La France comble son déficit commercial en empruntant à l’extérieur, ce qui la rend dépendante de l’épargne étrangère.

La France sous perfusion étrangère : la facture cachée de notre désindustrialisation

 La balance des paiements de la France 2025

La France vit-elle au-dessus de ses moyens industriels ? La désindustrialisation a fait bondir nos importations de biens au-delà de nos exportations, creusant un déficit abyssal en 2024. Pourtant, la balance des paiements révèle une réalité plus nuancée : des recettes touristiques record, un excédent des services (+57 Md€) et des revenus venus de l’étranger viennent partiellement combler le gouffre. Mais tout cela ne reste qu’un pansement sur une plaie ouverte : pour payer ses importations, le pays s’endette massivement auprès de l’étranger, fragilisant son indépendance économique. Le commerce extérieur de la France n’est donc pas qu’une affaire de marchandises : entre désindustrialisation et dépendance financière, notre enquête dissèque la balance des paiements française pour éclairer ce paradoxe des comptes extérieurs – et les risques qu’il révèle.

Graphe Économie

publié le 13/11/2025 https://elucid.media/analyse-graphique/balance-paiements-france/la-france-sous-perfusion-etrangere-la-facture-cachee-de-notre-desindustrialisation

Par Olivier Berruyer

balance-paiements-france-sous-perfusion-etrangere-facture-cachee-desindustrialisation

1- Un excédent historique du commerce international des services
2- Un déficit élevé du commerce extérieur
3- Un déficit historique de la balance courante4- Dette publique et déficit commercial
5- La position extérieure de la France s’améliore
Ce qu’il faut retenir


La balance commerciale française a récemment fait l’objet de notre attention, son déficit pour 2024 ayant dépassé la barre – à peine croyable – des 100 milliards d’euros (Md€). Pour bien comprendre les problèmes de paiements qu’un tel gouffre impose, il faut élargir le spectre d’analyse en s’intéressant à la balance des paiements de la France.

Historiquement, les États-nations ont commencé par affirmer leur existence en fixant leurs limites géographiques et donc économiques : pas de frontière = pas d’État. À l’époque où les paiements internationaux se faisaient en or, les économistes des XVIe et XVIIe siècles considéraient qu’une nation s’enrichissait en accumulant les métaux précieux à l’intérieur de ses frontières. Ils se préoccupaient donc bien plus des flux avec l’extérieur que de la production de richesses interne.

La notion de balance des paiements apparaît dès le début du XIXe siècle, plus d’un siècle avant la comptabilité nationale et le PIB. C’est donc le plus ancien document statistique macroéconomique, et il présente l’ensemble des opérations effectuées entre une économie nationale et le reste du monde pendant une période donnée. Il ne mesure pas des stocks, mais uniquement des flux transfrontaliers – flux de marchandises, de services, de revenus et de capitaux – qui affectent le patrimoine des résidents (entreprises et particuliers).

La balance des paiements

La balance des paiements, qui recense toutes les opérations avec l’étranger, se décompose classiquement en trois éléments :

  • la balance des transactions courantes (ou balance courante), qui correspond à la partie « réelle » (non financière) de la balance. Elle regroupe la balance commerciale (échanges de biens physiques), la balance des services, la balance des revenus primaires (revenus du travail, du capital, etc.) et la balance des revenus secondaires (transferts courants sans contrepartie : dons, impôts sur les non-résidents, etc.) ;
  • le compte de capital, où figurent les transferts en capital, c’est-à-dire des opérations comportant un transfert de propriété sans contrepartie (telles que des remises de dettes, subventions ou aides au développement). Ce compte de capital, ajouté à la balance courante, constitue ce qu’on appelle le compte non financier, dont le solde est parfois dénommé « solde de la balance des paiements » ;
  • le compte des opérations financières, qui retrace l’évolution des avoirs (les créances, donc ce que l’on possède) et des engagements (les dettes, donc ce que l’on doit). Il se subdivise en cinq postes : les investissements directs (prise de participation dans une entreprise ou achat immobilier), les investissements de portefeuille (opérations sur titres : actions ou obligations), les instruments financiers dérivés (utilisés principalement par les banques), les autres investissements (notamment les prêts) et les avoirs de réserve (or, DTS du FMI et autres devises).
Balance des paiements de la France en 2024

Par construction, le compte non financier est toujours égal au compte financier. En effet, si l’on importe pour 100 € de biens, on creuse le déficit courant de 100. Or, sur le plan financier, cela se traduit par l’envoi de 100 € à l’étranger : les comptes bancaires en France diminuent d’autant, ce qui creuse le compte financier du même montant.

Selon la balance des paiements de la France pour l’année 2024 (établie par la Banque de France), la partie non financière affiche un solde quasi nul de +8 Md€ (+3 Md€ au titre des transactions courantes et +5 Md€ de transferts de capitaux), tandis que le solde financier s’établit à -7 Md€.

Un excédent historique du commerce international de services

La balance commerciale française (c’est-à-dire les échanges de biens physiques) représente environ 50 % des recettes et des dépenses figurant dans la balance des paiements. En d’autres termes, le commerce de biens constitue la moitié de nos opérations économiques avec le reste du monde. En 2024, le solde de la balance commerciale s’est établi à -60 Md€ (et même à -100 Md€ si l’on exclut le négoce). Ce lourd déficit s’explique par la large désindustrialisation du pays et, plus spécifiquement en 2024, par une facture énergétique de 58 Md€ – un montant encore très élevé, mais heureusement bien inférieur à celui de 2022.

Facture énergétique de la France, 1970-2024

Nous avons analysé en détail le commerce extérieur de biens dans notre article consacré à la balance commerciale française.

Le commerce extérieur de biens de la France, 1988-2024

Cependant, les échanges commerciaux internationaux ne portent pas uniquement sur des biens physiques, mais aussi sur des services (dont l’analyse était autrefois qualifiée de « balance des invisibles », par opposition aux biens matériels, visibles). Or, dans ce domaine, la France se montre bien plus compétitive, puisqu’elle dégage un large excédent des échanges de services de +57 Md€, compensant quasiment le gouffre de notre déficit commercial en biens.

Le tourisme a constitué la principale source d’excédent des services en France, suivi par les services financiers, puis par le fret maritime dont l’armateur CMA-CGM a largement profité.

Répartition du solde de la balance des services de la France en 2024

Sur le long terme, le tourisme représente environ les deux tiers de l’excédent du commerce extérieur de services français.

Principales composantes de la balance des services de la France, 2000-2023

Certes, le tourisme français a dramatiquement souffert de la crise du Covid, mais en 2024, la France a maintenu sa place de première destination touristique au monde, talonnée de près par l’Espagne. Cette dynamique, très positive pour l’économie nationale (quoique moins pour les conséquences du tourisme de masse), n’a pratiquement pas cessé de s’amplifier depuis les années 1970.

Recettes et dépenses du tourisme de la France, 1950-2024

Tous services confondus, la France enregistre ces excellents résultats principalement dans ses échanges avec les États-Unis (près de 16 Md€ d’excédent), la Belgique, le Royaume-Uni, la Chine et la Suisse. En revanche, elle demeure fortement déficitaire vis-à-vis de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne.

Les principaux contributeurs à la balance des services de la France en 2024

Les effets de la mondialisation sautent aux yeux : les échanges internationaux de services représentent désormais plus de 10 % du PIB français, contre 5 % dans les années 1980 et 2 % dans les années 1960.

Commerce extérieur de services de la France, 1950-2024

La France affiche un excédent du commerce des services depuis un demi-siècle, à hauteur d’environ 1 % du PIB en moyenne. Cet excédent a même atteint le double de ce niveau en 2022, en raison de la crise énergétique (principalement grâce au transport maritime de fret), et s’est de nouveau hissé à un niveau similaire en 2024.

Malgré tout, un déficit élevé du commerce extérieur

Certes, le commerce des services contribue à compenser financièrement les déficits du commerce de biens, lesquels se creusent année après année depuis 20 ans. Cependant, le déficit commercial global a tout de même atteint le niveau préoccupant de 1 % du PIB, ce qui fragilise l’indépendance de la France.

Solde du commerce extérieur de la France, 1950-2024

La balance des paiements vise à recenser toutes les opérations avec l’étranger. Le commerce international de biens et services représente environ 75 % de nos échanges non financiers avec l’extérieur, tandis que les 25 % restants proviennent des échanges de revenus. Ces derniers se sont fortement accrus avec la mondialisation financière de la fin des années 1990.

Depuis lors, le solde des revenus primaires (revenus perçus au titre du travail, du capital, etc.) a fortement augmenté, pour atteindre l’équivalent de 2 % du PIB ponctionnés sur l’étranger. L’excédent très élevé enregistré en 2024, à hauteur de 55 Md€, provient principalement de 34 Md€ de rémunérations de salariés (travailleurs frontaliers, notamment parmi les 210 000 Français travaillant en Suisse) et de 15 Md€ de revenus d’investissements perçus de l’étranger (en net, dont 76 Md€ de dividendes directs nets).

Revenus primaires et secondaires de la France, 1950-2024

Le solde des revenus secondaires (transferts courants entre résidents et non-résidents sans contrepartie) s’est également fortement creusé, et représente désormais une perte équivalente à 2 % du PIB. Le déficit de 49 Md€ en 2024 est largement imputable à notre contribution nette au budget de l’Union européenne (22 Md€) ainsi qu’aux 16 Md€ de transferts de fonds effectués vers l’étranger par des travailleurs migrants.

Signalons également que le compte de capital est excédentaire de 5 Md€. Ce poste reste très marginal en France, fluctuant généralement autour de ±0,1 % du PIB.

En conséquence, un déficit historique de la balance courante

En combinant les chiffres du commerce extérieur et des revenus primaires et secondaires, on obtient la balance des transactions courantes. Celle-ci a été quasiment à l’équilibre en 2024, avec un léger excédent de +3 Md€.

Balance des paiements de la France en 2024

Un tel niveau d’équilibre est rare depuis 2008.

Balance des transactions courantes de la France, 1950-2024

Ce résultat s’explique principalement par le fort excédent du commerce de services.

Composantes de la balance des transactions courantes de la France, 1970-2024

La dette publique, source principale du financement du déficit commercial

Le besoin de financement du pays correspond à la somme de la balance courante et du compte de capital. En 2024, cette somme a été légèrement excédentaire : la France se trouvait donc quasiment en équilibre, avec un petit surplus de 8 Md€. C’est en examinant le compte financier que l’on comprend comment ces échanges ont été financés.

Le compte financier se décompose en cinq éléments. Le premier est celui des investissements directs, c’est-à-dire, pour simplifier, les opérations d’achat ou de vente de plus de 10 % du capital d’une entreprise. La valeur nette de -10 Md€ observée en 2024 indique que les Français ont racheté moins d’entreprises étrangères que les étrangers n’ont acquis d’entreprises françaises. C’est négatif en soi, mais cela constitue malgré tout une entrée de capitaux qui atténue d’autant le besoin de financement du pays. Ce résultat constitue un léger revirement, car cela faisait un demi-siècle que la France enregistrait généralement un excédent d’investissements directs (un record ayant été atteint lors de la bulle Internet de 2000).

Investissements directs de la France, 1950-2024

Sans surprise, on retrouve le Royaume-Uni, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, le Canada et l’Allemagne parmi les 15 principales destinations des investissements directs français à l’étranger.

Il est en revanche beaucoup plus surprenant d’y voir figurer des paradis fiscaux comme le Luxembourg, signe que nombre de ces investissements relèvent certainement de l’évasion fiscale. On observe également un important désinvestissement français aux États-Unis, en Pologne et à Singapour.

Répartition géographique des principaux flux d'investissements directs en 2024

Du côté des investissements étrangers en France, la Suisse, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et le Royaume-Uni occupent les premières places, tandis que les investisseurs belges ont rapatrié 5 Md€ investis en France.

Le deuxième poste du compte financier concerne les investissements de portefeuille, c’est-à-dire principalement les achats d’actions et d’obligations. Ce poste génère habituellement des flux très importants dans les deux sens. Pour 2024, il fait ressortir une sortie nette de plus de 50 Md€.

Les investissements étrangers en portefeuille ont principalement pris la forme d’un prêt supplémentaire à long terme de 131 Md€ à l’État français, via l’achat d’obligations du Trésor. Ce montant porte le total des prêts consentis par des étrangers au seul État français à plus de 1 000 Md€. En pratique, la dette publique a largement comblé le trou de notre balance commerciale.

Sur le long terme, on observe bel et bien une explosion de ces flux d’investissements de portefeuille à partir du milieu des années 1990, parallèlement à la mondialisation financière. Ils ont largement financé les besoins gigantesques apparus lors de la crise de 2008 et, plus récemment, de celle de 2022. La forte hausse de ces investissements en 2024 s’explique par d’importants achats d’actions américaines (+80 Md€ en un an), ainsi que par des acquisitions de titres belges et luxembourgeois.

Investissements de portefeuille de la France, 1975-2024

Les trois derniers postes du compte financier jouent un rôle plus limité. Les produits dérivés (instruments financiers à visée essentiellement spéculative) ont apporté 26 Md€ de capitaux, et les autres investissements (dépôts, crédits commerciaux, prêts, etc.) ont apporté 24 Md€. Les avoirs de réserve, enfin, sont restés stables.

Au final, le compte financier affiche un déficit de -8 Md€, correspondant aux entrées d’argent ayant servi à financer le déficit du compte non financier (également -8 Md€). Les deux comptes se compensent donc exactement – ce qui est normal en théorie, mais très rare en pratique – si bien que le poste « erreurs et omissions » est nul cette année.

En général, on observe un solde non nul pour les erreurs et omissions dans la plupart des grands pays et la plupart du temps, le compte financier étant généralement inférieur au compte non financier. Cela s’explique assez facilement : puisque les dépôts effectués en France par des étrangers sont connus, la différence provient en grande partie des transferts financiers non bancaires de résidents français vers l’étranger, essentiellement liés à l’économie souterraine et à la fraude fiscale, lesquels ne sont évidemment pas comptabilisés officiellement.

La position extérieure de la France s’améliore

La balance des paiements mesure donc les différents flux transfrontaliers sur une année donnée, en particulier les flux du compte financier. Ce dernier (le compte financier, purement flux) est complété par un état appelé « position extérieure », qui représente le stock total d’avoirs financiers détenus par les Français à l’étranger et par les étrangers en France. En 2023, cette position extérieure de la France présente un déficit de 670 Md€ : c’est le montant net qu’ont investi les étrangers en France au total.

Position extérieure de la France en 2024

La position extérieure de la France est évidemment lourdement plombée par la dette publique, dont 1 600 Md€ sont désormais détenus par des créanciers étrangers.

Position extérieure de la France en 2024

Sur longue période, on constate une croissance vertigineuse de ces engagements transnationaux, sous l’effet de la mondialisation financière. Les montants en jeu sont désormais de 9 800 Md€ pour les créances françaises et de 10 500 Md€ pour les engagements – soit près de quatre fois le PIB, ou environ 370 000 € par ménage français.

Position extérieure de la France, 1980-2024

La position extérieure nette de la France (différence entre créances et engagements) est ainsi négative d’environ -670 Md€ en 2024, contre -900 Md€ en 2023 (ce dernier chiffre ayant été fortement révisé, puisqu’il était annoncé à -792 Md€ l’an dernier…). Cette forte amélioration s’explique principalement par l’évolution des prix des actifs, conséquence de la hausse des marchés américains et du dollar en 2024 (impact estimé à +210 Md€).

Position extérieure de la France, 1980-2024

Rappelons également que la valeur des obligations, publiques comme privées, a diminué sous l’effet de la forte remontée des taux depuis 2022. En effet, la réglementation impose de comptabiliser les obligations (notamment publiques) à leur « valeur de marché », c’est-à-dire au prix qu’elles vaudraient en cas de revente immédiate. Or, cette valeur évolue à l’inverse de l’inflation, ce qui est logique : une obligation émise il y a trois ans avec un taux d’intérêt de 1 % sur 10 ans vaut aujourd’hui moins cher sur le marché qu’une obligation comparable émise aujourd’hui à 3 % sur 7 ans.

Enfin, si l’on retranche de la position extérieure tout ce qui n’est pas un instrument de dette (par exemple les dérivés financiers, le capital social ou les bénéfices réinvestis), on obtient la dette extérieure nette, laquelle s’établit à 1 230 Md€, soit 42 % du PIB.

Dette extérieure de la France en 2024

C’est un solde net, c’est-à-dire la différence entre les prêts accordés et les prêts souscrits. La dette extérieure brute – la somme totale des emprunts contractés par des résidents français auprès de non-résidents – est de l’ordre de 6 900 Md€.

La dette extérieure nette (1 200 Md€) est donc légèrement inférieure à la dette publique détenue par des prêteurs étrangers (plus de 1 600 Md€). C’est bien la dette publique qui constitue la cause principale de notre dette extérieure, contraignant la France à solliciter l’épargne étrangère.

Dette extérieure nette et Dette publique extérieure de la France, 1980-2024

Entre 2014 et 2019, la dette publique extérieure n’a plus augmenté, contrairement à la dette extérieure nette. Ce constat n’est nullement le fruit d’une meilleure gestion des comptes publics : c’est simplement que la Banque centrale a racheté (monétisé) 800 Md€ d’obligations publiques, somme que la France n’a donc pas eu à emprunter à l’étranger. La BCE y a enfin mis un terme début 2022, cette politique s’étant presque toujours révélée inflationniste.

Si cette politique monétaire a alimenté de nombreuses bulles (boursières, immobilières…), elle n’a pas été directement inflationniste en 2022, dans la mesure où la flambée des prix provenait alors de l’énergie. Elle a toutefois contribué à l’inflation en facilitant la spéculation (y compris sur les prix de l’énergie). Pour plus d’information, nous renvoyons nos lecteurs à nos articles sur la masse monétaire en France (où l’on explique le lien entre monnaie et inflation) ainsi que sur l’inflation en France.

Ce qu’il faut retenir

La France a enregistré en 2024 un déficit commercial des biens d’une ampleur historique (plus de 100 Md€). Pourtant, la balance courante a quasiment été équilibrée, grâce à un excédent record des services (+57 Md€) qui a comblé une bonne partie du gouffre commercial, ainsi qu’à d’importants revenus primaires en provenance de l’étranger.

Les échanges de biens creusent le solde extérieur, mais les services et les revenus limitent les dégâts. Le tourisme (première destination mondiale) génère l’essentiel de l’excédent des services, et les revenus primaires (salaires des frontaliers, dividendes de filiales étrangères, etc.) dégagent un surplus de 55 Md€. En revanche, les transferts courants (contribution au budget européen, envois de fonds des migrants, etc.) accusent un déficit d’environ 50 Md€.

Ce déficit persistant doit être financé. Le compte financier montre que la France l’a fait en attirant des capitaux étrangers, notamment via la dette publique : les investisseurs étrangers ont massivement acheté des obligations d’État, portant le total de leurs avoirs à plus de 1 000 Md€. En pratique, la France comble son déficit commercial en empruntant à l’extérieur, ce qui la rend dépendante de l’épargne étrangère.

Enfin, la position extérieure nette de la France reste très déficitaire (environ -670 Md€ fin 2024), mais elle s’est améliorée par rapport à 2023 sous l’effet de la hausse des marchés financiers et du dollar. La dette extérieure nette du pays, due principalement à la dette publique, atteint 1 230 Md€ (42 % du PIB). Ce lourd endettement extérieur reflète des décennies de déficits accumulés et pose la question de la soutenabilité de notre modèle économique à long terme.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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