Le personnel est en souffrance » : les professionnels de santé de l’hôpital de Decazeville dénoncent des conditions de travail difficiles
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Environ 100 employés ont participé au rassemblement, soutenu par l’union locale de la CGT du Bassin.
Publié le 19/09/2025 à 06:31 , mis à jour à 10:25 https://www.ladepeche.fr/2025/09/19/le-personnel-est-en-souffrance-les-professionnels-de-sante-de-lhopital-se-mobilisent-et-denoncent-des-conditions-de-travail-difficiles-12938129.php
l’essentiel
À l’hôpital de Decazeville (Aveyron), la situation s’est particulièrement dégradée depuis cet été.
Les soignants sont à bout. « Une mobilisation aura lieu la semaine prochaine, explique Stéphanie Ruiz, secrétaire CGT au centre hospitalier de Decazeville. Mais la date n’est pas encore arrêtée. » Ce rassemblement fera suite au mouvement de grève qui a eu lieu le 16 septembre 2025. Au total, plus de 100 salariés se sont réunis ce mardi au pied de l’hôpital pour dénoncer des conditions de travail éprouvantes, après un été marqué par le manque de moyens humains.
Le personnel dénonce, entre autres, un rythme dégradé aggravé par un effectif déjà réduit, les glissements de tâches et les plannings instables. Un malaise qui a été mis en lumière lors de l’assemblée générale conduite le 4 septembre dernier. « Ils en ont marre et souhaitent se faire entendre », rapporte la syndicaliste. Pascal Mazet, secrétaire adjoint CGT, ajoute : « Les professionnels de santé sont en souffrance. »
Un frein à l’exercice du métier
L’Ehpad semble être l’un des services les plus concernés par ces difficultés. « Nous devons souvent revenir sur nos jours de repos, parce qu’il n’y a personne en poste. Les roulements ne sont pas respectés », assure une aide-soignante qui souhaite garder l’anonymat. « C’est une situation qui, malheureusement, nous empêche de bien faire notre métier. Nous n’avons plus de temps pour les résidents. »

Et selon elle, si ce contexte affecte le moral des équipes, les répercussions sont aussi physiques. « Par exemple, beaucoup d’entre nous ont des problèmes de dos. Moi-même je n’ai pas pu participer à la première manifestation parce que j’avais un rendez-vous médical ce jour-là à cause de ça. »
Salariée en CDD depuis environ un an, ces conditions ne l’encouragent pas à basculer sur un contrat à durer indéterminé. « En plus, nous ne sommes pas toujours payés en heures supplémentaires », regrette-t-elle. Et en début d’année, à cause d’un problème de bactérie dans les canalisations, nous avons dû laver les personnes âgées à la cristalline, pendant deux à trois mois. Ce n’est de la faute de personne, mais ce n’est quand même pas normal. »
« Nous entendons les revendications »
Au sujet des soins réalisés à l’eau de bouteille, l’établissement précise qu’il s’agissait en effet d’un problème sur le réseau d’eau. « Il fallait trouver des solutions en attendant la fin des travaux et, par précaution, au vu de la fragilité de certains résidents, nous avons décidé de procéder de cette façon », explique Christelle Dumoulin, directrice déléguée du centre hospitalier de Decazeville.
En ce qui concerne le désarroi du personnel, « il est parfaitement légitime. Pendant la période estivale, le taux d’absentéisme sur les métiers en tension, comme aide-soignante, est très élevé. Généralement, tout se complique du 15 juin au 15 septembre. Particulièrement cette année parce que nous avons eu du mal à recruter. »

Mais la direction se montre volontaire pour changer les choses et soutenir ses équipes. « Pour le bien de tous, il faut que ça évolue dans le bon sens. C’est pourquoi nous entendons les revendications et que nous travaillons énormément avec les partenaires sociaux. »
En ce sens, une première réunion afin d’effectuer un état des lieux des services est prévue le 7 octobre 2025. Trois embauches ont également été concrétisées depuis le préavis de grève et la mobilisation.
» Nous tenions à dire l’urgence et l’importance de ces projets » : la CGT de l’hôpital de Decazeville a exprimé son impatience à l’ARS Aveyron
ABONNÉS
Stéphanie Ruiz, secrétaire du syndicat CGT de Decazeville, et Pascal Mazet, secrétaire adjoint.DR – DR
Publié le 08/09/2025 à 08:01 https://www.ladepeche.fr/2025/09/08/nous-tenions-a-dire-lurgence-et-limportance-de-ces-projets-la-cgt-de-lhopital-de-decazeville-a-exprime-son-impatience-a-lars-aveyron-12913229.php
l’essentiel
Stéphanie Ruiz et Pascal Mazet, de la CGT Santé de l’hôpital de Decazeville, ont réitéré auprès du directeur départemental de l’ARS (Agence régionale de Santé), leurs attentes concernant les travaux et équipements pour l’établissement.
Fin août 2025, une délégation du syndicat CGT Santé de l’hôpital de Decazeville, composée de la secrétaire du syndicat Stéphanie Ruiz et du secrétaire adjoint Pascal Mazet, a rencontré le délégué départemental de l’ARS (Agence régionale de santé) de l’Aveyron, Benjamin Arnal, accompagné de Mme Courtial.
« Cette rencontre se tenait dans un contexte particulier, puisqu’il s’agissait du dernier jour de benjamin Arnal dans ses fonctions avant son départ pour exercer à Bordeaux. Mme Courtial assurera l’intérim, en attendant une succession officielle pour l’ARS Aveyron.
Cette réunion faisait suite à une demande de rendez-vous de notre syndicat, suite à deux dossiers de demande de financement déposés depuis plusieurs mois par la direction de l’hôpital et restés à ce jour sans réponse : la réfection de la toiture du bâtiment USLD (unité de soins de longue durée). Et les travaux nécessaires à l’acquisition d’un IRM (imagerie par résonance magnétique), équipement indispensable pour notre bassin de population », soulignent Stéphanie Ruiz et Pascal Mazet.
« L’urgence et l’importance des projets »
Les mêmes poursuivent : « Nous tenions à rappeler l’urgence et l’importance de ces projets. Concernant l’USLD, pour retrouver une capacité d’accueil optimale et mettre fin à une perte d’activité (-200 000 €/an) qui pénalise à la fois les résidents et les soignants. Nous demandons depuis plusieurs années des travaux pour éviter des dégradations supplémentaires dans le bâtiment.
Concernant l’IRM, pour permettre le développement du service d’imagerie médicale et répondre aux besoins de notre bassin de population. Nous avons insisté sur deux points majeurs : la toiture de l’USLD car une aile de 10 lits est actuellement fermée, entraînant une diminution de résidents pouvant être pris en charge. Faute de moyens, le bâtiment continue de se dégrader, les années passent et rien ne se passe. Le projet d’IRM est discuté depuis des années, soutenu par l’ARS, les professionnels de santé, les élus et la population. La Communauté de communes a voté un financement de 100 000 € pour les travaux en 2025″.
Une enveloppe débloquée d’ici la fin de l’année pour l’USLD
Et d’ajouter : « En réponse, M. Arnal nous a indiqué que le dossier de la charpente de l’USLD est jugé prioritaire pour l’ARS et qu’une enveloppe sera débloquée d’ici la fin de l’année.
Que pour les travaux de l’IRM, aucune perspective de financement ARS, à ce jour n’est prévue pour 2025. Aucun calendrier précis n’a été avancé.
La CGT Santé Hôpital Decazeville déplore l’absence d’engagements clairs, et datés qui permettent une perspective sur des sujets essentiels pour notre hôpital et notre territoire. Nous déplorons également qu’aucun engagement chiffré à ce jour, ne soit donné pour la réfection de la toiture de l’USLD.
Preuve de l’urgence sur ce dossier : depuis le 29 août, 3 lits supplémentaires ont été fermés pour dégradations. Le syndicat CGT de l’Hôpital de Decazeville réaffirme sa détermination à obtenir les moyens nécessaires au maintien et au développement de notre hôpital », concluent Stéphanie Ruiz et Pascal Mazet.