Internes : quels sont les établissements perdants et gagnants ?
Jean-Bernard GervaisAUTEURS ET DÉCLARATIONS
Un arrêté du 30 juillet dernier liste le nombre d’étudiants de troisième cycle des études de médecins affectés par subdivision territoriale et par spécialité pour l’année 2025-2026. Par rapport à l’an dernier, on note une progression de 10,60 % d’internes, soit 8 919 internes en 2025-2026 (en y incluant les étudiants en contrat d’engagement de service public) contre 7 974 l’an dernier.
Spécialités chirurgicales
En matière de spécialités chirurgicales, Grenoble, Amiens et Rouen n’augmentent pas leur quota par rapport à l’an dernier, alors que les centres hospitalo-universitaires de Martinique/Guadeloupe (+ 50 %), Limoges (+ 40 %) et Reims (+ 35,29 %) marquent les plus fortes progressions. En termes absolus, ce sont les établissements de La Réunion (13 internes), Brest (18 internes) et Saint-Étienne (17 internes) qui sont les moins bien pourvus dans les spécialités chirurgicales. Alors que l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (165 internes), Lille (57 internes) et les hospices civils de Lyon (47 internes) sont les CHU qui en accueillent le plus.
Disciplines médicales
Dans les disciplines médicales, cette année, les CHU qui ont le moins augmenté leurs effectifs d’internes sont Rennes (+ 5,14 %), Nantes (+ 5,75 %) et Angers (+ 6,91 %). A contrario, les CHU qui ont le plus augmenté leurs effectifs en internes dans les spécialités médicales sont, encore une fois, la Martinique/Guadeloupe (+19,18 %), Nice (+14,67 %) et Montpellier-Nîmes (+ 13,71 %). En chiffres absolus, les CHU de La Réunion (126 internes), Limoges (140 internes) et Martinique/Guadeloupe sont ceux qui en accueillent le moins en spécialités médicales. À l’autre bout du spectre, les CHU les plus pourvus pour les spécialités médicales sont encore une fois l’AP-HP (1 332 internes), Lille (455) et l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (372 internes).
Au global
En comptabilisant à la fois les spécialités médicales et chirurgicales, les CHU qui marquent la plus faible progression en termes d’effectifs d’internes sont : Rennes (+ 6,69 %), Angers (+ 7,56 %) et Dijon (+ 7,59 %).
Les CHU qui ont le plus augmenté leurs effectifs sont : la Martinique (+ 21,18 %), Nice (+ 15,29 %) et Reims (+ 13,89 %). En chiffres absolus, les CHU qui accueillent le moins d’internes sont : La Réunion (139), Limoges (161) et la Martinique/Guadeloupe (170). Enfin, les CHU qui accueillent les plus grosses populations d’internes sont : l’AP-HP (1497), Lille (512) et l’AP-HM (414).
Actualités Univadis © 2025
Citer cet article: Internes : quels sont les établissements perdants et gagnants ? – Medscape – 20 août 2025.
Nice : malgré la promesse de renforts, les internes en médecine manquent toujours à l’appel
Par Lucas Hélin, Le Figaro Nice
Le 7 août 2025 à 09h01 https://www.lefigaro.fr/nice/nice-malgre-la-promesse-de-renforts-les-internes-en-medecine-manquent-toujours-a-l-appel-20250807

Le doyen de la faculté de médecine de Nice va déposer un recours juridique pour contester le nombre de 177 postes d’internes attribués cette année, loin des renforts espérés et promis par le ministère de la Santé.
Le nombre d’internes en médecine dans la subdivision de Nice, qui s’étend de Fréjus (Var) à Menton (Alpes-Maritimes), en passant par Draguignan, Grasse et Cannes, est toujours insuffisant selon le doyen de la faculté, Jean Dellamonica. Ils seront 177 cette année, soit 15 de plus que l’an dernier, mais le renfort est loin des 50 postes supplémentaires promis par le ministère de la Santé, qui avait aussi annoncé 282 postes d’ici à 2027.
La semaine du Figaro NiceNewsletter
Tous les vendredis
Politique, faits divers, culture… Retrouvez les temps forts de la semaine à Nice.Adresse e-mailS’INSCRIRE
«Je n’ai pas eu le rattrapage espéré et demandé depuis des années», déplore auprès du Figaro le doyen de la faculté de médecine, également professeur en réanimation. «Je veux qu’on se mette au niveau des autres grandes villes de tailles similaires», poursuit-il. À titre de comparaison, Besançon (194), Reims (216), Nancy (312) et Tours (317) ont obtenu bien davantage d’internes, alors que Nice, cinquième ville de France, reste l’une des moins dotée, avant-dernière derrière Limoges.Passer la publicité
«Décision injuste»
«J’ai le regret de ne pas avoir été écouté», explique Jean Dellamonica. «Mais je n’ai aucune résignation, je vais déposer un recours juridique pour contester cette décision que je trouve injuste», indique-t-il. Ces répartitions sont orientées par l’observatoire national des démographies des professions de santé (ONDPS) qui, concernant la Côte d’Azur, «considère que de nombreux médecins sont déjà installés et qu’il n’y a pas forcément besoin d’en former», selon Jean Dellamonica.
«Notre subdivision a besoin de former des médecins, c’est une question d’accès aux soins dans les structures publiques», pense-t-il a contrario, rappelant que le bassin de population est de 1,2 million de personnes et qu’il augmente considérablement en été. La faculté niçoise a formé 220 jeunes médecins, note encore le doyen, qui demande ainsi d’avoir au moins autant de postes d’internes en retour.
«En matière de santé, j’entends que Nice soit respectée et que les engagements pris soient tenus», a aussi réagi Christian Estrosi (Horizons), le maire de la ville, qui avait déjà écrit à ce sujet aux précédents ministres. «Ça n’est pas acceptable, d’autant que la faculté de médecine de Nice, grâce à la volonté de son doyen, a fait des efforts substantiels pour accueillir et former davantage d’étudiants sans moyens supplémentaires», a-t-il complété.
« Nous aurions voulu qu’il y ait plus d’internes formés à Nice »: l’inquiétude persiste face à la faible dotation en postes d’internes
Le président du bureau des internes, Marc-Hadrien Veaute, regrette que le nombre de médecins en formation n’ait pas été véritablement revu à la hausse cette année.
Article réservé aux abonnés
Axelle Truquet (atruquet@nicematin.fr) Publié le 20/08/2025 à 07:45, mis à jour le 20/08/2025 à 07:45 https://www.nicematin.com/sante/-nous-aurions-voulu-qu-il-y-ait-plus-d-internes-formes-a-nice-l-inquietude-persiste-face-a-la-faible-dotation-de-nice-en-postes-d-internes-998616

« On manque d’internes à Nice, c’est une évidence », regrette Marc-Hadrien Veaute. Le président du bureau des internes déplore le fait que leur nombre n’ait pas été revu significativement à la hausse. Il partage ainsi la position du doyen de la faculté de médecine, le Pr Jean Dellamonica.
Le 19/03/2024 https://www.chu-nice.fr/wp-content/uploads/2025/02/CP_La_fin_annoncee_dun_desequilibre_historique_19.03.2024.pdf
LA FIN ANNONCEE D’UN DÉSÉQUILIBRE HISTORIQUE
Communiqué de Presse du CHU
Le nombre d’internes en médecine autorisé par l’Etat est un sujet qui défraie la chronique depuis de nombreuses années à Nice. La cinquième ville de France est en effet sous-dotée au regard de la population du territoire et de son 5ème rang des villes de France.
Les internes formés au CHU – 175 pour 2024 – ne permettent pas de renouveler un nombre suffisant de médecins pour répondre à des besoins de plus en plus importants liés au vieillissement global de la population (maladies chroniques et polypathologies) et à la disparité des répartitions des médecins sur le territoire maralpin. En effet, les parties les plus éloignées et enclavées de notre territoire peinent à disposer du nombre suffisant de médecins pour répondre aux besoins des populations.
Former des médecins à Nice ouvre la possibilité de disposer à terme de professionnels qui connaissent les problématiques locales et parfois issus eux-mêmes des territoires de l’arrière-pays niçois. C’est une promesse pour l’avenir et la garantie d’offrir toutes les disciplines de médecine, de chirurgie et d’obstétrique depuis son Unité de Formation et de Recherche de médecine et l’établissement ressource du groupement hospitalier de territoire.
Ancrer la formation des professionnels au territoire, fidéliser les praticiens locaux et éviter le nomadisme médical sont les ambitions de la Gouvernance du CHU de Nice et des élus locaux qui se sont emparés des questions de santé. Qu’ils en soient remerciés et plus particulièrement Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole et du Conseil de surveillance qui œuvre inlassablement pour que le CHU de Nice dispose des moyens nécessaires pour offrir la meilleure médecine à la population.
Ce sont 228 internes qui sont désormais attendus en 2025 et 282 en 2027 ! L’écoute des attentes des représentants de notre établissement de la part des Ministres en charge de la santé était au rendez-vous et donne lieu à des engagements historiques pour notre ville et notre territoire.
PJ : Lettre du Maire de Nice au Doyen de l’UFR de médecine de Nice: https://www.chu-nice.fr/internes-formes-au-chu-de-nice/
Isabelle BATTAREL
Responsable des relations media – 06 88 46 52 12- battarel.i@chu-nice.fr