« L’épidémie de bronchiolite sature les hôpitaux franciliens, 16 bébés transférés dans d’autres régions »
Date de publication : 9 décembre 2025 Temps de lecture: 4 min



Bénédicte Lutaud note dans Le Figaro que « l’épidémie de bronchiolite «monte en puissance» en Île-de-France, première région touchée, désormais en «alerte épidémique» depuis 6 semaines, indique l’Agence Régionale de Santé (ARS) Île-de-France ».
La journaliste relève ainsi que « les services d’urgences pédiatriques franciliens étant saturés, 16 bébés ont dû être transférés vers des établissements de régions limitrophes ».
« Ces 16 transferts répondent en réalité le plus souvent à une «logique de proximité des soins», explique l’ARS Île-de-France, afin de rester au plus proche du domicile des parents pour les plus jeunes nourrissons, notamment pour 6 d’entre eux. Les 10 autres étaient «attribués à une tension locale», mais «pas nécessairement à une saturation des services à l’échelle régionale» », relève Bénédicte Lutaud.
La journaliste souligne toutefois que « les services d’urgences pédiatriques franciliens sont saturés ». Naïm Ouldali, pédiatre à l’hôpital Robert Debré (Paris), indique ainsi : « Nous avons 36 lits dans ce service, et 36 lits occupés, pleins ».
Bénédicte Lutaud observe que « la situation semble toutefois se stabiliser depuis le 29 novembre, «atteignant un niveau comparable à ceux observés la saison passée», nuance l’ARS Île-de-France, qui dit rester attentive à la situation, précisant que la région dispose encore de places disponibles en divers services d’urgence pédiatrique ».
La journaliste rappelle que depuis « septembre 2023, un traitement préventif est disponible en ville pour les jeunes enfants – sur ordonnance, via son pédiatre, et administré comme un « vaccin » : le Beyfortus. Ce traitement agit comme un bouclier temporaire contre le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite ».
« Depuis le 1er septembre 2025, le traitement est également disponible dès la maternité. Mais pour les enfants nés avant, il faut toujours se «vacciner» en ville chez son pédiatre. Un traitement dont l’efficacité et la sûreté ont été confirmés par plusieurs études, et qui diminue de 80% le risque d’être hospitalisé en réanimation », souligne Bénédicte Lutaud.
Naïm Oualdali remarque cependant que « la grosse majorité des parents dont les enfants sont hospitalisés pour une bronchiolite à VRS ne sont pas au courant de l’existence de ces produits-là, ils n’ont juste pas été informés ».
Bénédicte Lutaud note en outre qu’« une certaine «confusion» persiste quant à la multiplicité des traitements ou vaccins disponibles contre la bronchiolite. […] En effet, outre le Beyfortus, un autre traitement, le Synagis, est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (enfants porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire, selon l’avis des spécialistes qui les suivent) ».
« Pour la femme enceinte, il existe également un vaccin, Abrysvo, qui lui permet de fabriquer des anticorps qu’elle transmet à son enfant à travers le placenta. Injecté à la future mère au 8e mois de grossesse, il protège le nouveau-né dès sa naissance et jusqu’à l’âge de 6 mois contre le VRS.
Enfin, il existe deux autres vaccins, mais réservés aux adultes de plus de 60 ans », précise la journaliste.
Le Parisien titre quant à lui : « Bronchiolite : l’ARS s’explique sur le transfert de 16 bébés d’Île-de-France vers des hôpitaux d’autres régions ».
Le journal relève ainsi : « Des hôpitaux débordés, mais pas que. […] «Au total, 16 enfants ont été concernés par un transfert vers un hôpital hors Île-de-France» depuis mi-octobre, affirme l’ARS ». L’institution indique que « sur ces 16 transferts, 6 ne sont pas du tout liés à la tension hospitalière. […] C’est simplement que les parents habitaient dans une autre région, donc cela avait du sens de les transférer ».
Le quotidien ajoute que « pour les 10 cas restants, «il y avait tout de même de la place en Île-de-France mais dans des hôpitaux plus éloignés du domicile des familles», assure l’ARS ».
Libération note aussi que « l’épidémie [de bronchiolite] annuelle bat son plein en France. Sur la dernière semaine de novembre, près de 3.000 nourrissons de moins d’un an sont passés aux urgences. Un tiers d’entre eux ont été hospitalisés ».
Le journal note qu’« il n’existe pas de médicament spécifique pour traiter la bronchiolite. En revanche, certains peuvent prévenir la maladie. […] La commercialisation de ces options préventives a révolutionné l’impact de cette épidémie annuelle »
Christèle Gras Le Guen, porte-parole de la Société française de pédiatrie, indiquait en novembre que « de mémoire de pédiatre, on n’avait jamais vu cela. Que ce soit le nombre de consultations, de passages aux urgences, d’admissions en réanimation, la baisse est très spectaculaire. […] Nous avons le recul pour dire qu’il [le Beyfortus] est efficace et sans effet secondaire. Il est important que les familles aient accès à cette information et les enfants à cette protection ».
Point de situation sur les tensions au sein des services d’urgences pédiatriques franciliennes (Communiqué)
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Émis par : ARS Île-de-France

L’épidémie de bronchiolite monte en puissance en Île-de-France, la région étant en alerte épidémique pour la sixième semaine consécutive. Face à l’augmentation du flux de patients dans les services d’accès aux urgences pédiatriques franciliens et pour assurer une cohérence dans la réponse territoriale, 16 patients ont été transférés vers des établissements de régions limitrophes depuis le 17 octobre dernier.
16 transferts hors région pour une meilleure proximité des soins
Ces 16 transferts, dont 2 le dernier week-end, répondent le plus souvent à une logique de proximité des soins. En effet, pour certaines zones géographiques, notamment en grande couronne, il est plus logique de transférer les patients les plus jeunes dans un établissement d’une région limitrophe que de transférer dans un établissement francilien plus éloigné géographiquement du domicile des parents.
En outre, parmi ces 16 transferts, 6 ne sont pas liés aux tensions sur les places d’hospitalisation en Île-de-France mais répondaient à une problématique non médicale de rapprochement avec le domicile des parents notamment dans le Val d’Oise et dans les Yvelines.
Les 10 autres cas de transferts peuvent être effectivement attribués à une tension locale sur l’offre mais pas nécessairement à une saturation des services à l’échelle régionale. Dans ces cas de tensions locales, en particulier dans les départements de la grande couronne, un transfert en proximité dans un établissement d’une région limitrophe peut s’avérer plus pertinent et confortable pour les parents qu’un transfert dans un autre département francilien.
Tensions dans les services d’urgences pédiatriques d’Île-de-France
L’Île-de-France est en alerte épidémique sur la bronchiolite pour la sixième semaine consécutive. On compte notamment entre le 24 et le 30 novembre une augmentation du nombre de passage aux urgences pour bronchiolite de 7,4 % pour les moins de 2 ans et de 9,7 % pour les moins de 1 an par rapport à la semaine précédente.
Ces augmentations sont à relativiser puisqu’on observe néanmoins aux urgences un infléchissement des passages pour bronchiolite chez les moins de 2 ans depuis le 29 novembre.
En outre, les niveaux d’activités liés à la bronchiolite se stabilisent sur les deux dernières semaines, atteignant un niveau comparable à ceux observés la saison passée.
L’ARS Île-de-France reste toutefois attentive à l’évolution de la situation dans les services pédiatriques franciliens afin de réguler toute saturation. A date, la région dispose de places disponibles : 1 lit en réanimation pédiatrique, 12 lits en soins intensifs pédiatrique et 14 lits en unités de soins continus pédiatriques, 9 berceaux en réanimation néonatalogie et 12 en unité de soins intensifs de néonatalogie. Ces chiffres font l’objet d’un suivi quotidien.
L’ARS Île-de-France rappelle les gestes simples de prévention et la disponibilité des traitements préventifs
L’ARS Île-de-France rappelle que les traitements préventifs sont disponibles en maternité comme en officine et permettent de préserver les nourrissons et de réduire l’impact de ces maladies sur les services d’urgences pédiatriques en période hivernale. Pour prémunir efficacement les nourrissons contre les infections par VRS, l’ARS Île-de-France rappelle par ailleurs aux parents et aux professionnels de santé les gestes simples permettant de limiter la circulation de ces virus dans l’espace public et son exposition chez les jeunes enfants :
- Limiter les visites de nourrissons au cercle des adultes très proches et non malades
- Se laver les mains avant et après contact avec le bébé
- Laver régulièrement jouets et doudous
- Porter soi-même un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre
- Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale, les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de l’infection
- Éviter au maximum les réunions de familles, les lieux très fréquentés et clos comme les supermarchés, les restaurants ou les transports en commun
- Aérer quotidiennement le lieu de vie de l’enfant
- Ne pas confier son enfant en collectivité les jours où il présente des symptômes d’infection virale,
- Prévoir ses premières vaccinations sans retard afin qu’il soit protégé au plus vite des infections sévères de la petite enfance.
- Être soi-même à jour de ses vaccinations contre la coqueluche, se faire vacciner contre la grippe (idéalement pendant la grossesse en saison épidémique).
En complément de ces gestes barrières, les traitements préventifs disponibles sont :
Pour l’enfant :
- Beyfortus® (nirsevimab), est un médicament contenant l’anticorps contre le virus de la bronchiolite (VRS). Disponible en France depuis 2023, il est destiné aux nourrissons de moins d’un an, y compris aux nouveau-nés. L’an dernier, la campagne d’immunisation a montré des signes très positifs avec une adhésion des parents de plus de 80 %, et a permis d’éviter 5 800 hospitalisations pour bronchiolite à VRS selon les travaux de modélisation de Santé publique France et de l’Institut Pasteur. Cette année, deux fois plus de doses seront disponibles (à l’hôpital et en pharmacie)
- Synagis® (palivizumab) est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (chez les enfants porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire, en fonction de l’avis des spécialistes qui les suivent).
Pour la femme enceinte :
- Abrysvo® est un vaccin qui permet à la femme enceinte de fabriquer des anticorps qu’elle transmet à son enfant à travers le placenta. Injecté à la future mère au 8ème mois de grossesse (entre 32SA et 36 SA), il protège le nouveau-né dès sa naissance et jusqu’à l’âge de 6 mois contre le VRS.
Page d’information de l’ARS Île-de-France sur la bronchiolite : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/bronchiolite-des-nourrissons-la-campagne-de-prevention-2025-2026
Points épidémiologiques hebdomadaires pour l’Île-de-France de Santé Publique France :
https://www.santepubliquefrance.fr/regions/ile-de-france/publications/