Les anticorps conjugués à la chimiothérapie, en matière de traitement contre les cancers font la une.

Révolution des anticorps, immunothérapie… Face au cancer, l’incroyable avancée des traitements thérapeutiques »

 Date de publication : 21 octobre 2025 Temps de lecture: 3 min


Véronique Hunsinger observe dans Le Parisien que « les espoirs des 35.000 oncologues du monde entier venus passer 5 jours à Berlin (Allemagne) pour le congrès de l’Esmo, la société européenne de cancérologie, […] n’ont pas été déçus ».


La journaliste indique en effet qu’« une nouvelle famille de médicaments commence à révéler tout son potentiel : les anticorps conjugués à la chimiothérapie, traitements hypersophistiqués, ont donné des résultats très probants pour plusieurs types de tumeurs.

Ils pourraient changer la donne pour les malades dans les prochains mois ».
Le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif et président de l’Esmo, explique que « les anticorps sont capables de reconnaître les cellules cancéreuses et de se coller à elles. Quand on introduit des molécules de chimiothérapie à l’intérieur des anticorps, la cellule cancéreuse est exposée à une quantité phénoménale de produit et la chimiothérapie est d’autant plus efficace ».


Le Dr Manuel Rodrigues, oncologue et chercheur à l’Institut Curie, ajoute : « D’un côté, on a aujourd’hui des anticorps qui permettent de mieux viser les cellules cancéreuses et de l’autre, on sait désormais accrocher 5, 6, voire 7 molécules de chimiothérapie sur l’anticorps pour le rendre encore plus efficace ».


Véronique Hunsinger relève que « dans plusieurs études, ces médicaments ont été testés dans des phases débutantes des maladies, démultipliant les chances de guérison ». 

Le Pr Jean-Yves Blay, directeur général du Centre Léon Bérard de Lyon, souligne qu’« on est vraiment en train d’assister à la révolution des anticorps conjugués. Nous avons pu découvrir de très bons résultats auxquels on ne s’attendait pas forcément ».


La journaliste explique notamment : « Plus efficace et moins lourd, un nouveau parcours de traitement se dessine pour les femmes atteintes d’un cancer du sein HER2 +, une forme très agressive de la maladie qui concerne environ 10 000 femmes chaque année en France ».
« Deux études ont ouvert le bal des bonnes nouvelles dans cette famille de traitement, prouvant qu’elle pourrait même se substituer à la lourde chimiothérapie actuellement nécessaire.

Conclusion : les chances de faire disparaître complètement la tumeur passent de 56% à 67% avec des effets secondaires beaucoup moins lourds. Pour les femmes chez qui le cancer n’avait pas totalement disparu malgré les traitements de chimiothérapie, le résultat est aussi très bon », continue Véronique Hunsinger.


La journaliste retient en outre « la percée des médicaments chinois face au cancer du poumon » : « Encore des anticorps conjugués à de la chimiothérapie. Cette fois-ci, il s’agit de molécules chinoises testées dans les cancers du poumon dits «non à petites cellules», la forme la plus fréquente de la maladie ».


Véronique Hunsinger indique que « le Pr Shun Lu, directeur du département d’oncologie du Shanghai Chest Hospital, a dévoilé une étude portant sur un anticorps bispecifique (le médicament peut agir sur plusieurs cibles moléculaires présentes sur la tumeur) associé à une chimiothérapie. Dans cet essai, ce couplage réduit de 40% le risque de progression de la maladie ».


Le Pr Blay réagit : « C’est un avion de chasse. Le traitement standard qu’on utilisait jusqu’à présent est largement battu ».
La journaliste précise que « pour que ces médicaments chinois soient autorisés sur le marché français, il faudra répliquer les études sur les populations occidentales afin de s’assurer que le bénéfice reste le même ».

« Les anticorps conjugués, une approche de pointe contre les cancers »

 Date de publication : 23 octobre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=79c526e31cc2a061997310e309420b03&id_newsletter=22674&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22674&from=newsletter

 Temps de lecture: 3 min


Stéphany Gardier indique dans Le Figaro qu’« après les thérapies ciblées et les immunothérapies qui ont révolutionné la prise en charge de nombreux cancers, ce sont les anticorps conjugués ou ADC (« antibody drug conjugated ») qui suscitent aujourd’hui l’enthousiasme des chercheurs ».


La journaliste note qu’« ils pourraient prochainement trouver leur place dans la prise en charge de certains cancers à des stades précoces, notamment celui du sein dit HER2 positif. C’est du moins ce que suggèrent deux études présentées lors d’une session plénière du congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (Esmo) ».


Le Pr Jean-Yves Blay, directeur du centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard (Lyon), explique ainsi : « Les ADC sont des molécules composées d’un anticorps – capable de reconnaître une protéine sur les cellules tumorales – couplé à un ou plusieurs agents cytotoxiques (capables de détruire les cellules, NDLR). Cette nouvelle modalité de chimiothérapie ne touche pas l’ensemble des cellules de l’organisme mais cible de manière plus spécifique les cellules cancéreuses ».


Le spécialiste indique que « ces ADC sont déjà utilisés dans les cancers du sang, du sein, mais aussi de la vessie ou certains cancers gastriques. Les données présentées lors de ce congrès montrent que l’arrivée d’une nouvelle génération d’ADC va amener cette technologie à avoir de plus en plus de place dans notre pratique ».


Stéphany Gardier relève que « les spécialistes des cancers du sein attendaient particulièrement la présentation des résultats de deux essais […] : Destiny Breast 05 et Destiny Breast 011. Tous deux portent sur une nouvelle génération d’anticorps, le T-DXd (trastuzumab deruxtecan) ».


La Dr Barbara Pistilli, responsable de l’unité de pathologie mammaire à Gustave-Roussy, précise que « le trastuzumab est un anticorps monoclonal qui cible la protéine HER2 et a initialement été utilisé seul pour traiter les cancers HER2+. […] Nous disposions déjà d’un anticorps conjugué qui utilise le trastuzumab, le T-DM1 (trastuzumab emtansine). Il avait montré son efficacité principalement dans certains cancers du sein avancés. Les deux études présentées à l’Esmo s’intéressent cette fois-ci à l’usage du T-DXd chez des patientes avec des cancers à des stades précoces, c’est-à-dire sans métastases ».


Stéphany Gardier indique notamment que « les données, présentées par le Dr Charles Geyer, oncologue à l’Institut Hillman pour le cancer, de l’université de Pittsburgh (États-Unis), montrent que parmi les quelque 800 femmes ayant été traitées avec le T-DXd, seules 51 ont rechuté au cours de la période de suivi contre 102 dans le groupe de même effectif traité avec le T-DM1 ».


« De plus, le T-DXt semble apporter une meilleure protection contre le développement de métastases dans le cerveau. Le T-DXd a cependant provoqué plus d’inflammation pulmonaire (9,6%) que le T-DM1 (1,6%). Un risque de complication déjà connu. […]

Les résultats de Destiny Breast 011, présentés par la Dr Nadia Harbeck, directrice du Centre du sein de l’hôpital universitaire LMU de Munich (Allemagne), ont également été salués par les spécialistes », continue la journaliste.
La Dr Pistilli remarque ainsi : « Les premiers ADC ont été développés à partir des années 1990 mais la complexité de la production de ces molécules a longtemps freiné leur développement. Aujourd’hui, c’est une technologie en plein développement que nous devons apprendre à optimiser ».

Commentaires Dr Jean Scheffer

Pour m’ être intéressé un temps aux études sur les nouveaux médicaments, et n’ayant pas lu les études dont parle ce journaliste, on peut tout de même s’étonner de cet emballement médiatique au vue de la première étude dont on nous dit que le taux de rémission de la tumeur passe de 56% avec la chimiothérapie habituelle, à 67% avec le traitement à base d’anticorps conjugués. Cela ne fait que 10% de gain, mais par contre avec beaucoup moins d’effets secondaires.

Quant à l’étude chinoise, les résultats sont bien plus probants avec une réduction de 40% de progression de la maladie, mais dans une indication toute autre (cancers du poumon à petites cellules)

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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