Les moustiques tigres, porteurs de maladies à transmission vectorielle (dengue, zika, chikungunya…), s’installent de plus en plus en Europe ».

« Flambée de chikungunya : “Les maladies liées au moustique tigre peuvent être graves et laisser des séquelles” »

 Date de publication : 17 septembre 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=67a7fa926172d8409e8bfd61c73db7d8&id_newsletter=22446&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22446&from=newsletter

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Max Blanc constate dans Libération que « massivement présents en Asie, en Amérique du Sud et dans les départements et régions d’outre-mer, les moustiques tigres, porteurs de maladies à transmission vectorielle (dengue, zika, chikungunya…), s’installent de plus en plus en Europe ».
Le journaliste note ainsi que « cette année, un nombre record de cas de chikungunya a été recensé en France métropolitaine, y compris dans des régions jusqu’alors épargnées (Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté). Un signal alarmant pour les services de santé, qui doivent s’adapter à cette nouvelle menace ».
Il interroge Marie-Claire Paty, médecin épidémiologiste et coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles à Santé publique France, qui « explique les raisons de cette flambée ».
La spécialiste rappelle que « cette espèce très invasive est arrivée en Europe, plus précisément en Albanie, dans les années 1970. Le moustique tigre a rallié la France via Menton, en 2004, par la frontière italienne. C’est un insecte qui, de lui-même, ne vole pas très loin, seulement à 150, 200 mètres, mais qui a une diffusion assez opportuniste. Il se met notamment dans les voitures. On l’a vu remonter l’autoroute du Sud et progresser petit à petit vers l’Est et l’Ouest. En 21 ans, le moustique tigre a colonisé presque tout le territoire et est implanté dans 80 départements ».
Marie-Claire Paty souligne qu’« en 2025, on a eu un nombre record de cas de chikungunya en France métropolitaine avec 380 malades au 8 septembre. Et la saison de transmission, qui va du 1er mai au 30 novembre, n’est pas finie… ».
« La propagation de cette année s’explique par une importante épidémie à la Réunion avec un virus bien adapté au moustique tigre, un territoire avec lequel il y a beaucoup de flux de voyageurs, dont certains porteurs du chikungunya. Mais il n’est pas dit que cette situation se représente à l’identique dans les années à venir », poursuit l’épidémiologiste, qui souligne que « les maladies dont le moustique tigre est vecteur peuvent être graves et laisser des séquelles ».
Elle ajoute que « c’est un problème à l’échelle continentale, même si c’est en France que se déclarent le plus de foyers de contamination. […] Pour le moment, ces phénomènes touchent surtout les pays méditerranéens. Ils devraient néanmoins gagner le reste de l’Europe au fil du temps ».
Marie-Claire Paty note en outre qu’« il n’y a pas encore d’antiviral efficace contre ces virus, mais il y a des recherches. On voit apparaître des vaccins contre le chikungunya, contre la dengue même si on est au début du processus. Evidemment, plus ces maladies menacent nos pays riches occidentaux, plus l’industrie pharmaceutique s’y intéresse ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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