Palestine. Israël relance un projet “controversé” de colonies en Cisjordanie afin d’enterrer le projet à deux Etats

Israël relance un projet controversé de colonies en Cisjordanie
Israeli far-right Finance Minister Bezalel Smotrich holds a map of an area near the settlement of Maale Adumim, a land corridor known as E1, outside Jerusalem in the occupied West Bank, on August 14, 2025, after a press conference at the site. Israel's finance minister on August 14 backed plans to build 3,400 homes in a contentious area of the occupied West Bank, calling for the territory's annexation in response to several countries announcing plans to recognise a Palestinian state. (Photo by Menahem Kahana / AFP)Le ministre des finances israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a annoncé, jeudi, la relance d’un plan controversé visant à établir une colonie qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie, une décision qui, selon lui, « enterrerait » l’idée d’un Etat palestinien. D’après Haaretz, le gouvernement Nétanyahou devrait approuver « la semaine prochaine » la construction de 3 400 logements dans le cadre de ce projet baptisé « E1 », retardé pendant des années sous la pression internationale, qui aurait « des implications dramatiques pour les perspectives d’une solution à deux Etats ». L’Europe, les pays arabes et les Nations unies, ainsi que des groupes de défense des droits humains israéliens ont « vivement critiqué » l’initiative, les Etats-Unis publiant, eux, « une déclaration vague », observe Times of Israel. Une grande partie du monde considère que les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales au regard du droit international, rappelle The Wall Street Journal. Mais « la pression américaine pour mettre fin à l’expansion des colonies a été réduite sous la présidence Trump ».
Le ministre des Finances israélien (extrême droite), Bezalel Smotrich, tient une carte d’une zone proche de la colonie de Maale Adumim, un corridor terrestre connu sous le nom de E1, à l’extérieur de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, le 14 août 2025.

Le ministre des Finances israélien (extrême droite), Bezalel Smotrich, tient une carte d’une zone proche de la colonie de Maale Adumim, un corridor terrestre connu sous le nom de E1, à l’extérieur de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, le 14 août 2025. MENAHEM KAHANA / AFP

Courrier International

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Le ministre des Finances israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich a annoncé, jeudi 14 août, la relance d’un plan visant à établir une colonie qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie, une décision qui, selon lui, “enterrerait” l’idée d’un État palestinien.

Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich a appelé, jeudi, à accélérer un projet de construction de plus de 3 000 logements en Cisjordanie et à annexer ce territoire palestinien occupé par Israël. Il a présenté cette décision comme une riposte aux annonces de plusieurs pays disant vouloir reconnaître un État de Palestine.

Lecture 3 min.Publié le 15 août 2025 à 06h01, mis à jour le 15 août 2025 à 06h04 https://www.courrierinternational.com/reveil/2025-08-15#article-1

D’après Ha’Aretz, le gouvernement Nétanyahou devrait approuver “la semaine prochaine” la construction de 3 400 logements dans le cadre de ce projet “controversé” baptisé “E1”, “retardé pendant des années sous la pression internationale”, qui aurait “des implications dramatiques pour les perspectives d’une solution à deux États”.

Bezalel Smotrich a présenté cette décision comme une réponse à la pression occidentale, plusieurs pays ayant récemment annoncé – notamment la France, le Royaume-Uni le Canada et l’Australie –, vouloir reconnaître un État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Ceux qui veulent aujourd’hui reconnaître un État palestinien recevront une réponse de notre part sur le terrain. […] Par des faits concrets : des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives qui construisent leur vie”, a déclaré le ministre sur le site de la colonie prévue à Maale Adumim,

En ce jour important, j’appelle le Premier ministre Benyamin Nétanyahou à appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie [le nom biblique de la Cisjordanie utilisé par les Israéliens], à abandonner définitivement l’idée d’une partition du pays et à faire en sorte que d’ici septembre, les dirigeants hypocrites européens n’aient plus rien à reconnaître”, a-t-il dit.

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Condamnations

L’annonce a été “largement” condamnée à travers le monde, observe Times of Israel.L’Europe, les pays arabes et les Nations unies, ainsi que des groupes de défense des droits humains israéliens ont “vivement critiqué”l’initiative, les Etats-Unis se contentant, eux, d’“une déclaration vague”.

Les Nations unies ont appelé Israël à revenir sur sa décision qui “mettrait fin aux perspectives d’une solution à deux États”“Les colonies sont contraires au droit international […] elles renforcent encore davantage l’occupation”, a déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric à des journalistes.

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeineh, a affirmé que “ce nouveau plan […], “la poursuite de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza et l’escalade de la violence des colons ne feront que conduire à une nouvelle escalade, à des tensions et à l’instabilité”rapporte l’agence de presse palestinienne Wafa. Il a également appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour qu’il cesse la construction de colonies.

Le Hamas a également condamné ces projets, les qualifiant de “mesure criminelle dangereuse”visant à isoler Jérusalem de ses environs palestiniens à Ramallah et Bethléem.

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En Israël, souligne Ha’Aretz, trois organisations qui s’opposent au projet – Peace Now, Ir Amim et l’Association for Environmental Justice. “Elles affirment que la zone prévue pour la construction dans la zone E1 est la seule réserve foncière restante située entre les trois principaux centres urbains palestiniens de Cisjordanie : Ramallah, Jérusalem-Est et Bethléem, qui abritent environ un million de Palestiniens.”

La pression américaine « réduite » sous la présidence Trump

Israël avait reporté le projet E1 en 2022, “sous la pression des États-Unis”retrace Al-Jazeera.

Une grande partie du monde considère que les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales au regard du droit international, rappelle le Wall Street Journal. “Déjà, le patchwork de colonies, de routes et d’autres infrastructures associées a divisé les centres de population du territoire, où les habitants sont régulièrement soumis à des détours et à de longs retards aux points de contrôle”. De plus, d’après les groupes de défense des droits humains, les attaques des colons israéliens contre les Palestiniens ont augmenté ces dernières années, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza, souligne le quotidien américain.

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Toutefois, la pression américaine pour mettre fin à l’expansion des colonies “a été réduite sous la présidence Trump, qui a nommé un ambassadeur favorable aux colonies et mis fin aux sanctions de l’ère Biden contre les colons jugés responsables d’attaques contre les Palestiniens.”

Selon le journal, le département d’État américain a déclaré : “Le président Trump est réaliste quant à la situation actuelle. Dans l’état actuel des choses, les conditions pour une solution à deux États n’existent pas, ni sur le plan politique ni sur le plan pratique.” Et a renvoyé les questions concernant le projet de construction de la colonie E1 au gouvernement israélien.

Le mois dernier, dans une interview accordée au Wall Street Journal, l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, avait dit “Sous l’administration Trump, le fait que des Israéliens vivent en Judée-Samarie [Cisjordanie] n’est pas considéré comme une violation du droit international.”

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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