
Delphine Glachant psychiatre des hôpitaux 21 h • Il y a 21 heures
Un amendement 159 a surgi sans aucune concertation avec les professionnels, sorti d’une expérience amère d’une sénatrice, visant à éliminer la psychanalyse et les pratiques qui s’y réfèrent… en écho à la HAS qui souhaite rendre opposables ses recommandations et mettre au garde à vous les professionnels du soin psychique !
il s’agit bien d’un amendement liberticide, niant l’inconscient comme partie essentielle de ce qui anime chacun, supprimant les thérapies qui permettent à bon nombre de personnes de continuer d’exister. Un amendement qui inscrit par son revers une conception neurobiologique et comportementale de la souffrance psychique, promue depuis des années, non sans rapport avec la violence qui envahit les lieux de soins psychiatriques.
Communiqué de l’USP : Non à l’amendement 159
Communiqués de presse 1 jour ago USP
L’USP dénonce fermement et solennellement l’amendement n°159 du PFLSS déposé par 11 sénateurs qui a été adopté en commission et qui doit être débattu en séance publique dans le mois de novembre.
Cet amendement a pour but d’interdire les soins, accompagnements psychothérapeutiques ou actes ayant pour base théorique la psychanalyse. Ceci s’appliquerait à tous les domaines d’intervention : service public (CHS et leurs dispositifs de soins enfants, ado, adultes et personnes âgées), médico-social, associatif, libéral…
L’USP constate que cet amendement a été proposé sans concertation avec les acteurs du domaine de la psychiatrie et de la santé mentale. Sa rédaction repose avant tout sur une volonté de faire des économies budgétaires en réduisant les soins à des protocoles, des standardisations et des remplissages d’échelles. Ceci serait conforme à l’idéologie néolibérale du soin comme le conçoit le lobby neuroscientiste FondaMental et au détriment de la rencontre du sujet dans le cadre de soins humains et « sur mesure » que suppose le soin en psychiatrie.
L’USP soutient la nécessité de la pluralité des approches cliniques théoriques et thérapeutique en psychiatrie.
L’USP condamne fermement cette proposition d’amendement car y voit le ferment d’une psychiatrie d’État qui dicterait aux soignants leur pratique.
L’USP appelle les sénatrices et les sénateurs à voter contre cet amendement, véritable attaque contre une psychiatrie émancipatrice du sujet car libre de son obédience.
Charles-Olivier PONS, président
Delphine GLACHANT, vice-présidente
Pascale BEAU, vice-présidente
Pierre PARESYS, vice-président
Communiqué intersyndical, inter professionnel:

