« Grand réveil » : le Gouvernement ouvre des conférences sur la souveraineté alimentaire
Agroécologie | 08.12.2025 https://www.actu-environnement.com/ae/news/grand-reveil-souverainete-alimentaire-47206.php4#ntrack=cXVvdGlkaWVubmV8MzkwNw%3D%3D%5BNDExMDgz%5D

L’heure est grave pour la production alimentaire française. « Nous importons plus d’un poulet sur deux, un fruit sur trois, 10 % de notre farine, 60 % de notre miel, 80 % de nos produits halieutiques et 65 % des pâtes alimentaires que nous mangeons », a rappelé le ministère de l’Agriculture. Afin de reconquérir la souveraineté alimentaire de la Nation, le Gouvernement ouvre, ce 8 décembre 2025, des conférences sur le sujet. Promises par la loi d’orientation agricole de mars 2025, ces dernières ont pour objectif de définir une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à l’horizon de dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire ou, tout du moins, d’assurer sa non-régression.
Pour ce faire, dans un premier temps, sept groupes de travail sectoriels nationaux (1) seront mis en place, et devront œuvrer à la réactualisation des plans de filière. Ils devront prendre en compte les différentes stratégies interministérielles (la Snanc, le plan Ecophyto ou encore la SNBC), dont certaines se font encore attendre…Chaque groupe associera les présidents et vice-présidents des conseils spécialisés de FranceAgriMer, mais aussi les interprofessions ainsi que des représentants de tous les maillons de la chaîne de valeur, les instituts techniques et la recherche (Inrae). Ces premiers groupes devront rendre leurs travaux d’ici à février 2026, afin que les premières étapes soient présentées lors du Salon de l’agriculture.
Dans un second temps, les préfets devront transmettre d’ici à la mi-janvier une contribution listant les actions déjà engagées dans leur région. En mars 2026, les projets structurants devront être identifiés, et leurs conclusions devront être rendues au premier semestre 2026. Elles seront intégrées dans un rapport qui sera présenté à l’occasion d’une grande conférence.
Enfin, une gouvernance particulière a été décidée pour les Outre-mer, dont les travaux se tiendront sous l’égide de l’Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer (Odeadom).Les territoires ultramarins devront réactualiser les plans de souveraineté alimentaires territoriaux d’ici à la mi-février.
L’événement ne semble toutefois pas faire mouche. Les trois principaux syndicats de l’agriculture, la FNSEA, la Coordination rurale et la Confédération paysanne, ne participeront pas à l’ouverture des conférences. La Confédération paysanne qualifie l’événement de « mascarade ». « Ce que nous attendons sur la souveraineté alimentaire, ce sont des actes concrets, à commencer par un « non » ferme de la France à l’accord Mercosur et un travail acharné de constitution de la minorité de blocage », a-t-elle dénoncé.1. Grandes cultures, fruits et légumes, ruminants, viande blanche, viticulture, production végétales spécialisées, pêche et aquaculture.

Camille Girardin Lang, journaliste
Éditrice – rédactrice juridique