Dans la basse plaine de l’Aude, les sols portent l’héritage d’un ancien bras de mer. Avec la sécheresse et la baisse des apports d’eau douce, le sel remonte davantage dans les terres agricoles.

« La vigne n’arrive pas à s’installer » : quand la remontée de sel met en danger des milliers d’hectares de terres agricoles:

La salinité des sols impacte les cultures.

Écrit parYann Gonon

Publié le26/11/2025 à 06h50 https://france3-regions.franceinfo.fr/occitanie/aude/narbonne/la-vigne-n-arrive-pas-a-s-installer-quand-la-remontee-de-sel-met-en-danger-des-milliers-d-hectares-de-terres-agricoles-3254875.html#at_medium=5&at_campaign_group=1&at_campaign=occitanie&at_offre=4&at_variant=V2&at_send_date=20251126&at_recipient_id=726375-1497345337-da129e8d&at_adid=DM1191243&at_highlight=

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Occitanie

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Dans la basse plaine de l’Aude, la remontée de sel fragilise les vignes et les terres agricoles. Sécheresse, manque d’eau douce et sols hérités d’un ancien bras de mer accentuent le phénomène. Viticulteurs et scientifiques cherchent désormais des solutions pour préserver ces 5 000 hectares menacés.

Dans la basse plaine de l’Aude, les sols portent l’héritage d’un ancien bras de mer. Avec la sécheresse et la baisse des apports d’eau douce, le sel remonte davantage dans les terres agricoles, fragilisant la vigne sur plusieurs secteurs.

Christophe Server en fait l’amère expérience : ses cinq hectares imbibés de sel sont devenus inexploitables.

« Je me rends compte au fur et à mesure des années que la vigne n’arrive pas à s’installer suffisamment pour faire du raisin et pour qu’elle soit économiquement intéressante. Donc, mauvais choix de ma part », explique le viticulteur.

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5 000 hectares concernés

La méthode la plus utilisée pour atténuer l’effet du sel, c’est la submersion d’eau. Une technique efficace, mais de plus en plus limitée par la sécheresse. Les scientifiques se tournent alors vers les forages pour mesurer précisément la concentration saline des 5 000 hectares concernés.

« Si on n’a plus cet apport d’eau douce, s’il ne pleut pas, les racines ne sont plus préservées par cette lentille d’eau douce et le sel va remonter par capillarité. Et là, c’est ce qu’on observe sur plusieurs parcelles, notamment agricoles : il y a énormément de mortalité », analyse Perrine Fleury, hydrologue au BRGM.

Les terres agricoles figurent parmi les plus touchées, avec des pertes économiques importantes. Le milieu naturel, lui, réagit différemment selon sa proximité avec une source d’eau douce.

Seule la salicorne parvient à pousser dans cette terre trop salée.

« Là, typiquement, on voit de la salicorne, une plante dite halophyte, tolérante au stress salin. Et selon la mesure qu’on vient de faire, qui montre beaucoup de sel en profondeur, on observe une seule espèce majoritaire : la salicorne », décrit Armand Crabit, enseignant-chercheur hydrologue à l’Institut Agro Montpellier.

Reste à trouver comment préserver cette biodiversité et ces terres agricoles.

La solution de base, celle qui a toujours été pratiquée, c’est alimenter, submerger en eau, dessaler. Ça marche toujours.Eric Voque,

responsable ressource en eau et éco-développement au Parc régional de la Narbonnaise.

« Cette eau, il faut mieux la répartir sur le territoire en fonction des zones plus impactées que d’autres », rappelle Éric Voque, responsable ressource en eau et écodéveloppement au Parc régional de la Narbonnaise.

Dans la basse plaine de l’Aude, la remontée de sel fragilise les vignes et les terres agricoles. Sécheresse, manque d’eau douce et sols hérités d’un ancien bras de mer accentuent le phénomène. Viticulteurs et scientifiques cherchent désormais des solutions pour préserver ces 5 000 hectares menacés. • ©FTV

Avec le projet SALIN II, chercheurs et acteurs locaux cherchent désormais des solutions concrètes pour limiter la remontée de sel et protéger les terres agricoles. L’objectif : mieux comprendre le phénomène et adapter la gestion de l’eau pour préserver la plaine de l’Aude.

Écrit avec Olivia Frisetti.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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