Entre les contaminants dans l’environnement – pesticides, PFAS, mercure… – et les substances utilisées par l’industrie, les interrogations grandissent quand vient l’heure de faire les courses.

« Pesticides, PFAS, additifs… Peut-on encore bien manger ? »

 Date de publication : 18 novembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=4b41876e1160bedcd5fe14d84f47f819&id_newsletter=22855&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22855&from=newsletter

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Jila Varoquier et Gwenael Bourdon notent en effet dans Le Parisien qu’« entre les contaminants dans l’environnement – pesticides, PFAS, mercure… – et les substances utilisées par l’industrie, les interrogations grandissent quand vient l’heure de faire les courses. […] Peut-on encore trouver des aliments exempts de toute substance potentiellement nocive pour la santé ? », s’interrogent les journalistes.
Ils expliquent que « les substances montrées du doigt par les associations de consommateurs ou les ONG environnementales ne sont pas toutes de même nature ».


Camille Dorioz, chargé de campagne au sein de l’ONG Foodwatch, indique ainsi qu’« il y a d’une part des contaminants, dont la présence dans l’aliment n’est pas intentionnelle, comme les pesticides, les métaux lourds, les PFAS… Ils ne sont pas indiqués sur l’étiquette du produit que vous achetez.

D’autre part, il y a des additifs, autorisés, et qui apparaissent dans la composition des produits, même si leur effet sur la santé est en question ».

Jila Varoquier et Gwenael Bourdon ajoutent qu’« il y a enfin ce qu’on appelle les auxiliaires technologiques, dont l’hexane fait partie. Les industriels ont le droit de les utiliser dans leurs procédés de fabrication, mais ils ne doivent en principe pas contaminer les aliments. Sauf qu’une récente enquête de Greenpeace sur ce solvant, utilisé pour extraire l’huile de graines de colza, soja et tournesol transformées ensuite en farine pour les tourteaux d’élevage, a montré que des traces subsistaient dans du lait, du beurre et de la viande de poulet ».


Les journalistes relèvent que « dans son dernier rapport d’évaluation des pesticides, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) indique que 96% des échantillons alimentaires testés ne dépassent pas les niveaux autorisés.

Mais l’exposition d’un individu se juge au global ».
Yves Lévi, professeur honoraire à la faculté de pharmacie de Paris-Saclay, souligne que « la toxicité dépend du dosage. […] Un cancer qui survient à 45 ans résulte de l’exposition à l’ensemble de ces substances à travers ce que l’on respire, mange, boit et touche ».

Jila Varoquier et Gwenael Bourdon évoquent aussi « «l’effet cocktail» – la combinaison et recombinaison possible de toute cette chimie – pour lequel les scientifiques ne connaissent pas encore les effets sur la santé ».


Les journalistes relèvent par ailleurs qu’« en matière d’alimentation, les alertes émises par les ONG et associations de consommateurs précèdent bien souvent la prise de conscience et le durcissement de la réglementation. Comme l’a illustré celle sur le bisphénol A, banni il y a dix ans des contenants alimentaires, tels que les biberons, bouteilles, boîtes de conserve, après avoir largement été utilisé par l’industrie ».


Jila Varoquier et Gwenael Bourdon notent que « récemment, les villes de Paris, Lyon, et d’autres communes ont annoncé bannir temporairement le thon des cantines scolaires pour limiter l’exposition des enfants au mercure, substance neurotoxique. […]

L’ONG Bloom et Foodwatch avaient en effet dénoncé des teneurs excessives en mercure dans le thon en conserve. Mais leurs relevés ont depuis été contestés par la profession des conserveurs de poisson, qui assure respecter les seuils en vigueur ».

Les journalistes observent que « le consommateur, lui, ne sait plus quoi penser, ni comment choisir ».
Mathilde Touvier, cofondatrice du Nutri-Score, remarque ainsi que « c’est devenu très compliqué. […] Quelques réflexes permettent de bien choisir. Il ne faut pas culpabiliser le consommateur. Toute une partie de la question réside dans un rapport de force entre l’État et l’industrie agroalimentaire. Il y a encore des choses à faire au niveau politique ». 

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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