Le chef du pôle Femmes et enfants du CHU de Clermont-Ferrand vient de démissionner. Une décision difficile qui intervient dans un contexte qui pourrait être très préjudiciable en termes de qualité des soins pour les enfants en Auvergne.
Par Michèle Gardette
Publié le 12 septembre 2025 à 16h30 https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/lheure-est-grave-au-chu-de-clermont-ferrand-le-chef-de-pole-femmes-et-enfants-a-demissionne_14747850/
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Le professeur Etienne Merlin était aussi chef de service des Urgences pédiatriques du CHU de Clermont-Ferrand. © Richard BRUNEL
L’heure est grave au CHU. En jeu : la santé des enfants de toute l’Auvergne. C’est ce qui a conduit le professeur Étienne Merlin à prendre une décision difficile : démissionner de ses fonctions en tant que chef du Pôle Femmes et enfants du CHU Estaing de Clermont-Ferrand, qu’il assurait depuis 2018. « Je me sens trahi. Tout le modèle territorial de la prise en charge pédiatrique au sein des hôpitaux périphériques que nous avions construit après de longues discussions il y a trois ans, et qui a fait ses preuves est menacé », concède-t-il. Explications.
Le 1er novembre 2022, la dernière pédiatre du centre hospitalier (CH) de Montluçon a arrêté son activité. Afin de maintenir une activité de pédiatrie et de maternité à l’hôpital de Montluçon, un dispositif de soutien avait été mis en place pour maintenir cette activité. Ceci en étroite collaboration avec la direction du CHU et les pédiatres du CHU.
« Pendant deux ans, nous avons réussi à tenir un planning journalier permettant une continuité des soins ininterrompue en pédiatrie à Montluçon. À plusieurs reprises, nous avons évité d’extrême justesse la fermeture de la maternité et des urgences pédiatriques », précise le professeur Étienne Merlin. Ce dispositif a permis la reconstitution d’une équipe de pédiatres à l’hôpital de Montluçon, qui serait maintenant fonctionnelle et autonome.
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« Afin de garantir la solidité et la durabilité de ce dispositif, la direction du CHU s’était engagée, nominativement et par écrit, auprès de six jeunes pédiatres, à leur proposer un poste à temps plein au CHU en 2025-2026, après trois années d’activité partagée », poursuit-il. Des postes motivés à Estaing par des départs à la retraite et le fonctionnement du Smur néonatal. Et le besoin structurel de consolider le soutien aux hôpitaux périphériques.
Non respect de l’engagement
Un engagement qui selon lui n’a pas été respecté. Seuls des temps partiels ont été proposés. « J’ai tout à fait conscience des difficultés financières du CHU, mais je suis très attristé qu’elles surpassent, au sein de l’hôpital public, des valeurs que j’estime cardinales : la loyauté, l’engagement collectif, et la considération humaine et professionnelle », concède-t-il.
Conséquences ?
Le soutien aux hôpitaux périphériques ne peut plus être assuré sur le même modèle actuel qu’on aurait souhaité pérenniser.
Professeur Etienne Merlin (Pédiatre au CHU Estaing )
A titre d’exemple, d’ici au 30 septembre, ce ne sont pas moins de 78 enfants au CH d’Aurillac qui doivent être vus en consultation par des pédiatres venus en renfort. Scénario du pire, sans soutien des pédiatres de Clermont-Ferrand, « une à deux maternités de la région pourraient fermer. »
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Les jeunes pédiatres seraient sous le choc. S’étant lui-même engagé auprès d’eux qu’il estime « trompés », le professeur Merlin affirme ainsi ne plus être en mesure de poursuivre son activité de gestion (chef de pôle Femmes et Enfants et de chef de service des Urgences pédiatriques du CHU de Clermont-Ferrand).
Jeudi 11 septembre au soir, il a été reçu par la direction générale du CHU, à qui il avait remis sa démission en début de semaine. Le dialogue a pu être rétabli mais pas de solution trouvée.
Contactée par nos soins, la direction générale n’a pas souhaité donner suite à notre sollicitation
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