Au terme d’années de coupes budgétaires, la PMI est-elle vouée à disparaître?

« Sauver la PMI » : à l’occasion de ses 80 ans, les professionnels appellent à un sursaut national

La Protection Maternelle et Infantile (PMI) fête ses 80 ans… dans un contexte de crise sans précédent. À cette occasion, la plate forme « Assurer l’avenir de la PMI » appelle à un grand rassemblement le mercredi 5 novembre 2025 à 10h30 devant le ministère de la Santé, pour alerter sur une situation devenue intenable.

Créée en 1945, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) souffle cette année ses 80 bougies. Mais les professionnels n’ont pas le cœur à la fête. Après avoir invité les professionnels, parents et citoyens à envoyer un courrier à Stéphanie Rist, nouvelle ministre de la santé et des familles, la plate forme « Assurer l’avenir de la PMI » appelle à un rassemblement le mercredi 5 novembre 2025 à 10h30 devant le ministère de la Santé. Objectif : dénoncer la lente dégradation d’un service public essentiel à la santé des femmes enceintes et des jeunes enfants.

Un pilier fondamental du système de santé

Consultations de prévention, visites à domicile, accompagnement à la parentalité… la PMI est un maillon clé de la politique des 1000 premiers jours. Pourtant, ses moyens baissent depuis des années. En vingt-cinq ans, les consultations pour les enfants de moins de six ans ont chuté de 49 %, et les visites à domicile de sages-femmes de 36 %. Côté effectifs, la baisse est aussi alarmante : –38 % de médecins, –20 % de psychologues, et une hausse à peine perceptible de 7 % pour les puéricultrices et infirmières entre 2010 et 2022. Des chiffres qui confirment les avertissements du rapport Peyron de 2019, qui évoquait déjà un risque « d’extinction » de la PMI dans la majorité des départements d’ici dix ans si rien n’était fait.

Assises de la pédiatrie : des mesures… mais aucune mise en oeuvre

Les pouvoirs publics sont pourtant conscients de la situation. La feuille de route des Assises de pédiatrie et de la santé de l’enfant, en mai 2024, a prévu des mesures structurantes pour la PMI (pilotage renforcé, financements dédiés, renforts de compétences et de missions). Mais rien n’a été mis en route, le comité de suivi issu des Assises a été lancé début septembre. Et la dégradation de la PMI se poursuit. À travers cette mobilisation symbolique, les acteurs du secteur, les parents, réclament un plan de sauvegarde national : recrutements, revalorisations et financement durable.

Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d’alerte des professionnels de la PMI 

La PMI, qui vient de fêter ses 80 ans, survivra-t-elle à la prochaine décennie ? Mercredi 5 novembre, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le ministère de la Santé pour exprimer leurs inquiétudes sur le devenir de ce service public dédié aux enfants et aux familles qui n’arrive plus à « remplir toutes ses missions ».

06/11/2025  https://tracker.egora.fr/u/nrd.php?p=XYBlorZBtz_22237_4685762_1_60&ems_l=5683455&i=1&d=ZjBGVG92cEhlVndmQzhOc0xjMkpXMk5RcjZFYlRvMVV1eWdmaHJGUkt6MmhvJTJGdFp1bTFNQmlkakFvcFQ0MjdiTkFoUGxJRWk5RW8xZ0RIS3FZcjE0dyUzRCUzRA%3D%3D%7CMjAyNS0xMS0wNi1BbGFVbmUrdmVyc2lvbkE%3D%7CMjAyNQ%3D%3D%7CMTE%3D%7CMDc%3D%7CMTgxMzc4MzA1%7CWFlCbG9yWkJ0eg%3D%3D%7CNWQ0NjNjMjI2MDFiYzA0MDE%3D%7C&_esuh=_11_e4a473fa2b6a5fc3aae33dcef3635e67538adc262df79285831c60aa78486b17

Par Aveline Marques

« C’était important pour moi de venir défendre cette institution que je chérie et qui est en voie d’extinction. Avec l’augmentation de la mortalité infantile et l’aggravation de l’état psychique des enfants, je pense qu’on est de plus de plus important », défend la Dre Delphine Peyré. Médecin de PMI dans le Val-de-Marne. La praticienne a répondu à l’appel au rassemblement lancé par la plateforme « Assurer l’avenir de la PMI« . Car si le département dans lequel elle exerce est « relativement privilégié », presque partout ailleurs « c’est la dégringolade », a alerté le président du Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), le Dr Pierre Suesser.

« Les consignes sont de ne s’occuper que des populations les plus précaires et d’envoyer les autres vers le médecin [traitant], témoigne une puéricultrice de Gironde, dont le texte a été lu au cours de ce rassemblement. En sachant que des territoires sont des déserts médicaux et que les médecins n’ont ni le temps, ni la formation d’accompagner à l’allaitement, la diversification, au sommeil… Le médecin ne peut plus que vacciner les enfants sans sécu en oubliant toutes les autres missions de la PMI, et ce par manque de moyens. » « Notre métier, à la base avec une formation paramédicale, tend à devenir social », résume une soignante de l’Orne.

Les parents sont triés, les professionnels voient leurs valeurs bafouées

« Où a disparu l’universalité de la PMI? », interpelle une autre puéricultrice, exerçant « dans une grande ville du Sud ». « On nous demande de limiter les visites à domicile trop chronophages. D’orienter vers le libéral. D’abandonner les bilans dans les écoles maternelles dites ‘favorisées’. Les enfants n’ont plus la même chance. Les parents sont triés. Les professionnels voient leurs valeurs bafouées, malmenées. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de consultations en PMI chez les moins de 6 ans a chuté de 49% entre 1995 et 2019 et le nombre de visites à domicile effectuées par des sages-femmes auprès de femmes enceintes, de 36%, pointe la plateforme.

En cause, notamment, une « crise d’attractivité » de la PMI. Dans de nombreux départements, des postes de médecins restent vacants. Comme dans le Gers, qui compte 2.6 ETP de médecins, alors que 6 postes sont prévus : les départs se sont succédés, les remplaçants se sont raréfiés. A Béziers, première ville d’Occitanie en nombre d’enfants de moins de 11 ans vivant dans la pauvreté, un seul médecin est en activité sur les cinq postes que compte le secteur. A l’échelle du département de l’Hérault, ce sont 15 des 41 postes qui sont vacants, « sans compter les arrêts maladie et les congés maternité qui ne sont pas remplacés », rapporte une salariée. Des chiffres qui concordent avec les données de la Drees : en 2023, les services départementaux de PMI n’embauchaient plus que 1967 médecins pour 1373 ETP, contre 2905 pour 2250 ETP en 2010, soit une baisse de 32% et de 39%, respectivement.

2000 euros de plus pour travailler en centre de santé

« Les personnes intéressées ne souhaitent pas travailler en PMI à temps plein, relève un salarié du Val-de-Marne. Ils préfèrent avoir un temps partiel en complément d’une activité libérale. » Mais selon les médecins, c’est surtout la rémunération (2300 euros brut en début de carrière) qui pose problème, car elle ne peut rivaliser avec celles d’autres postes salariés. « Nous recevons des appels de jeunes médecins qui sont vraiment intéressés par la prévention et seraient prêts à diversifier leur mode d’exercice, mais le salaire n’est pas acceptable », soulève une praticienne de Saône-et-Loire, pointant une « différence salariale énorme » entre les postes de PMI et ceux ouverts dans les centres de santé départementaux. « Nous avons eu une interne qui désirait venir travailler en PMI, relate-t-elle. Mais le salaire proposé était de presque 2000 euros de plus en centre de santé. » « Dans un même département, le Conseil général paye ses médecins de soins quasiment deux fois plus que ses médecins de prévention », déplore Pierre Suesser. Le mouvement revendique la création d’un cadre statutaire commun aux médecins salariés de la fonction publique (PMI-santé sexuelle, santé scolaire, centres de santé, ministères-ARS) avec un alignement de la grille sur celle des praticiens hospitaliers.

Plus de budget pour réparer la fenêtre

La crise de la PMI est également budgétaire. Les crédits n’étant pas fléchés, ces services départementaux pâtissent des difficultés financières des collectivités. Ici et là, des recrutements sont « gelés », des postes supprimés. Comme dans le Maine-et-Loire, où psychologues et psychomotriciennes – vacataires- ont fait les frais des coupes budgétaires. Dans le Loiret, alors que le nombre de bébés confiés à la protection de l’enfance a été multiplié par 7 en 7 ans, « nous avons d’ores et déjà perdu 4 postes de puéricultrices depuis un an. Nous allons en perdre encore deux d’ici un an », redoute une salariée. « Le carreau de notre salle de consultation est fissuré depuis des mois, raconte une puéricultrice du sud de la France. Trop dangereux pour accueillir des enfants dans cet espace. Nous devons partager des locaux exigus à quatre puéricultrices et donc, ne plus pouvoir proposer autant de créneaux de consultation. Il n’y a plus de budget pour réparer la fenêtre. »Crédit photo : Aveline Marques

Résultats : les délais de rendez-vous s’allongent et ne permettent plus de respecter les recommandations de suivis et le calendrier vaccinal. Dans plusieurs départements, les enfants ne peuvent être vus avant leur 2 mois et le suivi s’arrête à 2 ans, alors que la PMI est compétente jusqu’à l’âge de 6 ans, montrent les témoignages rassemblés. Les actions de prévention collectives autour de la parentalité (grossesse, développement psychomoteur, prévention des écrans…) sont laissées de côté.

Même dans les départements les plus « chanceux », la dégradation commence à se faire sentir. « Je suis dans un département très bien doté, quasiment tous les postes de médecins et de psychologues sont pourvus, témoigne une pédiatre francilienne, présente à la manifestation. Mais du fait de la démographie médicale, on nous demande de moins intervenir dans les crèches. Ce travail de repérage qu’on pouvait faire en crèche avec les psychologues et psychomotriciennes est en train de se déliter. On nous dit de renvoyer vers les médecins traitants, mais s’ils ne voient pas ce qu’on observe en crèche, ils peuvent balayer d’un revers de la main une hypothèse d’autisme ou de troubles du neurodéveloppement. L’observation que l’on peut faire en crèche, c’est un travail infiniment précieux », plaide-t-elle.

« Inertie » des pouvoirs publics

Alors qu’un rapport alertait déjà, en 2019, sur un risque « d’extinction de la PMI dans la majorité des départements d’ici une décennie » et que la feuille de route issue des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, en mai 2024, prévoyait de « réaffirmer le rôle et renforcer les moyens des PMI », syndicats et associations dénoncent l’inaction des pouvoirs publics. « Aucune des mesures de la feuille de route ministérielle en faveur de la PMI n’a été mise en œuvre depuis lors », alertent les professionnels dans un « appel d’urgence » adressé à la ministre Stéphanie Rist.

Plusieurs décrets d’application de la loi Taquet de 2022 n’ont toujours pas été publiés, pointe le président du SNMPMI. Ils visent à fixer des objectifs minimaux de couverture populationnelle pour les PMI : 20% d’enfants bénéficiant de consultations, 90% du bilan de santé en école maternelle, 15% des femmes bénéficiant d’un suivi pré et post-natal… Les normes minimales d’effectifs doivent être revues en conséquence, avec une puéricultrice pour 120 naissances, un médecin pour 350 naissances et une sage-femme pour 530 naissances. « Cette inertie vis-à-vis d’acteurs majeurs de prévention en santé infantile, familiale et juvénile est incompréhensible, au moment où l’on assiste à une remontée inédite de la mortalité périnatale et infantile en France, ainsi qu’à l’accroissement des inégalités en santé dès le plus jeune. »

Reçus par des membres du cabinet de Stéphanie Rist mercredi matin, les représentants des professionnels n’ont eu que « peu d’engagements précis », rapporte le syndicaliste. « Sauf sur la mise en place -probablement en décembre- d’un comité stratégique sur la PMI, qui associerait tous les acteurs concernés dont le ministère, les Départements de France, la Cnam, pour travailler ensemble sur les politiques de PMI. Pour nous, il doit avoir une assise réglementaire. » De même, le secteur ne peut se contenter de rallonge budgétaire ponctuelle, insiste le représentant. « Tout ce qui n’est pas pérenne, à moyen et long terme, fait que les départements ont beaucoup de mal à s’en saisir pour recruter des personnels. Les politiques de prévention, ça ne se mène pas sur 1, 2 ou 3 ans. » Une nouvelle entrevue est prévue d’ici à la fin de l’année.

Auteur de l’article

Aveline Marques

Rédactrice en chef web

En difficulté, la protection maternelle et infantile se mobilise

Les acteurs de la PMI, qui fête ses 80 ans, dénoncent le risque d’« extinction » de ce service dévolu à la protection sanitaire des mères et des enfants, au terme d’années de coupes budgétaires

Par  et Publié hier à 05h00 https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/11/05/en-difficulte-la-protection-maternelle-et-infantile-se-mobilise_6652049_3224.html

Temps de Lecture 3 min.

Dans les locaux de la protection maternelle et infantile, à Grande-Synthe (Nord), le 3 novembre 2025.
Dans les locaux de la protection maternelle et infantile, à Grande-Synthe (Nord), le 3 novembre 2025. PASCAL BONNIERE/« LA VOIX DU NORD »/MAXPPP

C’est un service public peu habitué à hausser le ton qui entend interpeller, à l’occasion de ses 80 ans, les pouvoirs publics. Mercredi 5 novembre, des professionnels de la protection maternelle et infantile (PMI) – médecins, psychologues, infirmières puéricultrices, sages-femmes, etc. – devaient se rassembler devant le ministère de la santé, à Paris, sous le mot d’ordre « Sauver la PMI ». Cette mobilisation intervient au moment de l’examen à l’Assemblée nationale, en séance, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, touchant à l’organisation du système de soins.

Créé, comme la Sécurité sociale, au lendemain de la seconde guerre mondiale, en réaction notamment à la forte augmentation de la mortalité infantile, ce service gratuit de protection sanitaire des mères et des enfants de moins de 6 ans est aujourd’hui « fortement fragilisé », fait valoir Pierre Suesser, coprésident du Syndicat national des médecins de PMI.

Et ce, alors que les alertes se multiplient pour des décès de nouveau-nés, qui repartent à la hausse depuis au moins une décennie. « Sans faire de lien de causalité absolue entre les deux phénomènes, il est légitime de sensibiliser l’opinion publique à la dégringolade d’un dispositif qui doit accompagner les mères et leurs enfants », souligne-t-il encore.

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Le constat n’est pas nouveau. « Sans un sursaut des pouvoirs publics, la poursuite des évolutions observées pourrait aboutir à une extinction de la PMI dans la majorité des départements d’ici à une décennie », écrivait déjà, en 2019, Michèle Peyron, alors députée de Seine-et-Marne, dans un rapport qui a fait date. C’est ce diagnostic que le collectif Assurer l’avenir de la PMI reprend aujourd’hui, en mettant en avant de fortes disparités territoriales. Avec, d’un département à l’autre, des services plus ou moins soutenus par les exécutifs locaux, et des situations plus ou moins dégradées dans les 4 500 points de consultation recensés.

Dysfonctionnements

Un tableau que la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) corrobore en partie. Si l’activité globale des services de PMI est restée « quasi identique » entre 2022 et 2023, rapportée à la baisse du nombre de naissances, avec davantage de consultations infantiles mais moins de visites à domicile, la tendance sur le temps long est en revanche négative. Ces mêmes actions ont diminué de 4,5 % en moyenne par an entre 2016 et 2019, selon une étude de la même direction d’octobre 2022.

De l’appel à témoignages lancé par le collectif mobilisé ressortent des dysfonctionnements communs à tout le territoire. A commencer par la baisse du nombre de médecins exerçant dans les centres et la forte proportion de postes laissés vacants, du fait de leur faible attractivité salariale. Dans telle grande ville d’Occitanie marquée par la précarité (l’anonymisation des témoignages a été demandée), on ne compte qu’un seul médecin de PMI en activité, sur les cinq postes du secteur. Ailleurs, dans telle commune francilienne, le poste de médecin titulaire est resté vacant pendant dix ans.

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La pénurie touche d’autres professions de santé impliquées : « Les décisions RH sont prises dans une logique financière, ce qui a conduit à supprimer les postes des psychomotriciennes et de psychologues, qui étaient toutes vacataires », déplore-t-on dans un département de l’Ouest.

Les conséquences se font sentir sur le suivi des populations. Le nombre de bébés reçus ou visités avant leurs 2 mois diminue, les bilans de santé à l’école maternelle sont de moins en moins réalisés par des médecins, et les activités collectives (groupes de parole sur l’allaitement, accompagnement à la parentalité, prévention sur l’usage des écrans…) parfois délaissées.

« Publics plus défavorisés »

« La vocation universelle de la PMI est remise en question », observe aussi Corinne Bois, vice-présidente du Syndicat des médecins de PMI. « A la fin des années 1990, je pouvais avoir dans ma salle d’attente des professeurs de lycée, une juge, des gens de milieux modestes, des personnes sans papiers. Un portrait assez fidèle de la société », souligne la médecin, aujourd’hui retraitée. Au fil des ans, l’activité s’est « recentrée, par la force des choses, sur les publics les plus défavorisés ».

Cheffe du service de PMI en Gironde, France Ahano-Ducourneau regrette, comme d’autres soignants, de devoir « prioriser [ses] missions », alors même, tient-elle à souligner, que le conseil départemental soutient la prévention précoce du jeune enfant.

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A titre d’exemple, elle évoque une réorganisation de la proposition des consultations en vue de la vaccination contre la tuberculose (BCG), pour pouvoir maintenir cette offre sur tous les territoires. « Pour certaines familles, potentiellement, cela augmente les délais d’accès et les temps de transport », souligne la médecin.

Plus largement, les acteurs regrettent l’absence de considération pour la médecine de prévention, malgré les engagements politiques pris lors des Assises de la pédiatrie, en mai 2024. Au cabinet de la nouvelle ministre de la santé, Stéphanie Rist, on se dit prêt à travailler sur « certaines propositions des acteurs de la PMI, notamment sur une implication financière plus forte de l’Assurance-maladie à leurs côtés dès 2026 ».

Commentaire Dr Jean Scheffer:

On assiste au bal des éclopés: chacun à tour de rôle vient plaider sa cause: un jour la médecine scolaire, puis les médecins des crèches, la médecine pénitentiaire, la médecine du travail, les hôpitaux généraux et psychiatriques.

Une PMI sans pédiatre , c’est un énième désert médical.

Personne pour imaginer et concevoir que le problème est global comme sa solution.

Les déserts médicaux ne sont pas exclusivement des les zones rurales et dans les quartiers. Il sont aussi en PMI, dans les hôpitaux généraux(40% de postes vacants), dans les hôpitaux psychiatriques (50% de postes vacants), les CMP, la médecins scolaire, médecins du travail, santé publique, médecine pénitentiaire…

Le manque des médecins est partout, dans toutes les disciplines, dans toutes les formes d’activité, salariées et libérales. Il s’agit donc à mon sens de voir l’ensemble des problèmes et de les solutionner en même temps, ce qui est possible.

La solution c’est un Clinicat-Assistanat pour tous, en fin d’internat, obligatoire pour tous les futurs généralistes et les futurs spécialistes, d’une durée de 3 ans.  L’activité serait partagée entre divers établissements à l’image des assistants partagés actuels entre CHG et CHU: entre CHU et CHG pour les futurs spécialistes; entre CHG-CHU et PMI, CMP, santé publique, santé scolaire, médecine pénitentiaire, médecine du travail… ; entre CHG et centres de santé et maisons de santé… Il  s’agit donc par un seul et même dispositif de solutionner en quelques années l’ensemble des manques criants et urgents de médecins dans tous les domaines, dans toutes spécialités, sans pénaliser une catégorie, les futurs  généralistes par exemple, ou les étudiants en médecine peu fortunés, obligés de s’installer dans un désert pour se payer ses études. Cela évitera de plus le dumping entre villes, entre départements pour recruter ou débaucher, les jeunes en fin d’internat, ou ceux déjà installés et répondant à une offre plus alléchante. Il faudra définir par région, département et territoire, les manques les plus urgents en généralistes et spécialistes, et en tirer les conséquences sur la répartition par spécialité pour la première année d’internat

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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