La qualité de l’air dans la capitale s’est encore améliorée en 2024,

Qualité de l’air à Paris : Airparif relève une nette amélioration en dix ans et appelle à poursuivre les efforts

Selon l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, les politiques publiques menées à différents niveaux ont un impact « conséquent et quantifiable » sur la pollution de l’air. 

Par Publié le 28 août 2025 à 08h02, modifié le 29 août 2025 à 18h07 https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/08/28/qualite-de-l-air-a-paris-airparif-releve-une-nette-amelioration-en-dix-ans-et-appelle-a-poursuivre-les-efforts_6636913_3244.html

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A Paris, le 27 août 2025.
A Paris, le 27 août 2025.  THIBAUD MORITZ/AFP

On respire de mieux en mieux à Paris. Le constat dressé par Airparif, organisme indépendant de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, dans deux rapports rendus publics mercredi 27 août est sans appel : la qualité de l’air dans la capitale s’est encore améliorée en 2024, dans la continuité du mouvement engagé depuis au moins vingt ans.

Sur les dix dernières années, les concentrations moyennes de dioxyde d’azote, un gaz nocif pour le système respiratoire et principalement émis par les véhicules thermiques, ont baissé de 45 %. Les particules fines, également produites par les voitures mais aussi par le chauffage au bois, ont, elles, baissé de 35 % sur la même période. Conséquence : en 2024, les concentrations mesurées pour ces deux types de pollution sont restées en dessous des valeurs réglementaires, mis à part des « dépassements ponctuels » pour le dioxyde d’azote.

Si les évolutions vont dans la bonne direction, Airparif prévient toutefois que l’air parisien est encore très loin des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et qu’en l’état actuel, 70 % des habitants respirent un air qui sera au-dessus des valeurs limites réglementaires à respecter en 2030. « Les efforts sont à maintenir en raison du renforcement de la réglementation et des recommandations de l’OMS », prévient l’organisme.

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Car il y a bien eu des efforts notables, aux origines multifactorielles. L’une des études, cofinancée par la Ville de Paris et qui porte sur la période 2012-2022, permet ainsi de mieux comprendre les facteurs de baisse de la pollution. Pour le dioxyde d’azote, l’amélioration est principalement due aux évolutions du trafic routier et surtout à la modernisation du parc de véhicules (à 55 %). Soit le développement de l’électrique et le renouvellement de moteurs thermiques, « accéléré par les politiques de restriction de circulation pour les véhicules les plus polluants », estime Airparif.

« Le fruit de politiques volontaristes »

La réduction du trafic routier compte également pour 25 % de la baisse du dioxyde d’azote, grâce au développement des transports en commun, du vélo, aux restrictions de circulation, à la politique de stationnement ou encore au télétravail. Enfin, les 20 % restant sont attribuables aux secteurs d’activité non routiers (logement, énergie, BTP, transport ferroviaire…).

Quant aux particules fines, leur teneur a reculé principalement par la réduction des émissions du secteur résidentiel, premier contributeur, « majoritairement grâce aux actions ayant permis de diminuer les émissions liées au chauffage (isolation des logements, renouvellement des chaudières et autres équipements de chauffage) », selon Airparif. Dans une moindre mesure, la modernisation du parc automobile et la réduction du trafic ont également eu un impact.

« Ces progrès sont le fruit de politiques volontaristes menées par la maire de Paris pour réduire la pollution et protéger la santé des Parisiens », s’est félicité dans la foulée le premier adjoint à la maire, Patrick Bloche, lors d’une conférence de presse, citant la piétonnisation des berges de Seine, l’instauration d’une zone à trafic limité à Paris Centre (bien qu’elle ne soit pas vraiment effective), la piétonnisation de nombreuses rues, les plantations d’arbres, le développement des pistes cyclables, la hausse du stationnement pour les véhicules lourds…

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« L’amélioration de la qualité de l’air à Paris ces dernières années confirme que les politiques publiques menées à différents niveaux ont un impact conséquent et quantifiable sur les concentrations de polluants respirés par la population parisienne », appuie Airparif, rappelant la « baisse de 42,9 % des décès annuels attribuables à l’exposition prolongée à la pollution de l’air » entre 2010 et 2019.

« Le gouvernement a abandonné la lutte »

Concernant le boulevard périphérique, où la vitesse a été abaissée à 50 kilomètres-heure le 1er octobre 2024, la Mairie de Paris a annoncé une étude « pour estimer les bénéfices sanitaires » de cette mesure, dont les conclusions devraient être rendues en février 2026. De son côté, Airparif note que depuis 2014, la baisse du trafic y a été beaucoup moins importante que dans Paris intra-muros (– 7 % contre – 34 %) et, s’il y a eu une baisse générale de la pollution, « la limite en dioxyde d’azote est dépassée sur de nombreuses portions et par endroits plus de deux fois supérieure à la valeur limite qui devra être respectée d’ici à 2030 et quatre fois plus que la recommandation de l’OMS ».

Airparif et la Mairie s’accordent en tout cas sur un point : la pollution continue malgré tout de tuer« Paris ne peut pas agir seul », avance Dan Lert, adjoint en charge de la transition écologique, selon qui « le gouvernement a abandonné la lutte contre la pollution de l’air et la lutte contre le réchauffement d’une manière générale ». Raison pour laquelle la Ville de Paris a annoncé avoir déposé en juin un recours en contentieux contre le plan de protection de l’atmosphère d’Ile-de-France, tout juste adopté pour la période 2025-2030 et qui, selon elle, ne « permettra pas de respecter la réglementation européenne applicable à partir de 2030, ni les recommandations de l’OMS ». Pour Dan Lert, il s’agit avant tout de « rappeler l’Etat à ses obligations : protéger la santé publique et garantir le droit fondamental de vivre dans un environnement sain ».

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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