Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche freine la croissance des énergies renouvelables, selon l’Agence internationale de l’énergie
Les capacités additionnelles de production d’électricité renouvelable devraient dépasser les 740 gigawatts en 2025, un nouveau record, selon le rapport publié par l’institution mardi 7 octobre. Une croissance essentiellement tirée par la Chine.
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Comme les années précédentes, un nouveau record est en vue. En considérant uniquement les installations au cours de 2025, les capacités additionnelles de production d’électricité renouvelable devraient se hisser au-delà des 740 gigawatts (GW) à travers le monde. C’est dire si la croissance « reste forte » dans ce secteur, selon le scénario central du rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur le marché des énergies renouvelables, publié mardi 7 octobre. En 2024, le précédent record tournait autour de 685 GW. Et à titre de comparaison, celui de 2019 dépassait à peine 200 GW.
Rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et également basée à Paris, l’AIE s’attend à ce que les capacités totales d’électricité renouvelable doublent dans les cinq années à venir, pour augmenter de 4 600 GW. Cette croissance est toujours principalement tirée par un pays, la République populaire de Chine, à hauteur d’environ 60 %. Et par une industrie, celle de l’énergie solaire, pour près de 80 %, très loin devant l’éolien, et à plus forte raison devant l’hydraulique, la biomasse et la géothermie.
L’édition 2025 abaisse toutefois de 5 % ses prévisions pour 2030 (et de près de 50 % pour les Etats-Unis en particulier), par rapport à celles formulées en 2024. Sans citer nommément le président américain, l’AIE mentionne l’effet de « plusieurs changements » politiques depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier. A savoir, la suppression annoncée de crédits d’impôts fédéraux, la flambée des droits de douane, mais aussi, plus spécifiquement, un moratoire sur l’éolien en mer ainsi que « la restriction des autorisations de projets éoliens et solaires terrestres sur les terres fédérales ».
Des « vulnérabilités »
En Chine aussi, la croissance pourrait se contracter, du fait d’un changement de réglementation. Depuis le second semestre 2025, la première puissance asiatique a adopté une nouvelle tarification, poussant les développeurs de projets éoliens ou solaires à passer par un système de mise aux enchères plutôt que par un prix d’achat garanti.
Dans son scénario principal, le rapport prévoit désormais que les capacités mondiales d’énergies renouvelables seront multipliées par 2,6 fois entre 2022 et 2030. Soit moins que le triplement annoncé en décembre 2023 par plus de 100 Etats, à l’occasion de la COP28. Cet objectif-là peut « encore être atteint », estime l’AIE, tout en alertant sur « les difficultés financières » des fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires. Autre motif d’inquiétude, selon elle : les« vulnérabilités » liées à une ultradépendance aux entreprises chinoises, dans certaines chaînes d’approvisionnement.
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Pour l’heure, la production mondiale d’électricité est encore majoritairement issue de deux énergies fossiles, responsables du dérèglement climatique : le charbon et le gaz. En 2024, la part des renouvelables dans la production électrique était de 32 %. Selon les prévisions, elle serait susceptible de monter à 43 % en 2030.
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