Gadget ou avancée médicale ? Quel est ce médicobus qui va sillonner la campagne tarnaise en 2025 ?
Le médicobus se déplacera sur les territoires des communautés de communes du Ségala-Carmausin, du Val 81 et des Monts d’Alban-Villefranchois. DDM – DDM SEBASTIEN LAPEYRERE
Publié le 03/09/2024 à 12:02 https://www.ladepeche.fr/2024/09/03/gadget-ou-avancee-medicale-quel-est-ce-medicobus-qui-va-sillonner-la-campagne-tarnaise-en-2025-12154157.php
l’essentiel
Le Tarn fera partie des premiers départements d’Occitanie, à mettre en place un médicobus, pour répondre au désert médical. Il sillonnera les communautés de communes rurales de Val 81, du Carmausin-Ségala et des Mont d’Alban-Villefranchois. Mode d’emploi.
On a connu les bibliobus qui ont apporté la culture dans les campagnes. Le boulanger qui faisait sa tournée en klaxonnant à son arrivée au village. Place au médicobus, qui devrait apparaître dans quelques mois, dans certains bourgs du Tarn.
Voulu par le gouvernement, il sera en grande partie subventionné par la préfecture et sillonnera les zones rurales, pour permettre un accès aux soins de ceux qui en sont les plus éloignés. Trois communautés de communes sont concernées : Val 81 (19 communes autour de Valence-d’Albigeois, 5 652 habitants), le Carmausin-Ségala (31 communes, 30 000 habitants) et les Monts d’Alban-Villefranchois (14 communes, 6 397 habitants.)
« Pour faire joli »
Comment fonctionnera ce médicobus ? Avec un médecin retraité rémunéré par l’Agence régionale de santé, un ou deux dentistes et une infirmière pour la prévention. Les rendez-vous seraient pris par la maison France services et les secrétariats de mairie.
« On annonce un médecin retraité, mais pour l’instant, personne ne s’est inscrit à l’ordre pour un tel poste », temporise Etienne Moulin, président de l’ordre des médecins, qui se trouve dans l’expectative, n’ayant eu « aucune nouvelle ni de la préfecture, ni de l’ARS ».
S’il n’est « pas contre cette proposition », il affirme qu’elle « ne peut être que provisoire ». « Le plus important, c’est qu’il y ait de vraies concertations avec les généralistes qui travaillent sur place. Ce sont eux qui connaissent le mieux la situation. Eux qui savent les zones les plus problématiques. Il ne faut pas créer quelque chose pour faire joli ».
Pour ce qui est de la géographie, le président de l’ordre assure que le Tarn ne se trouve pas du tout dans « une situation bien meilleure » que l’Eure et l’Orne, départements qui ont lancé le même dispositif. « Les déserts médicaux existent, mais ils ont été réduits », souligne Etienne Moulin, qui attend de voir le medicobus « opérationnel pour connaître son efficacité. »
Les « zones de renoncement »
Du côté de la communauté de communes du Ségala-Carmausin, couverte par le dispositif, on se montre plus enthousiaste : « Tout ce qui peut réduire les déserts médicaux, je le prends. Chez nous, nous avons pas mal de personnes âgées, isolées, qui ne conduisent plus et qui ont arrêté de se soigner », rappelle Didier Somen, président de cette interco, qui englobe deux Maisons de santé pluridisciplinaire à Carmaux et à Mirandol. Objectif : résorber ce que les spécialistes appellent « les zones de renoncement », des territoires si isolés que les patients renoncent à se faire soigner.
« L’aide de l’État pour ce projet, alors nous avons sauté sur l’occasion. En plus d’un médecin, d’infirmières et peut-être de dentistes, la Croix rouge et le Bon sauveur seraient volontaires pour participer », indique Didier Somen. Côté calendrier ? Les autorités visent le premier trimestre 2025, même si la prudence reste de mise.
Le marché public a été lancé. Une réflexion est également ouverte pour y intégrer un cabinet dentaire… ce qui demandera quelques délais supplémentaires. « On a appelé le Gers qui possède un médicobus avec de jeunes dentistes de l’internat de Toulouse. Ce serait une solution pour essayer de les faire venir s’installer durablement sur notre territoire », espère Didier Somen. La machine est lancée. Et elle conduit beaucoup d’espoirs.
Médecins généralistes et dentistes, face aux déserts médicaux, un « médicobus » va circuler sur trois interco tarnaises
Publié le 03/09/2025 à 13:01 https://www.ladepeche.fr/2025/09/03/medecins-generalistes-et-dentistes-face-aux-deserts-medicaux-un-medicobus-va-circuler-sur-trois-interco-tarnaises-12908109.php
l’essentiel
Un médicobus stationnera, à partir du début du mois d’octobre 2025, dans les villages de trois intercommunalités tarnaises. Modalités, soins, calendrier, on vous explique tout.
Le projet était dans les cartons depuis plusieurs mois et l’appel d’offres a trouvé preneur. En septembre dernier, un projet de médicobus, initié par le gouvernement, avait été lancé dans le Tarn.
Ce bus devait permettre à plusieurs médecins – généralistes et dentistes – de sillonner les zones rurales du département, là où la demande en praticiens était trop importante par rapport à l’offre.
En ce début du mois de septembre, les premiers trajets de ce médicobus ont été officialisés. La mesure entrera en vigueur à partir du début du mois d’octobre 2025, sur trois intercommunalités du département.
Le calendrier des communes déjà connu
Concrètement, chaque semaine, ce bus permettra trois journées de consultation assurées par des dentistes (les lundis, mardis et jeudis) et une journée de consultation assurée par un médecin généraliste (les mercredis).
Ce bus stationnera chaque mois pendant 3 semaines, sur le territoire des intercommunalités du Carmausin-Ségala, des Monts d’Alban et du Villefranchois et de Val 81, à raison d’une semaine sur chaque territoire.
Ce seront ensuite les maires et les présidents d’intercommunalités qui détermineront le calendrier précis des villages qui accueilleront ce médicobus. Pour les 9 premières semaines de mise en service, le médicobus stationnera successivement dans les communes de Monestiés, Montirat, Tanus, Saussenac, Paulinet, Ambialet, Assac, Faussergues et Bellegarde-Marsal.
Les rendez-vous sont déjà ouverts
Ce bus doit être actif pendant une période de trois ans et sera porté par le groupe VYV 3 Terres d’Oc, qui sera l’employeur des professionnels de santé. Le bus a été acquis par les trois intercommunalités, aidées à hauteur de 50 % par l’État, dans le cadre du plan France Ruralité, et à hauteur de 30 % par le Département.
Aussi, l’Agence Régionale de santé a apporté son soutien au projet avec une enveloppe de 600 000 euros sur 3 ans. Les consultations seront remboursables par l’Assurance maladie du Tarn et la MSA pour les assurés tarnais, pris en charge dans le cadre du médicobus.
La prise de rendez-vous est d’ores et déjà ouverte depuis le 1er septembre dernier, par téléphone (05.36.88.00.99) ou par mail (medicobus.tarn@vyv3.fr). Les patients, résidant sur le territoire des trois intercommunalités concernées, n’ayant pas vu de dentiste depuis plus de 2 ans ou n’ayant pas de médecin traitant, sont prioritaires pour y accéder.
Le dispositif avait particulièrement séduit les élus des territoires concernés lors de son annonce. « Tout ce qui peut réduire les déserts médicaux, je le prends. Chez nous, nous avons pas mal de personnes âgées, isolées, qui ne conduisent plus et qui ont arrêté de se soigner », déclarait Didier Somen, le président de l’interco Carmausin-Ségala.