Thomas Porcher à Laurent Wauquiez: Ça suffit avec l’accusation d’ « assistanat » 

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Les rappels indispensables de T. Porcher :

1️⃣ Le travail continue de rapporter plus que si on ne travaille pas

« Dans toutes les configurations, quand on travaille (y compris à mi-temps au SMIC), on a revenu disponible qui est plus élevé qui si on ne travaillait pas ».

2️⃣ Les prestations sociales ne permettent pas de sortir de la pauvreté

Il y a une semaine, le Secours Catholique a sorti son rapport annuel qui montre que le taux de pauvreté atteint des sommets : 15,4 %, du jamais-vu ! Près de 10 millions de personnes sont pauvres en France.

Ces responsables politiques ont créé la pauvreté par leurs réformes et discours qui stigmatisent les plus vulnérables.

Il y a 30 ans, la pauvreté était considérée comme insupportable et comme un problème contre lequel on devait lutter mais depuis les années 2010, les personnes précaires sont stigmatisées, souvent considérées comme assistées.

Les premières victimes du « mille-feuille administratif » sont les plus pauvres. L’intensification de la pauvreté est le résultat de choix politique : réforme de l’assurance-chômage ; décrochage des minimas sociaux ; dématerialisation…

🔍 « Des assistés les pauvres » ? Loin de là : 39% des personnes qui pourraient avoir le droit au RSA ne le demandent pas.

3️⃣ Les multinationales sont assistées dans ces cas-là

Il y a 270 milliards d’euros d’aides aux entreprises par an. Évidemment, beaucoup de ces aides, notamment pour les TPE/PME/ETI sont justifiées. Mais que ST Microélectronics, Total, CMA CGM, LVMH, Sanofi… reçoivent des milliards d’euros alors qu’elles réalisent des superprofits historiques, c’est incompréhensible. L. Wauquiez n’en parle pas malheureusement…

4️⃣ Les rentiers et les héritiers, seraient-ils donc des assistés ?

Ce sera mon dernier point.

Si la valeur travail et le « mérite » tenaient tant que cela à M. Wauquiez, pourquoi ne s’indigne-t-il pas de l’héritocratie ? Aujourd’hui, en France, la rente du capital rapporte plus que le travail. Autrement dit, il vaut mieux hériter que travailler. Il vaut mieux être rentier que travailler. Il vaut mieux spéculer que travailler.

Mais… il semblerait qu’il soit plus facile de s’attaquer aux plus vulnérables.
Il semblerait que M. Wauquiez ait oublié la devise de notre République.

Voir le débat:

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Sur france info:

L’Evénement. Aides sociales : le débat entre Laurent Wauquiez (Droite républicaine) et Thomas Porcher, membre des Economistes atterrés

Publié le 21/11/2025 09:42 https://www.franceinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-evenement/video-l-evenement-aides-sociales-le-debat-entre-laurent-wauquiez-droite-republicaine-et-thomas-porcher-membre-des-economistes-atterres_7629359.html

Temps de lecture : 5min – vidéo : 16min

16min

Article rédigé par France 2

France Télévisions

Comment financer les retraites, le système de santé et les aides sociales, à l’heure des discussions sur le budget ? Notre modèle social est-il trop généreux ? Dans « L’Evénement » du jeudi 20 novembre 2025, le débat entre Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, et Thomas Porcher, membre des Economistes atterrés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du débat ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Caroline Roux :  Thomas Porcher, vous êtes économiste, professeur à la Paris School of Business et membre des Economistes atterrés. Bonsoir, merci d’être avec nous ce soir. J’imagine que vous avez écouté attentivement. Vous voulez revenir peut-être sur ce mot qu’on a évoqué ensemble ce soir, « assistanat » ? 

Thomas Porcher : Je ne suis pas du tout d’accord avec le constat qui a été fait sur le fait que les prestations sociales permettraient de gagner plus d’argent que si l’on travaille.

Laurent Wauquiez : Pardon, ce que je dis, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’écart dans notre pays entre ce qu’on peut gagner avec les aides sociales et ce qu’on gagne par le travail. Je suis très précis. 

Thomas Porcher : Dans toutes les configurations, quand on travaille, y compris quand on travaille à mi-temps au SMIC, on a un revenu disponible, au final, qui est beaucoup plus élevé que si l’on ne travaillait pas. Parce que vous savez que sur les salaires et les bas salaires, il y a des prestations qui se rajoutent également. Donc vous pouvez faire toutes les configurations : personne seule, parent isolé avec un enfant, deux enfants, couple, tout le temps, y compris avec un mi-temps au SMIC, y compris avec un quart de temps au SMIC, on gagne plus en revenu disponible quand on travaille, que quand on ne travaille pas.

Laurent Wauquiez : Je vais vous répondre sur ce sujet. Il y a deux éléments. D’abord, un, ce n’est pas exact. D’ailleurs, vos confrères Denis Anne et Yannick L’Horty ont très bien montré que dans un certain nombre de communes, comme par exemple Paris, le niveau des aides communales est tellement élevé qu’il y a des configurations où l’on peut perdre.

Thomas Porcher : Ils ont dit que c’était assez exceptionnel, effectivement, le cas de Paris. Mais quand vous allez sur le site de l’ADRES, vous pouvez le vérifier, c’est très clair. 

Laurent Wauquiez : La deuxième chose, c’est que quand vous allez travailler, vous allez à 30 kilomètres de chez vous, vous travaillez parfois en 3/8 dans des métiers qui peuvent être éprouvants. Et dans notre pays, on dit : « Mais soyez contents, vous allez gagner 150, 200 euros de plus que si vous restez chez vous. » Je ne suis pas d’accord avec ça. 

Thomas Porcher : Non, vous avez des prestations en plus qui font que le revenu disponible est supérieur. 

Laurent Wauquiez : L’écart, vous le savez bien, peut être parfois un écart très faible, parce que ce qu’on ne prend pas en compte, c’est que quand vous travaillez, vous avez des coûts. Il faut par exemple organiser la garde de vos enfants. Il faut que vous puissiez organiser votre famille. Vous pouvez avoir, par exemple, chez moi, en Haute-Loire, les gens travaillent à peu près à 30 km de chez eux en moyenne. Il faut avoir la voiture, assurer le plein d’essence, les frais d’entretien, l’assurance. Donc tout ça, ce sont des frais. 

Thomas Porcher : Oui, mais ils gagnent plus. Vous le reconnaissez. Ils ont un revenu disponible supérieur, sauf les cas que vous avez cités. Ils sont très rares. D’ailleurs, M. L’Horty avait dit dans son étude qu’ils sont très rares. 

Laurent Wauquiez : Ce que je dis, c’est que je veux qu’il y ait plus d’écart pour que ce soit plus motivant et plus valorisant de travailler. 

Thomas Porcher : Il faut vraiment avoir en tête que les prestations sociales ne sortent pas de la pauvreté. Elles permettent justement d’amenuiser la pauvreté, de faire en sorte qu’elle soit un peu plus faible. Mais on ne sort pas de la pauvreté. On sort de la pauvreté quand on commence à avoir un salaire fixe au SMIC. Les prestations d’aide, c’est à partir de ce moment-là qu’on sort de la pauvreté. Sinon, on reste en dessous de la pauvreté. Certes, nos prestations permettent d’avoir une intensité de la pauvreté beaucoup plus faible que dans nos pays voisins, mais elles ne permettent pas de sortir de la pauvreté. Donc il ne faut pas alimenter cette image de cette personne qui resterait à la maison et qui toucherait des prestations, qui ne travaillerait pas et qui aurait une belle vie. C’est faux. 

Y compris sur votre allocation unifiée à 70% du SMIC : en réalité, c’est déjà le cas pour la majorité des personnes. Je veux dire, quand on regarde les personnes par unité de consommation, qu’on prend l’ensemble de la famille, même quelqu’un qui a deux enfants, en couple, au chômage, et qui va toucher à peu près les 2 000 euros de prestations que vous dites, quand on les remet par unité de consommation, ils sont en dessous du seuil de pauvreté, ils sont en dessous des 70% du SMIC. 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du débat ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.1 commentaire

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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