Où situez-vous Raphaël Glucksmann politiquement ?

Pas crédible, déconnecté… Ce que le sondage Cluster17 nous dit de la popularité de Raphaël Glucksmann

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Raphaël Glucksmann dans le TGV entre Valence et Marseille.

Raphaël Glucksmann dans le TGV entre Valence et Marseille.
Alain ROBERT/SIPA

Par  Marianne

Publié le 05/12/2025 à 16:24 https://www.marianne.net/politique/pas-credible-deconnecte-ce-que-le-sondage-cluster17-nous-dit-de-la-popularite-de-raphael-glucksmann?at_medium=Email_marketing&at_campaign=NL_La_Quotidienne&at_format=jours_ouvres&_ope=eyJndWlkIjoiOGFhNDgzMzIwMWE0MDhlOGE1ZDc3NmFjMGI4NDRiYmMifQ%3D%3D

L’institut Cluster17 a mesuré pour « Marianne » la perception de Raphaël Glucksmann chez les Français en vue de la présidentielle. L’étude fait ressortir plusieurs faiblesses à la potentielle candidature du favori des sondages de la gauche hors LFI : une certaine déconnexion et un manque de crédibilité.

Favori des sondages pour incarner une alternative à la candidature de Jean-Luc Mélenchon à gauche, Raphaël Glucksmann semble avoir encore du chemin à parcourir s’il entend rendre crédible sa candidature à l’élection présidentielle dans l’esprit des Français.

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C’est en tout cas l’un des enseignements de l’étude Cluster17 pour Marianne. L’enfant prodige de la social-démocratie, fort d’une belle campagne aux élections européennes, n’apparaît pas encore taillé pour le poste : 88 % des Français estiment qu’il n’a pas la stature d’un président de la République.

Jean-Yves Dormagen, président de l’institut Cluster17 détaille encore : « Il n’y a aucun groupe qui, majoritairement, considère qu’il a la stature d’un président, même les groupes les plus proches de lui. Chez les sociaux-démocrates, il y a 62 % de non. Chez les modérés, 58 % de non. Chez les sociaux-républicains, ce chiffre monte à 73 %. Les centristes ont aussi répondu non à 85 %. Si Glucksmann veut l’emporter, il aura également besoin d’eux. Il a un gros déficit de crédibilité même dans son électorat, même chez ceux qui ont voté pour lui aux européennes (37 % de non). »

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S’il apparaît comme le « moins clivant » des personnalités de gauche mesurées (69 % ne l’apprécient pas, 76 % déclarent ne jamais vouloir voter pour lui), il ne bénéficie pas d’un socle de voix très solide, à la différence de Jean-Luc Mélenchon. 14 % des Français estiment qu’ils iront « très certainement » mettre un bulletin dans l’urne pour le tribun de la France insoumise contre 9 % pour Raphaël Glucksmann. Même au sein du cluster qui lui est le plus favorable, les « sociaux-démocrates », ils ne sont que 45 % à déclarer un potentiel de vote « élevé ou certain ». À ce jeu, le RN est champion : 33 % des Français sont certains d’aller voter pour Marine Le Pen ou Jordan Bardella, entre 70 et 80 % dans les clusters qui leur sont les plus favorables.

RAPHAËL GLUCKSMANN, DÉCONNECTÉ ?

Le sondage n’est pas non plus tendre avec celui que seuls 16 % des Français jugent « proches de leurs préoccupations ». Un item à relativiser, cependant, qui illustre davantage une cote de popularité qu’une réelle déconnexion, selon Jean-Yves Dormagen : « Cette réponse dépend en grande partie des valeurs et de l’idéologie des répondants. Ceux qui se sentent très loin politiquement de lui disent qu’il est très loin des Français. Et l’inverse est vrai aussi. »

Si l’essayiste s’est d’abord fait connaître du grand public sur ses positions géopolitiques et notamment sur le conflit russo-ukrainien, il ne réussit pas à convaincre une majorité de Français : 73 % déclarent qu’il ne défend pas des idées proches des leurs sur les questions internationales. Mais ce pourcentage global est à nuancer, tant il cache en réalité un grand clivage. Ainsi 78 % du cluster des sociaux-démocrates sont d’accord avec lui, de même que 62 % de celui des sociaux-républicains ou encore 67 % des libéraux. « Ses positions sont surtout rejetées chez les groupes qui se sentent le plus éloignés de lui, comme les conservateurs et les solidaires », appuie Jean-Yves Dormagen.

Quant à la perception de positionnement politique, elle illustre une nouvelle fois la polarisation du champ politique français, ainsi que le rejet qu’il suscite chez les électeurs de la France insoumise.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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