La baisse du nombre de lits d’hospitalisation se poursuit lentement
Quentin Haroche | 14 Novembre 2025 https://www.jim.fr/viewarticle/baisse-du-nombre-lits-dhospitalisation-se-poursuit-lentement-2025a1000vr5
La France comptait au 31 décembre dernier environ 367 000 lits d’hospitalisation, soit 11 % de moins qu’il y a onze ans.
Depuis les années 2000, l’hôpital français a résolument adopté le mouvement du « virage ambulatoire », consistant à diminuer le plus possible le recours à l’hospitalisation complète. En chirurgie, l’objectif fixé est ainsi d’atteindre un taux de 80 % d’opérations en ambulatoire (contre 64 % actuellement), un objectif qui en énerve certains. Sur le terrain, cette politique se matérialise par une baisse continue du nombre de lits d’hospitalisations, comme le montrent les résultats du rapport annuel de la Drees (le service des statistiques du ministère de la Santé) sur les capacités d’hospitalisation, publié ce jeudi.
Selon la Drees, la France comptait, au 31 décembre dernier, 2 965 établissements de santé, soit 5 % de moins qu’en 2013 (une baisse essentiellement due à des restructurations et des regroupements d’établissements). Dans le détail, on compte 1 330 hôpitaux publics (- 6,3 % depuis 2013), 655 établissements privés à but non lucratif (- 4 %) et 980 cliniques privées (- 3,8 %).
Les places d’hospitalisation partielle en forte hausse
S’agissant des capacités d’hospitalisations, les établissements hospitaliers français comptaient, en 2024, 367 300 lits d’hospitalisation complète (61 % dans le public, 15 % dans le privé à but non lucratif et 24 % en clinique). Ce sont au total 2 000 lits qui ont été fermés en un an, soit une baisse de 0,5 %. La baisse est donc plus lente que les années précédentes (- 1,8 % en 2022, – 1,2 % en 2023) mais correspond à une tendance de fond : 45 500 lits ont été fermés depuis 2023, soit un recul des capacités d’hospitalisation complète de 11 %.
Qui dit virage ambulatoire dit que la baisse du nombre de lits s’accompagne d’une hausse des places en hospitalisation partielle ou à domicile. Les établissements publics cumulent 91 200 places d’hospitalisation partielle (51 % dans le public, 18 % dans le privé à but non lucratif et 31 % en clinique). Cela correspond à une hausse de 3,1 % sur un an (soit légèrement moins que les années précédentes) et surtout de 34,6 % depuis 2013, soit 23 400 places supplémentaires en onze ans. Bien qu’elle reste une méthode de prise en charge encore marginale, l’hospitalisation à domicile continue également de connaitre un essor important. Désormais, 25 400 patients peuvent être simultanément hospitalisés à domicile, en hausse de 5,5 % sur un an et trois fois plus qu’il y a 20 ans.
Du mieux en néonatalogie, pas en psychiatrie
La Drees s’est ensuite penchée sur le cas de deux spécialités hospitalières dont les difficultés sont régulièrement relayées dans nos colonnes : la psychiatrie et la néonatalogie. S’agissant de la psychiatrie, la Drees confirme, en cette année 2025 où la santé mentale a été érigée en grande cause nationale, que la spécialité reste le parent pauvre de la médecine française. Le nombre de lits d’hospitalisation en psychiatrie a ainsi diminué de 1 % en 2024 (soit plus que la moyenne), pour atteindre les 50 000 lits. Mais en parallèle, le nombre de places en hospitalisation partielle en psychiatrie ne varie pas (alors qu’elle avait légèrement augmenté les années précédentes). Le recours à l’hospitalisation à domicile est également rare dans cette discipline.
En néonatalogie en revanche, alors que les alertes se multiplient sur la détérioration de prise en charge des naissances à risque (ce qui se manifeste par une hausse de la mortalité infantile), il semble qu’il y ait du mieux. La France compte en effet 768 lits de réanimation néonatale et 776 lits de soins intensifs, en légère hausse de 1 % sur un an. Combiné à la forte baisse des naissances ces dernières années (en chute de 17 % depuis 2015), cela conduit mathématiquement à une augmentation de la densité de lits de réanimation néonatale : on en compte désormais 1,2 pour 1 000 naissances, contre 0,9 en 2015.
Désormais, seulement quatre régions (Corse, PACA, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes) n’ont pas encore atteint l’objectif, fixé par les autorités en 2024, d’un lit de réanimation néonatale pour 1 000 naissances. Le Fonds pour la modernisation et l’investissement en santé (FMIS) a d’ores et déjà annoncé avoir débloqué un budget pour ouvrir 29 lits de réanimation néonatale dans ces régions. En revanche, le nombre de lits d’obstétrique (- 17,2 % depuis 2015) et de néonatalogie (- 6,4 %) continue de baisser.
Près de 2 000 lits d’hospitalisation complète fermés en 2024 en France
Cette baisse des capacités d’hospitalisation, de l’ordre de − 0,5 %, est toutefois moins marquée que les deux années précédentes (− 1,2 % en 2023, − 1,8 % en 2022) ou même qu’avant la crise sanitaire.
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Les hôpitaux et cliniques ont perdu environ 2 000 lits en 2024, une baisse des capacités continue ces vingt dernières années mais qui « ralentit », pendant que le nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée) augmente, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publiée jeudi 13 novembre.
Fin 2024, la France comptait 2 965 établissements de santé dont 1 330 hôpitaux publics, 655 établissements privés à but non lucratif et 980 cliniques privées. Parmi eux, 90 établissements dispensent uniquement des soins en psychiatrie, selon cette étude des services statistiques des ministères sociaux.
Ces hôpitaux tous secteurs disposaient au total de 367 000 lits d’hospitalisation complète, 91 200 places d’hospitalisation partielle (sans nuitée) et 25 400 places d’hospitalisation à domicile (nombre de patients pris en charge simultanément). Les hôpitaux publics concentrent 61 % des lits et 51 % des places.
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« Virage ambulatoire »
En 2024, 2 000 lits ont été fermés (− 0,5 %), une baisse moins rapide que les deux années précédentes (− 1,2 % en 2023, − 1,8 % en 2022) ou même qu’avant la crise sanitaire (− 0,9 % par an en moyenne entre 2013 et 2019).
Parallèlement, 2 800 places d’hospitalisation partielle ont été ouvertes en 2024, une hausse de 3,1 %, « moins rapide que les années précédentes » (+ 4,0 % en 2023, + 3,2 % en 2022), mais « supérieure à la croissance moyenne annuelle entre fin 2013 et fin 2019 » (+ 2,5 %). En psychiatrie toutefois, le nombre de places stagne. Les capacités de prise en charge a domicile augmentent fortement : + 1 300 places soit + 5,5 % en 2024, après + 4,1 % en 2023.
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« Depuis une vingtaine d’années », on observe la même tendance, une « diminution continue des capacités d’hospitalisation complète », face à une hausse importante du nombre de places sans nuitée ou à domicile, dans un contexte de « virage ambulatoire », mais aussi de tensions sur les ressources humaines qui « ne permettent pas de maintenir » les lits, analyse la Drees.
Entre fin 2013 et fin 2024, les établissements ont ainsi perdu 45 500 lits (− 11 %), mais gagné 23 400 places (+ 34,6 %). Dans le détail, les 450 maternités françaises disposent aujourd’hui de 13 800 lits d’obstétrique (− 1,7 % par rapport à 2023), 2 800 lits de néonatologie (− 1,0 %), 1 200 lits de soins intensifs (+ 2,9 %) et près de 770 lits de réanimation (+ 1,1 %).
La densité de lits de réanimation néonatale atteint ainsi 1,2 lit pour 1 000 naissances, mais avec des disparités territoriales. Elle est supérieure à 1 pour 1 000 naissances dans quatorze régions, mais inférieure dans les quatre régions du quart sud-est de la France métropolitaine (incluant la Corse).
Le Monde avec AFP
En psychiatrie:
Geneviève Henault• Psychiatre à l’hôpital public
• Modifié • Il y a 1 jour • Modifié • Visible de tous sur LinkedIn et en dehors https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7394440623254118400/
Pendant ce temps là, dans la vraie vie, loin des tapis rouges foulés par les officiels promouvant le label « Grande cause nationale 2025 » pour la santé mentale… [35/…]
Retour au CHRU de Tours, en grève depuis maintenant un mois. On avait déjà alors entendu parler des projets de la direction : remplacer 57 postes infirmiers par 58 postes d’aides-soignant·es. Le projet se précise ici, avec les conséquences prévisibles. Le NHP (Nouvel hôpital psychiatrique) sera un « hôpital public compétitif et efficace » :
❌ Regroupement de 3 sites dans un bâtiment
❌ Disparition de 84 lits ‼️
❌ Saturation des urgences
❌ Retard de proposition de soins voire absence de soins
❌ Absence de compensation de la fermeture des lits par transfert de moyens sur l’extra-hospitalier
Et ce n’est pas dit dans le texte, mais 3 sites dans un bâtiment, cela implique des services en étages, une perte d’accès aux espaces extérieurs, une promiscuité augmentée, avec tout ce que cela amène de majoration de tension dans les services avec davantage d’agressivité, de violence et de recours à la coercition. Par expérience, ces fermetures de lits brutales et massives amènent à concentrer les patient·es en soins sous contrainte avec une ambiance asilaire redoutablement délétère pour les soins et le personnel soignant.
Un hôpital public « compétitif » ? La messe néolibérale est dite.
[C’est déjà le 35ème épisode de « Pendant ce temps-là…
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