L’institut écocitoyen lyonnais: un besoin d’informations et de transparence vis-à-vis de l’exposition des populations aux pollutions et aux risques associés

La création de l’institut écocitoyen lyonnais est lancé

L’institut écocitoyen de Lyon vient de franchir une étape importante pour sa création. Sa première assemblée générale pourrait se tenir d’ici fin 2025 ou début 2026. Retour sur ses objectifs, les grandes lignes de son fonctionnement et son financement.

Risques  |  17.10.2025  |  https://www.actu-environnement.com/ae/news/institut-ecocitoyen-lyon-pfas-qualite-air-premiere-etape-creation-46948.php4#:~:text=L’institut%20%C3%A9cocitoyen%20de%20Lyon,son%20fonctionnement%20et%20son%20financement.

D. Laperche

La création de l'institut écocitoyen lyonnais est lancé

© Métropole de Lyon. Les PFAS et la qualité de l’air du Grand-Lyon sont les deux sujets qui seront abordés en premier.

Une étape importante vient d’être franchie pour la création de l’Institut écocitoyen lyonnais : ses statuts sont désormais validés et déposés en préfecture.

L’émergence de cette structure répond à une forte attente. Lors d’ateliers organisés d’octobre 2022 à mars 2023, l’association Notre Affaire à tous avait constaté un besoin d’informations et de transparence vis-à-vis de l’exposition des populations aux pollutions et aux risques associés. La création d’un institut écocitoyen apparaissait alors comme un moyen de répondre à cette demande, mais également de prolonger les actions de la Métropole de Lyon pour faire face à la pollution liée aux PFAS.

L’institut ne partira pas de rien. Dans le cadre de sa stratégie, le Grand Lyon a lancé des études pour mieux comprendre les conséquences de la contamination (Perle/Perfao, Matisse), portées par l’institut écocitoyen de Fos-sur-Mer. Ces initiatives ont permis de constituer un premier réseau d’experts et de citoyens autour de cette thématique. « Le principal objectif de l’institut, c’est de développer des connaissances sur les pollutions industrielles qui touchent le territoire, de les diffuser et les rendre accessibles à tous, précise Anne Legile, directrice environnement, écologie et énergie à la Métropole de Lyon. Deux thématiques seront privilégiées dans un premier temps : les PFAS et la qualité de l’airqui affectent sensiblement la santé des Grands LyonnaisMais l’institut aura également vocation à développer des programmes de recherche et faire dialoguer l’ensemble des parties prenantes ». 

Des études portées par l’institut de Fos-sur-Mer

Deux études en cours sont portée par l’institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, avec la participation de la métropole lyonnaise : le projet Perfao (de caractérisation des niveaux d’imprégnation de la population) a démarré, début octobre, avec le recrutement de son panel représentatif (300 adultes et enfants, dont 150 résident à proximité de la plateforme chimique de Pierre-Bénite et 150 à Givors, Grigny ou Solaize). Une fois ce dernier constitué, la campagne de prélèvements sanguins devrait débuter (d’ici à la fin de l’année). Ce projet a été précédé de l’étude Perle, qui a permis de construire, avec les habitants, la méthodologie de la campagne.
De manière complémentaire, le projet de recherche Matisse (Multi-scale PFAS Contamination Study in Industrial Areas) est engagé et dirigé par un consortium multidisciplinaire. « Le projet se fonde sur des sites ateliers, c’est-à-dire des parcelles sur lesquelles nous étudions précisément les sols, l’air, les eaux de surface et souterraine, etc. Tous les milieux sont analysés pour comprendre comment migrent les polluants suivis, explique Philippe Chamaret. Les prélèvements ont été faits ce printemps, nous sommes en train d’étudier les résultats. »

Pour mettre autour de la table des acteurs de nature et de taille très différentes, le statut d’association a été choisi. Pour son fonctionnement, l’institut s’appuiera sur six collèges avec une gouvernance partagée : l’un composé d’associations (représentantes de la société civile), un de scientifiques, un de professionnels de santé (mais aussi la santé-environnement), un de collectivités, un de travailleurs (salariés) et celui des acteurs économiques (qui s’engagent à œuvrer à la réalisation des objectifs de l’institut).

Pour ce dernier collège toutefois, les discussions sont toujours en cours avec de potentiels intéressés. « Nous sommes confiants sur le fait que cet institut pourra servir de plateforme de dialogue », a néanmoins assuré Anne Legile.

Des partenariats envisagés avec d’autres instituts écocitoyens

Pour participer, les structures devront se situer dans le périmètre couvert par l’institut écocitoyen, à l’exception du collège des scientifiques. « Même si le bassin lyonnais s’avère riche en termes d’universitaires, de chercheurs, de scientifiques sur ces domaines, nous souhaitons ouvrir au-delà du territoire Lyonnais, notamment pour favoriser les mutualisations avec d’autres instituts comme l’institut écocitoyen du pays du Mont-Blanc dans la vallée de l’Arve, en Rhône-Alpes », explique Anne Legile. Pour les autres collèges, le territoire couvert englobe la métropole et les collectivités adjacentes.

« La pollution migre, peut toucher d’autres territoires, parfois éloignés. L’idée est de ne pas se limiter à une frontière précise pour rester intégrateur en fonction des moyens de l’institut », détaille Philippe Chamaret, directeur chez Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions de Fos-sur-Mer.

Parmi les membres de ces collèges, certains seront les représentants de leur groupe au sein du conseil d’administration. Le règlement intérieur devrait ensuite venir préciser les modalités de leur désignation, par exemple si elle s’accompagnera d’une prédéfinition au sein des collèges ou non. « Le collège des associations et celui des collectivités disposeront d’un poids équivalent, avec de quatre à six membres dans le conseil d’administration, indique Anne Legile. Le collège des scientifiques et celui des praticiens de santé pourrait avoir de deux à quatre membres. Le collège des travailleurs, comme celui des acteurs économiques, de l’ordre d’un à trois représentants. »“ Le principal objectif de l’institut, c’est de développer des connaissances sur les pollutions industrielles qui touchent le territoire, de les diffuser et les rendre accessibles à tous ”Anne Legile, Métropole de Lyon

Pour le financement, si la métropole du Grand Lyon ainsi que la Ville de Lyon se sont engagées à apporter leur soutien, les discussions continuent avec d’autres communes ou entreprises. L’objectif : multiplier les sources pour rester indépendant. « Il faut trouver l’assiette de participation logique pour les industriels, mais aussi le tiers qui récoltera ou centralisera les choses, pointe Philippe Chamaret. À Fos-sur-Mer, nous avons toujours éviter le financement direct d’un industriel à un institut écocitoyenSauf pour des missions très ponctuelles d’analyses qui ne concernaient que l’industriel, par exemple lorsque qu’il voulait connaître l’efficacité d’un investissement sur la réduction d’expositions à l’extérieur d’un site. »

Le règlement intérieur devrait également venir préciser les choses concernant les cotisations des collectivités membres de l’institut. « Nous avons élaboré durant les réunions préliminaires une proposition de grille de cotisation assez classique, qui repose sur le nombre d’habitants. Elle pourrait être validée par le conseil d’administration et le bureau de l’Institut écocitoyen », indique Anne Legile.

Désormais, la préfecture a au plus deux mois pour valider les statuts. Une période que les parties prenantes aimeraient la plus courte possible, dans la perspective des élections de mars 2026. « Nous espérons tenir la première assemblée générale ordinaire, qui désignera le conseil d’administration et les membres du bureau avant la fin de l’année, pour ensuite mettre en route le recrutement, dans un premier temps, d’un directeur ou d’une directrice et a minima d’une autre personne, développe Anne Legile. Ses premières actions seront de sécuriser le financement de l’institut, par exemple en allant chercher des aides européennes. Nous devons diversifier nos sources. »

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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