La peste porcine africaine, un virus inoffensif pour l’homme mais dont le taux de mortalité est proche de 100% pour les porcs et sangliers, continue de se propager en Catalogne (Espagne).

La peste porcine africaine aux portes de la France, l’Espagne n’exclut pas une fuite de laboratoire

Un elevage de porc dans les Pyrénées-Orientales

Un elevage de porc dans les Pyrénées-Orientales • © Valentin Lépineux

Écrit parEsmeralda Terpereau

Publié le06/12/2025 à 12h35 https://t5.nl.france3.fr/r/?id=hcc8b225,6fd8ae80,60caa37d&e=cDE9b2NjaXRhbmllJnAyPVYyJnAzPTIwMjUxMjA2JnA0PTcyNjM3NS0xNDk3MzQ1MzM3LWRhMTI5ZThkJnA1PURNMTE5NzUyMSZwNj0&s=BZW7_OKzy_KRlUmxUXDoYT3lWSmMCgYCJrd8AKjn3V4

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Occitanie

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La peste porcine africaine est aux portes de la France, avec treize cas détectés en Catalogne. L’Espagne déploie un dispositif pour enrayer la propagation de la maladie. Le gouvernement dit « ne pas exclure » l’éventualité d’une fuite accidentelle d’un laboratoire. De ce côté-ci des Pyrénées, l’inquiétude est forte, car son arrivée sur le territoire aurait de lourdes conséquences pour les éleveurs.

La peste porcine africaine, un virus inoffensif pour l’homme mais dont le taux de mortalité est proche de 100% pour les porcs et sangliers, continue de se propager en Catalogne (Espagne). Le gouvernement espagnol a déclaré, vendredi 5 décembre 2025, « ne pas exclure » l’éventualité d’une fuite accidentelle d’un laboratoire comme origine du foyer de peste porcine africaine (PPA) découvert fin novembre en Catalogne, une première sur le sol national depuis 1994.

Le foyer se situe à 120 kilomètres du premier élevage porcin français et 13 cas ont été recensés depuis le 28 novembre 2025. Pour l’instant, le virus n’est pas présent en France, mais l’inquiétude est grande pour les éleveurs des Pyrénées-Orientales s’il venait à atteindre le territoire.

Les sangliers peuvent en être vecteurs, mais la contamination est souvent favorisée par des activités humaines, notamment lorsque des produits de charcuterie sont jetés dans la nature.

En cas de foyer, les élevages dans un rayon de 5 km seront abattus s’ils ne respectent pas les mesures de biosécurité, et aucun cochon ne pourra sortir des fermes tant que des cadavres de sangliers seront retrouvés dans la zone réglementée.Valentin Lépineux de la Confédération paysanne 66

Les éleveurs craignent d’être confronté comme le sont les éleveurs de Catalogne du Sud au problème de bien-être animal. Les contrôles sanitaires de l’Etat seront en outre intensifiés, ce qui participe à un climat de méfiance envers les élevages en plein air.

Si la France est touchée, elle perdra son statut de pays indemne, avec pour conséquence l’arrêt des exportations vers les États membres de l’UE et les pays tiers d’animaux et de denrées à base de viande de porc, entraînant des pertes économiques pour les professionnels de la filière.

Une fuite de laboratoire ?

Face à cette situation inédite en plus de 30 ans, le ministère espagnol de l’Agriculture a indiqué vendredi dans un communiqué « ouvrir une enquête complémentaire sur l’origine du virus », signale l’AFP.

Car d’après cette source citant un rapport remis vendredi par le laboratoire dans la région de Madrid ayant analysé le séquençage du virus détecté en Catalogne, son groupe génétique ne correspond pas à celui circulant actuellement dans la dizaine de pays européens touchés par la peste porcine africaine.

Il est, en revanche, « très similaire » à la souche virale dite « Géorgie 2007 », « un virus de référence fréquemment utilisé dans les infections expérimentales en élevage intensif pour mener des études virologiques ou évaluer l’efficacité des vaccins en cours de développement », selon le ministère espagnol.

Ainsi, « le rapport (du laboratoire basé près de Madrid, ndlr) suggère que le virus ne proviendrait pas d’animaux ou de produits d’origine animale venant de certains pays où l’infection est actuellement présente », poursuit le ministère. Et d’ajouter, de manière plus explicite: « La découverte d’un virus similaire à celui qui a circulé en Géorgie n’exclut donc pas la possibilité qu’il provienne d’une installation de confinement biologique ».

Jusque là, une autre hypothèse envisagée par les experts était que le virus ait pu arriver via une charcuterie contaminée transportée par la route, ensuite consommée par un sanglier.

Contre-attaque espagnole

Dans la région de Barcelone, dans le parc naturel de Collserola, plus de 500 personnes ont été mobilisées pour contenir la propagation du virus. C’est dans cette zone boisée que deux sangliers ont d’abord été retrouvés morts, suivis de sept autres, tous porteurs de la peste porcine africaine.

En réponse à cette découverte, les autorités espagnoles ont décrété une alerte sanitaire et instauré la fermeture totale d’un périmètre forestier de plusieurs kilomètres.

Pour surveiller la situation, des drones équipés de caméras thermiques et des chiens spécialement formés contre la peste porcine africaine patrouillent désormais dans un rayon de 20 kilomètres. Leur mission consiste à effectuer des travaux de désinfection, de prospection, de recherche et de retrait des animaux morts.

La peste porcine africaine est présente en Europe depuis 2014, principalement dans les pays baltes et en Europe (Allemagne et Italie), après avoir été introduite par la Russie. En Espagne, l’origine de la contamination reste à confirmer. Les experts avancent l’hypothèse que le virus aurait pu arriver via une charcuterie contaminée transportée par la route, puis consommée par un sanglier. Toutefois, cette théorie n’a pas encore été confirmée.

L’Espagne est le troisième plus grand producteur mondial de viande de porc et de ses dérivés. Le pays exporte chaque année 2,77 millions de tonnes vers plus de cent pays. Face à ce risque, les autorités espagnoles recommandent aux citoyens d’éviter les zones boisées. Les déplacements humains peuvent être des vecteurs de la maladie.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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