Les microplastiques modifient le microbiome intestinal, une première étude sur des échantillons humains le montre.

Microplastiques : comment ils bouleversent – aussi – le microbiote humain

Céline Lefebvre

Par Mme Céline Lefebvre
(Paris)

 Date de publication : 7 octobre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=cc8e7a1c8b1da65f2cf23ed5cec2abd7&site_origine=newsletter_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22553&from=newsletter

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Les microplastiques modifient le microbiome intestinal, une première étude sur des échantillons humains le montre. Présentée au congrès européen de gastroentérologie (UEGW 2025, Berlin), elle montre que les microplastiques (<5 mm), omniprésents dans l’environnement, modifient le microbiote intestinal humain. Certaines altérations observées ressemblent même à des profils déjà associés à la dépression et au cancer colorectal.

Les microplastiques sont présents dans tout l’organisme : cerveau, foie, pancréas, poumons… et intestin. C’était connu, mais une étude montre qu’ils peuvent influencer le microbiote.
Le projet pilote microONE, conduit par CBmed, Center for Biomarker Research in Medicine autrichien, et des partenaires internationaux, est parmi les premiers à étudier l’effet direct de microplastiques sur le microbiome intestinal humain.
Des échantillons de selles de volontaires sains ont été cultivés ex vivo, puis exposés à cinq microplastiques courants (polystyrène, polypropylène, polyéthylène basse densité, poly(méthacrylate de méthyle), polyéthylène téréphtalate) à des concentrations proches de l’exposition humaine, et à des doses plus élevées pour évaluer l’effet dose-dépendant.
Le nombre et la viabilité bactérienne sont restés globalement stables, mais l’acidité des cultures a augmenté, indice d’un changement de l’activité métabolique. La composition bactérienne a effectivement varié selon le type de plastique, affectant notamment Lachnospiraceae, Oscillospiraceae, Enterobacteriaceae et Ruminococcaceae du phylum Bacillota, essentiel à la digestion et au fonctionnement intestinal.
Ces variations s’accompagnaient de modifications des métabolites bactériens, incluant l’acide valérique, l’acide 5-aminopentanoïque, la lysine et l’acide lactique, corrélées aux changements de pH.
Surprise : certaines altérations rappellent des profils liés à la dépression et au cancer colorectal.
Les mécanismes restent à préciser mais des hypothèses émergent, dont celle que les microplastiques pourraient modifier le microbiote en créant des niches physiques et chimiques favorables à certaines bactéries, par exemple via des biofilms, ou en transportant des substances chimiques modulant le métabolisme bactérien et le pH intestinal. Ces perturbations peuvent se renforcer mutuellement et déséquilibrer le microbiome.

Référence :
Pacher-Deutsch C et al.
Microplastic-induced alterations in gut microbiome and metabolism: Insights from an ex vivo bioreactor model.
UEG Week 2025 ; 7 October 2025 ; Berlin, Germany.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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