Liste rouge UICN : plus de la moitié des espèces d’oiseaux dans le monde sont en déclin
Biodiversité | Aujourd’hui à 12h08 https://www.actu-environnement.com/ae/news/actualisation-liste-rouge-uicn-oiseaux-en-declin-46917.php4#xtor=EPR-50
À l’occasion du Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) jusqu’au 15 octobre prochain, l’organisation a mis à jour sa liste rouge des espèces. Elle comprend désormais 172 620 espèces, dont 48 646 menacées d’extinction. L’année dernière, à la même période, la liste comprenait 166 000 espèces, dont 46 337 classées dans la catégorie « menacée ».
Premier constat alarmant, trois espèces d’oiseaux sur cinq dans le monde présentent des populations en déclin. « [Cela] montre à quel point la crise de la biodiversité est devenue profonde et à quel point il est urgent que les gouvernements prennent les mesures qu’ils se sont engagés à prendre en vertu de plusieurs conventions et accords », a déclaré le Docteur Ian Burfield, coordinateur scientifique mondial de BirdLife et coordinateur de l’Autorité de la Liste rouge pour les oiseaux. La cause la plus répandue de leur déclin est la perte et la dégradation de leur habitat, entraînées en particulier par l’expansion et l’intensification de l’agriculture et l’exploitation forestière, principales menaces pour les oiseaux en danger. Cela concerne principalement les régions où la perte de forêts tropicales constitue une menace croissante pour les oiseaux (Madagascar, Afrique de l’Ouest et l’Amérique centrale).
La liste fait également le constat de six nouvelles espèces éteintes : la musaraigne de l’île Christmas, le Conus lugubris (une espèce d’escargot conique), le courlis à bec grêle, le Diospyros angulata (un genre de plante à fleurs de la famille des Ebenaceae), ainsi que les bandicoots (1) et la Delissea sinuata (une plante originaire des îles hawaïennes).
Les phoques arctiques (2) se rapprochent aussi de ce risque d’extinction, en raison de l’importante perte de glace (3) causée par le réchauffement climatique. Ces espèces dépendent de la glace marine pour leur reproduction et l’élevage de leurs petits, ainsi que pour leur mue, leur repos et pour accéder aux zones d’alimentation.
Toutefois, des mesures de conservation mondiales peuvent permettre d’amoindrir les risques de disparation des espèces, c’est le cas de la tortue verte marine. Dans cette actualisation de la liste, son statut est passé d’espèce « En danger » à « Préoccupation mineure ». De plus, la population mondiale de l’espèce a augmenté d’environ 28 % depuis les années 1970, malgré les menaces persistantes qui pèsent sur certaines sous-populations.
« Le rétablissement mondial en cours de la tortue verte est un exemple puissant de ce qu’une conservation mondiale coordonnée au fil de décennies peut réaliser pour stabiliser et même restaurer les populations d’espèces marines à longue durée de vie », s’est félicité Roderic Mast, coprésident du groupe de spécialistes des tortues marines de la commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN.
Le constat est toutefois à relativiser : malgré cette amélioration mondiale, l’abondance des tortues vertes reste considérablement en deçà des niveaux antérieurs à la colonisation européenne.
1. Perameles myosuros, Perameles notina et Perameles papillon
2. Le phoque à capuchon (Cystophora cristata) est passé de Vulnérable à En danger, tandis que le phoque à moustaches (Erignathus barbatus) et le phoque du Groenland (Pagophilus groenlandicus) sont passés de Préoccupation mineure à Quasi menacés.
3. Le réchauffement climatique se produit quatre fois plus rapidement dans l’Arctique que dans les autres régions, ce qui réduit considérablement l’étendue et la durée de la couverture de glace marine.
Camille Girardin Lang, journaliste
Éditrice – rédactrice juridique
Santé-Environnement-Politique 