Comment réduire le coût de la rentrée des étudiants en médecine ?
Jean-Bernard Gervais
15 septembre 2025 https://francais.medscape.com/viewarticle/comment-réduire-coût-rentrée-des-2025a1000o70?ecd=WNL_mdplsfeat_250915_mscpedit_fr_etid7719966&uac=39940PJ&impID=7719966
Comme chaque année, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) rend public son indicateur des coûts de la rentrée (ICR), qui prend en compte les frais de scolarité, de vie courante, etc.
Cette année, l’ICR atteint un montant de 5846,82 euros soit une augmentation de 3,17 % par rapport à 2024.
À l’échelle nationale, ce sont les frais de scolarité DFASM (diplôme de formation approfondie en sciences médicales) qui augmentent le plus (+4,46 % soit 3309,58 euros) tandis que l’augmentation des frais de vie courante est la plus modérée (+1,04 % soit 1183,92 euros).
En Ile-de-France, a contrario du national, ce sont les frais généraux de rentrée (mutuelle, garantie, assurance logement…) qui augmentent le plus (+9,52 %) alors que les frais scolaires DFASM sont en hausse modérée (+1,22 %).
En province, les frais mensuels de vie courante baissent (-1,73 %) alors que les frais DFASM augmentent le plus (+4,74 %).
Afin de contenir les coûts liés à la rentrée scolaire, l’Anemf émet un certain nombre de propositions.
Référentiels de spécialités
L’Anemf, constatant que les référentiels de spécialités représentant un coût élevé de 1513,80 euros, sont en augmentation de 4 % par rapport à l’an dernier, propose la généralisation des référentiels gratuits en format numérique. Pour simplifier son utilisation, l’association étudiante propose un seul référentiel gratuit et numérique standardisé. « Initialement envisagé, l’initiative a abouti à un référentiel d’apprentissage transversal, le LiSA (ou Livret de Suivi des Apprentissages), qui reste une aide d’apprentissage pour l’étudiant, mais qui n’est pas suffisamment complet pour servir de référentiel », note l’Anemf.
Parmi les autres outils pédagogiques à réformer, l’Anemf fourmille d’idées : ainsi elle souhaite que les livres universitaires soient considérés comme des livres scolaires pour bénéficier d’un prix réduit, mais aussi que le marteau réflexe et le stéthoscope, d’un coût moyen de 68,55 euros, soient offerts par l’Ordre des médecins.
Prépas
Autre poste de dépense important : les organismes de préparation aux épreuves nationales. En présentiel, les prépas coûtent en moyenne 1385,54 euros et 591,04 euros en ligne.
Mais d’autres solutions existent, bien moins onéreuses, comme le Tacfa gratuit (tutorat associatif pour des conférences en FASM), développé par des internes et des médecins en lien avec l’Uness (université numérique en santé et en sport), et qui propose des conférences dématérialisées hebdomadaires.
Par ailleurs, ajoute l’Anemf, depuis 2016, « les UFR de médecine voient apparaître des tutorats d’années supérieures (TAS). Similaires à leurs homologues d’entrée dans les études de santé (TEES, vulgairement “tutorats de première année”), les TAS se fondent sur les principes d’engagement et d’apprentissage par les pairs ». À l’instar des TACFA, les TAS sont pour la plupart gratuits.
Frais d’inscription
En ce qui concerne les frais d’inscription, ils pourraient être réduits à condition de supprimer les frais l’indexation de la CVEC (contribution à la vie étudiante et de campus) sur l’inflation et de compenser le cout de la CVEC. L’association demande aussi l’accès des étudiants au comité de gestion des œuvres sociales des établissements hospitaliers, pour avoir accès aux actions sociales de l’hôpital de rattachement.
Salaire
En matière de rémunération, l’Anemf réclame une indemnité de stage égal à celle des autres étudiants stagiaires (soit environ 600 euros plutôt que les 219 euros nets des externes) ainsi qu’une revalorisation des gardes de 50 % à l’instar des internes et des médecins séniors.
La prime d’activité, réservée aux travailleurs pauvres, devraient aussi leur être accordée. De même, pour les étudiants boursiers, l’association étudiante demande le maintien des bourses pendant la période estivale.
Vie courante
En matière de frais de vie courante, à des fins de simplification administrative, l’Anemf plaide pour un « guichet unique regroupant l’ensemble des aides sociales disponibles aux étudiants ».
Elle souhaite également que l’État entreprenne la rénovation des internats et généralise l’indemnité de logement de 150 euros. Au chapitre de la restauration, l’Anemf souhaite que les externes puissent avoir accès aux restaurants universitaires, et réclame pour les transports une indemnité de 130 euros. L’Anemf se positionne aussi pour une prise en charge des protections menstruelles par l’Assurance Maladie, qui représente un coût de 12,23 euros par cycle.