Santé mentale et psychiatrie dés domaines bien différents.

« La santé mentale est devenue un marché très lucratif »

 Date de publication : 21 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=443df7c591c3988a00b6f564b6ea0c65&id_newsletter=22672&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22672&from=newsletter


Quentin Benoist constate dans Le Figaro que « la question de la santé mentale s’impose aujourd’hui comme un sujet de société majeur. Elle a même été désignée Grande Cause nationale pour l’année 2025. Mais que recouvre réellement cette notion ? Quelle différence avec la psychiatrie ? ».


Le journaliste fait savoir que « pour clarifier les enjeux, le psychiatre David Masson a publié Santé mentale : ce que peut vraiment la psychiatrie, un ouvrage qui démonte les idées reçues et fausses évidences sur un domaine trop souvent réduit à la maladie ou au mal-être ».


Dans un entretien, le psychiatre explique notamment que « la santé mentale, selon l’OMS, est un état de bien-être permettant de réaliser son potentiel, de faire face e aux difficultés de la vie, de travailler de façon productive et de contribuer à la communauté. Pour ma part, je préfère l’imaginer comme un trajet à vélo : il y a des pentes, des crevaisons, des moments fluides et d’autres plus difficiles. […] La santé mentale n’est pas un état figé. C’est un équilibre dynamique à entretenir entre nos ressources, les événements de vie et l’environnement ».


Quentin Benoist interroge : « Où s’arrête la santé mentale et où commence la psychiatrie ? ».
David Masson répond que « la frontière est floue, souvent mal comprise. La santé mentale concerne tout le monde et englobe tout ce qui permet de préserver son bien-être psychologique au quotidien
.

La psychiatrie intervient lorsque l’équilibre est rompu durablement, que la souffrance s’installe et impacte fortement la vie de la personne.

Malheureusement, on confond souvent les deux dans le débat public et on attend de la psychiatrie qu’elle répare l’ensemble des maux de la société ».


Le psychiatre souligne que « les structures psychiatriques sont en souffrance, mais on attend d’elles qu’elles répondent à toutes les détresses.

Si tout devient une question de «santé mentale», on finit par psychiatriser la vie quotidienne et par négliger ceux qui ont le plus besoin de soins ».


Le journaliste poursuit : « Peut-on trop parler de santé mentale ? ».
Quentin Benoist répond : «Oui. À force d’en entendre parler, on finit par ne plus l’entendre du tout. […] Tout devient pathologie, et le discours dominant est souvent catastrophiste [et] entretient l’anxiété collective. Sans nier les difficultés, ce ton décourage les vocations. On n’attire pas les soignants en leur répétant que tout est perdu ».


Quentin Benoist interroge en outre : « Face à l’explosion du «marché de la santé mentale», quels signaux d’alerte ? ».
David Masson souligne : « Méfiez-vous des promesses simplistes. Tout ce qui prétend «guérir en dix jours» ou «changer votre vie grâce à une méthode miracle» est suspect. Avant de suivre un conseil ou d’acheter un produit, demandez-vous qui parle et quelle est sa compétence. La santé mentale est devenue un marché très lucratif, où prospèrent les pseudothérapies, les tests douteux ou les «coachs du bien-être». La santé mentale est complexe et singulière ; les solutions universelles et généralistes n’existent pas et doivent immédiatement alerter ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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