« 2025 s’annonce comme une année noire, la pire que nous ayons connue » : ces vignerons appellent à la mobilisation

Écrit parArmelle Goyon
Publié le07/11/2025 à 06h10
Temps de lecture : 2 mins
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Le 15 novembre prochain, les vignerons de toute la région sont appelés à une grande manifestation à Béziers (Hérault). Un mouvement qui part de l’Aude, département où la situation de nombreuses exploitations est critique. Un premier meeting avait lieu ce mercredi 5 novembre, dans les Corbières. Objectif : mobiliser les troupes.
Donner de la voix pour l’avenir de la viticulture. Ils étaient près de 300 pour un tour de chauffe avant le rassemblement biterrois dans 10 jours. L’occasion d’évoquer la détresse qui traverse tout le secteur.
« C’est une crise qui touche à tout ce que nous sommes, à notre économie, notre paysage, notre culture et à notre avenir. 2025 s’annonce comme une année noire, la pire que nous ayons connue« , déclare au micro, devant une salle comble de vignerons, Damien Onorre, président du syndicat des vignerons de l’Aude.
« Tout est sec »
La pire en termes de volumes déjà : à peine 2 millions d’hectolitres vendangés dans l’Aude cette année, moitié moins qu’il y a 5 ans. En cause : la sécheresse, comme dans cette parcelle au pied de l’Alaric. Ici, pas d’incendie mais le raisin est tout autant brûlé.
« Tout est sec ! Sec ! C’est dû au coup de chaud du 15 août qui a brûlé et desséché le raisin par grappes entières. Malgré le passage des machines à vendanger, tout est sec », se désole Fabien Mariscal, viticulteur coopérateur.
Coups durs
Fabien est fils de viticulteur, dans sa famille on en a vu des coups durs mais des séries comme celles-ci, jamais.
« Depuis 2016, tous les ans, on a un aléa climatique. Donc gel, grêle, pluie, mildiou. Et par-dessus ça, on rajoute le coup de chaud du 15 août qui se cumule aux deux années de sécheresse, donc sur les récoltes 2024 et20 25. Donc ça fait des rendements en chute libre, sur 3 ans, j’ai perdu 80% de ma récolte », poursuit le vigneron.
Et côté administratif et financier, le compte n’y est pas non plus. « Sur une balance, les charges, le prix de l’énergie ont flambé on n’arrive pas à suivre et de l’autre côté le prix du vin n’a jamais augmenté, est au plus bas, au ras des pâquerettes », conclut Fabien Mariscal.
Cette viticulture audoise en souffrance appelle à l’aide. Et elle compte bien se faire entendre et rassembler massivement la profession à Béziers le 15 novembre prochain.
Écrit avec Chloé Fabre.