Le Conseil national du sida appelle à une “remobilisation urgente des pouvoirs publics devant la baisse des financements dans le monde et en France.

« VIH : le Conseil national du sida appelle à une “remobilisation urgente des pouvoirs publics” »

 Date de publication : 1er décembre 2025  https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=e2e5a23144beae7b959aa2a61be3bc9d&midn=22929&from=newsletter

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Le Monde indique en effet qu’« à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, cette instance indépendante s’inquiète de «la réduction des financements et des difficultés croissantes d’accès à la prévention et aux soins» en France et dans le monde ».


Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) appelle ainsi à « «une remobilisation urgente des pouvoirs publics», face à la baisse des financements publics dans le monde comme en France ».

Le CNS observe qu’« au cours des derniers mois, le paysage de la lutte contre le VIH/sida a été profondément fragilisé en France et [dans le monde], avec la réduction des financements et des difficultés croissantes d’accès à la prévention et aux soins ».

Le Monde* souligne que « la baisse des financements alloués par les Etats-Unis mais aussi d’autres pays, dont la France, parmi les principaux donateurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, «menace les programmes de lutte contre le VIH et pourrait provoquer une hausse de plusieurs millions d’infections par le VIH et de décès évitables dans les pays à ressources limitées» ».

Le journal rappelle que « des innovations, comme des traitements préventifs (PrEP) injectables à longue durée d’action, constituent une opportunité pour renforcer la prévention et atteindre l’objectif d’une fin de la pandémie à l’horizon 2030, selon nombre d’experts du sida ».

Le CNS souligne qu’en France, « la baisse notable des financements publics alloués aux associations réduit les actions de prévention et d’accompagnement des personnes malades et se traduit aussi par la disparition de structures locales ou régionales ».
L’instance ajoute que « l’accès aux soins et aux droits pour les groupes sociaux en situation de vulnérabilité reste problématique. Les dispositifs d’Aide médicale d’Etat (AME) et de droit au séjour pour raisons médicales ont été à plusieurs reprises menacés de restrictions ».

De son côté, Libération publie une tribune de l’association de lutte contre le VIH-Sida Act Up-Paris, qui « demande au gouvernement de maintenir un budget au niveau national et d’honorer sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida ».
L’association remarque ainsi que « nous faisons face à des gouvernements obsédés par la répression et les coupes budgétaires, au détriment de la santé publique. Dépistage fragilisé, diffusion limitée de la Prep, innovations menacées, éducation à la sexualité sacrifiée : le VIH progresse toujours là où l’Etat recule ».

Act Up-Paris souligne que « les structures de terrain se voient sacrifiées. Paradoxalement, ce sont les acteurs communautaires, ceux capables d’aller à la rencontre des populations les plus vulnérables – personnes migrantes, jeunes précaires, personnes en situation de rupture avec le système de santé – qui manquent cruellement de moyens ».
« Bien que le dépistage «grand public» se développe (avec 20% des tests remboursés réalisés sans prescription), le dépistage communautaire recule – environ 50.000 tests en 2024 – ce qui pose une question majeure de justice sociale et d’efficience. Dans un contexte où plus de la moitié des nouvelles découvertes de séropositivité concernent des personnes nées à l’étranger (56%), et où l’épidémie reste concentrée en Ile-de-France et dans les départements et régions d’outre-mer (Drom), affaiblir les intervenants de proximité revient à laisser le virus circuler là où il est le moins visible, mais le plus actif », poursuit l’association.
Act Up-Paris indique que « le choix est donc simple : financer la vie ou financer la mort. Act Up-Paris appelle l’Etat à cesser de traiter la lutte contre le VIH-Sida et les infections sexuellement transmissibles comme une variable d’ajustement budgétaire. La prochaine loi de finances doit en faire une priorité nationale, avec un budget clair et ambitieux pour l’Evars [l’Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle], un financement massif de la prévention et un plan national de dépistage renforcé ».

 “Conséquences dangereuses” sur la santé sexuelle des jeunes : Sidaction alerte sur la “montée spectaculaire” des discours masculinistes »

 Date de publication : 1er décembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=a47fc36db94a1ad430bc4ddc91776e8b&midn=22929&from=newsletter

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Une «montée spectaculaire» des discours masculinistes sur les réseaux sociaux

Le Parisien fait savoir que « l’association Sidaction s’alarme […] d’une «montée spectaculaire» des discours masculinistes sur les réseaux sociaux et de leur impact sur la santé sexuelle des jeunes. Pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, Sidaction met l’accent sur les «discours délétères de domination masculine et de violences sexistes et sexuelles», aux «conséquences dangereuses sur la prévention et la santé sexuelle» ».
Le quotidien explique : « Jugeant que les plates-formes amplifient ces discours car «leurs algorithmes privilégient les formats sensationnalistes», Sidaction explique avoir diffusé «discrètement» sur TikTok «une série de vidéos virales imitant les codes des influenceurs ‘alpha’, pour réinjecter prévention, respect et information fiable dans les ‘feeds’ (fils d’actualité, NDLR) des jeunes hommes» ».
Le journal précise que cette campagne « s’accompagne d’un sondage Opinionway, selon lequel plus d’un jeune homme de 16 à 34 ans sur trois (37%) consulte des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux ».
« Parmi ceux de 25-34 ans connaissant des influenceurs masculinistes, un sur deux (51%) estime que leurs contenus «disent enfin la vérité». […] Plus de la moitié (53%) des sondés considère que les hommes sont trop souvent accusés de violences sexuelles exagérées ou mensongères ou juge important d’être «viril» (51%) », continue Le Parisien.
Le journal cite Florence Thune, directrice générale de Sidaction, selon qui « ces croyances «augmentent les prises de risques» et «déstabilisent profondément la culture du consentement, centrale dans la lutte contre le VIH» ».

Le quotidien observe en effet que « près d’un homme de 25-34 ans sur cinq (18%) et un sur trois (34%) parmi ceux adhérant aux théories masculinistes affirme «comprendre» le retrait non consenti d’un préservatif pendant un rapport sexuel ».

*La France est-elle en train de se désengager du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ?

Pour la première fois depuis 2002, la France a suspendu sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à l’issue des débats budgétaires. 

Par Delphine RoucautePublié aujourd’hui à 10h39, modifié à 17h23 https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/12/01/sida-la-france-est-elle-en-train-de-se-desengager-du-fonds-mondial_6655544_3244.html

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Emmanuel Macron s’adresse aux médias à l’issue de la première journée du sommet des dirigeants du G20, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 22 novembre 2025.
Emmanuel Macron s’adresse aux médias à l’issue de la première journée du sommet des dirigeants du G20, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 22 novembre 2025.  THIBAULT CAMUS/AP

Quelle est la place de la France dans la santé mondiale ? Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, appelé plus simplement Fonds mondial, organisait, vendredi 21 novembre, le huitième sommet de reconstitution de ses ressources en marge du G20, à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Tous les trois ans, cette fondation fait appel aux dons des Etats pour financer la lutte contre ces trois fléaux, qui tuent encore près de 2,5 millions de personnes chaque année dans le monde. Historiquement deuxième contributrice du Fonds, la France s’est, pour la première fois, gardée de s’engager sur un quelconque montant. De quoi inquiéter les associations de lutte contre le VIH et le sida.

Alors que le président français, Emmanuel Macron, a toujours apporté un soutien très net au Fonds mondial depuis son élection, organisant en 2019 à Lyon le sixième sommet de reconstitution, il ne s’est pas présenté à la cérémonie du 21 novembre, préférant envoyer Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères. Ce dernier a assuré le Fonds mondial et ses partenaires du fort soutien de la France, mais a précisé qu’elle n’apporterait sa contribution que quand le processus budgétaire en cours le permettrait. Pas de montant annoncé donc, et encore moins de date.

« Nous manquons de visibilité »

Depuis, l’Elysée comme le Quai d’Orsay en restent aux mêmes éléments de langage. « Les discussions budgétaires n’étant pas achevées, il ne nous est malheureusement pas possible d’indiquer le montant de la contribution française à ce stade », fait savoir l’Elysée. « Nous manquons de visibilité, précise-t-on au ministère des affaires étrangères. Mais il n’est pas question de mettre fin à notre participation. » Cette contribution au Fonds mondial n’a fait qu’augmenter en vingt ans, passant de 500 millions d’euros en 2005 sous la présidence de Jacques Chirac à 1,596 milliard d’euros en 2022. Elle risque cependant de ne pas atteindre un tel niveau cette année.

« C’est une grande première, commente Léo Deniau, coordinateur du plaidoyer international de l’association Aides. La France a toujours annoncé sa contribution financière au Fonds mondial au moins trois mois avant l’adoption de la loi de finances. En l’état, on ne voit pas comment attendre donnera une contribution plus ambitieuse. » La disponibilité budgétaire française en matière de santé mondiale dépendra beaucoup de l’allocation des taxes de solidarité, soit la ponction sur les billets d’avion et celle sur les transactions financières, que le gouvernement a réaffectées au budget global lors du dernier projet de loi de finances, alors qu’elles renflouaient jusque-là le fonds de solidarité pour le développement. Un des nombreux points du budget encore en débat.

Lire la tribune (2025) |  Article réservé à nos abonnés  Françoise Barré-Sinoussi, virologue : « La fin du sida est à portée de main, et c’est à la France de donner le coup décisif »Lire plus tard

A l’instar de la France, de grands contributeurs, comme la Commission européenne, la Suède ou le Japon, n’ont pas encore fait de promesses de dons. Jusqu’à 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) restent dans la zone grise, en attente. A ce stade, le Fonds mondial n’a obtenu que 11,34 milliards de dollars de promesses des Etats et financeurs privés comme la Fondation Gates, loin de son objectif de 18 milliards. Ce montant est calculé en fonction des besoins nécessaires pour remplir les objectifs fixés pour mettre fin aux trois maladies, sachant que le Fonds mondial ne représente que 13 % de ces sommes. Mais le niveau actuel est également inférieur à celui d’il y a trois ans. Le Fonds mondial avait alors réuni 15,7 milliards de dollars de promesses – qui n’ont pas toutes été tenues.

Le temps presse

« On savait que l’objectif était très ambitieux, on espère que cela va encore augmenter, mais nous allons devoir nous adapter », reconnaît Françoise Vanni, directrice des relations extérieures du Fonds mondial. Dans tous les cas, le temps presse. « Cette situation est inconfortable pour les pays récipiendaires, qui ont besoin de se préparer en amont pour 2026 et ont déjà dû faire face au choc des coupes dans l’aide internationale cette année », déplore Françoise Vanni.

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Les coupes dans Pepfar, le programme phare des Etats-Unis contre le VIH, ont notamment déstabilisé de nombreuses associations à travers le monde. Consolation surprise, les Américains ont cependant décidé, le 21 novembre, d’accorder 4,2 milliards de dollars au Fonds mondial, contre 6 milliards trois ans plus tôt.

Le conseil d’administration du Fonds mondial doit décider, début février, de l’enveloppe accordée à chaque pays. Dans ce contexte, il est important que les annonces arrivent au plus tard en janvier. « Nous espérons une annonce forte de la France, dans pas trop longtemps, avance Mme Vanni. Même si nos interlocuteurs nous ont dit qu’il serait difficile de maintenir le même niveau. » Jusqu’à présent, le Fonds mondial assurait respectivement 26 %, 73 % et 59 % du financement international des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Une part qui risque d’augmenter avec la baisse globale de l’aide au développement dans les pays riches.

Pour approfondir  (1 article)

Delphine Roucaute

ARTICLE DU JOUR
1er décembre 2025 : Journée mondiale de lutte contre le sida

1er décembre 2025 : Journée mondiale de lutte contre le sida

Sophie Florence

Par le Dr Sophie Florence
(Paris)

[Déclaration de liens d’intérêts]

 Date de publication : 1er décembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=6ebe7713c857e4e0468049956cf1a49d&site_origine=newsletter_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22929&from=newsletter

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La Journée mondiale de lutte contre le sida a lieu le 1er décembre 2025. Elle est marquée par l’inquiétude concernant l’impact que les réductions de financement internationaux vont avoir sur l’épidémie, ainsi que par la mise en valeur de la mobilisation des pays et des communautés pour protéger les acquis et faire progresser la lutte face au VIH. Les outils efficaces pour mettre fin à l’épidémie existent et sont renforcés par l’arrivée des nouveaux traitements d’action prolongée, en préventif et en curatif.

En France, environ 5100 personnes ont été diagnostiquées d’une infection par le VIH en 2024. Malgré les progrès indéniables, la diminution de la baisse, voire l’augmentation dans certaines populations, des nouveaux diagnostics font s’éloigner la possibilité de mettre fin à l’épidémie dans un futur proche. 
Les progrès dans la lutte contre l’infection à VIH en France sont nombreux, comme en témoigne la cascade de soins de 2023 : 94% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient diagnostiquées, parmi elles 96% étaient sous traitement antirétroviral, avec une charge virale indétectable (au seuil de 200/mm3) pour 97% d’entre elles. 
Toutefois, l’incidence des contaminations par le VIH ne diminue plus et s’est stabilisée à 3400 cas depuis 2023. Le nombre de personnes vivant avec le VIH non encore diagnostiquées est estimé à environ 9700 en 2024, malgré une diminution par rapport à 2023. 
Ces indicateurs soulignent la nécessité de poursuivre les efforts pour mieux répondre aux besoins des populations et des territoires les plus exposés, en déclinant les mesures de prévention combinée selon une approche d’universalisme proportionné, afin d’atteindre l’objectif d’élimination de l’infection par le VIH fixé par la stratégie nationale de santé sexuelle.
Dans le monde, ce sont encore 1,5 million de nouveaux cas et 630.000 décès enregistrés en 2023. Si l’Europe de l’Est et les territoires de l’ex-URSS connaissent une augmentation inquiétante, l’Afrique reste de loin la région la plus touchée.

Pour plus d’informations

https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/763663/4835346?version=3

Points clés

Infection à VIH et sida

  • Le nombre de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale continue à augmenter. En 2024, il est estimé à 8,5 millions. Les sérologies réalisées sans ordonnance et sans avance de frais représentent 20% de l’ensemble des sérologies réalisées en 2024. Depuis son élargissement aux IST en septembre 2024, le nombre mensuel de jeunes de moins de 25 ans testés pour le VIH via ce dispositif a doublé.
  • Environ 5 100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2024. Ce nombre semble se stabiliser après l’augmentation observée entre 2020 et 2023.
  • Plus de la moitié (56%) des personnes découvrant leur séropositivité en 2024 étaient nées à l’étranger. Parmi elles, 43% ont été contaminées après leur arrivée en France. Comme pour l’ensemble des découvertes de séropositivité, l’évolution des découvertes chez les personnes nées à l’étranger est marquée par une diminution en 2020 suivie d’une reprise de l’augmentation jusqu’en 2023.
  • Les modes de contamination les plus fréquents chez les personnes diagnostiquées en 2024 étaient les rapports hétérosexuels (53%) suivis des rapports sexuels entre hommes (42%). Les personnes trans contaminées par des rapports sexuels représentaient 2% des découvertes et les usagers de drogues injectables (UDI) 1%. Les contaminations mère-enfant (1%) concernaient en majorité des enfants nés en Afrique subsaharienne.
  • Chez les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), la stabilisation du nombre de découvertes depuis 2022 marque une rupture avec les tendances observées précédemment, avec une diminution régulière chez les HSH nés en France et une augmentation chez ceux nés à l’étranger.
  • L’épidémie reste marquée par une situation particulièrement préoccupante en Guyane, et dans une moindre mesure à Mayotte, aux Antilles et en Île-de-France.
  • En 2024, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, dont 27% au stade avancé. Cette proportion, bien qu’en diminution depuis 2020, caractérise particulièrement les opportunités manquées de dépistage et de mise sous traitement.

Les progrès dans la lutte contre l’infection à VIH en France sont nombreux, comme en témoigne la cascade de soins de 2023 : 94% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient diagnostiquées, parmi elles 96% étaient sous traitement antirétroviral, avec une charge virale indétectable (au seuil de 200/mm3) pour 97% d’entre elles. Toutefois, l’incidence des contaminations par le VIH ne diminue plus et s’est stabilisée à 3 400 cas depuis 2023. Le nombre de personnes vivant avec le VIH non encore diagnostiquées est estimé à environ 9 700 en 2024, malgré une diminution par rapport à 2023. Ces indicateurs soulignent la nécessité de poursuivre les efforts pour mieux répondre aux besoins des populations et des territoires les plus exposés, en déclinant les mesures de prévention combinée selon une approche d’universalisme proportionné, afin d’atteindre l’objectif d’élimination de l’infection par le VIH fixé par la stratégie nationale de santé sexuelle.

IST bactériennes

  • En 2024, 3,4 millions de personnes ont été dépistées de l’infection à Chlamydia trachomatis, 3,7 millions de personnes pour la gonococcie et 3,7 millions de personnes pour la syphilis, selon les données de l’assurance maladie. De plus, 306 000 dépistages de l’infection à Chlamydia trachomatis, 305 000 dépistages de gonococcie et 285 000 dépistages de la syphilis ont été réalisés gratuitement dans les CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles, incluant le VIH). Les taux de dépistage des trois IST bactériennes ont continué à augmenter entre 2022 et 2024 (+30% pour les infections à Chlamydia trachomatis, +26% pour les gonococcies et +20% pour la syphilis), avec une augmentation plus marquée chez les hommes (respectivement +34%, +37% et +29%).
  • En 2024, environ 61 100 personnes ont eu un diagnostic d’infection à Chlamydia trachomatis, 25 800 de gonococcie, et 6 500 de syphilis, selon l’assurance maladie. Dans les CeGIDD, 22 200 infections à Chlamydia trachomatis, 13 500 gonococcies et 2 500 syphilis ont également été diagnostiquées. Les taux d’incidence des diagnostics d’IST poursuivent leur augmentation depuis 2022, avec :
    • pour les gonococcies, une augmentation plus forte (+35%), notamment chez les hommes (+ 40%) ;
    • pour Chlamydia trachomatis, un taux d’incidence qui a le plus fortement augmenté entre 2023 et 2024 chez les jeunes de 15 à 25 ans (+13% chez les femmes et +21% chez les hommes) ;
    • pour la syphilis (+ 12%), une augmentation plus forte chez les femmes que chez les hommes (+24% vs +10%).
  • Les HSH restent majoritaires parmi les cas de syphilis, mais l’augmentation du nombre de cas chez les femmes doit alerter sur le risque de transmission mère-enfant ;
  • Ces diagnostics d’IST étaient plus fréquents dans les DROM, avec des taux particulièrement élevés en Guyane, et plus fréquents en Île-de-France, comparativement au reste de l’hexagone.

Les nombreux progrès du dépistage ces dernières années, incluant le remboursement des PCR pour la recherche des IST majeures, des dispositifs tels que l’accès au dépistage sans ordonnance, et les tests hors-les-murs, ont contribué à l’augmentation des diagnostics. Néanmoins, les estimations encore très élevées de la prévalence de ces IST issues de l’étude PrevIST, confirment l’impératif d’un dépistage régulier et la protection des rapports par le préservatif, mesures incontournables pour contrôler la transmission de ces IST.


Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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