« “Il faut remettre la machine en marche” : le fabricant français de coeur artificiel Carmat sauvé de la faillite »

 Date de publication : 2 décembre 2025 Temps de lecture: 3 min

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Le Parisien fait savoir que « la justice a validé lundi l’unique offre de reprise de Carmat, fabricant français de cœur artificiel placé en redressement judiciaire depuis juillet.

Le tribunal des affaires économiques de Versailles «ordonne la cession de la SA Carmat au profit de la SAS Carmat», nouvelle entité privée qui prendra la suite de l’activité comme le proposait le président du conseil d’administration et actionnaire Pierre Bastid dans son offre déposée en novembre ».

Le journal précise que « sur le volet social, «ce seront 39 salariés qui seront licenciés pour motif économique», l’offre de reprise portant sur 88 des 127 salariés début décembre ».

Le quotidien souligne ainsi que « l’année 2026 sera cruciale pour le nouveau Carmat : «Il faut remettre la machine en marche» après près de 6 mois de mise en veille et «il faut remotiver les fournisseurs», a indiqué Pierre Bastid. Il va chercher également à obtenir les accords de remboursement par la Sécurité sociale et poursuivre les études pour obtenir un accès au marché américain ».

Le Parisien note qu’« à moyen terme, il vise «l’atteinte de l’équilibre économique» à horizon 2030/31, disant envisager à plus long terme de «construire un acteur «medtech» de la cardiologie en France et pourquoi pas en Europe» ».

Le journal relève que « du côté des petits porteurs en revanche, c’est «la douche froide» : «nous sommes étonnés que la même équipe» reprenne le flambeau, a déclaré […] le président de l’association des actionnaires minoritaires de Carmat (Aamidca), Nadir Ressad, qui a évalué à «un million d’euros» les pertes cumulées sur ses investissements depuis l’entrée en Bourse de Carmat en 2010. L’association, qui se sent «lésée», «n’exclut pas une action en justice» pour défendre ses intérêts ».

Libération livre pour sa part un entretien avec Pierre Bastid, repreneur de Carmat, qui évoque son offre de reprise : « Elle consiste à arrêter de se déployer tous azimuts, ce qui coûte cher et prend du temps, et on se focalise sur les études cliniques aux Etats-Unis sur le cœur temporaire pour obtenir des agréments de commercialisation ».

« En Europe, où nous avons déjà ces accords, l’objectif est d’obtenir des accords de remboursement de la Sécurité sociale. C’est un processus compliqué. L’obtenir en France facilite grandement l’équivalent dans les autres Etats de l’Union européenne. Nous espérons obtenir un accord de remboursement en France de l’ordre de 200.000 euros par unité implantée. Il serait le même à terme pour toute l’Europe. Enfin, nous allons démarrer en France des études cliniques pour le cœur artificiel définitif », ajoute-t-il.
Pierre Bastid précise que ce dernier « coûterait le même prix que le cœur provisoire. Les études cliniques vont s’étaler entre 2027 et 2031. […] Or, parce qu’il n’y a pas de produit, il n’y a pas de marché pour le cœur artificiel. C’est à nous de le créer et c’est toute la difficulté. C’est compliqué pour un cardiologue de prescrire Carmat ».

« Néanmoins, il faut prendre conscience de quelques chiffres. Les maladies cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité au monde devant le cancer. Entre l’Amérique du Nord et l’Europe, 200.000 personnes peuvent décéder d’insuffisance cardiaque. La moitié d’entre elles pourront recevoir un traitement. Pour les 100.000 autres individus touchés par cette maladie, seule une greffe peut les sauver. Or, il n’y en a que 10.000 réalisées chaque année [dans le monde]. La seule solution est donc un cœur artificiel », note-t-il.