Le monde de la santé s’est fortement mobilisé le 18 septembre

Le monde de la santé s’est fortement mobilisé le 18 septembreEntre 500 000 et 1 million de Français ont défilé ce 18 septembre sur le territoire, contre les plans d’austérité envisagés par le gouvernement. Dans le secteur de la santé, malgré les réquisitions de personnels, la grève a été massive. Et ce sont les pharmaciens qui ont été les plus déterminés. 

98% des pharmacies d’officine fermées

Selon le syndicat français des pharmaciens de France (SFPF), « 98 % des officines étaient fermées pour protester contre l’arrêté sur les nouveaux plafonds de remises commerciales. Nous étions plus de 30 000 pharmaciens d’officine à défiler dans les rues de 80 chefs-lieux de départements et de régions, montrant notre capacité à nous unir et à défendre le réseau officinal, pour préserver l’accès à des soins de qualité pour nos concitoyens ». 

Les pharmaciens d’officine sont en effet vent debout contre la baisse des remises sur les génériques dont ils bénéficiaient. Cette remise de l’ordre de 40% devraient baisser à 25 % d’ici 2028. Malgré la mobilisation des pharmaciens, le gouvernement ne semble pas faiblir dans sa volonté de faire des économies sur les génériques, puisque ce 18 septembre, « les deux syndicats représentatifs de la profession participaient à une réunion du comité de suivi des génériques qui s’est vu fixer pour objectif de baisser de près de 146 millions d’euros les prix des médicaments génériques, soit 90 millions d’euros de rémunération en moins pour les pharmacies d’officine », selon le SFPF. 

Les kinés fortement mobilisés

Autre profession libérale fortement mobilisée : les kinésithérapeutes. Depuis le 8 septembre dernier, la profession multiplie les actions reconductibles pour faire avancer ses revendications. 

Ses syndicats protestent contre le report des revalorisations tarifaires prévues le 1er juillet dernier et souhaitent que les kinésithérapeutes puissent facturer des compléments d’honoraire. 

Les principaux syndicats de la profession (FFMKR, Alizée, SNMKR) appelaient donc à la grève ce 18 septembre. Selon le syndicat Alizée une opération escargot était organisée à Nice, et le syndicat appelait les kinésithérapeutes des autres villes à fermer leur cabinet, ou tout au moins à porter sur leur tenue un badge « kinésithérapeutes en grève », pour ceux qui ne pouvaient se permettre de fermer leur cabinet. 

« À Nice il y avait une centaine de kinésithérapeutes dans le défilé, et l’on peut estimer que 15 à 20 % de la profession s’est mise en grève, mais il est très difficile d’avoir des chiffres consolidés », explique François Randazzo, Président du syndicat Alizé, joint par Medscape édition française. 

Soutien des infirmières libérales

Les infirmières libérales, via le Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil) avait aussi appelé à soutenir le mouvement de grève du 18 septembre. 

« Le Sniil se tient aux côtés du mouvement intersyndical du 18 septembre 2025, qui dénonce les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement. Comme l’ensemble des travailleurs, les infirmières et infirmiers libéraux sont concernés par la dégradation du pouvoir d’achat, la remise en cause de la protection sociale et la fragilisation des services publics », déclare le syndicat dans un communiqué. 

Le Sniil en profite pour rappeler ses revendications : « La revalorisation des actes infirmiers et la reconnaissance des nouvelles compétences sont indispensables pour garantir un meilleur accès aux soins pour tous, sur l’ensemble du territoire et préserver le pouvoir d’achat des infirmières et infirmiers libéraux. Nous exigeons également de véritables investissements dans la santé de proximité. » 

Selon John Pinte, président du Sniil, joint par Medscape, « les infirmiers libéraux ne se sont pas réellement mis en grève pour ce 18 septembre. Nous attendons les négociations conventionnelles. Et j’ajoute qu’il nous est difficile de nous mobiliser car nous avons une obligation de continuité des soins ». 

Mobilisation plus forte que le 10 septembre dans la FPH

Dans la fonction publique hospitalière, 7,6 % des personnels se sont déclarés en grève (sur 1,2 million d’agents). Lors du mouvement « bloquons tout », du 10 septembre dernier, le ministère de la fonction publique avait annoncé un taux de grévistes de 6,8 % dans la fonction publique hospitalière (FPH). 

Selon l’AP-HP, le taux de participation à la grève des personnels non médicaux était 2,71 % pour les grévistes absents et de 5,01 % pour les grévistes absents et assignés. Pour les personnels médicaux, le taux de participation était de 0,49 % pour les grévistes absents et de 0,54 % pour les grévistes absents et assignés. 

« Les données pour les personnels médicaux ne concernent que les groupes hospitalo-universitaires Centre, Saclay, Sorbonne, Henri Mondor, Avicenne, San Salvadour, Paul Doumer, HAD », précise la communication de l’AP-HP. 

  

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

Laisser un commentaire