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Revue de presse du 3 novembre 2025
« La crainte des déserts pharmaceutiques gagne les campagnes : “Il en va de notre qualité de vie en milieu rural” »
Date de publication : 3 novembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=edf6185410f3c243865f510106f9e523&id_newsletter=22771&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22771&from=newsletter
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Camille Bordenet observe dans Le Monde qu’« en zone rurale, les cessations d’activité de pharmacies se multiplient dans le sillage des déserts médicaux, suscitant colère et inquiétude. En Mayenne, à Saint-Pierre-des-Nids, 1700 âmes, une pétition pour dire non aux fermetures a recueilli quelque 800 signatures ».
La journaliste note ainsi que « la pharmacie des Avaloirs, à Saint-Pierre-des-Nids, dans le nord de la Mayenne, vient tout juste d’ouvrir, ce matin d’octobre. Les plus matinaux se pressent au comptoir, leur ordonnance à la main ».
« Sur le comptoir, une pétition attire la rétine : «Non aux déserts pharmaceutiques ! De plus en plus de pharmacies ferment chaque année : une pharmacie sur trois est menacée ! C’est 6000 communes qui risquent d’être privées de leur officine. Moins de pharmacies, moins de soins, moins d’accompagnement : votre santé en danger.» Quelque 800 signatures ont déjà été récoltées », indique Camille Bordenet.
La journaliste souligne que « la pharmacie des Avaloirs est loin d’être la seule à sentir le vent du boulet. Des mois que la colère couve au sein d’une profession pourtant peu coutumière des coups d’éclat. Grèves des gardes avec refus du tiers payant en cas de réquisition, fermeture le 16 août, grève massive le 18 septembre… ».
Camille Bordenet explique que « les tensions s’accumulent : fragilisation croissante du modèle économique (entre baisse du prix des médicaments remboursables, pénuries chroniques de médicaments, inflation des coûts fixes…), effet boule de neige des déserts médicaux ».
La journaliste observe que « la décision estivale du gouvernement de réduire le plafond des remises commerciales que peuvent accorder les laboratoires sur les médicaments génériques (un tiers de la marge des pharmaciens), de 40% à 30% du prix hors taxes, a mis le feu aux poudres. Si la mesure a depuis été suspendue pour 3 mois et que les députés ont voté mardi 28 octobre, en commission des affaires sociales, pour fixer dans la loi le plafond de 40% de remises autorisées, les inquiétudes demeurent ».
« En zone rurale les fermetures s’accélèrent. En dix ans, l’Hexagone a perdu 2000 officines, passant sous la barre des 20.000 en 2023 en métropole. Pour 2024, la profession a recensé 260 nouvelles disparitions. En juillet, le ministre de la santé d’alors, Yannick Neuder, a confirmé l’apparition de «déserts pharmaceutiques», mettant en péril le principe d’égal accès aux soins de tous », continue Camille Bordenet.
Elle souligne ainsi que « dans les bourgs ruraux, le rythme annuel moyen des fermetures a «presque quintuplé» entre les périodes 2015-2019 et 2019-2021, a relevé la Cour des comptes, dans un rapport publié en mai. Alors qu’il a été «multiplié par moins de deux» en zone urbaine. Conséquence, l’accès des patients aux officines «se détériore» et «le temps de trajet moyen pour les assurés a augmenté de près de 7% de 2020 à 2023» ».
« En cause : la perte d’attractivité professionnelle de certaines pharmacies rurales », remarque Camille Bordenet, qui relève que « ces officines sont souvent le dernier maillon de santé présent au quotidien, et le pharmacien, le seul professionnel proche et accessible sans délai. Et ce n’est pas la pénurie d’étudiants dans ce domaine qui risque d’améliorer la situation ».