La qualité de l’air intérieur est un déterminant majeur de santé publique.

« Qualité de l’air intérieur : à quand des mesures concrètes sur le terrain ? »

 Date de publication : 29 septembre 2025 Temps de lecture: 3 min


Christian Lehmann, médecin et écrivain, évoque dans Libération « la nécessité de garantir un air pur et sain, une «priorité de santé publique» qui pâtit notamment du manque de financements ».


Le médecin explique que la semaine dernière aux Nations unies, à New York, s’est tenu un évènement « consacré à la santé publique : «Air intérieur sain : un appel mondial à l’action» ».


« Sponsorisé par la France et le Monténégro, ce colloque réunissait des intervenants de haut niveau issus de différents gouvernements, des agences des Nations unies, du monde universitaire, des soins de santé, de l’éducation, des politiques, du développement durable et de l’industrie pour partager leurs idées et leurs expériences sur la manière dont ils abordent la qualité de l’air intérieur, soulignant qu’il s’agit actuellement d’une lacune dans la plupart des cadres de santé publique », relève Christian Lehmann.


Il note que « la situation politique française étant ce qu’elle est, le ministre Yannick Neuder avait laissé sa place à Anne-Claire Amprou, ambassadrice de la France pour la santé mondiale à l’OMS. Sa prise de position fut saluée par les intervenants et sur les réseaux sociaux, et pour cause ! Après avoir rappelé que la pollution de l’air intérieur est un défi mondial majeur qui affecte plus de 2 milliards d’individus, essentiellement dans des pays à revenu faible et intermédiaire, et est responsable de plus de 6 millions de morts prématurées chaque année, la représentante française » a déclaré : 
« Comme nous l’a tragiquement rappelé la pandémie de Covid-19, la qualité de l’air intérieur est un déterminant majeur de santé publique. La reconnaissance de la transmission aérienne du virus a souligné l’urgence d’agir sur les environnements clos… La France a pris des mesures concrètes en ce sens et a fait de la qualité de l’air intérieur une priorité pour la santé environnementale et publique ».


Anne-Claire Amprou a ajouté : « Depuis 2023, la surveillance obligatoire de la qualité de l’air dans les crèches et les écoles a été renforcée. Depuis 2024, la France a mis en place un observatoire de la qualité de l’air intérieur qui vise à collecter, produire et partager des données sur les espaces clos pour l’ensemble des parties prenantes : communauté scientifique, pouvoirs publics, collectivités locales, professionnels et citoyens ».


Christian Lehmann remarque cependant que « l’enthousiasme fut vite douché sur le terrain par celles et ceux qui vivent dans le monde réel. […] De nombreux professeurs confirment que la seule amélioration de la qualité de l’air vient de leur capacité à aérer les salles de classe… quand il est possible d’ouvrir les fenêtres… ».

Un « spécialiste du secteur » remarque quant à lui : « Il est vrai que la France est devenue en 2023, sur le papier, le pays le plus exigeant au monde d’un point de vue réglementaire concernant le renouvellement de l’air intérieur dans les écoles, mais c’est aussi l’un des Etats qui investit le moins sur ce sujet…

Il manque un guichet unique permettant de centraliser et mutualiser au niveau national expertise et accompagnement technique et financier ».
« On peut s’interroger sur ce qui permet à la France de déclarer que la qualité de l’air intérieur est une priorité de santé publique : sont-ce les seules exigences réglementaires souhaitées par l’exécutif et votées par les parlementaires ou les transformations effectives observées sur le terrain et les financements qui le permettraient ? », continue ce spécialiste.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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