Huiles de graines : sont-elles si mauvaises pour la santé ?
Erica LambergAUTEURS ET DÉCLARATIONS
16 septembre 2025 https://francais.medscape.com/voirarticle/3613249?ecd=mkm_ret_251026_mscpmrk-FR_InFocus_etid7801671&uac=368069PV&impID=7801671
De nombreux patients se posent des questions sur la consommation d’huiles de graines, notamment parce le sujet fait actuellement beaucoup de buzz dans les médias et les réseaux sociaux. Ces derniers mois, des allégations en ligne ont fait référence aux « 8 huiles de graines à éviter » : canola, maïs, coton, carthame, soja, tournesol, son de riz et pépins de raisin.
Parmi les allégations, on a pu entendre que les huiles de graines augmentent l’inflammation, l’obésité et même le brouillard mental. Mais comme toujours, la vérité est plus complexe, et les patients ne réalisent peut-être pas que les huiles de graines peuvent tout à fait faire partie d’une alimentation saine. Voici comment se préparer à répondre à leurs questions.
Comment mieux expliquer la complexité des huiles de graines
Interrogée par Medscape, Caroline Susie, nutritionniste et porte-parole de l’Académie américaine de nutrition et de diététique, rappelle que, comme ces huiles de cuisson sont peu coûteuses et ont un point de fumée élevé, elles sont couramment utilisées dans les aliments transformés, la friture au restaurant et la cuisine familiale.
Lorsqu’on aborde le sujet des huiles de graines avec les patients, il est préférable de se concentrer sur leurs habitudes alimentaires globales. « Les aliments frits, quelle que soit l’huile utilisée, sont riches en calories et en graisses. Un excès de calories et de graisses dans l’alimentation peut contribuer à la prise de poids », précise-t-elle.
Les huiles de graines sont présentes à l’état naturel dans différents aliments tels que les œufs, les amandes, le tofu et les graines de chia.
Ces huiles ne sont pas nécessairement mauvaises sous leur forme naturelle. C’est lorsqu’elles sont raffinées, ultra-transformées et surconsommées qu’elles augmentent l’inflammation.
« Elles ne sont pas nécessairement mauvaises sous leur forme naturelle. C’est lorsqu’elles sont raffinées qu’elles deviennent des huiles ultra-transformées et, consommées en grande quantité, elles augmentent l’inflammation dans l’organisme et finissent par entraîner des maladies chroniques, notamment l’obésité », explique Rebecca Jones, diététicienne agréée et coordinatrice en chirurgie bariatrique pour Novant Health Triad Region.
Mais sont-elles si mauvaises pour la santé, comme le laissent entendre les publications sur les réseaux sociaux ?
Leur composition joue un rôle important. « Ce ne sont pas des graisses saturées. Les huiles de graines sont généralement des graisses polyinsaturées », précise Rebecca Jones. « En petites quantités dans les aliments complets, elles peuvent être bénéfiques pour la santé cardiaque et prévenir certaines maladies. C’est lorsqu’elles sont raffinées et surconsommées qu’elles deviennent mauvaises pour la santé. » Elle ajoute que des recherches montrent que, en moyenne, on consomme 10 fois plus d’huiles de graines (ou acides gras oméga-6) que d’acides gras oméga-3. L’objectif serait d’équilibrer autant que possible ces deux types d’acides gras.
Dans une perspective plus large, une étude a montré que les personnes qui remplaçaient environ 10 g de beurre par des huiles végétales telles que l’huile de canola, de soja ou d’olive réduisaient leur risque de décès prématuré de 17 %.
Qui devrait éviter de consommer des huiles de graines ?
Pour les patients présentant un risque de maladie cardiovasculaire ou de diabète, ou les personnes souffrant d’obésité, il est préférable et plus sain d’essayer de choisir des sources alimentaires complètes de ces acides gras oméga-6 plutôt que des versions ultra-transformées comme les chips, les petits gâteaux et les fast-foods, conseille R. Jones. « Adopter une alimentation saine et manger une grande variété d’aliments complets sera bénéfique pour toute personne préoccupée par les maladies chroniques », a-t-elle ajouté.
Lorsque vous discutez des huiles de graines avec vos patients, vous pouvez leur suggérer de les consommer avec modération. « S’ils cuisinent à la maison et utilisent un peu d’huile de canola pour faire rôtir des légumes ou autre chose, c’est certainement différent d’un repas de fast-food frit dans de l’huile de canola. Tout est question de modération », a déclaré Mme Jones.
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Comment réduire sa consommation et quels sont les meilleurs choix ?
Si vos patients sont particulièrement inquiets, vous pouvez leur suggérer de remplacer l’huile de graines par un choix plus sain.
C’est là que se concentre la majeure partie de la consommation d’huiles de graines
« S’ils cuisinent à la maison et utilisent de l’huile de canola, alors l’huile d’avocat ou l’huile d’olive constituent un meilleur choix », explique Mme Jones. Elle suggère également de limiter les snacks ultra-transformés et les fast-foods. « C’est là que se concentre la majeure partie de la consommation d’huiles de graines. C’est une question de commodité pour les gens : ils ont des emplois du temps surchargés et sont beaucoup trop occupés… alors ce type de repas est plus pratique. » Mais il s’agira alors, encore une fois, d’être attentif et d’adopter les bonnes pratiques.
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