Le pacte le lutte contre les déserts médicaux, à coup sur un coup d’épée dans l’eau.

Un médecin près de chez vous : lancement de la mesure de solidarité territoriale prévue dans le PACTE de lutte contre les déserts médicaux

(Communiqué ministère de la santé et de l’accès aux soins)

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01/09/2025

Émis par : Ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux soins

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Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités, et de la Famille, et Yannick Neuder ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins annoncent, ce 1er septembre, le lancement de la mesure de solidarité territoriale prévue dans le PACTE de lutte contre les déserts médicaux, présenté le 25 avril dernier par le Premier ministre. Dès la semaine prochaine, cette mesure phare deviendra réalité et apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin.

Une mobilisation nationale pour l’égalité d’accès aux soins

Pour faire face à une réalité devenue inacceptable, 6,4 millions de Français sans médecin traitant, le gouvernement fait le choix de la solidarité et de la proximité et déploie un dispositif territorial inédit :

  • 151 intercommunalités identifiées comme prioritaires ou « zones rouges » bénéficieront de ce dispositif. Ces territoires, qui regroupent plus de 2,5 millions de Français, ont été définis selon cinq critères objectifs (accès aux généralistes, présence de jeunes médecins, part des patients en affection de longue durée (ALD), éloignement des urgences, niveau de vie).
  • Les médecins volontaires consacreront jusqu’à deux jours de consultations par mois dans ces zones prioritaires.
  • Les patients pourront obtenir un rendez-vous rapide, avec un outil national dédié ; les consultations seront facturées sans dépassement d’honoraires.

Soutenir ceux qui s’engagent aux côtés des patients

La solidarité territoriale repose sur l’engagement des médecins qui sera soutenu par le gouvernement :

  • Des solutions de remplacement pour les médecins leur permettront d’assurer la continuité des soins dans leurs cabinets
  • Ils disposeront d’outils pratiques et du support des assistants médicaux déjà présents dans les lieux de soins.
  • Leur investissement sera reconnu à travers une indemnisation forfaitaire de 200 € par jour (en plus du paiement des consultations réalisées) qui pourra être versée dès les premières journées de solidarités réalisées en septembre

Une organisation collective et responsable

Inspirée d’initiatives de terrains, la solidarité territoriale s’est construite sur une mobilisation collective de l’Etat et des territoires, dans le dialogue et la coopération. Avec les ARS, les préfets, les élus et les collectivités, les équipes du ministère de la santé ont bâti un dispositif concret : des lieux de consultation identifiés, des parcours patients organisés, et une garantie que chacune des 151 zones intercommunalités identifiées comme prioritaires puisse compter sur la présence d’un médecin.

Une action d’urgence, une vision d’avenir

Avec cette mesure, le Gouvernement répond dès maintenant aux attentes des patients qui vivent trop souvent l’angoisse du renoncement aux soins. Mais cette action immédiate s’inscrit aussi dans une stratégie de long terme : le choc de formation engagé permettra de former davantage de médecins, de mieux les préparer à l’exercice libéral et de les accompagner durablement dans leur installation.

« La mise en œuvre concrète en septembre du dispositif de solidarité territoriale « Un médecin près de chez vous » traduit l’affirmation d’un principe simple : aucun Français ne doit être laissé sans solution face à la maladie. C’est le sens de l’engagement du gouvernement et la promesse d’une République qui garantit l’égalité d’accès aux soins, partout et pour tous », déclare Catherine Vautrin.

« Assurer à chaque Français l’accès à des soins de qualité, où qu’il vive, est ma priorité absolue. Je salue l’engagement de tous les médecins, près de chez vous, qui vont, dès demain, y contribuer à travers la mise en œuvre concrète de la mesure de solidarité territoriale, annoncée en avril et inspirée d’initiatives de terrain. Aujourd’hui, nous changeons d’échelle en organisant et en généralisant une médecine solidaire au service des Français les plus éloignés du système de santé. Le PACTE de lutte contre les déserts médicaux prend corps : les zones les plus prioritaires vont désormais bénéficier d’un soutien médical effectif au quotidien »,déclare Yannick Neuder.

Contact presse :

Ministère de la Santé
Mél : sec.presse.sas@sante.gouv.fr

Déserts médicaux : la solidarité territoriale entre en application

Quentin Haroche | 01 Septembre 2025 https://www.jim.fr/viewarticle/déserts-médicaux-solidarité-territoriale-2025a1000n16?ecd=wnl_all_250901_jim_daily-pharma_etid7682975&uac=368069PV&impID=7682975&sso=true

Le gouvernement a annoncé ce lundi que des médecins seraient envoyés en renfort dans les déserts médicaux dès la semaine prochaine.

Neuf mois à peine après sa nomination comme ministre de la Santé, Yannick Neuder n’ignore pas que ses jours au gouvernement sont comptés. Lundi prochain, le Premier Ministre François Bayrou demandera la confiance à l’Assemblée Nationale, vote qui devrait aboutir, sauf énorme surprise, à la démission du gouvernement. Mais en attendant cette chute annoncée, le ministre de la Santé poursuit sa mission. Ce lundi, le Dr Neuder se rendra ainsi dans les Landes pour annoncer le lancement concret d’un projet dans les tiroirs du gouvernement depuis plusieurs mois : la solidarité territoriale.

L’idée d’inciter les médecins à se montrer solidaire pour résoudre le problème grandissant de la désertification médicale a été lancée en avril dernier par François Bayrou. Le chef du gouvernement avait alors proposé d’inciter les praticiens exerçant dans des zones suffisamment dotées à venir exercer deux jours par mois dans des « déserts médicaux » pour y épauler leurs confrères surchargés. 

Lancement du programme dès la semaine prochaine

Ce programme quelque peu flou avait gagné en cohérence et en réalisme en juin dernier, lorsque le gouvernement avait donné la liste des 151 intercommunalités prioritaires, les fameuses « zones rouges », où le programme de solidarité territoriale devra se déployer dès le mois de septembre. Réalisée en collaboration avec les différents services de l’Etat et les collectivités territoriales, cette cartographie se base notamment sur le fameux indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL), un outil développé par la Drees, le service de statistiques du ministère de la Santé. Sans surprise, la majorité de ces zones rouges se situent dans les localités rurales et en particulier dans la fameuse diagonale du vide nord-est/sud-ouest.

C’est justement dans le sud-ouest que se rend ce lundi le ministre de la Santé pour détailler le lancement de ce programme. Selon le cabinet du ministre, la solidarité territoriale deviendra effective « dès la semaine prochaine », avec l’envoi des premiers médecins dans les zones rouges. « Cette mesure phare deviendra réalité et apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin » explique le ministère. 

A terme, le gouvernement espère pouvoir apporter des solutions à plus de 2,5 millions de patients vivant dans des déserts médicaux et qui rencontrent des difficultés pour trouver un médecin. Ce lundi, le ministre doit venir apporter des éclaircissements quant à divers problèmes logistiques (notamment concernant les conditions dans lesquels ces médecins travailleront dans ces déserts médicaux). Il devra surtout répondre à une grande question : celle du caractère volontaire ou obligatoire de ces mission de solidarité. 

Une solidarité sur la base du volontariat…pour l’instant

Pour le moment, le ministère de la Santé indique que « la solidarité territoriale repose sur l’engagement des médecins qui sera soutenu par le gouvernement » via notamment « une indemnisation forfaitaire de 200 euros par jour en plus du paiement des consultations réalisées ». Mais dans une proposition de loi soutenue par le gouvernement et votée en première lecture au Sénat en mai dernier, il est prévu que les médecins qui refuseront de participer pourront, à terme, être sanctionné par une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 1 000 euros par jour. 

Sur ce sujet, le gouvernement se retrouve pris en étau entre les syndicats de médecins et une partie des députés. Les premiers ont indiqué qu’ils soutiendront le dispositif de solidarité territoriale, tant qu’il reposera sur le volontariat. « Nous n’avons pas d’opposition à ce que les médecins généralistes aillent exercer ponctuellement dans les territoires sous-dotés, pour peu que ce soit sur la base du volontariat » avait ainsi indiqué en mai dernier le syndicat MG France. De l’autre côté, de plus en plus de députés soutiennent la mise en place de mesures plus radicales pour lutter contre la désertification médicale. En mai dernier, l’Assemblée Nationale a ainsi voté en première lecture la proposition de loi Garot, qui prévoit de mettre fin à la liberté d’installation.

Solidarité territoriale, c’est parti : les généralistes volontaires toucheront un bonus de 200 euros par jour de vacation

Christophe Gattuso

3 septembre 2025 https://francais.staging.medscape.com/voirarticle/3613299

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé que des médecins volontaires allaient assurer leurs premières consultations et se déployer à partir de lundi 8 septembre dans les 151 zones rouges, intercommunalités en manque criant de praticiens. Les généralistes qui accompliront cette action de solidarité territoriale bénéficieront d’une indemnisation forfaitaire de 200 euros par jour de vacation en plus du paiement des consultations réalisées. Suffisant pour trouver des candidats ?

La solidarité territoriale apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin.Yannick Neuder

Mesure jugée symbolique par certains, utopique ou irréaliste pour d’autres, le concept de solidarité territoriale voit officiellement le jour en cette rentrée.

Mais cette solidarité territoriale, ces deux jours mensuels de consultations dans les zones sous-dense que François Bayrou annonçait obligatoires pour les généralistes, en avril dernier, en présentant le pacte gouvernemental pour lutter contre les déserts médicaux, ne le sont plus aujourd’hui.

Ayant revu ses ambitions coercitives à la baisse ou étant simplement redevenu pragmatique, le gouvernement Bayrou, qui vit sans doute ses derniers jours jusqu’au vote de la question de confiance, prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale, a accepté que cette solidarité territoriale repose, au moins dans un premier temps, sur le volontariat des médecins généralistes.

Une réponse concrète ?

En déplacement à Pissos, village de 1400 âmes dans les Landes (40), lundi 1erseptembre, Yannick Neuder a annoncé le lancement officiel de la solidarité territoriale.

A en croire le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, plusieurs centaines de généralistes seraient déjà prêts à prêter main forte dès la semaine prochaine dans les 151 zones rouges, ces intercommunalités dévoilées en juin dernier qui regroupent 2,5 millions de personnes, et où le manque de médecins est le plus important.

Le ministre souhaite mobiliser d’abord « les médecins qui disposent de temps, les remplaçants, retraités ou praticiens travaillant à temps partiel », pour ne « pas dépeupler un territoire ».

Yannick Neuder veut croire que cette mesure phare « apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin » dans les 151 territoires retenus en fonction de plusieurs critères parmi lesquels figurent la part des patients en ALD, l’éloignement des urgences, ou le niveau de vie.

Pour faciliter l’accès aux soins dans ces territoires prioritaires, et l’obtention d’un rendez-vous rapide, le ministre de la Santé a annoncé sans plus de précisions l’ouverture d’une plateforme nationale dédiée. Il a également indiqué que les consultations seraient facturées sans dépassement d’honoraires.

200 euros par jour pour les volontaires et l’aide d’un assistant

Afin d’inciter le maximum de volontaires à s’engager dans la démarche de solidarité territoriale, Yannick Neuder promet aux médecins de famille une indemnisation forfaitaire de 200 euros par jour en plus du paiement des consultations réalisées.

Le ministère s’engage à leur « apporter des solutions de remplacement pour assurer la continuité des soins dans leurs cabinets » sans que l’on sache vraiment desquelles il s’agit.

Les praticiens devraient disposer « d’outils pratiques et du support des assistants médicaux déjà présents dans les lieux de consultation » qui ont déjà été identifiés par le ministère avec le soutien des ARS, préfets, élus et collectivités.

La solidarité territoriale, dont le principe s’inspire du modèle mis en place par l’association Médecins solidaires qui propose à des généralistes de réaliser des vacations d’une semaine dans l’un des 8 centres de santé existants – 800 ont déjà franchi le pas – , est-elle une goutte d’eau ou peut-elle apporter une réponse efficace aux territoires sous-dotés ?

Les annonces ont été un peu précipitées, beaucoup de questions sont aujourd’hui sans réponse Dr Luc Duquesnel

S’il soutient l’initiative, le Dr Martial Jardel, président de Médecins solidaires a confié à France Info regretter la limite de deux jours fixée par le gouvernement.

« Un médecin de la Gironde (33) peut venir aider un jour quelqu’un dans les Landes, mais quand vous devez aller dans le Cher (18), dans la Creuse (23), les départements les plus en souffrance, au cœur de cette diagonale du vide, vous ne pouvez pas venir un jour. Il faut venir de plus loin, donc il faut venir plus longtemps pour bien suivre les patients », a-t-il commenté.

« Des annonces précipitées, mal préparées », regrettent les syndicats

Malgré les multiples réunions organisées cet été au ministère de la Santé pour rendre le dispositif opérationnel, les syndicats de médecins libéraux restent sur leur faim.

Aucun problème concret n’est réglé, les conditions matérielles ne sont pas précisées… Dre Agnès Giannotti

« Les annonces ont été un peu précipitées, déclare le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Beaucoup de questions sont aujourd’hui sans réponse. Comment ferons-nous pour assurer la continuité des soins ? Quel logiciel métier sera utilisé par les médecins volontaires ? Qui recevra les résultats d’éventuels examens demandés par le praticien vacataire ? Les frais de déplacement des médecins volontaires, parfois éloignés, seront-ils pris en charge ? »

Par ailleurs, l’indemnisation de 200 euros par jour annoncée par le ministre est « deux fois inférieure » à celle prévue dans la convention de 2024 dans le cadre de l’exercice en cabinet secondaire (200 euros par demi-journée), qui doit entrer en vigueur en janvier 2026, observe le Dr Duquesnel.

MG France est aussi très circonspecte sur le lancement de cette mesure dont elle dénonce « l’impréparation ». « Aucun problème concret n’est réglé, les conditions matérielles ne sont pas précisées, il n’y aura pas d’assistant médical dans toutes les zones rouges et on ne sait pas qui va les payer… Je ne vois pas comment la solidarité territoriale va pouvoir se mettre en place la semaine prochaine », commente sa présidente, la Dre Agnès Giannotti.

Y aura-t-il suffisamment de volontaires ?

Toute la question est désormais de savoir si les 151 zones trouveront des médecins volontaires pour y assurer des soins. « Même si nous n’y croyons pas aujourd’hui, nous avons intérêt à ce que cela marche, confie un médecin syndicaliste car le système repose sur le volontariat. »

Beaucoup se souviennent que dans le cadre de la récente PPL Mouiller, le gouvernement avait initialement introduit un amendement pour que les deux jours mensuels de solidarité territoriale soient obligatoires pour tous les médecins. Une pénalité financière de 1000 euros par jour non réalisé avait alors été évoquée pour les praticiens réquisitionnés qui se soustrairaient à cette obligation. Prudence, donc. A moins qu’un éventuel remaniement entraîne la dissolution de cette mesure…

Lire notre nouveau dossier :  Déserts médicaux : comment retrouver le chemin de l’accès aux soins ?

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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