Nicolas Camps (coordinateur de projets environnementaux)
Nicolas Camps (coordinateur de projets environnementaux)
Une étude menée au sommet du Puy-de-Dôme par le CNRS et l’Université Clermont Auvergne révèle une contamination atmosphérique massive.
Entre l’été 2023 et le printemps 2024, six échantillons d’eau de nuage sont analysés :
– 32 substances chimiques détectées, dont des fongicides, insecticides, herbicides, biocides
– 2 échantillons dépassent les seuils de potabilité
– Jusqu’à 139 tonnes de pesticides estimées dans les nuages au-dessus du territoire français
Ces molécules ne sont pas des résidus passifs.
Elles interagissent, se recombinent, se transforment.
Elles retombent avec la pluie, contaminent les sols, les nappes, les cultures, les corps.
Les études menées en Allemagne, aux Pays-Bas, en France le confirment :
– Les zones protégées perdent jusqu’à 75 % de leur biomasse d’insectes
– Les oiseaux des champs s’effondrent
– Les pollinisateurs disparaissent
– Les chaînes écologiques se rompent
Ce n’est pas une crise sectorielle.
C’est une désintégration du vivant.
Octobre 2023 le CHU Amiens-Picardie ouvre une consultation dédiée aux pathologies pédiatriques liées aux pesticides.
Les médecins parlent de leucémies, de malformations, de troubles du développement.
Ils parlent de bébés nés avec des molécules dans les selles.
Ils parlent de familles agricoles exposées, de territoires saturés, de constats cliniques répétés.
Ce ne sont pas des coïncidences. Ce sont des trajectoires biologiques altérées.
Juillet 2025 : la loi Duplomb, malgré tout
Malgré les données disponibles, malgré les alertes médicales, l’État fait adopter la loi Duplomb.
– Les contrôles environnementaux sont affaiblis
– La police de l’environnement est placée sous tutelle préfectorale
– L’ANSES est mise sous pression
– Les études sont ignorées
Et en septembre 2025, Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, déclare :
“La dette vient aussi de l’argent investi dans les hôpitaux.”
Mais ce n’est pas l’hôpital qui coûte trop cher.
C’est le modèle qui rend malade le vivant.
Les études BASIC, CGDD, INRAE et CNRS compilent les coûts directs et indirects :
– Dépollution de l’eau
– Dégradation des sols
– Perte de biodiversité
– Coûts sanitaires et hospitaliers
– Charges supportées par les collectivités
Ces 120 milliards ne sont pas une projection idéologique.
Ce sont des coûts réels, invisibles dans les bilans comptables, mais bien présents dans les budgets publics, les hôpitaux, les agences de l’eau, et les territoires.
Le tribunal administratif reconnaît que :
– L’État a volontairement ignoré les études récentes
– Il a exercé une pression politique sur l’ANSES
– Il a mis en danger la santé publique et l’environnement
Ce n’est pas une erreur.
C’est un choix.
Ce n’est pas une dérive.
C’est une ligne politique.
Ce n’est pas une crise.
C’est une stratégie de déni.
Et ce déni, la science l’a documenté, la médecine l’a constaté, la justice l’a condamné.