Deux nouveaux produits indiqués dans le traitement de la schizophrénie touchés par des difficultés d’approvisionnement : la rispéridone injectable et la chlorpromazine.

Pénurie de psychotropes : nuages sur la santé mentale

20 Octobre 2025

https://www.jim.fr/viewarticle/pénurie-psychotropes-nuages-santé-mentale-2025a1000seq?ecd=wnl_all_251020_jim_daily-pharma_etid7811484&uac=368069PV&impID=7811484&sso=true

Deux nouveaux médicaments indiqués dans le traitement de la schizophrénie font l’objet d’importantes difficultés d’approvisionnement.

L’année 2025 devait être celle de la santé mentale érigée en grande cause nationale par Michel Barnier, permettant de mettre en place des solutions pour remédier aux difficultés d’accès aux soins en psychiatrie. Elle aura finalement surtout été celle de la dégradation constante de cet accès aux soins, notamment via des pénuries de médicaments psychotropes qui perdurent depuis le mois de janvier dernier.

Selon le dernier point de situation publiée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vendredi dernier, ces pénuries de médicaments psychiatriques perdurent en ce début d’automne. Pire, elles s’aggravent, avec désormais deux nouveaux produits indiqués dans le traitement de la schizophrénie touchés par ces difficultés d’approvisionnement : la rispéridone injectable et la chlorpromazine.

La rispéridone injectable « fait l’objet de tensions d’approvisionnement sur les dosages 25 mg/2 ml et 50 mg/2 ml et il est en rupture de stock sur le dosage 37,5 mg/2 ml, depuis octobre 2025 » indique ainsi l’ANSM. Ceci résulte de difficultés en série chez les fabricants de ce médicament. En effet, depuis plusieurs mois, le laboratoire Janssen assurait l’intégralité de l’approvisionnement de ce produit en Europe, son concurrent génériqueur Teva ayant rencontré des difficultés avec son approvisionneur, la firme grecque Pharmathen International (qui produit également la quétiapine, autre médicament psychotrope rencontrant des tensions d’approvisionnement). Le laboratoire Janssen a cependant dû interrompre la livraison de rispéridone injectable après avoir identifié un incident de production sur les dosages de 25 mg, 37,5 mg et 50 mg. Un retour à la normale est espéré d’ici le mois prochain par le laboratoire.

Tensions sur la rispéridone injectable, prière de se reporter sur la palipéridone

En attendant, l’ANSM incite les médecins et les pharmaciens à se reporter non pas sur la rispéridone orale ou orodispersible, qui connait également des tensions d’approvisionnement qui pourraient s’aggraver en cas de report, mais vers la palipéridone injectable. « La palipéridone est un dérivé de la rispéridone, ces médicaments ont donc des effets proches » indique l’ANSM. Elle rappelle cependant que la palipéridone doit être prescrite à des doses deux fois supérieur à la rispéridone, mais avec des injections mensuelles au lieu d’une toutes les deux semaines. 

L’ANSM invite donc les psychiatres à ne pas initier de traitement par rispéridone et à organiser le changement de traitement vers la palipéridone pour leurs patients. Le gendarme du médicament autorise également, « à titre exceptionnel et dérogatoire », tous les médecins à prescrire de la palipéridone (et pas seulement les psychiatres) et permet même aux pharmaciens de délivrer de la palipéridone en lieu et place de la rispéridone de leur propre chef, s’ils ne peuvent contacter le médecin prescripteur.

S’agissant de la chlorpromazine (le premier neuroleptique mis au point en 1951), « le dosage 25 mg est en tension d’approvisionnement, le 100 mg est en rupture de stock » indique l’ANSM. « Ces difficultés sont dues à des difficultés de production entrainant des décalages successifs d’approvisionnement » poursuit le gendarme du médicament. En attendant un retour à la normale prévu pour le mois de décembre, le dosage de 25 mg est à privilégier : les laboratoires ont promis d’en augmenter la disponibilité.

Timides amélioration pour la quétiapine et le lithium

Ces difficultés touchant deux nouveaux médicaments s’ajoutent à celles qui concernent d’autres produits à usage psychiatrique depuis plusieurs mois. La quétiapine (indiquée dans le traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires) est ainsi le premier psychotrope à avoir été touché par des ruptures de stock en janvier dernier et les difficultés persistent, malgré de timides améliorations. 

« La situation reste stable pour la quétiapine 50 mg LP. Pour les dosages 300 mg et 400 mg LP, la situation reste mauvaise sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. La reprise progressive des approvisionnements en octobre devrait permettre d’améliorer la disponibilité en pharmacie de ces médicaments dans les semaines à venir. Des préparations magistrales en 100 et 150 mg à libération immédiate sont, elles, toujours disponibles, ceci afin de compenser l’absence de la forme à libération prolongée » résume l’ANSM.

S’agissant du Téralithe (carbonate de lithium), indiqué dans le traitement du trouble bipolaire, les approvisionnements s’améliorent pour le dosage 400 mg LP mais les difficultés persistent pour celui de 250 mg LI. Un retour à la normale est prévu pour la mi-novembre. Enfin, pour la venlafaxine (antidépresseur de la famille des IRSNA), l’ANSM note « une légère amélioration des approvisionnements » grâce au dispositif de solidarité européenne. 

« L’ANSM renouvelle son engagement actif dans le suivi et la gestion des situations de pénurie, avec l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement du médicament. Parallèlement à ces actions au quotidien, nous menons, en collaboration avec les représentants des psychiatres, des travaux de fond visant à renforcer la sécurisation à plus long terme de l’approvisionnement suffisant et continu en médicaments psychotropes sur le territoire français » conclut l’institution. 

Ces ruptures de stocks de psychotropes illustrent une nouvelle fois à quelle point la chaine d’approvisionnements du médicament en France est devenue fragile, du fait de la délocalisation de la production de médicaments et de notre trop grande dépendance vis-à-vis de l’étranger.

Psychotropes : de nouvelles ruptures de stock

Les plus gros problèmes concernent la rispéridone injectable 37,5 mg/2 ml, la chlorpromazine en comprimé 100 mg, et la quétiapine sur les dosages 300 et 400 mg LP. 

17/10/2025 https://www.egora.fr/medical/actus-medicales/psychotropes-de-nouvelles-ruptures-de-stocks?utm_source=Newsletter&utm_medium=gms_egora&utm_campaign=Best_of_médecine___dimanche_19_octobre_2025&utm_medium=gms_egora&utm_source=email&utm_campaign=Best%20of%20médecine%202025-10-19%208h20251019&sc_src=email_4662237&sc_lid=180127311&sc_uid=XYBlorZBtz&sc_llid=32682&sc_eh=5d463c22601bc0401

 Par Dre Marielle Ammouche

Médicaments

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur des tensions d’approvisionnement concernant deux nouveaux médicaments psychotropes. La situation s‘est ainsi « récemment » dégradée pour la rispéridone injectable qui est désormais en rupture de stock pour le dosage 37,5 mg/2 ml, et qui présente de fortes tensions d’approvisionnement pour les dosages 25 mg/2 ml et 50 mg/2 ml. En conséquence, les initiations de traitement doivent être différées et il est recommandé « d’envisager un relais par la palipéridone injectable », préconise l’ANSM. Une amélioration de la situation est attendue en novembre 2025, a par ailleurs indiqué le laboratoire.

La situation est mauvaise aussi pour la chlorpromazine en comprimé avec une rupture de stock pour le dosage 100 mg, et des tensions pour le 25 mg. « Ces difficultés sont dues à des difficultés de production entraînant des décalages successifs d’approvisionnement », précise l’ANSM. Des boîtes à 25 mg provenant d’autres marchés doivent être mises à disposition, selon le laboratoire. Et un retour à la normale n’est espéré qu’en décembre 2025. Dans l’intervalle, le dosage à 25 mg est à privilégier.

La situation reste aussi dégradée pour la quétiapine sur les dosages 300 et 400 mg LP. Les pharmaciens reportent les prescriptions sur le dosage 50mg LP. « La reprise progressive des approvisionnements en octobre devrait permettre d’améliorer la disponibilité en pharmacie de ces médicaments dans les semaines à venir », précise l’ANSM. Des préparations magistrales à libération immédiate sont, elles aussi, toujours disponibles pour compenser les besoins. 

Et on observe une certaine amélioration concernant les approvisionnements en Téralithe 400 mg LP, et en venlafaxine (37,5 mg LP et 75 mg LP). 

Références :

D’après un communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (17 octobre)

Auteur de l’article

Dre Marielle Ammouche

Rédactrice en chef médica

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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