Sébastien Lecornu a promis une offre de soins à trente minutes de chaque Français, sans préciser le coût d’une telle mesure

Premier déplacement de Sébastien Lecornu : il veut créer « France Santé », une offre de soins à moins de 30 mn de chaque Français

Sébastien Lecornu a visité un centre de santé à Mâcon, ce samedi matin.
  • Sebastien Lecornu a visité un centre de santé à Mâcon, ce samedi matin. AFP

Politique,  Santé,  France – Monde

Publié le 13/09/2025 à 13:11 , mis à jour à 13:22 https://www.ladepeche.fr/2025/09/13/premier-deplacement-de-sebastien-lecornu-il-veut-creer-france-sante-une-offre-de-soins-a-moins-de-30-mn-de-chaque-francais-12928533.php#

Pour son premier déplacement sur le thème de la santé, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un réseau de maisons « France Santé ». Il promet une offre de santé à moins de 30 mn d’ici 2027 pour chaque Français.

Il y a France Travail, France Services, il y aura bientôt France Santé. Sébastien Lecornu a choisi le thème de la santé pour son premier déplacement dans ses nouveaux habits de Premier ministre. Il s’est rendu à Mâcon ce samedi matin où il a fait sa première annonce de chef du gouvernement.

Une offre de soins à 30 mn environ

Il a promis de bâtir un réseau de maisons France Santé d’ici 2027 qui permettra à tous les Français de bénéficier d’une offre de soins à environ 30 minutes de chez eux. « On doit avoir une offre de soins de proximité par bassins de vie a minima, et donc globalement quelque chose autour de 30 minutes de chez vous », a-t-il déclaré lors d’une visite d’un centre de santé. Il souhaite en faire « une grande priorité nationale ».

Réseau « France Santé » : la réponse encore floue du nouvel exécutif pour lutter contre les déserts médicaux

En visite dans un centre de santé départemental à Mâcon pour son premier déplacement comme premier ministre, Sébastien Lecornu a promis une offre de soins à trente minutes de chaque Français, sans préciser le coût d’une telle mesure

Par  et Publié hier à 18h23, modifié hier à 18h29 https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/09/13/reseau-france-sante-la-reponse-encore-floue-du-nouvel-executif-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux_6640859_3224.html

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Le premier ministre, Sébastien Lecornu, au centre de santé départemental de Mâcon, le 13 septembre 2025.
Le premier ministre, Sébastien Lecornu, au centre de santé départemental de Mâcon, le 13 septembre 2025. CLAIRE JACHYMIAK/HANS LUCAS POUR « LE MONDE »

A nouveau premier ministre, nouvel engagement contre les déserts médicaux. Quatre jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a consacré son premier déplacement, samedi 13 septembre, à la problématique de l’accès aux soins. A Mâcon, il a promis le déploiement, d’ici à 2027, d’un réseau de 5 000 maisons « France Santé ». « On doit avoir une offre de soins de proximité par bassin de vie a minima, a-t-il affirmé lors de la visite d’un centre de santé départemental, donc globalement quelque chose autour de 30 minutes de chez vous. » Après France Travail et France Services, voilà, donc, France Santé, un réseau censé fonctionner sur un modèle proche – celui du « guichet unique ».

Une nouveauté relative : la présence d’un médecin – ou d’un autre professionnel de santé – à une demi-heure de chez soi n’est pas loin de rappeler l’engagement pris par l’ex-ministre de la santé François Braun, début 2023, de déployer 4 000 maisons de santé pluriprofessionnelles d’ici à 2027. A l’époque, plus de 2 200 structures de ce type maillaient déjà le territoire, avec des équipes comprenant des médecins généralistes mais aussi d’autres professionnels (infirmiers, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, etc.).

Si Sébastien Lecornu, lui-même élu local de l’Eure, semble vouloir augmenter la voilure, il inscrit ses premiers pas à Matignon, sur le sujet, dans les rails des précédents gouvernements. Autres structures sur lesquelles le réseau pourrait prendre appui : les centres de santé (quelque 2 500, selon le ministère de la santé), majoritairement implantés en milieu urbain, dans lesquels des médecins sont salariés.

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Le premier ministre n’a dit mot, en revanche, de la mesure phare portée par son prédécesseur, François Bayrou, pour répondre aux difficultés d’accès aux soins : la « mission de solidarité » des médecins, dont le coup d’envoi a été donné au début du mois. De premiers professionnels se sont portés volontaires pour assurer jusqu’à deux jours de consultation par mois dans les territoires sous-dotés.

Besoins de soins en hausse

Si M. Lecornu a assuré que le projet « France Santé » serait inscrit dans les « documents budgétaires et financiers » à venir, il ne s’est pas avancé sur une déclinaison budgétaire plus précise. Dans les rangs des acteurs de la santé comme des patients, tous les regards sont tournés vers le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, qui, si le calendrier parlementaire est tenu, doit être examiné à l’automne.

Alors que le déficit de l’Assurance-maladie se creuse et que les besoins de soins sont en hausse, plusieurs pistes d’économies sont sur la table. On ignore, à ce stade, si celle, inflammable, du doublement des franchises médicales – soit les sommes restant à la charge des patients sur les boîtes de médicaments ou les consultations – sera reprise à son compte par le nouvel exécutif. M. Bayrou avait fixé pour objectif 5,5 milliards d’économies sur les dépenses sociales, avec une progression, dénoncée de toutes parts comme très insuffisante, de + 2 % de l’enveloppe de la médecine de ville et à l’hôpital – l’objectif national de dépense d’assurance-maladie.

Le déplacement à Mâcon n’a pas manqué de faire réagir dans les cercles syndicaux. Chez MG France, majoritaire parmi les généralistes, on rappelle l’enjeu : « Si c’est pour donner des soins, c’est de médecins traitants supplémentaires dont les Français ont besoin », fait observer l’un de ses porte-parole, Jean-Christophe Nogrette. Plus de 500 000 patients en affection de longue durée n’en disposaient pas, fin 2023, selon l’Assurance-maladie.

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« Coquilles vides »

« Continuer de déployer des structures de premier recours, quelle que soit leur appellation, quelle que soit leur structure juridique, ne résoudra pas la problématique, estime aussi Jérôme Marty, du syndicat UFML-S. Aujourd’hui, bon nombre de maisons médicales n’ont pas de médecin. Ce sont des coquilles vides. » Le premier ministre devrait consulter les représentants du monde de la santé dans les prochains jours.

En attendant, on communique aussi, dans son entourage, sur les « résultats » obtenus ces huit dernières années, soit depuis le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, en évoquant le « pacte de lutte contre les déserts médicaux » annoncé en avril, la hausse du nombre d’étudiants formés en médecine ou encore l’augmentation du recrutement de médecins étrangers.

Le signal, symbolique, adressé au monde de la santé par le premier ministre, ce samedi, suffira-t-il à apaiser la rentrée sociale ? Des mots d’ordre résonnent à l’hôpital, pour la grève du 18 septembre, à laquelle appelle une large intersyndicale (UNSA, CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Solidaires, FSU). Le 10 septembre, lors du mouvement Bloquons tout, le taux de grévistes dans la fonction publique hospitalière a atteint près de 7 %. Le 18 septembre les pharmacies appellent aussi à baisser le rideau, pour dénoncer la baisse des remises décidée par l’exécutif sur certains médicaments génériques.

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Lecornu veut créer un réseau « France santé » pour garantir une offre de soins accessible en 30 minutes 

Lors de son premier déplacement en région, samedi 13 septembre, le nouveau Premier ministre a érigé l’accès aux soins au rang de « priorité absolue ». Il a annoncé la création d’un « réseau de 5000 sites France santé » à l’horizon 2027. 

15/09/2025  https://www.egora.fr/actus-pro/acces-aux-soins/lecornu-veut-creer-un-reseau-france-sante-pour-garantir-une-offre-de

Par Aveline Marques

France

L’accès aux soins est une « source d’angoisse » pour les Français, a constaté samedi à Macon (Saône-et-Loire) le nouveau Premier ministre, qui a annoncé vouloir en faire « une priorité absolue ». « ça ne peut pas attendre l’élection présidentielle de 2027 », a déclaré Sébastien Lecornu. « C’est un sujet que je vais reprendre à mon niveau », a-t-il lancé.

Face à la presse et aux soignants d’un centre de santé départemental, le chef de l’exécutif a souligné les « efforts importants » faits par ses prédécesseurs pour lutter contre les déserts médicaux, citant la suppression du numerus clausus sous le gouvernement d’Edouard Philippe ainsi que le plan lancé par François Bayrou en avril, « qui va commencer à se mettre en œuvre » avec le dispositif de solidarité territoriale. Mais « on a un problème de rythme entre ce que ressentent les concitoyens et la rapidité de l’exécution », a-t-il souligné.

« A 30 minutes de chez vous »

Saluant le travail mené en Saône-et-Loire par le président du conseil départemental, André Accary, qui a maillé le territoire de centres de santé où exercent des médecins salariés, Sébastien Lecornu a annoncé son intention de créer un « réseau France santé » à travers la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. « D’ici à 2027, on doit avoir une offre de soins de proximité, par bassin de vie a minina », soit « globalement autour de 30 minutes de chez vous », a précisé le Premier ministre, évoquant un objectif de « 5000 maisons » ou « sites ».

Cette offre doit s’adapter à la « situation locale », a-t-il insisté. Sur certains territoires, il s’agira de « soutenir ce qui existe déjà » et qui « a sans doute besoin d’être protégé », quand ailleurs, notamment dans les départements d’outre-mer, « il va falloir prendre des mesures d’adaptation encore plus fortes ».

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Sébastien Lecornu

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@SebLecornu

L’accès aux soins est encore trop souvent une source d’angoisse. Depuis 2017, nous avons commencé à inverser la tendance, notamment sur la formation et le recrutement de médecins, mais nous devons faire plus. L’État sera au rendez-vous, en faisant confiance aux acteurs locaux et en accompagnant leurs démarches créatives, comme ici à Mâcon, en Saône-et-Loire. Notre objectif est simple : d’ici 2027, un réseau de 5000 sites France Santé, pour une offre de soins accessible à tous les Français en 30 minutes dans chaque bassin de vie. Nous allons y arriver.

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L’accès aux soins est encore trop souvent une source d’angoisse. Depuis 2017, nous avons commencé à inverser la tendance, notamment sur la formation et le recrutement de médecins, mais nous devons faire plus. L’État sera au rendez-vous, en faisant confiance aux acteurs locaux et en accompagnant leurs démarches créatives, comme ici à Mâcon, en Saône-et-Loire. Notre objectif est simple : d’ici 2027, un réseau de 5000 sites France Santé, pour une offre de soins accessible à tous les Français en 30 minutes dans chaque bassin de vie. Nous allons y arriver.

Si le Premier ministre n’a pas détaillé davantage cette mesure, il a toutefois insisté sur la nécessité de libérer les initiatives locales face à la « rigidité de l’Etat », et sur le fait qu' »opposer la médecine libérale et la médecine salariée, ça n’a absolument aucun sens ». « Les Français, ce qu’ils veulent, c’est un médecin », a-t-il lancé. « La médecine libérale, il faut la laisser libre », a-t-il déclaré.

Lecornu marche sur les eaux et guérit les écrouelles

L’annonce de la création du réseau « France santé » a plongé la communauté médicale dans la perplexité. « Lecornu marche sur les eaux et guérit les écrouelles », a réagi le Dr Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la FMF, tandis que son confrère de MG France, le Dr Jean-Christophe Nogrette, s’est interrogé sur Franceinfo sur « la nature » des soins proposés dans ces « maisons », ainsi que sur les ressources médicales. « Si c’est de la médecine ‘one shot’, soigner des angines et des rhumes, ça sera peut-être facile de trouver les personnes pour le faire. Si c’est un médecin traitant dans la durée, ça va être plus difficile à trouver. Si on demande à des médecins déjà installés de rejoindre » ces lieux,  »on va découvrir des endroits pour en couvrir d’autres », a-t-il mis en garde. 

[avec Le Figaro]

Sébastien Lecornu évoque la création d’un vaste réseau de maisons de santé

Quentin Haroche | 17 Septembre 2025 https://www.jim.fr/s/viewarticle/sébastien-lecornu-évoque-création-d-vaste-2025a1000ofj

Pour l’une de ses premières annonces en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu a dit vouloir créer 5 000 maisons de santé, pour que chaque Français dispose d’une offre de soins à moins de 30 minutes de chez lui.

C’est devenu presque une habitude, pour les Premier ministres d’Emmanuel Macron, de consacrer l’un de leurs premiers déplacements au monde de la santé. Gabriel Attal s’était ainsi rendu au CHU de Dijon tandis que Michel Barnier s’était déplacé à l’hôpital Necker, notamment pour y parler de la santé mentale des jeunes. Nommé chef du gouvernement mardi dernier, Sébastien Lecornu a, lui, choisi pour son premier déplacement en tant que Premier ministre de se rendre ce samedi à Mâcon, en Saône-et-Loire, pour y visiter un centre de santé local.

Certains estiment que ces centres ou maisons de santé, qui permettent de regrouper plusieurs professionnels de santé salariés en un même lieu, constituent l’une des solutions pour lutter contre la désertification médicale. Sébastien Lecornu en fait visiblement partie, puisqu’il a annoncé la création d’un réseau de maisons de santé à travers tout le territoire. Appelé « France santé », ce réseau, conçu sur le même modèle que les maisons « France services » (qui proposent un guichet unique pour les démarches administratives) comptera 5 000 structures d’ici 2027, a promis le nouveau Premier ministre (mais l’on sait depuis Jacques Chirac, prédécesseur de M. Lecornu que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent). 

Une offre de soins pour tous à moins de trente minutes de chez soi

« J’ai souhaité ce déplacement sur cette question d’accès aux soins, parce que c’est une préoccupation majeure, absolue, de nos concitoyens », a déclaré le Premier ministre, évoquant une « grande priorité nationale ». Selon lui, la question de la désertification médicale, « source d’angoisses insupportables » pour les Français, ne peut pas attendre 2027. « On doit avoir une offre de soins de proximité par bassin de vie et donc globalement quelque chose autour de trente minutes de chez vous », a-t-il poursuivi.

Le chef du gouvernement a indiqué qu’il allait, dans les prochains jours, recevoir les syndicats des professionnels de santé et les représentants des ordres pour discuter des tenants et des aboutissants de ce projet. Car de nombreuses questions demeurent sur ce réseau « France Santé ». Où trouver les professionnels de santé pour tenir ces centres dans un contexte de pénurie médicale ? Comment ce projet va-t-il s’articuler avec le programme de « Solidarité territoriale », lancé par François Bayrou, et qui doit prendre forme en ce mois de septembre ? Comment sera-t-il financé ? 

Où trouver l’argent et les médecins pour ces centres ?

Les représentants des médecins sont donc pour le moment quelque peu circonspects face à cette annonce, à la fois enthousiaste sur le principe et interrogatif sur les moyens. « Je suis ravie que le Premier ministre reconnaisse que la répartition de l’offre de soins en France n’est pas bonne, mais le problème reste que les docteurs ne veulent pas s’installer dans un désert médical : si vous créez un espace de santé où il n’y a qu’une infirmière ou une aide-soignante, sans médecin, ça ne marchera pas », commente le Dr Laure Artru, présidente de l’Association des citoyens contre les déserts médicaux. « Créer des maisons de santé, c’est bien mais s’il n’y a pas de médecins dedans, à quoi bon ? », abonde dans le même sens le Dr Luc Duquesnel de la CSMF. 

D’autres se montrent encore moins convaincus et rappellent que le gouvernement avait déjà promis, en 2023, la création de 4 000 maisons de santé pluriprofessionnelles, avec des résultats mitigés, de nombreuses structures ne comptant aucun médecin. « Continuer de déployer des structures de premier recours, quelle que soit leur appellation, quelle que soit leur structure juridique, ne résoudra pas la problématique », estime ainsi le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML. « Aujourd’hui, bon nombre de maisons médicales n’ont pas de médecin, ce sont des coquilles vides », poursuit-il. « Si c’est pour donner des soins, c’est de médecins traitants supplémentaires dont les Français ont besoin », affirme pour sa part le Dr Jean-Christophe Nogrette, porte-parole de MG France.

L’autre question épineuse est bien sûr celle du coût et du financement de ce réseau de maisons de santé. Sébastien Lecornu l’a promis, la question sera traitée dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Au vu de la situation budgétaire de l’Assurance maladie, il sera difficile dégager les fonds nécessaires pour financer ce projet. 

Mais le bail de Sébastien Lecornu à l’hôtel de Matignon étant bien précaire, cette question du financement ne devient-elle pas superfétatoire ? 

Sébastien Lecornu promet 5000 maisons « France Santé », un médecin urgentiste dénonce une « fausse solution »

Article de louise-ballongue

https://www.msn.com/fr-fr/sante/other/sébastien-lecornu-promet-5000-maisons-france-santé-un-médecin-urgentiste-dénonce-une-fausse-solution/ar-AA1MAlxJ

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3 min de lectureSébastien Lecornu : que faut-il penser de sa promesse santé ?

Sébastien Lecornu : que faut-il penser de sa promesse santé ?

Sébastien Lecornu veut ouvrir 5000 maisons « France Santé » d’ici 2027, pour garantir un accès aux soins à moins de 30 minutes. Mais cette annonce est-elle crédible ? Le Dr Éric Reboli, médecin urgentiste, livre un avis très critique sur la mesure.

L’accès aux soins est au cœur des préoccupations des Français. Entre la pénurie de médecins et les délais d’attente interminables aux urgences, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a fait de ce sujet l’une de ses priorités. Mais sa dernière promesse – garantir à chaque Français une offre de soins accessible à moins de 30 minutes – fait débat. Le Dr Eric Reboli, médecin urgentiste habitué du terrain, nous partage son point de vue à ce sujet.

5000 maisons « France Santé » d’ici 2027, la promesse du Premier ministre

D’ici 2027, Sébastien Lecornu souhaite bâtir un réseau santé ambitieux, en ouvrant pas moins de 5000 maisons « France Santé », sur le modèle des maisons « France Services ».Ces structures auraient pour objectif de rassembler différents professionnels de santé – médecins généralistes, infirmiers, sages-femmes – afin de proposer aux Français un accès aux soins facilité. L’idée étant que chacun puisse bénéficier de ces services dans un rayon de 30 minutes.

Un chantier faramineux (+ 2500 maison de santé en moins de 18 mois) qui permettrait, selon le Premier ministre, de lutter contre les déserts médicaux. Mais cette promesse constitue-t-elle un simple « effet d’annonce » ou est-elle vraiment réalisable ? Nous avons posé la question au Dr Eric Reboli, médecin urgentiste, et voici sa réponse.

Un objectif séduisant, mais loin d’être réaliste selon le Dr Reboli

Si le projet semble séduisant sur le papier, plusieurs voix s’élèvent pour en souligner les limites. Le Dr Éric Reboli, médecin urgentiste, se montre justement opposé à cette mesure, qui constitue pour lui une « fausse solution« .

« Les Français sont aujourd’hui à 28 minutes de trajet en moyenne d’une offre de soinsPromettre 30 minutes, ce n’est donc pas un progrès », souligne-t-il, en s’appuyant notamment les dires du Collège de la Médecine Générale et sur les chiffres délivrés par l’Irdes pour le compte de la DREES.

« Avec quels médecins remplir ces maisons ?« 

Le praticien s’interroge également sur les moyens mis en œuvre : « On parle de 5000 maisons de santé, mais avec quels médecins les remplir ? Nous n’avons déjà pas assez de praticiens pour couvrir les structures existantes« , regrette-t-il. Pour lui, le problème n’est donc pas de construire de nouveaux locaux flambants neufs, mais bien de répondre au manque de personnel.

« On a l’impression que le système hospitalier actuel n’existe plus et que le gouvernement veut le remplacer. Mais nous avons des médecins sur place qui se révèlent seulement débordés. Les hôpitauxexistent encore, mais leur activité est régulée, voire stoppée, faute de personnel. Sébastien Lecornu décale donc le problème… en oubliant ce qu’il y a derrière », affirme le médecin.

La vraie urgence selon les médecins : investir dans l’humain, pas dans les murs

Le Dr Éric Reboli critique donc l’approche globale du gouvernement, qui oublie en chemin… l’humain. « Ces maisons médicales risquent de devenir des usines à gaz. Il faut miser sur la valeur humaine et non seulement dans de nouveaux murs. La vraie solution n’est pas donc d’ouvrir des maisons médicales, mais bien d’investir dans les médecins et le personnel soignant, en leur offrant des salaires décents et de meilleures conditions de travail », souligne l’expert médical. Interrogé par TF1, Fabienne Yvon, médecin généraliste du syndicat MG France tient le même discours, regrettant le manque d’attractivité du métier «  »à la fois en termes de contraintes d’exercice, mais également en termes de rémunération« . Certains maisons médicales flambant neuves seraient ainsi vides ou en partie vides, faute de professionnels de santé…

« In fine, au lieu de soutenir les professionnels, on met en place des règles qui compliquent la vie des remplaçants et découragent l’installation des médecins dans les déserts médicaux », conclut le Dr Éric Reboli.

Du « soutien et des remerciements » plutôt que de la « défiance » : Lecornu tend la main aux médecins

Lors de son premier déplacement en régions, samedi 13 septembre, le nouveau Premier ministre a tenu à adresser un message de soutien aux soignants.

15/09/2025 Par Aveline Marques

Patrice Normand/Leextra via opale – https://www.defense.gouv.fr/ministere/sebastien-lecornu-ministre-

En déplacement dans un centre de santé de Saône-et-Loire, Sébastien Lecornu a déploré l’installation d’un climat de « défiance dans la communauté médicale »« au moment où on doit dire merci » aux médecins, mais aussi « aux assistants médicaux infirmières, aides-soignantes, sages-femmes… », a-t-il cité. « On a toute une communauté qui a plutôt besoin de soutien et de remerciements« , a insisté le Premier ministre ; « les applaudissements pendant la période du Covid peuvent paraître loin ».

Affichant son ambition de « prendre à [son] niveau » le dossier de la santé, « priorité absolue », le chef de l’exécutif a annoncé qu’il rencontrerait dès cette semaine, « au ministère de la Santé », « l’Ordre des médecins » et les organisations représentatives des soignants.

Aveline Marques

« Boucher les trous avec du vide » : face au manque de médecins, les maisons « France Santé » ne « s’attaquent pas au vrai problème »

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Déserts médicaux,  Santé,  Politique

Publié le 16/09/2025 à 17:56 https://www.ladepeche.fr/2025/09/16/boucher-les-trous-avec-du-vide-face-au-manque-de-medecins-les-maisons-france-sante-ne-sattaquent-pas-au-vrai-probleme-12933518.php

Lucie Lespinasse

l’essentiel

Lors de son premier déplacement en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un réseau de maisons « France Santé ». Dans le Gers, Jérôme Samalens, élu en charge de la lutte contre la désertification médicale, estime que « l’on ne s’attaque pas au vrai problème » face à un manque de médecins.

« Encore une énième annonce… » Une pointe d’irritation dans la voix, Jérôme Samalens, conseiller départemental en charge de la lutte contre la désertification médicale, réagit aux dernières déclarations du nouveau Premier ministre. En déplacement à Mâcon ce week-end sur le thème de la santé, Sébastien Lecornu a assuré vouloir créer un réseau de maisons « France Santé ». « On doit avoir une offre de soins de proximité par bassins de vie a minima et donc globalement quelque chose autour de 30 minutes de chez vous », a-t-il expliqué. Il souhaite en faire une « grande priorité nationale ».

En juin dernier, selon un sondage Ipsos, le système de santé faisait en effet partie des trois premières préoccupations des Français, derrière la criminalité et la violence et l’inflation. « C’est un sujet dont il faut se saisir, parce que les citoyens sont inquiets par rapport à l’accès à la santé, reconnaît Jérôme Samalens. Mais c’est un thème beaucoup trop important pour le traiter comme il l’est par le Premier ministre. »

« On ne s’attaque pas au vrai problème »

L’élu gersois regrette que le chef du gouvernement « fixe un cap mais ne dise pas comment faire. » Selon Jérôme Samalens, la volonté de Sébastien Lecornu serait de multiplier les Maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), qui changeraient alors de nom. « Encore une fois, on ne s’attaque pas au vrai problème. On s’occupe de l’organisation alors que la question n’est pas de savoir s’il y a assez de maisons médicales mais de mettre des médecins dedans. On nous dit qu’on va boucher des trous, mais avec du vide. »

À lire aussi : « Il a fallu passer par les urgences » : carcinomes, nævus, grains de beauté… des patients en détresse face à la pénurie de dermatologues

L’élu en charge de la lutte contre la désertification médicale rappelle que la moitié des médecins gersois sont en âge ou proches de la retraite. « Il y a quelques années, le numerus clausus a été remplacé par le numerus apertus, mais, au final, c’est presque pareil. Donc, l’État va encore nous demander, à nous, collectivités, de monter des structures, de devenir attractifs. Mais dans sa compétence de formation des médecins, qu’est-ce qu’il fait ? À quoi bon être attractifs, si on n’a pas de médecins ? »

À lire aussi : « Nous avons un candidat probable » : l’envoi en renfort de médecins généralistes volontaires va-t-il se déployer dans le Gers ?

Au-delà de ces nouvelles annonces, Jérôme Samalens dénonce la succession de mesures prises par les différents gouvernements. « Chaque Premier ministre qui passe fait des annonces et nous, au niveau local, on est censés s’organiser. » Il fait notamment référence au projet de François Bayrou, avec la création de zones rouges, dans lesquelles des professionnels de santé de territoires mieux dotés se rendraient quelques jours par semaine. « On n’a plus aucune ligne de conduite, toutes les mesures viennent s’empiler les unes sur les autres. C’est impossible de travailler comme cela sur un sujet si important. »

Commentaire Dr Jean SCHEFFER

« Si c’est pour donner des soins, c’est de médecins traitants supplémentaires dont les Français ont besoin » (MG France) – « Aujourd’hui, bon nombre de maisons médicales n’ont pas de médecin. Ce sont des coquilles vides.«  (Dr Marty UFML). « Lecornu marche sur les eaux et guérit les écrouelles », a réagi le Dr Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la FMF – Les pharmacies vont à nouveau baisser le rideau, grève du 18 Septembre dans nos Hôpitaux, Baisse de 5 milliards des dépenses de santé dans le dernier projet de budget de Bayrou….

Voilà le tableau d’un univers santé très morose. Dans ce contexte arrive le père Noël avant l’heure ! Notre nouveau premier ministre promet avec « France Santé » un accès aux soins à 30mn maximum de tout français avec « 5000 maisons France Santé  » et 4000 maisons de santé supplémentaires.

On nous a déjà fait le coup avec le ministre de la santé Yannick Neuder qui promettait déjà 4000 maisons de santé pour 2027.

Aucune information sur le financement de ces 4000 maisons et encore moins pour la façon d’y implanter des médecins. Ce n’est certainement pas avec « la Mission Solidarité » de François Bayrou que ces maisons vont se remplir de médecins. Son application en Aquitaine* montre bien la répartition des médecins volontaires ne correspondant pas aux besoins les plus criants. Seule une véritable régulation de l’installation des médecins bien plus draconienne que celle proposée par la loi trans-partisane de Guillaume Garot ** y parviendrait.

Bref encore un effet d’annonce… le vérité apparaitra avec ou non l’acceptation de la loi inter-partisane de Guillaume Garot sur la régulation des installations et sur une diminution de la saignée budgétaire sur la santé de Bayrou.

*https://environnementsantepolitique.fr/2025/09/10/solidarite-territoriale-declinaison-du-plan-bayrou-en-occitanie-les-solutions-se-construisent-sur-le-terrain-avec-les-acteurs-de-proximite/

**https://environnementsantepolitique.fr/2025/04/15/loi-inter-partisane-garot-quest-ce-que-cest/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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