« Les traitements ciblés contre le cancer attirent les investisseurs »
Date de publication : 16 octobre https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=ad6e19e6db5b6a45931e0d3ad4930d98&id_newsletter=22611&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22611&from=newsletter
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Marie Bartnik observe dans Le Figaro que « les promesses de nouveaux traitements contre le cancer suscitent l’espoir des patients… et l’intérêt bien compris des investisseurs ».
La journaliste indique ainsi qu’« en France, la toute jeune biotech Adcytherix vient de lever 105 millions d’euros, alors même qu’aucun de ses candidats médicaments n’a encore été testé sur des patients dans le cadre d’un essai clinique ».
La journaliste relève que « mercredi, c’est une concurrente allemande d’Adcytherix, la biotech Tubulis, qui a encore levé un peu plus de 308 millions d’euros pour poursuivre le développement de son traitement innovant contre le cancer. Signe de l’intérêt des grands labos, cette dernière s’était déjà associée avec Bristol Myers Squibb et Gilead ».
Marie Bartnik précise que ces biotechs « ont pour point commun de développer des ADC, pour «antibody drug conjugates», ou anticorps conjugués en français. Ce nouveau type de thérapie consiste à associer une dose de chimiothérapie à un anticorps, capable de cibler directement la tumeur du patient. À la clé : une meilleure tolérance du traitement et une efficacité accrue ».
La journaliste observe que « les deux principaux champions des ADC sont actuellement AstraZeneca et Daiichi Sankyo, qui se sont associés pour mettre sur le marché l’Enhertu, un ADC destiné au traitement du cancer du sein et du poumon. Les résultats spectaculaires de ce médicament ont valu à ces deux laboratoires une rare «standing ovation» lors du congrès de l’Asco, la grand-messe de la cancérologie, il y a deux ans ».
Marie Bartnik note que « 17 ADC au total ont été approuvés. Rien qu’à partir du potentiel de ces molécules, les analystes estiment que la taille de ce marché devrait tripler d’ici 5 ans. […] La liste des ADC autorisés devrait également s’allonger car la recherche est particulièrement prolifique dans ce domaine. 284 essais cliniques ont été lancés en 2024 – 100 de plus que l’année précédente ».
Iqvia, bureau d’étude spécialisé, observe ainsi : « Il s’agit du domaine de la recherche sur les tumeurs solides qui connaît la croissance la plus rapide ».
La journaliste ajoute que « les promesses thérapeutiques des ADC expliquent que les Big pharmas (grands labos) soient prêtes à payer cher l’accès à de futures molécules. Pfizer a par exemple déboursé 43 milliards de dollars en 2023 pour acquérir Seagen, une biotech spécialisée dans les ADC que son rival MSD convoitait également ».
Marie Bartnik note en outre que « pour se singulariser, la biotech française Adcytherix travaille à créer des ADC fonctionnant avec de nouveaux types d’agents cytotoxiques – la partie du médicament qui attaque la tumeur ».
Jack Elands, son directeur général, explique que « la quasi-totalité des ADC utilisent l’une ou l’autre des deux classes de toxines les plus répandues. Le problème étant que le patient développe une résistance à ces toxines. Au bout d’un an, il n’est plus possible de le traiter. Nous travaillons à développer une nouvelle génération d’ADC, qui utilisera des toxines fonctionnant selon des mécanismes très différents ».
Cancer: les traitements ciblés, nouveau Graal des patients et… des investisseurs
Par Marie Bartnik
Il y a 4 heures https://www.lefigaro.fr/societes/cancer-les-traitements-cibles-nouveau-graal-des-patients-et-des-investisseurs-20251016
Sujets

La thérapie par anticorps conjugués consiste à associer une dose de chimiothérapie à un anticorps, capable de cibler directement la tumeur du patient. Halfpoint / stock.adobe.com
La biotech française Adcytherix vient de lever 105 millions d’euros pour commencer les essais cliniques de ses produits.
Les promesses de nouveaux traitements contre le cancer suscitent l’espoir des patients… et l’intérêt bien compris des investisseurs. En France, la toute jeune biotech Adcytherix vient de lever 105 millions d’euros, alors même qu’aucun de ses candidats médicaments n’a encore été testé sur des patients dans le cadre d’un essai clinique. L’entreprise a été créée il y a à peine plus d’un an par le médecin Jack Elands, fondateur de la biotech Emergence Therapeutics, cédée il y a deux ans à l’américain Eli Lilly.
Mercredi, c’est une concurrente allemande d’Adcytherix, la biotech Tubulis, qui a encore levé un peu plus de 308 millions d’euros pour poursuivre le développement de son traitement innovant contre le cancer. Signe de l’intérêt des grands labos, cette dernière s’était déjà associée avec Bristol Myers Squibb et Gilead.
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Tubulis, Adcytherix et Emergence Therapeutics ont pour point commun de développer des ADC, pour « antibody drug conjugates », ou anticorps conjugués en français. Ce nouveau…
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La biotech Adcytherix lève 105 millions d’euros pour développer de nouveaux anticancéreux
La société marseillaise a annoncé, jeudi 16 octobre, la signature d’une levée de fonds auprès d’un consortium d’investisseurs français et étrangers, comprenant, entre autres, la banque publique Bpifrance et les fonds d’investissement tricolores Kurma Partners et Andera Partners.

Adcytherix n’a pas encore soufflé sa deuxièmebougie, mais, en dépit de sa jeunesse, elle compte bien se faire rapidement une place sur le marché très concurrentiel des anticancéreux. A la veille de l’ouverture du congrès de l’ESMO, la grand-messe européenne annuelle de l’oncologie, la biotech marseillaise a annoncé, jeudi 16 octobre, la signature d’une levée de fonds de 105 millions d’euros auprès d’un consortium d’investisseurs français et étrangers, comprenant, entre autres, la banque publique d’investissement Bpifrance, et les fonds d’investissement tricolores Kurma Partners et Andera Partners.
De quoi permettre à la jeune pousse d’accélérer son développement, alors même que le marché de la biotech fait grise mine ces derniers mois. « Cet argent est nécessaire pour aller vite. La compétition est forte et, si nous ne mettons pas la vitesse maximum, nous serons dépassés par d’autres », observe Jack Elands, son président-directeur général. Cet entrepreneur aguerri, titulaire d’un doctorat de neuropharmacologie, a fondé Adcytherix en 2024 avec deux associés, Carsten Dehning et Xavier Preville, autrefois à la tête de la recherche et du développement de la biotech Transgene, après avoir revendu en 2023 sa précédente société, Emergence Therapeutics, à la Big Pharma américaine Eli Lilly.
« Dans un marché actuellement très polarisé avec des biotech qui parviennent à très bien se financer et d’autres qui sont en difficulté, la stratégie structurée d’Adcytherix, ajoutée à une équipe très expérimentée, a fait la différence », remarque Sofia Ioannadou, associée chez Andera Partners.
Essai clinique en Australie
La jeune pousse marseillaise se concentre sur le développement d’anticorps conjugués, une classe de médicaments qui suscite beaucoup d’intérêt dans le domaine de l’oncologie ces dernières années, car ils permettent de cibler des cellules tumorales sans détruire les cellules saines, contrairement à la chimiothérapie. Grâce à un premier tour de table de 30 millions d’euros en 2024, Adcytherix a déjà pu mener à bien les premiers tests précliniques de son médicament candidat, baptisé « ADCX-020 ». Cette nouvelle injection de capitaux, l’une des plus importantes réalisée depuis le début de l’année pour une biotech tricolore, sera utilisée pour passer à l’étape suivante, celle des essais cliniques sur l’homme, beaucoup plus coûteux.
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La société, qui compte aujourd’hui près d’une vingtaine de salariés, prévoit ainsi de commencer une étude clinique de phase 1 au cours du premier trimestre de l’année 2026, d’abord en Australie. « Nous avons fait ce choix car les procédures administratives y sont plus rapides qu’en Europe et les coûts des essais cliniques sont moins chers qu’aux Etats-Unis », explique M. Elands.
La levée de fonds servira également à poursuivre le travail de recherche et de développement engagé pour mettre au point de nouvelles toxines destinées à la conception d’anticorps conjugués contre le cancer. Pour M.Elands, « la plupart des tumeurs développent aujourd’hui une résistance aux toxines qui sont couramment utilisées dans les anticorps conjugués. Avec de nouvelles toxines, nous pourrions y remédier ».
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