Plus de 6.000 patients sans médecins après la fermeture du centre de santé Somed de Poitiers
Publié le vendredi 5 décembre 2025 à 13:22 https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/plus-de-6-000-patients-sans-medecins-apres-la-fermeture-du-centre-de-sante-somed-de-poitiers-8741783
Le centre de santé Somed en plein centre-ville de Poitiers, va fermer ses portes le 8 décembre 2025. En difficulté financière depuis quelques mois, l’établissement va être forcé de cesser son activité après une décision de justice. Tous les autres centres du groupe vont aussi baisser le rideau.
Certains médecins ont déjà quitté le centre de santé. Il n’y a plus qu’un ballet incessant de patients inquiets qui attendent parfois plus d’une demi-heure pour récupérer leurs dossiers médicaux.
La décision de justice du tribunal des affaires économiques de Nanterre est tombée mardi 2 décembre : tous les centres de santé privés Somed fermeront définitivement le 8 décembre à 19 heures pour cessation de paiement. 18 salariés se retrouvent au chômage après une procédure pour licenciement économique (quatre dentistes, un stomatologue, un orthodontiste, sept assistants dentaires, une infirmière, un endocrinologue, deux secrétaires, un responsable d’accueil et une directrice).
Selon nos informations, le groupe était en redressement judiciaire depuis le printemps dernier. D’après une source bien informée, il a cumulé 1,5 million d’euros de dettes en ne payant pas la taxe sur les salaires depuis trois ans.
« On se fait accoster dans la rue parce que les patients nous reconnaissent »
À Poitiers, plus de 6.000 patients se retrouvent sans praticiens. L’une des responsables d’un centre nous confie que la situation est « très compliquée » : « On n’a que deux jours pour tout fermer, on ne pensait pas que ça allait être aussi rapide« . Elle se dit épuisée à notre micro : « Les gens viennent très tôt le matin, jusque tard le soir. Même quand on quitte le centre parce que c’est l’heure de le fermer, on se fait accoster dans la rue parce que les patients nous reconnaissent et sont inquiets. »
« Il n’y aura pas de place pour tout le monde »
Elle assure que le personnel de Poitiers redirigera les patients vers d’autres praticiens mais concède qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde.
Les patients ont jusqu’à lundi 8 décembre pour venir récupérer leurs dossiers médicaux. Il est conseillé d’adresser au préalable un mail à contact@somedsante.fr et de vous présenter avec votre carte d’identité. Si vous venez récupérer le dossier médical d’un proche, il vous faut obligatoirement une procuration et une copie de sa pièce d’identité.
Reportage complet à écouter lundi matin sur votre radio locale Ici Poitou.
A Montmorillon, 2.000 consultations de médecine générale à l’hôpital pour pallier la pénurie de médecins
Publié le vendredi 7 février 2025 à 5:24 https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/a-montmorillon-2000-consultations-de-medecine-generale-a-l-hopital-pour-pallier-la-penurie-de-medecins-7979795
Face à la pénurie de médecins en zone rurale, l’hôpital de Montmorillon a mis en place des consultations de médecine générale. Depuis le lancement du dispositif en juin dernier, 2000 consultations ont été réalisées.
Camille, 82 ans, habite à Lathus. Son médecin de famille est parti à la retraite il y a un an. « Personne n’a voulu me prendre. Tout le monde est surchargé. Ça fait plus d’un an que je n’avais pas de médecin quand même, ça a été difficile pour en trouver », raconte l’octogénaire.
Comme elle, entre 3000 et 4000 patients se sont retrouvés sans médecin traitant en 2024, après le départ à la retraite de plusieurs généralistes du bassin de Montmorillon.
Attirer des médecins
C’est ce qui a poussé l’hôpital de Montmorillon à proposer des consultations de médecine générale, directement au sein du centre hospitalier. Pour assurer ces consultations, l’hôpital a recruté des médecins qui viennent travailler à la journée ou à la demi-journée. Actuellement, ils sont cinq à se relayer du lundi au jeudi.
Une organisation qui répond aux attentes des jeunes praticiens. « Les jeunes médecins ne veulent plus travailler tout seuls dans un cabinet. Ils aiment échanger sur les dossiers, travailler ensemble » explique Aldine Thévenot, cheffe de pôle du site de Montmorillon.
Les médecins veulent aussi « recentrer leur temps de travail sur du temps purement médical. On les affranchit de toute la partie administrative, donc tout leur temps est utilisé à faire du soin », explique le Dr Thévenot.
Parmi les cinq médecins généralistes, des jeunes retraités, des praticiens hospitaliers en début de carrière, mais aussi des médecins déjà installés, comme le docteur Christelle Hébras-Lelong. Depuis 20 ans, elle exerce à Gençay et consacre désormais deux jours par semaine à Montmorillon. « Pour moi, c’était moins de charges administratives d’occuper un poste de salariée. Et l’avantage de travailler en milieu hospitalier, c’est d’avoir un plateau technique à disposition : imagerie, biologie… », énumère-t-elle.
Désengorger les urgences
En plus de proposer une alternative aux patients sans médecin, ces consultations permettent aussi de désengorger les urgences. « On a des patients qui vont passer au service des urgences, nos collègues voient que ça ne nécessite pas un passage par les urgences, donc ils nous les transfèrent vers les consultations de médecine générale », explique Christelle Hébras-Lelong.
Les médecins aident aussi les patients à trouver un nouveau médecin traitant, car pour l’instant eux mêmes ne peuvent pas l’être au sein du centre hospitalier. Pour cela, il faudrait à la structure le statut de Centre Public de Santé. C’est le prochain objectif de l’hôpital.
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