Des Thaïlandais et des Cambodgiens évacués vers un abri temporaire après les affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge

Reprise des combats à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande

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Les 8 et 9 décembre, de violents affrontements ont éclaté entre la Thaïlande et le Cambodge après plusieurs mois d’accalmie. Artillerie lourde, drones-suicides, avions de combat et bombardements sur des zones civiles ont provoqué une crise humanitaire majeure et une inquiétude croissante de la communauté internationale.

Displaced civilians have traveled to a safe location in Chroy Neang Nuon Village
Les civils déplacés ont été conduits vers un lieu sûr dans le village de Chroy Neang Nuon.

Écrit par  Lepetitjournal Cambodge

Publié le 10 décembre 2025

La frontière thaïlando-cambodgienne a replongé dans la violence les 8 et 9 décembre, mettant fin à plusieurs mois d’accalmie relative. Dès la nuit du 8 décembre, des bombardements ont visé les villages de Chok Chey et Prey Chan, tandis que des drones survolaient la zone de Boeung Trakuon. Au matin, les attaques se sont étendues à Phnom Khmoch et aux secteurs des temples de Ta Moan, Ta Krabei et Preah Vihear. Phnom Penh accuse l’armée thaïlandaise d’avoir diffusé des « fumées toxiques » près de ces sites culturels dsans en préciser la nature.

Le Cambodge affirme avoir observé plus de 24 heures de retenue pour permettre l’évacuation des civils avant de riposter. Le 9 décembre, les échanges de tirs se sont intensifiés sur l’ensemble du front.

Artillerie lourde, frappes aériennes et drones-suicides

L’armée thaïlandaise fait état de quatre soldats tués et 68 blessés dans ses rangs le 9 décembre. Selon Bangkok, les forces cambodgiennes auraient tiré environ 5 000 roquettes BM-21 en 125 salves et déployé 33 drones-suicides contre des positions thaïlandaises. La Thaïlande dit avoir répliqué avec des armes lourdes, des blindés, des hélicoptères d’attaque et des avions de chasse.

À 10 h 30, des F-16 thaïlandais ont bombardé Samrong, dans la province d’Oddar Meanchey, endommageant plusieurs bâtiments. Dans l’après-midi, l’armée thaïlandaise aurait mobilisé des chasseurs Gripen, récemment acquis auprès de la Suède.

Les combats ont également touché la commune de Thma Da, dans la province de Pursat, où des drones auraient diffusé des fumées toxiques.

Les zones civiles frappées de plein fouet

Les provinces d’Oddar Meanchey, Preah Vihear, Banteay Meanchey et Pursat ont été lourdement touchées. Plusieurs écoles et habitations ont été frappées par des obus de 105 mm et 155 mm. À Svay Chek, un projectile est tombé à proximité de l’école primaire de Chak Puok.
Selon les autorités cambodgiennes, sept civils ont été tués et vingt blessés à la date du 9 décembre.

Les temples de Ta Moan, Ta Krabei et Preah Vihear ont subi des dommages. Le ministère de la Culture a dénoncé une atteinte grave au patrimoine, appelant l’UNESCO et l’ASEAN à condamner ces actes.

Un exode massif : plus de 50 000 déplacés en 48 heures

La reprise des hostilités a entraîné les mouvements de population les plus importants depuis juillet. Le ministère de l’Intérieur estime à 54 550 personnes le nombre d’habitants ayant fui les zones frontalières. Dans l’après-midi, le ministère de la Défense avançait même le chiffre de 71 397 déplacés.

reprise des combats

Vue des centres de sécurité du district de Mongkol Borei et de la ville de Serey Sophon, où les autorités s’efforcent de faciliter l’hébergement temporaire des réfugiés. Photo ministère de l’Information

Vue des centres de sécurité du district de Mongkol Borei et de la ville de Serey Sophon, où les autorités s’efforcent de faciliter l’hébergement temporaire des réfugiés.

La situation éducative est gravement perturbée : 129 106 élèves et 4 650 enseignants ont été déplacés, et la quasi-totalité des écoles frontalières ont fermé.
À Oddar Meanchey, 238 établissements sur 260 ont suspendu leurs cours. Plus de 1 000 détenus ont également été évacués vers la prison provinciale de Siem Reap par mesure de sécurité.

La communauté internationale appelle au calme

Face à l’escalade, la France et l’Australie ont exprimé leur profonde inquiétude, appelant au respect du cessez-le-feu du 28 juillet et à une réduction immédiate des hostilités. Le Comité cambodgien des droits de l’homme a saisi les Nations unies, tandis que plus de 30 ambassades ont été informées de la situation par le ministère cambodgien des Affaires étrangères.

Le gouvernement cambodgien insiste sur la nécessité de respecter la Déclaration conjointe du 26 octobre 2025, signée en présence du président américain et du président en exercice de l’ASEAN.
Du côté thaïlandais, le Premier ministre Anutin Charnvirakul a rejeté toute idée de cessez-le-feu ou de débat parlementaire sur la question, réaffirmant son soutien total à l’armée.

Phnom Penh affirme défendre son territoire

Hun Sen, président du Sénat, a déclaré que le Cambodge n’avait « pas d’autre choix que de se défendre » :
« Nous ne resterons pas immobiles en vous regardant tout détruire. Le Cambodge veut la paix, mais nous sommes forcés de riposter pour défendre notre terre. »

Au soir du 9 décembre, les échanges de tirs se poursuivaient sur plusieur points, et aucun signe de désescalade n’était observé.

Face aux tensions Thaïlande-Cambodge, plus de 500 000 personnes évacuent les régions frontalières

Le ministère de la défense thaïlandais a affirmé que « plus de 400 000 personnes [avaient] été déplacées vers des abris ». De l’autre côté de la frontière, les autorités cambodgiennes ont évoqué le chiffre de 101 229 personnes évacuées. 

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui à 05h23, modifié à 07h45 https://www.lemonde.fr/international/article/2025/12/10/face-aux-tensions-thailande-cambodge-plus-de-500-000-personnes-evacuent-les-regions-frontalieres_6656682_3210.html?lmd_medium=email&lmd_campaign=trf_newsletters_lmfr&lmd_creation=a_la_une&lmd_send_date=20251210&lmd_link&&M_BT=53496897516380#x3D;autrestitres-title-_titre_5

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Des Thaïlandais évacués vers un abri temporaire après les affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, dans la province de Buriram (Thaïlande), le 8 décembre 2025.
Des Thaïlandais évacués vers un abri temporaire après les affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, dans la province de Buriram (Thaïlande), le 8 décembre 2025.  SAROT MEKSOPHAWANNAKUL / THAI NEWS PIX / AFP

Les autorités de la Thaïlande et du Cambodge ont annoncé, mercredi 10 décembre, que plus de 500 000 personnes avaient été évacuées des régions frontalières depuis la reprise des affrontements, dimanche.

« Plus de 400 000 personnes ont été déplacées vers des abris », a déclaré lors d’un point presse le porte-parole du ministère de la défense thaïlandais, Surasant Kongsiri. « Les civils ont dû évacuer massivement en raison de ce que nous avons évalué comme une menace imminente pour leur sécurité », a-t-il ajouté.

« Au total, 20 105 familles, soit 101 229 personnes, ont été évacuées vers des abris et chez des proches dans cinq provinces », a, pour sa part, déclaré la porte-parole du ministère de la défense cambodgien, Maly Socheata.

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Au moins onze morts dans les récents affrontements

Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché la reprise des hostilités, qui ont fait au moins onze morts : sept civils cambodgiens et quatre soldats thaïlandais, selon les derniers bilans des autorités.

Le Cambodge et la Thaïlande, qui se disputent de longue date des morceaux de territoire le long de leur frontière, s’étaient déjà affrontés en juillet. Cinq jours de combats, au sol et dans les airs, avaient fait 43 morts et contraint quelque 300 000 personnes à évacuer de part et d’autre.

Des tirs d’artillerie résonnaient, mercredi matin, dans le village cambodgien quasi désert de Samraong, à quelques kilomètres de la frontière et de plusieurs temples historiques revendiqués par la Thaïlande. « Les combats sont plus intenses cette fois [qu’en juillet], les Thaïlandais larguent des bombes avec des avions de chasse », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Lay Non, qui a trouvé refuge dans une pagode de la province de Siem Reap.

De l’autre côté de la frontière, Niam Poda faisait sa lessive lundi chez elle, dans la province thaïlandaise de Sa Kaeo, lorsqu’une forte explosion a retenti. « J’ai dû courir pour sauver ma vie dès que j’ai pu », a témoigné l’agricultrice de 62 ans.

Donald Trump prévoit « de passer un appel »

La Thaïlande poursuivra ses opérations militaires jusqu’à ce que le Cambodge « change de position », a affirmé, mardi soir, le ministère de la défense thaïlandais, sans montrer de signes d’apaisement.

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Les deux parties avaient signé le 26 octobre un accord de cessez-le-feu, sous l’égide de Washington, mais il a depuis été suspendu. Leur conflit repose sur un différend ancien concernant le tracé de certaines parties de leur frontière – longue de 800 kilomètres – datant de la colonisation française.

Mardi, lors d’un discours devant ses partisans en Pennsylvanie, Donald Trump a déclaré qu’il prévoyait « de passer un appel » au sujet du conflit Cambodge-Thaïlande. « Je pense qu’ils s’en sortiront, a-t-il poursuivi. Qui d’autre pourrait dire : “Je vais passer un coup de fil et arrêter une guerre entre deux pays très puissants” », a-t-il relevé.

Le Cambodge se retire des Jeux d’Asie du Sud-Est

Dans ce contexte, le Cambodge a décidé de se retirer des Jeux d’Asie du Sud-Est organisés en Thaïlande, a fait savoir, mercredi à l’AFP, Akarin Hiranprueck, un haut responsable de la compétition sportive. Des membres de la délégation cambodgienne avaient participé mardi au défilé des athlètes, lors de la cérémonie d’ouverture à Bangkok, ville hôte au même titre que la province côtière de Chonburi. La cérémonie a eu lieu sous haute sécurité, en présence de membres de la famille royale thaïlandaise.

Le Comité national olympique cambodgien (NOCC) avait déjà annoncé à la fin de novembre que ses athlètes ne participeraient pas aux épreuves concernant huit disciplines « en raison d’importants problèmes de sécurité ».

Des milliers d’athlètes originaires de onze pays asiatiques doivent prendre part jusqu’au 20 décembre à des épreuves de football, skateboard, voile ou encore d’escrime.

Le Monde avec AFP

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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