuve d’une retenue particulière dans ses critiques et tolérer la contestation, même virulente.
L’atteinte à la dignité humaine et la violence sexiste institutionnalisée
Le principe constitutionnel de dignité a bien été violé par une représentante symbolique de l’État.
Le Conseil constitutionnel rattache la dignité humaine au Préambule de la Constitution de 1946, alinéa 1 : « Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ».
Ainsi la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle. Et cette protection d’imposte à tous, particulièrement aux personnes incarnant une forme de représentation publique.
Oui, les propos engagent l’image de l’État : l’insulte devient une violence institutionnelle, et l’expression « sales connes » constitue une atteinte grave à la dignité humaine des militantes visées.
Cela est sans compter, en plus, une dimension sexiste en totale contradiction avec les engagements de l’Etat.
L’article 5 de la Convention d’Istanbul oblige les États parties de s’abstenir de tout acte de violence à l’égard des femmes et de veiller à ce que, je cite, « les acteurs qui agissent au nom de l’Etat se comportent en conformité avec cette obligation ».
Tout d’abord, la contradiction est flagrante : l’insulte « sales connes » vise spécifiquement des femmes engagées dans la lutte contre les violences sexuelles, elle comporte d’ailleurs une dimension genrée manifeste.
Ensuite, cette contradiction est absolue : la Première dame, épouse de celui qui a utilisé le terme « Grande cause du quinquennat », profère une violence sexiste contre celles qui luttent précisément contre ces violences. Cette position sape très clairement la crédibilité de l’engagement institutionnel français en matière d’égalité femmes-hommes.
UNE RUPTURE D’ÉGALITÉ ET UNE CONTRADICTION INSTITUTIONNELLE MAJEURE AVEC LES OBLIGATIONS DE L’ÉTAT
La violation du principe d’égalité devant la parole publique
Le traitement inégalitaire est manifeste entre l’accusé et les militantes. Or il existe un principe constitutionnel d’égalité. Face auquel Brigitte Macron a créé un déséquilibre.
Elle apporte son soutien, lequel, au regard de sa position est un soutien institutionnel, à un homme ayant bénéficié d’un non-lieu après de très graves accusations de viol TOUT EN insultant et menaçant les militantes féministes. C’est là que le bât blesse : ce positionnement crée une inégalité symbolique dans lequel l’État semble protéger la personne accusée de viol et réprimer celles qui contestent démocratiquement cette décision.
Bien que le non-lieu ait autorité de chose jugée, le traitement différencié des protagonistes du débat public viole le principe d’égalité dans l’accès à la parole publique légitime. A l’homme accusé, Brigitte Macron garantit une scène libre pendant toute une soirée, aux militantes, elle promet qu’elles seront « foutues dehors ».
La négation du droit démocratique à contester les décisions de justice
Oui, la liberté d’expression inclut bien le droit de critiquer le fonctionnement de la justice, ce que font les militantes de Nous Toutes. La France a d’ailleurs été condamnée en 2015 par la Cour européenne des droits de l’Homme à ce sujet, affirmant que les critiques des décisions de justice, même vives, sont protégées dès lors qu’elles contribuent au débat d’intérêt général (CEDH, Morice c/ France, 23 avril 2015) (Grande Chambre).
Les militantes du collectif Nous Toutes n’ont fait qu’exercer un droit démocratique reconnu en contestant la portée du non-lieu dont a bénéficié Ary Abittan. En dépit du non-lieu, les citoyens conservent le droit de débattre publiquement de l’efficacité du système judiciaire.
En insultant les militantes, la Première dame nie ce droit fondamental et instaure une hiérarchie illégitime : la parole d’Ary Abittan vaudrait plus que celle des militantes. Cette position porte atteinte au pluralisme des opinions, élément essentiel d’une société démocratique.
La contradiction insoutenable avec les obligations positives de l’État en matière de lutte contre les violences faites aux femmes
L’Etat français a des engagements solennels, qu’il doit tenir. Parmi eux, l’Etat doit garantir un système efficace de protection contre les violences sexuelles, y compris dans le traitement médiatique et symbolique des violences.
La trahison institutionnelle des victimes et des militantes est majeure. La position de Brigitte Macron crée une incohérence flagrante : d’un côté l’Etat affirme faire de la lutte contre les violences sexuelles sa priorité absolue, de l’autre la Première dame insulte publiquement et menace d’expulser celles qui portent concrètement cette lutte sur le terrain. Cette contradiction transforme la « Grande cause du quinquennat » en paroles creuses dépourvues de substance.
Le message envoyé aux victimes est déplorable : si vous contestez une décision de justice ou soutenez des militantes, vous risquez d’être traitées de « sales connes » par la représentante symbolique de l’État. Très bel effet dissuasif sur celles qui pourraient hésiter à porter plainte ou à s’exprimer publiquement.
Ici, rupture manifeste de cohérence : l’Etat, via sa représentante symbolique, se contredit lui-même, sapant la crédibilité de ses propres engagements.
L’instrumentalisation de la présomption d’innocence contre les victimes : détournement en règle d’un principe fondamental.
Certes, tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, conformément aux garanties constitutionnelles. Et Ary Abittan bénéficie d’un non-lieu définitif, confirmé en appel, qui a autorité de chose jugée : aux yeux de la justice, aucun procès n’a eu lieu, mais l’affaire est close.
Le soutien public de Brigitte Macron transforme le principe juridique de présomption d’innocence en arme politique contre les militantes féministes. Cette instrumentalisation crée un effet pervers : les victimes et leurs soutiens sont découragés de s’exprimer, de peur d’être publiquement humiliés par les représentants (même symboliques) de l’État.
Rappel important, les restrictions aux droits ne peuvent être détournées de leur finalité légitime. Cette liberté fondamentale figure directement dans l’article 18 de la Convention européenne des Droits de l’Homme lequel limite de l’usage des restrictions aux droits.
Jamais la présomption d’innocence ne doit pas servir à écraser la parole des victimes ou à empêcher le débat démocratique sur l’efficacité du système judiciaire.
AU-DELA DE LA VIOLATION DES DROITS ET LIBERTES FONDAMENTAUX
Cette affaire pose la question de la responsabilité institutionnelle des Premières dames, qui n’ont aucun statut juridique en France mais exercent une influence symbolique considérable. Faut-il encadrer juridiquement leur parole publique ? Faut-il créer un statut officiel assorti de devoirs de réserve et de neutralité ?
Plus largement, elle révèle l’écart abyssal entre les déclarations d’intention des pouvoirs publics et leur incarnation concrète. Lorsque les représentants symboliques de l’État contredisent par leurs actes les engagements solennels qu’ils ont pris, c’est toute la cohérence de l’action publique et la crédibilité de l’État de droit qui sont mises en péril, au détriment des droits fondamentaux et de la protection effective des victimes.
Puisque Brigitte Macron a été professeure de Lettres, qu’elle se rappelle qu’Olympe de Gouges est au programme du Bac : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Brigitte Macron, les « sales connes » et les « coupables » pour l’éternité
Billet
Par Aurélien Viers
En qualifiant de « sales connes » les féministes de « Nous Toutes » qui perturbaient le spectacle d’Ary Abittan, Brigitte Macron a déclenché une polémique XXL. Pour ces militantes, le non-lieu dans l’affaire de viol de l’humoriste ne vaut pas pardon et justifie l’instauration d’un « lynchage moral à vie » contre des hommes pourtant blanchis par le droit.

Certes, une première dame ne devrait pas dire cela. En qualifiant de « sales connes » une poignée de féministes venues perturber le spectacle de l’humoriste Ary Abittan, Brigitte Macron a déclenché un ouragan de catégorie 5. Mais les propos, captés par un smartphone dans les coulisses du théâtre parisien des Bergères samedi, n’étaient pas destinés à être rendus publics.
Que reprochaient les militantes de « Nous Toutes » à l’acteur de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu » ? Une plainte pour viol, qui a débouché sur un non-lieu. Trois ans après sa mise en retrait des planches, Ary Abittan signait son retour avec un spectacle intitulé « Authentique ».
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L’humoriste avait oublié un détail : pour ces féministes, l’abandon des poursuites en justice ne vaut pas absolution. « Un non-lieu n’est pas un acquittement, c’est juste la fin des poursuites », justifient-elles. D’où une interdiction de paraître à perpétuité : « Nous Toutes refuse de voir se dérouler la réintégration médiatique et professionnelle d’un homme qui est accusé de viol ». Ou plutôt « était », car la justice a bien confirmé sa décision en appel, motivant sa décision par un récit des faits de la victime « qui a évolué avec le temps » et d’autres éléments « de nature à affaiblir la valeur probatoire des indices initialement retenus », tout en reconnaissant un stress post-traumatique à la plaignante. »Un homme mort ne viole plus », un graffiti apposé sur un mur de Paris, aux abords du Canal Saint-Martin, en avril 2025
Ary Abittan rejoint donc la cohorte d’hommes accusés d’agressions sexuelles et de viols, et que la justice n’a pas poursuivis ou qu’elle a acquittés. Mais condamnés moralement pour l’éternité à rejoindre le purgatoire sans fin des « accusés ». On se souviendra de l’histoire de Norman Thavaud, le YouTuber poursuivi pour viols avant un non-lieu, qui reconnaît avoir été « goujat », ayant « blessé involontairement des gens ». Tout en affirmant : « Je ne suis plus présumé innocent, je suis innocent. » Pour certaines féministes, ce mot n’a plus vraiment de sens.
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On se souvient de Julien Bayou, blanchi trois fois par des enquêtes internes au sein des Verts, poursuivi par la vindicte d’une opposante interne, Sandrine Rousseau. Marine Tondelier, interrogée sur son cas, ne le reconnaît certes pas « coupable », mais se refuse à prononcer le mot « innocent ». Alors quoi ? Lui aussi a pris perpet’, et fini par quitter son parti.
Question bête : si on prend le métro avec sa femme, on aurait le droit de voyager ensemble, ou alors passé le seuil de la rame on se transforme automatiquement en dangereux prédateur à séparer d’urgence
Les féministes de « Nous toutes » s’assoient sur le droit pour inventer une nouvelle peine : le lynchage moral à vie. Quelle sera la prochaine étape ? Espérons que ces mots tagués sur un mur à Paris en avril 2025 ne nous donnent pas un indice : « Un homme mort ne viole plus »